C’est le fruit d’un travail d’un an que l’INERIS (institut national d’évaluation des risques industriels) a publié, recensant l’état de la pollution des eaux superficielles, littorales ou souterraines sur l’ensemble du territoire national par les contaminants « émergents ». Les chercheurs ont axé leur recherche sur les molécules répondant à plusieurs critères : être « mal connues ou peu suivies », d’usage fréquent, et potentiellement dangereuses pour la santé ou l’environnement. Ils ont retenu 180 substances prioritaires, comme le bisphénol A, les phtalates, des pesticides, des plastifiants, des retardateurs de flammes, ou encore des résidus de médicaments ou de produits de beauté…
Les objectifs de ce travail sont à la fois d’établir une liste de substances à surveiller dans les prochains plans de gestion de l’eau, de faire ressortir les lacunes en matière de toxicologie et d’écotoxicologie, et d’évaluer en pratique les méthodes d’analyse les plus facilement utilisables.
Les résultats montrent que certains polluants sont déjà omniprésents. C’est le cas des parabènes (plus de 99% des échantillons analysés), conservateurs présents dans les cosmétiques et suspectés d’accroître le poids des nouveaux-nés. L’INERIS estime également que plusieurs perturbateurs endocriniens « peuvent être considérées comme omniprésentes sur le territoire», comme, le BPA et les phtalates, présents dans plus de la moitié des échantillons. Si la présence quasi-systématique de résidus de pesticides n’étonne plus vraiment, les chercheurs notent tout de même la présence de certains phytosanitaires interdits de longue date comme le DDT par exemple. À ce cocktail s’ajoute la présence de résidus médicamenteux, dont 4 sont retrouvés dans plus de la moitié des échantillons : un anti-épileptique (la carbamazepine), deux anti-inflammatoire (l’acide niflumique et le kétoprofène), et une benzodiazépine (oxazepam).
Plus d’informations sur :
http://www.ineris.fr/centredoc/dp-etude-prospective-def-1435304262.pdf