Tous les articles par Jacqueline Collard

La France rattrapée par les amendes européennes pour la pollution atmosphérique

Malgré les avertissements répétés du Conseil d’État, le gouvernement n’a pas réussi à abaisser les niveaux de pollution de l’air en dessous des normes sanitaires demandées par la Commission européenne. L’État est donc condamné à payer 10 millions d’euros pour le premier semestre, une astreinte historique. Si, dans six mois, le compte n’est toujours pas bon, le Conseil d’État pourra à nouveau ordonner le paiement d’une astreinte.

Fin janvier 2021, le Conseil d’État a lancé une analyse pour évaluer les nouvelles politiques, notamment la généralisation prévue des zones à faibles émissions limitant la circulation dans les grandes villes, mise en avant par l’État. Mais si les juges constatent bien une amélioration dans plusieurs des zones concernées, ils pointent du doigt un dépassement des seuils limites de pollution ou un retour « non consolidé » sous ces seuils dans cinq agglomérations pour le NO2 (Paris, Lyon, Marseille-Aix, Toulouse et Grenoble) et à Paris pour les PM10. En août 2021, il avait déjà été condamné à verser 10 millions d’euros. Cette fois, l’astreinte pourrait s’élever à 20 millions d’euros sur l’année.

Les sommes d’astreinte que va devoir payer l’État français vont être reversées à des organismes publics luttant contre la pollution de l’air. La pollution, liée notamment au trafic automobile, représente un enjeu important de santé publique, tout comme le chauffage au bois non performant.

Cependant en Europe, les émissions de nombreux polluants ont sensiblement diminué ces dernières décennies, entrainant une amélioration de la qualité de l’air des régions, mais ce n’est pas encore suffisant pour suivre la réglementation et encore moins les valeurs OMS. Ainsi, les concentrations de polluants atmosphériques demeurent encore trop élevées et les problèmes dus à la qualité de l’air persistent. Une proportion importante de la population en Europe, surtout dans les villes, vit toujours dans des zones où les standards fixés pour la qualité de l’air sont dépassés: l’ozone, le dioxyde d’azote et les particules de matière (PM) constituent les polluants les plus nocifs pour la santé.

Le dernier congrès des oncologues à Paris a confirmé les liens avec des expositions déjà identifiées

Le colloque L’ESMO (European Society for Medical Oncology) s’est  achevé avec la perspective d’une avancée majeure la lutte contre la maladie. L’enjeu crucial du dépistage précoce du cancer, ou plutôt des cancers, a franchi avec une nouvelle étape, selon le Pr Fabrice André, directeur de recherche au centre anticancéreux Gustave Roussy de Villejuif et futur président de l’ESMO. En effet, s’il est possible, grâce au dépistage organisé, de détecter précocement les cancers colorectaux ou les cancers du sein, d’autres cancers évoluent à bas bruit et ne sont détectés qu’au stade métastatique. C’est notamment le cas du cancer du pancréas, dont le taux de survie à 5 ans n’est que de 5%. Pour repérer ces cancers silencieux très en amont, des équipes du monde entier travaillent depuis quelques années sur la « biopsie liquide ».

A propos des 40 000 cancers du poumon qui  sont recensés en France, des chercheurs en oncologie de l’Institut Francis-Crick, de Londres, sont parvenus à identifier comment ces particules de moins de 2,5 microns (µm) peuvent provoquer un cancer des voies respiratoires. Les résultats de leurs travaux ont été présentés devant les membres de la Société européenne d’oncologie médicale (Esmo), le 10 septembre, à l’occasion de ce congrès annuel de la profession, à Paris.

Le risque de cancer du poumon augmente de 16 % à chaque hausse d’un microgramme de PM2,5 dans l’air.

« Ces travaux montrent que c’est l’inflammation provoquée par les polluants qui crée le cancer à partir d’une seule mutation déjà présente dans les cellules normales, due au vieillissement, ce qui est assez révolutionnaire », a commenté  la directrice du programme de prévention des cancers à l’Institut Gustave-Roussy, Suzette Delaloge, à cette occasion.

Par ailleurs avec l’utilisation massive de l’amiante en France pendant plus de 130 ans et de la multiplicité des usages industriels, de nombreux secteurs d’activité, professions et travaux ont été ou sont encore concernés par une exposition professionnelle à l’amiante., celle ci étant pourtant interdite depuis 1997. Ainsi  l’ANSES conclut que le lien causal est avéré, au vu des nombreuses études scientifiques de qualité montrant un lien entre les cancers du larynx et des ovaires et l’exposition à l’amiante,  ce qui constitue un argument fort en faveur de la création de tableaux de maladies professionnelles pour ces deux cancers.

https://www.anses.fr/fr/amiante-cancers-ovaires-larynx

Le film de M.Monique Robin primé au Festival du film d’exploration Science et environnement

Dans le cadre du Festival Lumexplore, la société des explorateurs en partenariat avec  les lumières de l’Eden et l’Ifremer ont promu  la réalisatrice du documentaire la Fabrique des Pandémies ( sur comment éviter les prochaines pandémies) dans lequel Juliette Binoche joue le rôle de candide ainsi elle a reçu le prix du meilleur film documentaire.

Ce film a été réalisé grâce au soutien de nombreux donateurs , France télévision outremer etl Ushuaïa TV, et distribué par M2RFilms

Depuis les années 2000, l’humanité est confrontée à au moins une nouvelle maladie infectieuse par an.

Sras, Ebola, Fièvre de Lassa, ou Covid-19 : 70% des maladies émergentes sont des zoonoses, des maladies transmises par des animaux aux humains. Dans ce documentaire événement de Marie Monique Robin, la comédienne Juliette Binoche cherche à saisir les causes de cette “épidémie de pandémies”. Elle part à la rencontre de scientifiques du monde entier pour comprendre quels sont les liens entre la santé humaine et la santé des écosystèmes.

Prod./Distrib. M2R Films, Ushuaïa TV, France Television Outre Mer. 1h47, 2002.
Biodiversité – santé, interface hommes-animaux-écosystèmes.

En salle dans les cinémas : https://bit.ly/3B77x9j

Le déficit hydrique de la France inconnu depuis 25 ans

Le Comité d’anticipation et de suivi hydrologique pointe une situation de sécheresse historique. Neuf cours d’eau sur dix seraient en situation de déficit hydrique en cette fin d’été.
« Quasiment tous les records – précipitations, températures, canicules, assecs de cours d’eau, etc. – ont été explosés cet été.Le BRGM nous a indiqué que, » pour que les nappes souterraines se refassent une santé, il pourrait falloir deux hivers très pluvieux. »

C’est un fait : les aléas climatiques sont aujourd’hui plus fréquents, et plus violents qu’il y a quelques années. Dans l’histoire récente, il y a d’abord eu la sécheresse de 2020, année la plus chaude jamais enregistrée jusqu’à présent. Puis le terrible épisode de gel d’avril 2021, qualifié de “plus grande catastrophe agronomique du siècle” par le ministre de l’Agriculture.

Le stress hydrique occupe toutefois une place particulière du fait de sa fréquence et de la place que l’eau occupe dans les phénomènes métaboliques du vivant.

De part son rôle dans la photosynthèse, le transport et l’accumulation, ainsi que dans la multiplication et le grandissement cellulaire, l’eau a un rôle essentiel dans la croissance et le développement des plantes, l’acide abscissique (ABA), qualifié « d’hormone de stress », est synthétisé rapidement et semble avoir un rôle important dans la réponse au stress, dans l’inhibition de la photosynthèse et le ralentissement de la croissance des feuilles.

Le déficit hydrique peut également diminuer la pression de turgescence de la plante et par conséquent provoquer une perte d’eau du contenu cellulaire.La croissance végétative et le fonctionnement foliaire sont les premières fonctions à être affectées. Limitées en eau,  les cultures qui souffrent le plus sont celles de céréales, de blé, d’orge, qui ont été plantées au mois d’octobre et novembre précédent.

L’OMM dresse un bilan inquiétant qui nécessite des mesures urgentes

Climat : le monde est sur une « voie catastrophique », alerte le chef de l’ONU, l’OMM signale que l’on va dans la mauvaise direction; alors quelles sont les mesures d’adaptation qui sont prises et sont-elles suffisantes?

Visiblement pas,  puisque ce rapport dresse le bilan des publications scientifiques les plus récentes traitant du changement climatique, de ses incidences et des réactions qu’il suscite. Ce nouveau rapport, intitulé United in Science, fait le point sur les gaz à effet de serre, les températures mondiales, les prévisions climatiques et les points de bascule, le changement climatique dans les villes, l’impact des phénomènes météorologiques extrêmes et les alertes précoces et  confirme que les concentrations de gaz à effet de serre « continuent d’augmenter et d’atteindre des pics sans précédents » Malgré la baisse des émissions mondiales de carbone d’origine fossile pendant le confinement, les taux planétaires d’émissions de CO2 en 2022 (de janvier à mai) seraient supérieurs de 1,2 % à ceux de la même période en 2019, « en raison d’augmentations aux États-Unis, en Inde et dans la plupart des pays européens ».

Il faudrait arriver à des réductions de gaz à effet de serre 7 fois plus fortes d’ici à 2030 pour espérer contenir le réchauffement de la planète, conformément à l’Accord de Paris.

Selon les estimations (établies avec une probabilité de 66 %) pour le XXIe siècle, le réchauffement planétaire se situera à 2,8 °C (entre 2,3 °C à 3,3 °C), si l’on s’en tient aux politiques actuelles, ou à 2,5 °C (entre 2,1 °C et 3,0 °C), si l’on respecte les engagements nouveaux ou actualisés. « Collectivement, s’ils s’en tiennent aux politiques actuelles, les pays ne parviendront pas à respecter leurs engagements nouveaux ou actualisés », prévient le PNUE.

Le rapport rappelle que les catastrophes climatiques, météorologiques et hydrologiques ont augmenté d’un facteur 5 au cours des 50 dernières années.

Le rapport,: intitulé United in Science,

https://public.wmo.int/en/resources/united_in_science