Tous les articles par Jacqueline Collard

Éviter les risques apportés par les nitrates et nitrites via l’alimentation

Alors que l’heure est venue de penser à des sorties nature, l’Anses nous rappelle que nous devons poursuivre une mobilisation sur le choix de nos ingrédients alimentaires dont le jambon et les charcuteries en général font partis de nos habitudes pique nique.

 Pour ce faire, l’Anses a identifié plusieurs leviers, en particulier la réduction de l’utilisation d’additifs nitrités dans les charcuteries, (sachant qu’ils sont utilisés utilisés comme additifs alimentaires notamment dans la viande transformée, pour éviter l’augmentation de toxi-infections alimentaires, et parmi celles ci prévenir le développement de bactéries pathogènes à l’origine notamment du botulisme,). Au regard des connaissances actuelles de leurs effets sur la santé humaine, l’Anses préconise de réduire l’exposition de la population à certaines substances par des mesures volontaristes en limitant l’exposition par voie Les nitrates et nitrites sont en effet présents  dans notre alimentation du fait :

  • de la présence naturelle des nitrates dans les sols (cycle de l’azote), dont la concentration peut être renforcée par des activités agricoles, et dans les ressources en eaux ;
  • de leur utilisation en tant qu’additifs alimentaires (E249, E250, E251, E252) pour leurs propriétés antimicrobiennes dans la charcuterie et les viandes transformées principalement ;
  • de leur accumulation dans les végétaux.

Environ deux tiers de l’exposition alimentaire aux nitrates provient de la consommation de produits végétaux, en particulier de légumes feuilles comme les épinards ou la laitue, et un quart est associé à l’eau de boisson. Moins de 4 % de l’exposition alimentaire aux nitrates est due à leur utilisation en tant qu’additifs alimentaires dans la charcuterie.

L’Anses a analysé les publications scientifiques en cancérologie parues depuis les travaux de référence de l’Efsa (2017) et du CIRC (2018). Elle confirme l’existence d’une association entre le risque de cancer colorectal et l’exposition aux nitrites et/ou aux nitrates, qu’ils soient ingérés par la consommation de viande transformée, ou via la consommation d’eau de boisson. Plus l’exposition à ces composés est élevée, plus le risque de cancer colorectal l’est également dans la population. En 2015, le CIRC de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait classé la viande transformée, notamment la charcuterie, comme cancérogène (catégorie 1). Elle favoriserait, entre autres, les cancers colorectaux qui tuent près de 18 000 personnes par an en France. Les nitrites ingérés sont quant à eux considérés comme des cancérogènes probables (catégorie 2A).

Alors que les limites d’expositions sont majoritairement respectées, les expositions sont néanmoins associées à la formation de composés augmentant la probabilité de cancers. C’est pourquoi l’Agence considère que l’ajout intentionnel des nitrites et des nitrates dans l’alimentation doit se faire dans une approche « aussi bas que raisonnablement possible ». Des leviers existent pour la mettre en œuvre.

L’ANSES conseille donc :

Consommer moins de 150 grammes de charcuterie par semaine

Pour limiter leur exposition aux nitrates et nitrites, l’Anses rappelle également aux consommateurs ..

  • avoir une alimentation variée et équilibrée, avec au moins cinq portions de fruits et légumes par jour d’origine différente.

Préconisation de l’ANSES à propos de fournitures scolaires

Alors que l’année scolaire est à peine terminée, la grande distribution emplit déjà ses rayons de produits scolaires, espérant certainement que les parents pensent déjà à la rentrée scolaire avant les départs en vacances.

Ces produits  utilisés au quotidien, en particulier par les enfants, avaient déjà fait l’objet de recherches sur leur composition,  c’est pourquoi  l’Agence de Sécurité sanitaire (ANSES) a décidé de réaliser un état des lieux des connaissances actuelles sur le sujet.

 Ainsi, fort des analyses antérieure,s les investigations de l’ANSES ont donc identifié de nombreuses substances préoccupantes, comme :

  • Des phtalates ;
  • les composés organiques volatiles (COV) dont le formaldéhyde, le chloroforme, le toluène ;
  • des nitrosamines ;
  • le benzène ;
  • les métaux lourds comme le chrome hexavalent, le cadmium, le nickel ou le plomb ;
  • les perfluorés (PFAS),
  • les colorants ;
  • le bisphénol A ;
  • les isothiazolinones et autres conservateurs ;
  • les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) ;
  • les substances parfumantes.
  • Inhalées, ingérées ou en contact avec la peau, les substances chimiques présentes dans les fournitures scolaires ou de bureau peuvent pour certaines d’entre elles entraîner des effets sur la santé. C’est le cas notamment pour les enfants qui ont tendance à mettre les objets à la bouche.

    Compte tenu de leur usage, certaines fournitures scolaires comme la peinture, les feutres ou les crayons de couleur sont considérées comme des jouets, ce qui conduit à l’interdiction pour leur fabrication de substances cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction (CMR). Aussi, l’Agence appelle à appliquer à l’ensemble des fournitures scolaires la réglementation européenne relative à la sécurité des jouets (n°2009/48/CE). Cette évolution réglementaire favorisera la réduction, voire la suppression de la majorité des substances identifiées dans les fournitures à l’heure actuelle, par exemple les substances parfumantes, les phtalates, certains métaux ou les HAP.

    AVIS de l’Anses relatif à une expertise hors évaluation des risques relatives à l’état des connaissances sur la présence ou l’émission de substances dangereuses dans des fournitures scolaires et de bureau et leur impact éventuel sur la santé (PDF)

La Direction générale de la répression des fraudes ( DGCCRF) change de ministère

Un décret du 1er Juin est passé là encore inaperçu passé sous les radars de la presse: cependant il nous concerne tous puisqu’il concerne en particulier le contrôle des produits alimentaires: la Direction générale des fraudes est passée du Ministère de l’économie au Ministère de l’Agriculture.

legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000045848194

Depuis le décret ci-dessus, publié le 1er juin, cette administration passe en bloc au ministère de l’Agriculture. 2 800 salariés changent ainsi de Ministère. Or ils mènent chaque année des milliers de contrôles sur toutes les marchandises alimentaires possibles : celles issues de l’agriculture industrielle comme biologique. Quelques exemples suffisent à ­comprendre : la vache folle, le poulet à la dioxine, la viande de cheval dans les lasagnes, les contaminations à la salmonelle, les dernières fraudes Buitoni, les résidus de pesticides dans tant de produits importés, mais aussi dans nos fruits et légumes, c’est de leur ressort. Notre sécurité alimentaire, c’est eux.

Une  lettre de la Direction départementale des territoires (DDPP), sous couvert du préfet de la Nièvre a été adressée aux paysans du lieu, elle annonce la création d’un nouveau « système de suivi des surfaces en temps réel (3STR) ». Il consistera en « l’analyse de l’activité agricole et des couverts implantés, analyse réalisée par le biais d’images satellite en continu, traitées informatiquement par intelligence artificielle ». La numérisation de toutes activités se poursuit furtivement.

La surexploitation des ressources de la planète menace l’humanité

Un nouveau rapport de l’ONU pointe la surexploitation des espèces sauvages: animaux terrestres, poissons, algues, champignons, plantes ou encore arbres, qui devient une  menace pour  le bien-être de milliards d’êtres humains. Un avertissement accompagné d’une série de recommandations pour un usage plus durable, qui met notamment en valeur les savoirs de peuples autochtones trop souvent méprisés.

Mais déjà depuis longtemps des  groupes de scientifiques, études à l’appui, pour la transformation de tout notre système alimentaire. Il faut dire qu’il y a urgence : l’alimentation, en incluant l’énergie utilisée pour la produire, représente aujourd’hui quasiment le tiers des émissions de gaz à effet de serre.

Une trentaine de scientifiques se sont penchés sur cette question ô combien cruciale à l’heure où les signaux d’alerte sur le climat et la biodiversité se multiplient. Le résultat de leur travail, publié dés 2019 dans la revue The Lancet avec la Fondation EAT, est sans appel : manger moins de viande et de sucre, et davantage de légumes et de fruits, est le chemin à suivre si nous voulons à la fois nourrir convenablement l’ensemble de la population mondiale et préserver la planète. Il implique, d’ici 2050, un doublement de notre consommation d’aliments tels que les fruits, les légumes, les légumineuses et les noix, tandis que celle de sucres ajoutés devra être réduite de 50%. Dans les pays les plus développés, comme la France, la consommation de viande rouge va devoir être drastiquement réduite, de l’ordre là aussi de 50%.

Une étude du Lancet Planetary Diet sur plus de 400 000 Européens, montre que l’on pourrait y parvenir en mangeant autrement.

https://www.thelancet.com/journals/lanplh/article/PIIS2542-5196(21)00250-3/fulltext

Serge Morand propose la création d’un Giec de la santé planétaire

Après ces 2 années de crise sanitaire, des propositions sont faites par Serge Morand chercheur CNRS, membre du groupe One Health, qui propose la création un groupe intergouvernemental sur la santé planétaire afin de  contribuer à la compréhension de l’interdépendance des facteurs et mécanismes responsables de l’émergence des épidémies, à un meilleur ciblage de la surveillance et, surtout, à l’amélioration de la prévention.

Cette idée vient du constat que la course à l’innovation et à la compétitivité économique minore le rôle de la prévention au profit des réponses technologiques, sans prendre compte des effets délétères sur la biodiversité et en conséquence en prenant des risques pour le vivant dont nous faisons partie.

« Le climat a son GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). La biodiversité a son IPBES (Plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques). Pourquoi la santé n’aurait-elle pas aussi son groupe intergouvernemental sur la santé planétaire ? »