Tous les articles par Jacqueline Collard

Un programme expérimental sur le recyclage des stylos injecteurs (des diabétiques)

C’est chaque année, plus de 84 millions de stylos sont utilisés en France, ce qui représente 1 500 tonnes de plastique. Autant de déchets nuisibles à l’environnement. Mais aujourd’hui un programme expérimental RECYPEN lancé dans 4 régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Grand-Est, Haut-de-France, Occitanie) propose justement le recyclage des stylos injecteurs pré-remplis jetables.

« Aujourd’hui, les stylos d’insuline usagés suivent des trajectoires trés variées », explique Damien Conzatti, responsable des relations entreprises à la Fédération Française des Diabétiques (FFD). « Beaucoup finissent par erreur ou méconnaissance dans la poubelle classique, tandis que d’autres sont jetés dans les boîtes jaunes Dastri, ce qui complique leur gestion. » Pour optimiser cette collecte, la FFD joue un rôle clé en informant les patients sur les bonnes pratiques. « Retirer systématiquement l’aiguille et la jeter dans une boîte Dastri est essentiel. Quant aux stylos, ils peuvent maintenant bénéficier de filières spécifiques de recyclage. » Damien Conzatti rappelle que chaque dispositif médical doit être traité de manière adaptée pour limiter son impact sanitaire et environnemental tout en limitant les contraintes au quotidien pour les patients.

« Pour la phase pilote, Dastri a équipé 7 000 pharmacies avec des kits de collecte. Selon un baromètre Ifop, 73 % des pharmaciens saluent cette initiative, témoignant d’un intérêt croissant pour les enjeux environnementaux. L’expérimentation explore aussi des usages innovants des plastiques recyclés, avec l’ambition de les réintégrer dans le circuit médical. Entièrement gratuit, Recypen pourrait s’étendre à l’échelle nationale si les résultats sont concluants, contribuant ainsi à préserver les ressources non renouvelables. »

Plus d’informations : www.dastri.fr

L’accentuation du changement climatique est enclenché: des actions s’imposent

Après avoir eu un  deuxième mois de novembre le plus chaud dans le monde, « il est de fait certain que 2024 sera l’année la plus chaude enregistrée et dépassera de plus de 1,5°C le niveau pré-industriel ». C’est le constat sur lequel alerte, ce lundi, le Service changement climatique (C3S) de l’observatoire européen Copernicus. Selon le Giec  la barre d’1,5°C sera probablement atteinte entre 2030 et 2035., et  ce quelle que soit l’évolution des émissions de gaz à effet de serre de l’humanité, proches du pic, mais loin de baisser.

Les politiques actuelles des nations emmènent le monde vers un réchauffement « catastrophique » de 3,1°C au cours du siècle, voire 2,6°C si les promesses de faire mieux sont tenues, selon l’ONU Environnement.

Selon leurs derniers calculs , le monde n’est pas du tout en bonne voie de réduction de sa pollution carbone pour éviter une très forte aggravation des sécheresses, des canicules ou des pluies torrentielles déjà observées, coûteuses en vies humaines et en impacts économiques.

Or ce mois de Novembre a été marqué par une succession de typhons dévastateurs en Asie, en Amérique,  comme  la poursuite de sécheresses ou d’inondations historiques en Afrique australe ou en Amazonie

En France l’État a été  accusé depuis 2021 de ne pas respecter sa trajectoire de réduction d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 . Si des condamnations pour inaction climatique ont déjà été prononcées à l’encontre des États, comme chez nous, et plus les impacts du réchauffement climatique et des catastrophes environnementales vont devenir graves, plus les bases juridiques pour attaquer des individus,  que ce soit des dirigeants, des actionnaires, ou des responsables politiques précis,  vont devenir une réalité.

Face au réchauffement climatique qui devient plus préoccupant chaque année, l’inaction climatique ne peut plus être permise

Des restrictions d’accès aux réseaux sociaux pour les enfants et adolescents

Un nouveau pays s’apprête à limiter l’usage des réseaux sociaux pour enfants et adolescents : il s’agit de l’Australie pour les moins de 16ans.

En France la Loi du 7 juillet 2023 vise à instaurer une majorité numérique à 15 ans  et à lutter contre la haine en ligne promeut des dispositions pour mieux prévenir et poursuivre les délits en ligne, comme le cyberharcèlement et crée le 3018, le numéro vert pour lutter contre ce cyberharcèlement ; 

Selon Surfshark, de nombreux pays tentent de s’attaquer à l’addiction aux réseaux sociaux des plus jeunes,  des restrictions sont actuellement  en vigueur dans 24 pays (en date du 11 mars 2024). En Chine, en Russie, en Corée du Nord, en Iran, au Myanmar et au Turkménistan, ce sont principalement les réseaux sociaux étrangers qui ont été bannis par les autorités, et dans les  pays de la péninsule Arabique – Émirats arabes unis, Qatar, Oman, Yemen, ils restreignent l’utilisation de certains réseaux. L’Agence espagnole de protection des données a également déclaré qu’elle travaillait sur un système d’identification pour bloquer l’accès aux mineurs qui tenteraient de contourner la loi.

Le gouvernement chinois a mis en place des mesures drastiques pour limiter l’addiction aux réseaux sociaux. Depuis 2023, les jeunes chinois de moins de 18 ans n’ont pas accès à Internet entre 22h et 6 heures du matin.

Le 1er ministre australien annonçant cette restriction en ajoutant que les réseaux sociaux étaient « une plateforme favorisant la pression sociale, une source d’anxiété, un canal pour les escrocs et, pire que tout, un outil pour les prédateurs en ligne ». Il a déclaré vouloir que les jeunes Australiens « lâchent leurs téléphones et aillent plutôt sur les terrains de foot et de cricket, de tennis, de volley et à la piscine ».Des enseignements incitant les enfants à réfléchir « de manière critique » à ce qu’ils voient en ligne devraient être adoptés, à l’instar de la Finlande,

La problématique de l’addiction aux réseaux sociaux chez les plus jeunes est de plus en plus prise en compte par les États. Une étude de l’OMS publiée le 25 septembre dernier, révélait qu’en 2022, 11 % des adolescents montraient des signes d’utilisation problématique des réseaux sociaux. Ils n’étaient que 7 % quatre ans plus tôt. Ces adolescents présentaient des symptômes similaires à ceux de l’addiction : incapacité à contrôler son utilisation excessive, sensation de manque et abandon d’autres activités au profit des médias sociaux et conséquences négatives d’une utilisation excessive dans la vie quotidienne.

Adopté le 23 avril 2022 et entré en vigueur le 17 février 2024, le Digital Services Act marque un tournant décisif dans la régulation juridique des réseaux sociaux. L’objet de cette proposition est de mettre fin au régime d’irresponsabilité des plateformes en les obligeant à être transparentes sur leur technique de modération des contenus.

Loi du 7 juillet 2023   https://www.legifrance.gouv.fr/eli/loi/2023/7/7/JUSX2306064L/jo/texte

Le traité sur le plastique est arrivé dans l’impasse

Depuis ce 25 novembre, les délégués de 175 pays négocient en Corée du Sud un traité contre la pollution plastique. La route s’annonce longue avant un réel recul de la contamination de nos écosystèmes.

Depuis le début des négociations à Pusan,(en Corée du Sud), qui devaient aboutir à un traité limitant cette production de plastiques,  l’inquiétude se faisait sentir et ce malgré la  nouvelle mouture du texte proposée , reprenant la proposition du Panama, soutenue par 104 pays, dont ceux de l’Union européenne. Mais un petit groupe d’Etats ( producteurs de pétrole)  militait  eux , pour que le traité se borne à la question de la gestion des déchets et du recyclage. Et c’est avec  pas moins de 220 représentants de l’industrie fossile et chimique qu’ils participaient aux négociations avec comme objectif de s’opposer à toute réduction de  production de plastiques.

Ce n’est pas faute de nécessités que ce traité avait un objectif à atteindre: puisque si l’on s’en tient au rythme actuel, la production devrait doubler d’ici à 2050, pour atteindre un milliard de tonnes par an et représenter 15 % des émissions globales de gaz à effets de serre.

Lors d’une  campagne Vigieplastic Méditerranée menée pendant cet été, l’organisation Expédition MED a en effet mesuré des taux de microparticules de plastique pouvant atteindre les deux millions par kilomètre carré dans certaines zones, soit près du double de ce qui était encore observé en 2018-2019. Et rappeler qu’ un rapport de référence publié en 2020, l’UICN avait évalué qu’environ 229 000 tonnes de plastique étaient déversées chaque année dans les eaux méditerranéennes soit l’équivalent de plus 500 conteneurs par jour, principalement du fait d’une mauvaise gestion des déchets. Sans « intervention significative », ce chiffre pourrait atteindre les 500 000 tonnes par an à l’horizon 2040, selon l’organisation internationale.

Envisager la prolongation de ce processus de négociations s’impose donc, désormais!

 

 

Un rapport sur la présence de pesticides dans l’eau de consommation

Présentation du rapport de l’IGEDD, l’IGAS et le CGAAER :

objet: Prévenir et maîtriser les risques liés à la présence de pesticides et de leurs métabolites dans l’eau destinée à la consommation humaine

Résumé:  La présente mission conjointe s’inscrit dans un contexte nouvellement identifié de dépassements des seuils de qualité pour certains métabolites de pesticides observés dans les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). Cette situation conduit à réinterroger les méthodes de gestion des risques sanitaires en cas de présence de pesticides et de leurs produits de dégradation dans les EDCH, à des seuils dépassant les valeurs réglementaires en vigueur et sur une large échelle.

La mission recommande l’élaboration d’une méthodologie unique d’évaluation de la pertinence d’un métabolite au niveau européen et que la détermination des valeurs toxicologiques de référence soit répartie entre les États-membres sous l’égide de l’Autorité européenne de sécurité des aliments.

Elle préconise que la direction générale de la Santé (DGS) propose aux ARS des règles de gestion communes et s’appuie sur l’avis à venir du Haut conseil de la santé publique s’agissant de la présence simultanée de plusieurs substances. L’ergonomie du site du ministère de la Santé et de la Prévention doit être améliorée, afin que soit publiée sur ce site et chacun des ARS la liste des molécules recherchées avec proposition d’un modèle unique d’info facture détaillé.

Les ARS devront en outre veiller à ce que les PRPDE respectent leurs obligations d’information envers les consommateurs et la mise en œuvre à court terme de mesures curatives. Une réflexion sur le financement et la charge pour le consommateur doit être mes en place. La mission estime que la politique de protection des captages est à refonder grâce à une coordination renforcée entre les services de l’État et que la reconquête de la qualité des EDCH passe par des mesures préventives ambitieuses, à mettre en place d’urgence.

Conclusions
Les résultats du contrôle sanitaire révèlent un nombre croissant de non-conformités des eaux distribuées. En 2022, 61 molécules à l’origine des situations de dépassements récurrents des limites de qualité ou de restrictions d’usages sont récapitulées dans le tableau ci-dessous. Les cinq substances retrouvées le plus fréquemment dans les unités de distribution en situation NC1 et NC2 sont les métabolites de pesticides suivants :

Chloridazone désphényl ;
Métolachlore ESA ;
Chloridazone méthyl désphényl ;
Atrazine déséthyl déisopropyl ;
Atrazine déséthyl

Le rapport :

1- Synthèse (79 pages)

2- Annexes (507 pages)

https://igedd.documentation.developpement-durable.gouv.fr/documents/Affaires-0013548/015411-01_rapport_publie.pdf