Communiqué de Presse commun : Robin des toits, SERA, le Collectif Une Terre pour les EHS, Collectif EHS, PRIARTéM.
Lettre au Père Noël – non aux jouets connectés
Les associations signataires ont décidé d’adresser une lettre ouverte au Père Noël, en espérant, puisqu’il s’agit de santé publique, qu’il loge encore au Ministère de la santé.
En effet, Noël approche et, avec lui, son lot de publicités à destination des enfants. Or, plus que jamais, cette année, ce sont les jouets connectés qui semblent être commercialement les plus porteurs.
Ceci signifie qu’une fois encore les publicités contraires aux recommandations de l’agence sanitaire, contraires aux prises de position déjà anciennes d’un certain nombre de scientifiques officiels, voire contraires à la loi n° 2010-788 du 12 Juillet 2010 peuvent se développer sans la moindre intervention de l’Etat, sans le moindre message de mise en garde.
Le consensus scientifique est établi depuis longtemps sur la vulnérabilité toute particulière des enfants et pourtant plus que jamais ils sont la cible privilégiée des fabricants. Il est vrai qu’il s’agit d’une cible particulièrement captive.
Les dernières enquêtes sur les liens entre cancers du cerveau et usage du téléphone sont pourtant inquiétantes (Courot 2014, Hardell 2013, Hardell 2014, Calberg 2014) qui montrent une augmentation très importante du risque au-delà d’une certaine durée d’utilisation (risque x 3 au-delà de 25 ans) et d’une certaine intensité de l’usage (risque x 4 au-delà de 15 minutes par mois). D’autres recherches tendent à montrer des risques concernant la fertilité (Adams 2014, Liu 2014…). Les seules grandes enquêtes épidémiologiques ayant porté sur les jeunes enfants (exposition in utero et durant les sept premières années de la vie) concluent à un risque très nettement augmenté (+ 80%, pour l’une, +50% pour l’autre) des troubles du comportement à 7 ans (Divan 2008, Divan, 2012).
Autre signal clair pour qui veut bien l’entendre : les principaux dirigeants des firmes numériques (Apple, Facebook, Yahoo,Google…) de la Silicon Valley limitent l’usage des objets connectés pour leurs enfants.
C’est qu’en plus d’accroître les risques de maladies, l’usage de ce type d’objets a une incidence sur le développement des fonctions cognitives et neurocognitives comme le montrent des chercheurs spécialisés sur ces domaines. Sans parler des contenus véhiculés par les programmes susceptibles de renforcer encore les comportements agressifs et violents.
Les associations signataires demandent une intervention publique rapide pour faire appliquer la loi et interdire les publicités qui y contreviennent, et pour rappeler les messages de prudence à destination des parents.
Elles appellent les distributeurs à mettre en place des dispositifs d’information clairs dans leurs rayons sur les risques liés à l’usage par les enfants d’objets connectés sans fil.
Elles demandent à la Ministre de la santé d’interdire la commercialisation de produits connectés sans fil directement destinés aux enfants, comme l’art.L5231-4 lui en laisse la possibilité et d’inscrire purement et simplement cette interdiction dans la loi sur la santé publique qui doit être prochainement débattue à l’Assemblée Nationale.