Un rapport Epi Phare portant sur 4 milliards de prescriptions entre mars 2020 et avril 2021 confirme la dégradation de la santé mentale des Français sous l’effet de la crise sanitaire. Ce rapport a été rendu public, jeudi 27 mai, par le groupement d’intérêt scientifique Epi-Phare, constitué par la Caisse nationale d’assurance-maladie et l’Agence nationale de sécurité du médicament.
Ces données portent sur les médicaments de ville, délivrés sur ordonnance en pharmacie, du 16 mars 2020, premier jour du premier confinement jusqu’au 25 avril 2021, soit durant les trois vagues de l’épidémie de Covid-19. Au total, ce sont cinquante-cinq classes thérapeutiques et 4 milliards de prescriptions médicamenteuses qui ont été comparées au nombre attendu de prescriptions (calculé sur la base de l’utilisation à la même période des deux années précédentes). Ces chiffres illustrent la dégradation de la santé mentale. Il note: « les instaurations d’antidépresseurs (+ 23 %), d’anxiolytiques (+ 15 %) et d’hypnotiques (+ 26 %) pour de nouveaux patients en très forte croissance en 2021 ».
Le professeur Antoine Pelissolo, chef du service de psychiatrie au CHU Henri-Mondor de Créteil (Val-de-Marne)s’exprime ainsi :« Ce sont des médicaments qui répondent à des troubles de l’anxiété et du sommeil sans forcément que ce soit rattaché à un diagnostic précis, il y a un risque d’automédication, ces produits sont un peu le Doliprane de l’anxiété“en ajoutant : Cela illustre le constat fait depuis plusieurs mois, l’augmentation des souffrances psychiques, notamment des dépressions. »