Bilan des alertes de la CE 2015 pour produits dangereux

La Commission européenne a présenté un bilan des marchandises ayant fait l’objet d’une alerte en 2015. Sur plus de 2000 produits jugés nocifs, les deux tiers ont été fabriqués en Chine.Les jouets (27%) sont la plus grande catégorie à avoir fait l’objet d’une notification, suivi des vêtements et articles de mode (17%).

Des métaux lourds dans des bijoux, des jouets présentant des risques de blessure, chaque année des milliers de produits non-alimentaires sont recensés par les États membres de l’Union européenne comme comportant un risque pour le consommateur. Grâce à un système d’alerte rapide, chaque notification d’un bien dangereux est transmise aux autres pays, afin qu’ils puissent prendre les dispositions nécessaires, comme le retrait du marché.

En 2015, pas moins de 2072 alertes et 2745 mesures de suivi ont ainsi été enregistrées, selon un bilan présenté lundi par la Commission européenne. Dans quelque 1700 cas, les alertes faisaient état d’un «risque grave». L’Espagne, la Hongrie et l’Allemagne sont les trois pays à avoir notifié le plus de cas.

Le responsable de ces anomalies est en grande partie la Chine. Si cette dernière représente 20% des importations européennes, elle est aussi à l’origine de plus des deux tiers (62%) de ces produits dangereux. «À ce jour, la Chine a donné suite à 11.540 notifications», a précisé la Commission européenne, mais seul le tiers a fait l’objet de mesures coercitives. La commissaire européenne en charge du dossier, Vera Jourova, «se rendra en Chine au mois de juin afin de discuter de la sécurité des produits avec les responsables chinois», a-t-elle indiqué dans un communiqué.

Les produits d’e-commerce dangereux peuvent échapper aux autorités.

Les jouets (27%) sont la plus grande catégorie à avoir fait l’objet d’une notification, suivis des vêtements et articles de mode (17%). Sur l’ensemble des produits, le quart présentait un risque chimique, en particulier à cause de métaux lourds tels que le nickel et le plomb relevés dans des bijoux fantaisie, ainsi que des phtalates – additif pouvant causer des problèmes de fertilité – découverts sur des jouets en plastique. De même, plus d’un produit sur cinq présentait un risque de blessure (22%).

Parmi ces produits, certains passent entre les mailles du filet, notamment ceux commandés en ligne. Les Européens sont de plus en plus friands d’e-commerce, 65% d’entre eux pratiquent ce mode de consommation, soit une progression de 27% sur ces dix dernières années. Or, ces produits provenant de pays tiers sont livrés directement chez les consommateurs, «parfois sans qu’ils aient été examinés sur le plan de la sécurité», souligne la Commission européenne, pour qui cette faille présente un nouveau défi.

www.economie.gouv.fr/dgccrf/presentation-bilan-2015