Une étude américaine publiée dans la revue PeerJ a fait une revue comparative des différents polluants des poissons en plus de 25 années: la contamination reste partout présente dans les mers du globe mais a tendance à diminuer.
Pour avoir un point de vue global, Lindsay Bonito, de la Scripps Institution of Oceanography à San Diego (Californie), et ses collègues ont repris l’ensemble des données bibliographiques de 1969 à 2012, afin d’estimer l’évolution mondiale des teneurs de plusieurs POP.
Cette nouvelle étude confirme que nulle région n’échappe au mercure, aux polychlorobiphényles (PCB), aux polybromodiphényléthers (PBDE) et aux pesticides organochlorés (DDT et chlordanes). Ils sont présents partout, avec des variations plus ou moins marquées: elles sont très fortes pour les PCB, dont la teneur va de 9 à 250 nanogrammes par gramme (ng/g) de poisson, tandis que le mercure présente des niveaux plus homogènes, entre 372 et 525 ng/g.Par décennie, les poissons perdent, en moyenne au niveau mondial, de 15% à 30% par décennie de leur teneur en POP ( polluant organique persistant). Un chiffre qui peut être entaché de fortes disparités par région et par classe de POP: c’est pour les PCB interdits dans les années 1980, que la baisse est la plus fréquente, observée aussi bien dans le Pacifique, l’Atlantique et dans la Méditerranée.
C’est dans l’océan Atlantique et à l’ouest du Pacifique, proches des sources d’émissions (Amérique du Nord et Europe pour le premier, Asie pour le second), que les teneurs sont les plus élevées. Et selon le phénomène de bioaccumulation, les poissons situés le plus haut dans la chaîne alimentaire sont ceux qui sont le plus chargés de POP.