Depuis 50 ans, les problèmes de fertilité n’ont cessé de croître : 1 couple sur 5 rencontre aujourd’hui des difficultés pour mener à terme son projet parental. Depuis une cinquantaine d’années, la production spermatique des hommes a diminué de moitié environ, l’incidence du cancer du testicule a augmenté de près de 5%. De plus en plus de couples peinent ainsi à concevoir tandis que les malformations génitales se multiplient chez les petits garçons.
En modifiant les effets des hormones sur l’organisme, certains produits chimiques sont soupçonnés d’entraîner la baisse de la fertilité humaine observée depuis plusieurs décennies. Même si des incertitudes subsistent, l’heure est à la prévention. Hommes comme femmes sont concernés : progression de l’endométriose et des ovaires polykystiques, réserve ovarienne épuisée avant l’âge chez les femmes sont parmi les troubles qui gagnent du terrain. Quant aux hommes, la dégradation de la qualité du sperme, l’augmentation du cancer des testicules et des malformations génitales n’ont cessé de les affecter davantage.
En France, le sud-ouest est la première région la plus concernée par ces problèmes selon l’étude de Santé Publique France basée sur un échantillon national de 26 000 personnes (Joëlle Le Moal et al, Semen quality trends in French regions are consistent with a global change in environmental exposure, Reproduction Avril 2014).
Une étude de grande ampleur publiée l’été dernier (2017) par l’université de Jérusalem a conclu que le nombre de spermatozoïdes chez les hommes avait baissé de 59,3 % en 40 ans [1]. « Au rythme actuel du déclin, l’espèce humaine sera infertile dans 50 ans », estime le spécialiste Stefan Chmelik, qui souligne qu’« il n’existe aucun traitement conventionnel contre la baisse de la fertilité masculine ».
Selon lui, la fécondation in vitro n’est pas une option, parce qu’il craint qu’il soit impossible de multiplier les générations de bébés-éprouvette [2]. L’infertilité chez l’homme est due à un manque de spermatozoïdes, à une faible motilité (capacité de « nager ») de ceux-ci, ainsi qu’à des problèmes de taille et de forme. Les causes de ces problèmes sont multiples. Certaines sont impossibles à éviter : en particulier, la présence de plus en plus importante d’œstrogènes (hormones féminines) dans les cours d’eau dus aux contaceptifs, ainsi que les radiations électromagnétiques du wifi, les pesticides et les additifs chimiques dans la nourriture.