Alors qu’en France on recense 355 000 NOUVEAUX CAS DE CANCER PAR AN on note au fur et à mesure une baisse des financements de ces structures pourtant si importantes.
Le premier Plan cancer a permis d’étendre les zones couvertes par les registres et d’atteindre une couverture populationnelle suffisante (20% de la population métropolitaine, l’ensemble des enfants de 0 à 15 ans, et trois départements d’outre-mer) pour mener à bien leurs missions de surveillance.
Le deuxième Plan cancer a renforcé les structures développées et étendu leurs travaux à de nouvelles thématiques au travers du recueil de nouvelles informations. C’est dans ce contexte qu’est né le programme de travail partenarial 2011-2013 entre le réseau français des registres des cancers Francim, le service de Biostatistique des Hospices civils de Lyon, l’InVS et l’INCa.
Ce dernier numéro du BEH en présente plusieurs aspects, comme les développements méthodologiques sur la survie nette, la production, pour la première fois en France, d’estimations régionales de l’incidence scientifiquement validées, la réalisation de tableaux de bord portant sur les délais de prise en charge à partir des registres spécialisés, les travaux sur le recueil du stade au diagnostic, devenu possible pour certains cancers, l’extension de la surveillance des cancers pédiatriques à l’ensemble des adolescents jusqu’à 18 ans. Ces illustrations attestent de la richesse des travaux, auxquels s’ajoute la mesure phare de réduction d’un an et demi du délai de mise à disposition des informations par les registres, portant ce délai au niveau de celui des registres d’autres pays (États-Unis par exemple).
Avec le nouveau Plan cancer, un programme de travail renouvelé va voir le jour. Celui-ci doit poursuivre les actions entreprises et conforter les registres dans leurs missions. L’intégration de données sur les inégalités géographiques, mais aussi sociales et économiques, constitue l’un des défis que les registres, soutenus par les institutions partenaires, auront à cœur de relever dans les prochaines années.
La surveillance des cancers s’appuie sur des registres de patients, dont le rôle est plus en plus important, mais dont le financement est précaire, comme l’indique le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH) publié, mardi 17 décembre, par l’Institut national de veille sanitaire (InVS). D’abord axés sur la recherche, ces registres sont devenus des outils de surveillance de l’évolution des cancers, permettant ainsi d’orienter les politiques nationales de lutte contre la maladie. Et pourtant les auteurs alertent « Mais ce sont des structures fragiles, dont les financements connaissent des baisses successives », en insistant sur « la nécessité de mener une réflexion sur la pérennisation de ces structures ».
Surveillance et observation des cancers par les registres : BEH N° 43-44-45 – 17 décembre 2013, publication INVS