Avec le deuxième gisement européen, la France n’occupe en effet que la cinquième place derrière l’Allemagne (33700 MW), l’Espagne (23000 MW), le Royaume-Uni (10500 MW) et l’Italie (8600 MW) (chiffres fin 2013).
En une quinzaine d’années de développement, l’éolien est néanmoins devenu une composante effective de notre mix énergétique représentant 4 % de la consommation électrique moyenne nationale. Le taux d’implantation variant énormément d’une région à une autre. Quand les Français ont dorénavant une image positive de l’éolien, y compris les riverains de fermes éoliennes (71 % d’entre eux les considèrent bien implantées dans le paysage et « seuls » 7 % se disent gênés par leur bruit), il n’en va pas de même au niveau politique.
Le dernier exemple en date en est fourni par le Sénat, lequel tente d’imposer une distance minimale de 1000 m entre toute nouvelle éolienne et les habitations les plus proches (500 m actuellement). La mise en œuvre d’une telle disposition conduirait à bloquer la quasi-totalité des projets dans les régions où l’habitat est dispersé, comme le grand ouest où le déficit de production électrique est pourtant connu.
Pourtant, en ces temps économique et environnemental mouvementés, l’éolien présente de sérieux atouts. Il représente un bénéfice de 600 millions d’euros pour la balance commerciale énergétique de la France. Les 9500 MW actuels concourent à hauteur de 70 millions d’euros aux budgets des collectivités locales de leurs lieux d’implantations, tandis que le milliard d’euros d’investissements annuel, depuis 10 ans, contribue à la croissance nationale. Socialement, même si le secteur voit sa croissance fortement réduite depuis 2011, il représente depuis 2013 quelque 10 500 emplois et environ 800 entreprises.
Dans un cadre de hausse des prix de l’énergie, le kWh éolien est moins cher que les kWh nucléaire, gaz ou charbon (avec stockage de CO2), selon l’agence internationale des énergies renouvelables (IRENA). Enfin, d’un point de vue environnemental, outre des impacts sur l’environnement très réduits, l’éolien n’émet aucun rejet de polluants atmosphériques et fait l’économie de 8 millions de tonnes de CO2 annuelles, soit l’équivalent de la circulation de près de 5 millions de véhicules. Espérons que la prise en compte du dérèglement climatique permettra d’améliorer notablement ces énergies renouvelables qui doivent faire parties du mix énergétique à leur juste place.