Tous les articles par Jacqueline Collard

Le 5 Mai, la France avait déjà atteint son jour du dépassement

Ce 5 mai 2022, la France a consommé l’ensemble des ressources que la Terre peut lui fournir en un an, cette date avance chaque année: c’est bien loin de ce qui nous devrions atteindre pour une transition écologique et énergétique.

Cette empreinte écologique nous est  rapportée pour une année : si le monde entier vivait comme les Français, nous aurions dépensé en quatre mois l’ensemble des ressources que la Terre peut générer en un an. Sur tous ces aspects, la France vit au-dessus des moyens des écosystèmes. Ainsi, si la population mondiale vivait comme nous, il faudrait l’équivalent de 2,9 Terres par an pour soutenir ce niveau de consommation ; la moyenne planétaire se situant actuellement à 1,7 Terre.

« Ce jour n’est jamais arrivé si tôt dans l’année, indique Isabelle Autissier. En 1961, il survenait en France le 26 septembre. » Les rares périodes où l’écart ne s’est pas creusé correspondent aux récessions économiques : dans les années 1970, à la suite du choc pétrolier, puis après 2008 et la crise des subprimes.

Les dispositions annoncées ne sont toujours pas réalisés efficacement comme elles le devraient: (stratégie nationale bas carbone,baisse de 20 % de la consommation de viande, augmentation de 25 % des cultures en bio, loi antigaspi, loi Climat et Résilience)« Si toutes nos propositions étaient mises en œuvre, le jour du dépassement arriverait, en 2027, le 30 mai, observe Pierre Canet. C’est certes insuffisant pour répondre à la crise écologique, mais ce serait une première avancée notable dans la réduction de notre empreinte. »

Le rapport du WWF qui a établit cette date peut être consulté :

https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2022-05/ETUDE%20WWF%20JDD_0.pdf

Le développement de l’enfant peut être impacté par la pollution de l’air

La pollution atmosphérique est un mélange complexe de composés présents sous forme gazeuse (e.g. oxydes d’azote) ou particulaire (e.g. particules fines), directement émis par les différentes sources de pollution ou formés dans l’atmosphère à l’issue de réactions chimiques. De nombreuses études épidémiologiques ont mis en évidence les effets de l’exposition aux polluants de l’air sur la santé, notamment sur la mortalité et la morbidité cardiovasculaire et respiratoire.
Dans le champ de recherche de la DOHaD (Developmental Origins of Health and Diseases), qui se concentre sur l’étude des effets à moyen et long terme des expositions environnementales subies durant la phase de développement (vie fœtale et premières années de la vie), les 20 dernières années ont vu un nombre croissant de publications faisant état d’effets néfastes d’expositions précoces à la pollution atmosphérique.

Ainsi l’exposition maternelle à la pollution de l’air et l’exposition post-natale de l’enfant  peuvent avoir des effets à court terme, sur le poids de naissance ou la prématurité, mais également des effets durables manifestés par un risque accru de difficultés d’apprentissage et troubles du neuro-développement ainsi que de maladies chroniques, notamment respiratoires chez l’enfant et l’adulte.

Pollution de l’air et développement de l’enfant ; une étude portée par L’Inserm et l’IAB à la faculté de médecine de Grenoble : Johanna Lepeule (Chercheur INSERM U1209, IAB, Grenoble) et Isabelle Pin (Pneumo Pédiatre, Hôpital Couple-Enfant, Grenoble)

Le concept de DOHaD (Developmental Origins of Health and Disease) postule que les expositions environnementales subies durant la phase de développement (vie fœtale et premières années de la vie) ont des conséquences majeures sur la santé ultérieure.

La diminution du poids de naissance est considérée à la fois comme un marqueur de ces agressions subies par le fœtus au cours de la grossesse et comme un indicateur de la santé future de l’enfant. La recherche en épidémiologie sur les effets de la pollution atmosphérique doit faire face au défi de l’évaluation de l’exposition aux polluants atmosphériques. L’objectif général de cette thèse était de caractériser l’effet des polluants atmosphériques sur la croissance fœtale, en améliorant la caractérisation des expositions et le contrôle des biais de confusion potentiels par rapport aux études antérieures.

Dans une première partie, ont été étudiés les déterminants socio-économiques de l’exposition à la pollution de l’air ambiant dans l’étude nationale Française ELFE, incluant 18 000 couples mères-enfants. L’exposition maternelle aux particules fines (PM2,5), PM10 et au NO2 a été estimée à l’adresse du domicile à partir de modèles de dispersion avec des résolutions spatiale (1×1 km) et temporelle (données journalières) fines. En France, dans les zones urbaines, les femmes enceintes des quartiers les plus défavorisés étaient les plus exposées à la pollution atmosphérique.

La deuxième partie de ce travail a porté sur la caractérisation de l’association entre les niveaux pollution atmosphérique dans l’air extérieur durant la grossesse et le poids de naissance de l’enfant, toujours dans la cohorte ELFE. Une fois les facteurs de confusion pris en compte à l’aide d’un score de propension, nous avons mis en évidence un effet délétère de l’exposition aux particules en suspension dans l’air au cours du troisième trimestre de grossesse sur le poids de naissance.

Dans une troisième partie, ont été comparé différentes approches pour évaluer l’exposition à la pollution atmosphérique chez la femme enceinte, incluant des mesures personnelles, chez 40 femmes de la cohorte SEPAGES-faisabilité.

La considération du budget espace-temps ne modifiait que très légèrement les niveaux d’exposition estimés dans l’air extérieur à l’adresse du domicile. En revanche, l’exposition estimée était fortement modifiée par la prise en compte des niveaux de pollution atmosphérique à l’intérieur du domicile, ou quand l’exposition était l’estimée à l’aide de dosimètres personnels. Ceci a justifié, dans une quatrième partie, d’étudier l’association entre l’exposition à la pollution atmosphérique estimée à l’aide de mesures personnelles et le développement du fœtus dans la cohorte grenobloise SEPAGES, incluant 471 triades couples-enfant.

L’exposition personnelle aux PM2,5 (n=174, plus nettement au 1er trimestre) et au NO2 (n=327, plus nettement au 3ème trimestre) étaient associées à une diminution du poids de naissance. L’estimation ponctuelle de l’association avec les PM2,5 était bien plus forte que dans la cohorte ELFE.

En conclusion, ce travail vient renforcer la littérature sur l’effet délétère de la pollution atmosphérique sur le poids de naissance. Cette thèse, basée sur deux cohortes complémentaires, a également permis d’illustrer le compromis entre biais et variance entre les études s’appuyant sur des modèles d’exposition extérieurs (pouvant être réalisées sur de vastes zones géographiques permettant des effectifs et contrastes d’exposition larges et avec potentiellement des biais de confusion et d’erreur de mesure sur l’exposition importants) et les cohortes s’appuyant sur des dosimètres personnels (généralement conduites sur des zones plus limitées, dans une population plus homogène, avec moins de biais de confusion potentiels et une meilleure estimation de l’exposition).

La Commission européenne sélectionne des villes neutres pour le climat comme Lyon et Grenoble

La Commission européenne a annoncé, le 28 avril, le nom des 100 villes sélectionnées dans le cadre de la Mission « villes » de l’Union européenne (UE) lancée en septembre 2021. L’objectif est de rendre ces 100 villes neutres pour le climat et « intelligentes » d’ici à 2030.

Après les recommandations du dernier rapport du Giec quant à l’urgence climatique cette mission semble apporter des facilités aux agglomérations sélectionnées.

Ces villes, sélectionnées parmi 377 candidatures,comme Lyon et Grenoble  bénéficieront de conseils et d’une assistance sur mesure grâce à NetZeroCities https://netzerocities.eu/, une plateforme consacrée à la mise en œuvre de la mission « Horizon Europe » pour la période 2022 à 2023.

La Commission invitera les 100 villes sélectionnées à élaborer des contrats de villes climatiques (/Climate City Contracts/), qui comprendront un plan global pour la neutralité climatique dans des secteurs tels que l’énergie, les bâtiments, la gestion des déchets et les transports, ainsi que des plans d’investissement connexes. Ce processus associera les citoyens, les organismes de recherche et le secteur privé.

2 ans après la pandémie, le Ministère de la Santé donne des conseils élémentaires

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) insiste en cette journée mondiale de l’hygiène des mains ce 5 mai, sur l’importance de ce geste pour tout le monde comme dans les établissements de soins.

Si vous n’avez pas accès à de l’eau et à du savon, lavez-vous les mains avec du gel hydroalcoolique.

Avec de l’eau et du savon. Et lorsqu’on ne peut pas, avec du gel hydroalcoolique. Se laver les mains fréquemment pour éviter de transmettre ou d’attraper le Covid-19 est un geste que nous avons tous intégré ces deux dernières années. Mais à mesure que le temps passe, certains réflexes, comme le port du masque, ont tendance à être délaissés. Or pour ce qui est du lavage de mains, il reste essentiel, voire vital, pour lutter contre le Covid, mais aussi éviter les autres infections, notamment dans les établissements de soins.

C’est pourquoi en ce 5 mai, dédié à journée de l’hygiène des mains depuis 2009, l’OMS insiste sur le fait que chacun doit jouer un rôle pour lutter contre la transmission de maladies. « Unis pour la sécurité : nettoyez vos mains » est le slogan OMS pour cette année 2022. Le but, encourager soignants et patients bien sûr, mais aussi visiteurs des établissements de soins à participer à cette culture de l’hygiène en pratiquant le lavage des mains régulièrement. « Soyez unis, parlez-en et travaillez ensemble à ce que l’hygiène des mains améliore la qualité des soins partout », souligne l’OMS. Et de meilleurs soins sauvent des vies en évitant les infections par des virus ou des bactéries.

Comment procéder ?

– Mouillez vos mains

– Utilisez un savon liquide ou solide

– Faites mousser en frottant soigneusement paumes et dos de mains, doigts et entre doigts, poignets

– Nettoyez le dessous des ongles

– Rincez

– Séchez avec un essuie-mains propre

– Fermez le robinet avec l’essuie-mains

– Jetez l’essuie-mains dans une poubelle

Si vous n’avez pas accès à de l’eau et à du savon, lavez-vous les mains avec du gel hydroalcoolique.

Source : OMS – ministère de la Santé – Réseau de Prévention des Infections Associées aux Soins

A nouveau, l’OMS tire la sonnette d’alarme sur l’épidémie d’obésité

« Près d’un adulte sur quatre en Europe est en situation d’obésité, selon l’Organisation mondiale de la Santé », responsable de plus de 1,2 million de décès par an.

L’obésité est une maladie complexe qui présente un risque pour la santé. Ses causes sont bien plus complexes que la simple combinaison d’une mauvaise alimentation et d’une inactivité physique. Ce rapport présente les bases factuelles les plus récentes, en soulignant à quel point la vulnérabilité à un surpoids corporel malsain aux premiers stades de la vie peut influencer la tendance à l’obésité d’une personne.

« Les taux de surcharge pondérale et d’obésité ont atteint des proportions épidémiques dans toute la région et continuent de progresser », a déploré dans un communiqué la branche européenne de l’organisation qui regroupe 53 Etats. L’obésité est cause d’au moins 13 types de cancer différent et susceptible d’être directement responsable d’au moins 200 000 nouveaux cas de cancer par an, selon l’OMS. « Ce chiffre devrait encore augmenter dans les années à venir », a prévenu l’organisation. « L’augmentation de l’indice de masse corporelle est un facteur de risque majeur de maladies non transmissibles, notamment les cancers et les maladies cardiovasculaires », a souligné le directeur de l’OMS Europe, Hans Kluge, cité dans le rapport.

Les dernières données complètes disponibles, qui remontent à 2016, montrent que 59% des adultes et près d’un enfant sur 3 (29 % des garçons et 27 % des filles) sont en surpoids sur le Vieux Continent. En 1975, à peine 40 % des adultes européens étaient en surpoids. En 2020, 17 % des Français étaient en situation d’obésité contre 10 % en 2002. Généralement, les femmes sont plus touchées que les hommes et l’obésité est fortement liée au milieu social.

Une étude révèle que le surpoids et l’obésité ont augmenté « significativement » pendant l’année scolaire 2020-2021, ainsi une étude menée dans un département français montre que les cas d’obésité et de surpoids ont fortement augmenté chez les plus petits depuis le début de la crise sanitaire, la proportion d’enfants obèses a quasiment doublé au cours des deux années . Elle est passée de 2,8 % à 4,6 %.

La pandémie est à l’origine de changements néfastes dans les habitudes alimentaires et sportives dont les effets, durables, doivent être inversés, a plaidé l’OMS. « Les interventions politiques qui ciblent les déterminants environnementaux et commerciaux d’une mauvaise alimentation […] sont susceptibles d’être les plus efficaces pour inverser l’épidémie », a-t-elle estimé.

La lutte contre l’obésité est fondamentale pour la concrétisation des objectifs de développement durable et constitue l’une des priorités reprises dans le Programme de travail européen 2020-2025 de l’OMS.

Rappel de la définition sanitaire de l’IMC qui est défini comme le poids divisé par le carré de la taille, exprimé en kg/m2.

Pour l’OMS, une personne est obèse quand elle présente un indice de masse corporelle (IMC) supérieur à 30 kg/m², soit à partir de 87 kg pour une personne mesurant 1,70 mètre. Une personne ayant un IMC de plus de 25 a plus de risques de développer des maladies cardiovasculaires, certains types de cancer ou du diabète.Lorsque l’ IMC ne dépasse pas 18,5 cela signifie qu’il y a un déficit de poids , il existe alors des risques liés à cette insuffisance pondérale tels qu’un système immunitaire affaibli, l’ ostéoporose ou l’infertilité.