La canicule de l’été 2018 a provoqué environ 1.500 morts de plus qu’un été normal, soit 10 fois moins que lors du record de 2003, a annoncé vendredi 21 septembre la ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui avait fait entre 15.000 et 20.000 morts, mais aussi “moins que les autres épisodes caniculaires” des dernières années, a-t-elle noté.
Face à la multiplication attendue des épisodes de canicule avec le changement climatique, il est appelé à “nous organiser autrement” et notamment à réorganiser les villes, plus sujettes à la chaleur en raison du phénomène d’îlots de chaleur. Pour une même région, la température nocturne entre la ville et la campagne peut varier de 8°C en période de canicule ! En cause, le béton et le manque de végétation. Si agir sur la morphologie urbaine à grande échelle peut être épineux, au moins à court terme, d’autres actions peuvent être entreprises plus rapidement, comme la végétalisation.
Par ailleurs cet été a été reconnu comme le 2ème plus chaud de notre pays avec une température moyenne de plus de 2 degrés , tout particulièrement dans le Nord Est : région jusque là épargnée ; en cette fin septembre le bilan hydrique n’a jamais été aussi bas compromettant agriculture et élevage. Cette sécheresse constatée en France depuis des mois atteint beaucoup de pays jusque là épargnés comme l’Allemagne, la Suède et le Royaume uni.
Pour Erwin Schöpges, président de l’European Milk Board, à Bruxelles, qui regroupe 100 000 petits producteurs laitiers européens, les aléas climatiques ne font qu’accentuer une situation déjà critique pour les éleveurs : « Sans cette sécheresse, les coûts de production sont déjà loin d’être couverts. On parle, pour toute l’Europe, de coûts autour de 40 à 45 centimes », alors que le prix de vente du lait en Europe « tourne autour de 30 à 33 centimes ».
Un représentant du monde agricole affirmait « Dans beaucoup d’endroits, même dans le Massif central, le “château d’eau” de la France, il n’y a pas de deuxième coupe d’herbe, c’est très préoccupant, l’hiver s’annonce difficile pour le bétail.
Jusqu’en Laponie où les éleveurs sami, alertent sur les risques de famine des 250 000 rennes semi sauvages dont les pâturages ont brûlé ou ont été touchés par la sécheresse. Le gouvernement a débloqué une aide de 1,2 milliard de couronnes (117 millions d’euros) pour acheter du fourrage et éviter les abattages d’urgence.
Dans les océans de même, le réchauffement climatique est en œuvre : ainsi à partir de données satellites mesurant la température à la surface des océans, une étude publiée dans la revue Nature constate un doublement entre 1982 et 2016 du nombre de jours où la mer était plus chaude que la normale. “Pour la première fois”, l’étude montre que “ce changement est très probablement lié au réchauffement climatique” provoqué par l’homme, explique à l’AFP l’auteur principal Thomas Frölicher, de l’Institut de physique de l’université de Berne.
Utilisant des modèles climatiques, les chercheurs estiment que ces canicules marines, “essentiellement provoquées par le réchauffement à long terme des océans”, seront encore plus fréquentes, plus intenses et plus étendues, et que cette tendance s’accélérera avec l’augmentation de la température de la planète. Et ces élévations seraient à mettre en corrélations avec les catastrophes naturelles actuellement en croissance (tornades, ouragans, inondations à travers le monde).
Et selon les experts le nombre de jours où se produiront des températures anormalement chaudes dans les océans passe de 33 aujourd’hui à 84 si la planète se réchauffe de 2°C et 150 à 3,5°C. Chacun de nous peut améliorer sa conduite quotidienne pour limiter les dégâts !