Cette réunion a mis en évidence combien la perte de biodiversité est un risque majeur de santé publique : elle fait suite à une alerte de nombreux scientifiques qui appellent à agir fortement contre le réchauffement et l’effondrement de la biodiversité qui se sont multipliés ces dernières années. C’est dans ce contexte que l’émergence du covid-19 a interrogé les effets de l’érosion de la biodiversité sur notre santé.
Il est avéré que les maladies infectieuses sont fortement liées aux pollutions qu’elles proviennent de l’eau, de l’air ou des sols, et qu’elles sont amplifiées par le réchauffement climatique. Néanmoins ces sujets sont très complexes et l’on ne connait pas réellement toutes les interactions entre ces indicateurs. Le contexte One Health qui rassemblent santé humaine, santé vétérinaire, et santé des écosystèmes, montre ces interactions déjà visibles malgré un manque de connaissances criant. La crise sanitaire actuelle avec les virus SRAS COV 2 en sont un exemple flagrant.
Cet échange a permis d’ailleurs de montrer, que dans la gestion d’une crise sanitaire combien il s’avère nécessaire d’allier des compétences diverses de scientifiques afin de mieux comprendre comment les zoonoses (de plus en plus fréquentes en raison essentiellement de l’emprise humaine dans la nature, et la mondialisation des transports) sont le nid de ces maladies infectieuses, afin de mieux s’en préserver.
L’analyse rétrospective des données épidémiologiques disponibles montre que, depuis 1940, des déterminants d’origine agricole ( tout particulièrement les élevages intensifs) ont été associés à plus de 25 % de toutes les maladies infectieuses – et plus de 50 % des zoonoses – apparues chez les humains.
Rohr, J.R., Barrett, C.B., Civitello, D.J. et al. Emerging human infectious diseases and the links to global food production. Nat Sustain
2, 445–456 (2019). https://doi.org/10.1038/s41893-019-0293-3