L’Institut national de veille sanitaire a également évalué entre 61.000 et 118.000 le nombre de décès attribuables à l’amiante entre 1995 et 2009. Selon des estimations rendues publiques vendredi 22 août dans un rapport du Haut conseil de la santé publique (HSCP)l’amiante pourrait provoquer entre 68.000 et 100.000 décès en France d’ici à 2050.
Depuis 1996, tous les bâtiments font l’objet d’une réglementation selon laquelle dès que le niveau dépasse les 5 fibres par litre d’air , des travaux de désamiantage ou de confinement doivent être entrepris..
En se basant sur des travaux de l’ (INVS), le HCSP estime qu’il faut s’attendre entre 2009 et 2050 à un nombre de cancers du poumon dus à l’amiante de l’ordre de 50.000 à 75.000 auxquels s’ajoutent 18.000 à 25.000 décès dus au mésothéliome, sans même compter d’autres cancers tels que ceux du larynx ou des ovaires pour lesquels la responsabilité de l’amiante a été confirmée par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ) en 2009″.
Le mésothéliome est un cancer de la plèvre, qui dans 80% des cas peut être attribué à l’exposition à l’amiante, un matériau isolant bon marché très largement utilisé en France dans de nombreux secteurs de l’industrie et de la construction jusqu’à son interdiction complète en 1997; mais ce cancer se déclare généralement de nombreuses années après l’exposition tout comme les cancers du poumon, dont 13% peuvent également être attribués à l’amiante, selon “une estimation basse” de l’INVS.
L’association nationale de défense des victimes de l’amiante (Andeva) a réagi en demandant à la ministre de la santé “de ne tenir aucun compte de la position du HSCP et d’abaisser sans tarder le seuil du gestion du risque amiante dans les bâtiments (…) conformément aux recommandations de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses)”. Cette dernière avait recommandé en 2009 d’abaisser le seuil à 0,5 fibre par litre.