Communiqué de presse du collectif des électrosensibles

Nous relayons le communiqué de presse du collectif des éléctrosensibles après la parution de l’étude de l’INERIS

Communiqué de presse – le 9 avril 2013

Hypersensibilité électromagnétique :

Lettre à Madame la Ministre de la Santé, agissez, il y a urgence !

A l’appui de la toute récente actualité concernant l’étude des radiofréquences et de plusieurs grandes avancées à l’international reconnaissant l’existence de l’hypersensibilité électromagnétique, le Collectif des Electrosensibles de France et Priartem, soutenus par Le Lien et Agir pour l’Environnement, réitèrent leurs demandes à la Ministre de la Santé concernant l‘urgence d’une prise en charge adaptée et concertée.

Tout d’abord, la toute récente étude française menée par l’Université d’Amiens et par l’INERIS montre des effets possibles des radiofréquences sur le sommeil même à faible niveau d‘exposition (1 V/m).

« Normalement, à ce niveau d’exposition aux ondes, qui est très faible, il ne devrait rien se passer,s’étonne encore René de Sèze, de l’unité de toxicologie de l’Ineris. Or, l’organisme est bousculé, ce qui dénote sûrement un effet cumulatif de l’exposition aux ondes » (1)

« Ces résultats sont cohérents par rapport à ce que vivent les personnes électrosensibles dont le sommeil est de mauvaise qualité ou brutalement interrompu en pleine nuit » note Sophie Pelletier, en charge de la veille scientifique au Collectif des Electrosensibles de France et référente EHS à Priartem. « Pour la première fois, le dogme qui veut que les radiofréquences n’auraient pas d’effet néfaste à faible dose ni d’effet cumulatif est remis en cause par une équipe jusqu’à présent très sceptique sur de tels effets ».

Sur le plan de la reconnaissance, des nouvelles importantes nous viennent de l’étranger.

En Allemagne, la toute récente classification des maladies reconnaît désormais l’électrosensibilité comme étant en relation avec l’environnement physique (radiations).

En Australie, l’employeur d’un chercheur électrosensible dont l’état a été aggravé à cause de son travail a été définitivement condamné à l’indemniser.

Ces deux récentes décisions complètent des initiatives plus anciennes comme l’intégration en 2000 de l’intolérance électromagnétique dans la classification des maladies et troubles d’origine professionnelle des pays nordiques ou encore les réflexions sur l’accessibilité des lieux publics pour les personnes atteintes aux Etats-Unis en 2005.

Pourquoi rien de tel en France ? L’an dernier, la justice a finalement condamné un opérateur de téléphonie mobile à indemniser une personne devenue électrosensible pour la protection de son logement. Plusieurs personnes ont par ailleurs été reconnues comme travailleurs handicapés pour cause d’hypersensibilité électromagnétique. Mais cela reste sporadique et donc aléatoire pour les personnes électrosensibles ce qui n’est pas acceptable.

Pour Manuel Hervouet, cofondateur du collectif des Electrosensibles de France, le silence du Ministère de la Santé devient assourdissant : « Nous avons écrit à plusieurs reprises (2) pour faire des propositions, nous avons été reçus par un conseiller mais aucune solution satisfaisante ne nous est proposée. Nous demandons au gouvernement de nommer un référent ayant autorité et légitimité pour établir un plan d’actions concerté avec les associations ».

Janine Le Calvez, présidente de Priartem explique « Les électrosensibles sont des sentinelles qui annoncent les problèmes sanitaires à venir si rien n’est fait. Nous demandons la réduction de l’exposition de toute la population ainsi qu’une réelle prise en charge des personnes malheureusement touchées, le Ministère de la Santé doit s’engager ! ».

Une plate-forme de revendications portée par les associations signataires est disponible pour servir de base aux réflexions. Celle-ci prend le soin de traiter la question dans toutes ses dimensions, qu’elles soient temporelles (situations d’urgence, actions à court terme ou plus long terme), scientifiques (nécessité de connaissance pour prévenir et guérir) ou encore sociétales (nécessité d’une reconnaissance des personnes atteintes et gestion de leurs situations dans une perspective de garantie des droits des personnes).

Il y a urgence à mobiliser des solutions pour les personnes déjà atteintes, se trouvant dans des situations précaires pour leur santé et leur insertion sociale et professionnelle et pour prévenir l’apparition de nouveaux cas.

Contact presse :

Collectif des Electrosensibles de France :

presse (at) electrosensible.org – www.electrosensible.org

Priartem : Janine Le Calvez

contact (at) priartem.fr – www.priartem.fr