La Commission de Recherche et d’Information Indépendante sur la radioactivité (CRIIRAD) alerte sur un texte en cours d’examen à la Commission Européenne visant à établir des « niveaux maximums admissibles » de contamination radioactive dans nos aliments. Ce texte, visant à réglementer les taux acceptables de 4 groupes de radionucléides au sein de 5 catégories d’aliments, eau potable incluse, repose sur une évaluation dont les nombreuses failles, détaillées dans l’analyse de la CRIIRAD, vont toutes dans le sens d’une minimalisation du risque.
Entre autre, le projet s’appuie sur une limite maximale de dose efficace de 1 mSv/an : le cumul de tous les aliments ingérés contaminés devrait donc revenir à exposer la personne au maximum à ce seuil. Or le fait de ne prendre en compte qu’une seule voie d’exposition (l’ingestion) pour calculer l’exposition globale de l’individu, n’est valable qu’à la condition où, précisément, les individus ne seraient exposés par aucune autre voie. Cette condition n’est (approximativement) remplie qu’en cas d’accident nucléaire très éloigné de nos frontières, c’est à dire survenant à plus de 1000 km des frontières de l’Union européenne selon les experts d’Euratom. Ce seront pourtant les mêmes seuils, issu du même Règlement, qui seraient appliqués pour un accident nucléaire majeur survenant en Europe, scénario loin d’être fantaisiste puisque plus de 42% des 438 réacteurs électronucléaires en fonctionnement dans le monde sont implantés en Europe.
Ainsi, pour la CRIIRAD, les doses auxquelles seraient réellement soumis les individus seraient de l’ordre de 10 fois supérieures (et jusqu’à 100 fois pour des scénarios pénalisants) à cette norme de 1 mSv/an , les enfants étant bien sûr les plus vulnérables.
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