À l’occasion de la Conférence régionale Europe de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) qui se tient du 4 au 6 mai 2016 en Turquie, José Graziano da Silva, directeur général de la FAO Europe, expose les problématiques qui se posent face à l’élaboration d’une feuille de route visant à garantir une alimentation saine aux populations européennes.
Les Conférences régionales de la FAO se déroulent tous les deux ans et réunissent, dans le cas de l’Europe et de l’Asie centrale, des délégués issus des 53 pays membres ainsi qu’une organisation membre (l’Union européenne). De nombreuses organisations observatrices représentant la société civile et le secteur privé y participent également. La Conférence fixe les priorités régionales en matière d’alimentation et d’agriculture et supervise les programmes de la FAO sur le terrain ainsi que d’autres travaux dans la région.
Après avoir brillamment réussi à réduire la faim, l’Europe doit maintenant relever un nouveau défi en s’assurant que l’alimentation assure davantage que la survie et permette de mener une vie saine. En tant que responsable d’une organisation mondiale luttant contre la faim dans le monde, rien ne me donne plus de satisfaction que de voir une grande région du monde capable d’assurer la sécurité alimentaire de ses concitoyens.
Parmi les moments forts des séances de la semaine figure notamment une réunion ministérielle sur la manière dont les pays membres de la FAO en Europe et en Asie centrale aborderont les Objectifs de développement durable adoptés récemment, et qui mettent l’accent sur la sécurité alimentaire, la nutrition, la production alimentaire durable et sur d’autres questions liées au travail de la FAO.
Prenant l’exemple du contexte dramatique qui prévaut actuellement en Turquie face à l’afflux de plus de 2,5 millions de réfugiés et de migrants issus de différents pays, M. Graziano da Silva a insisté sur la nécessité de combattre le phénomène à la racine, un phénomène qui met les populations sous pression et provoque des déplacements massifs à la fois à l’intérieur des pays et au-delà des frontières. «Les conflits armés font évidemment partie des causes, mais le changement climatique, les menaces pesant sur les chaînes alimentaires telles que les ravageurs et les maladies agricoles, la pauvreté rurale, les catastrophes naturelles engendrées par le climat et d’autres dures réalités mettent également sous pression les familles et les communautés,»
La promotion d’un groupe d’aliments connu sous le nom de légumineuses – les haricots secs, les pois, les lentilles et autres graines comestibles qui poussent dans les gousses – est un point essentiel à l’ordre du jour. Les pertes et le gaspillage alimentaire, les techniques nucléaires pour le contrôle des insectes nuisibles et le recensement de l’agriculture mondiale à venir seront également au cœur des discussions.
«Donner la priorité à la sécurité alimentaire, à l’agriculture et au développement rural peut aider à soutenir l’établissement de sociétés pacifiques et stables,» a expliqué M. Graziano da Silva, décrivant le développement durable comme un élément essentiel pour construire un monde plus sûr et plus pacifique.