A l’initiative de notre partenaire le WECF (l’association Women in Europe for a Common Future) était organisé un colloque au Sénat afin d’alerter sur une mobilisation nécessaire afin que les Bébés et femmes enceintes ne soient pas les premières victimes des produits chimiques toxiques, et d’envisager dés à présent une amélioration de la prévention.
« La réglementation actuelle ne permet pas de protéger la population car elle se base sur les règles de la toxicologie classique, qui dit que la dose fait le poison. Or, les perturbateurs endocriniens peuvent avoir des effets à des doses infinitésimales. Ce qui compte, c’est la fenêtre d’exposition », a souligné le député Jean-Louis Roumégas (Europe Ecologie-Les Verts, Hérault).
Le fœtus, surtout, est à une étape de développement « très puissante, pendant laquelle une exposition chimique pourra affecter, pour toute sa vie, le bébé, l’enfant et l’adulte qu’il deviendra, ainsi que les enfants qu’il aura », a également relevé Patrice Sutton, du programme de santé reproductive et de l’environnement à l’université de Californie.
Avec quelque 70 000 à 100 000 produits chimiques dans le commerce international, dont 4 800 en volumes importants, cette exposition multiple est pourtant imparable, estime Jeanne Conry, de la Fédération internationale de gynécologie obstétrique (FIGO). « Aux Etats-Unis, chaque femme enceinte a au moins 43 produits chimiques exogènes toxiques dans son corps : du mercure, du plomb, du bisphénol A, du perchlorate… », a-t-elle rapporté. La FIGO a d’ailleurs lancé un appel, en octobre 2015, pour alerter sur cette exposition au cours de la grossesse et de l’allaitement, qui « représente une menace pour la reproduction humaine ».