Alors que le préfet a prolongé l’autorisation de dérogation du rejet de l’usine de Gardanne qui produit de l’aluminium une mobilisation forte a été menée à Marseille. Ce site produit de l’alumine de spécialité à partir de la bauxite destinée à la céramique industrielle et pour des verres spéciaux.
Ségolène Royal a demandé plusieurs études à propos de ce site depuis 2014, et la plus récente est l’ analyse de l’Agence nationale de sécurité sanitaire, de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses)qui a démontré la toxicité des rejets.
En ligne de mire : l’arrêté signé le 28 décembre par le préfet des Bouches-du-Rhône, Stéphane Bouillon, autorisant Alteo à rejeter dans le canyon de Cassidaigne, une fosse marine à sept kilomètres des côtes du Parc national des Calanques, jusqu’à 270 mètres cube d’effluents liquides par heure. Et acceptant, pour une durée de six ans, le dépassement des valeurs limite d’émission fixées par des normes européennes concernant six polluants, principalement des métaux lourds, tels l’arsenic (11kg par jour), le fer (87 kg/jour), l’aluminium à raison de 8 t/jour soit 2880 tonnes par an, alors que depuis 30 ans l’usine est incitée à trouver des traitements alternatifs..
L’usine Alteo fabrique depuis des décennies de l’alumine à partir de la bauxite et disposait d’une autorisation de rejet en mer de ses résidus de fabrication, les « boues rouges », jusqu’au 31 décembre 2015, rejets transportés via une canalisation longue de 47 kilomètres souterrains et 7 kilomètres sous-marins reliant Gardanne au canyon de Cassidaigne. Depuis 1996, ce sont vingt millions de tonnes de boues rouges qui ont tapissé ainsi les fonds marins sur 2 400 km², bien au-delà du point de rejet et s’étendant vers le Var à la faveur de courants marins.
Ce qui a conduit les citoyens, les élus , les pêcheurs à demander une révision de cet arrêté trouvé inacceptable d’autant dans un parc naturel.