Tous les articles par Jacqueline Collard

Sapin naturel ou sapin en plastique ?

Alors que  le rituel du sapin de Noël se met en place avec les préparatifs de fêtes familiales, il est intéressant de se pencher sur l’interrogation qui se pose à nous. Or plusieurs études nord-américaines datant d’il y a quelques années font une analyse carbone comparative entre un sapin naturel et un sapin en plastique.

Le bilan est clair : le bilan carbone de l’arbre est meilleur pour un sapin naturel que pour son équivalent en plastique… à part si ce dernier est utilisé pendant au moins vingt ans.

Le sapin naturel porte sur 85 % du marché, le choisir produit localement dans des forets non traitées, avec ses 3,1 kg eqCO2 lors de sa croissance serait à recommander  «En moyenne, de la graine à son abattage, il s’écoule 10 ans, dont classiquement 5 à 6 ans passés en plein champ », le Nordmann, espèce emblématique du pays, aurait même un bilan carbone négatif jusqu’à son arrivée en point de vente, où qu’il soit en Europe car dans sa première partie de sa vie, il a absorbé 0,6 kg de CO2″ .La proximité est une chose mais les conditions de production influent aussi, pas seulement d’ailleurs sur l’impact carbone mais sur l’empreinte environnementale en général (biodiversité, pollution des sols, de l’eau, etc.).

Sachons tout de même que 20 % en moyenne des sapins naturels achetés chaque année sont importés  et que les conditions de production en sont peu suivies.

Sur un autre registre essayons d’éviter, les colorations et le saupoudrage de neige artificielle. Ainsi recouvert de produits chimiques, le sapin n’aura d’autre choix que d’être incinéré avec les ordures ménagères, met en garde l’Ademe  et pensons à le déposer en déchetterie ou dans un point de collecte dédié. Le plus souvent alors, il sera  composté ou broyé (c’est pour cela qu’il ne faut pas l’asperger de produits chimiques), les copeaux servant de paillage pour retenir l’eau au pied des arbustes ou les protéger du froid.

Un sapin artificiel lui peut être fabriqué à partir d’autres matières moins carbonées que le plastique, c’est pourquoi on voit de plus en plus de sapins en bois dans les magasins de décorations : ils sont à privilégier.

La facture de l’alimentation à bas prix augmente les coûts

En plus de 60 ans,  la part de l’alimentation dans les budgets des ménages a été pratiquement divisée par deux, or lors de ces dernières années sont comptabilisés plus de 2 à 4 millions de personnes qui dépendent de l’aide alimentaire. Un nombre qui a augmenté avec la précarité qui s’est fortement accrue dans notre pays.  Simultanément ces personnes ont connu l’augmentation d’autres dépenses contraintes, notamment le logement et la mobilité, aggravant  les difficultés des ménages aux revenus les plus faibles, et c’est dans ce contexte que l’alimentation apparaît plus que jamais souvent comme la variable d’ajustement.

Dans notre pays c’est  4,3 millions de personnes (6,6% de la population) qui sont en situation de « privation matérielle et sociale sévère » . Le nombre des bénéficiaires s’accroit avec des aides alimentaires nécessaires, les profils en étant  de plus en plus variés: enfants , étudiants,  salariés précaires, chômeurs,  sans emplois, sans domiciles fixes, handicapés, etc..On constate également la croissance de plus d’un tiers de nouveaux bénéficiaires (38 % de personnes venant depuis moins de 6 mois) et sachant que 58 % des bénéficiaires viennent au moins une fois par semaine, contre 52 % il y a deux ans.

On comprend aisément que ceux qui ont un faible pouvoir d’achat se tourne vers une alimentation de produits « low coast », pouvant mettre en jeu leur santé,

Afin d’atteindre ces productions à bas prix,  seule l’agriculture intensive (bénéficiant des mesures de la PAC) peut répondre aux exigences de cout minimal, engageant des coûts environnementaux évidents.

Si l’on examine l’ensemble des conséquences de cette alimentation à bas prix, on voit bien que tous les aspects sociétaux sont concernés: social, sanitaire et environnemental.

La Criirad publie une étude et révèle des analyses d’eau, contenant du tritium

Des analyses effectuées entre 2016 et 2024 révèlent la présence de tritium ( formule H3), un élément radioactif rejeté par les installations nucléaires, dans les eaux potables de plus de 2 300 communes françaises, soit plus de 16 millions de Français qui pourrait être contaminée au tritium, un élément radioactif,  quelles sont  les eaux concernées ?

Le tritium est le principal produit radioactif rejeté dans l’environnement par l’industrie nucléaire. Dès les années 1990, la CRIIRAD révélait la contamination d’eaux potables autour des sites nucléaires de Marcoule (Gard) et Valduc (Côte d’Or).

Le tritium est un radionucléide (atome radioactif) dérivé de l’hydrogène qui est rejeté par les installations nucléaires. ll émet des rayonnements bêta de très faible énergie. Ceux-ci sont faciles à bloquer quand il sont à l’extérieur d’un corps, par du métal ou du verre par exemple. Selon Julien Syren, codirecteur de la Criirad, les communes les plus touchées sont celles « qui sont sur les cours d’eau le long desquels se trouvent des centrales nucléaires : la Seine, la Loire, la Vienne, la Garonne et le Rhône ».

L’étude se base sur les résultats des analyses réalisées dans le cadre du contrôle sanitaire de l’eau du robinet mis en œuvre par les agences régionales de santé (ARS). Ces résultats sont extraits de la base de données nationale du système d’information en santé-environnement « SISE-Eaux d’alimentation » du ministère de la santé. Les contrôles de tritium dans l’eau du robinet ne sont obligatoires que depuis 2005. Les données sont librement téléchargeables sur le site data.gouv et couvrent, à la date de la publication de cet article, une période allant de janvier 2016 à octobre 2024.

En France, la valeur de référence pour évaluer la quantité de tritium dans l’eau est de 100 becquerels par litre (Bq/l). Ce n’est pas un seuil de potabilité, estimé à 10 000 Bq/l par l’OMS, selon un calcul contesté par la Criirad. Le « Bq/l » correspond à l’unité de mesure de « l’activité volumique » d’une substance (son nombre de noyaux). Pour les autorités françaises, la présence de tritium dans l’eau est considérée presque sans risque : « Si on utilise les modèles officiels d’évaluation, le risque est très faible pour la santé de ces personnes », explique Bruno Chareyron, conseiller scientifique de la Criirad.Pour autant, les scientifiques expliquent qu’il « y a beaucoup d’incertitudes sur les effets des très faibles doses, en particulier pour le tritium » sur le corps humain.

Après l’analyse de 250 publications scientifiques sur le sujet, les chercheurs Timothy Mousseau et Sarah A. Todd, de l’université de Caroline du Sud (États-Unis), concluent que l’exposition interne au tritium « peut avoir des conséquences biologiques, en abîmant l’ADN, en causant des dégâts physiologiques et du développement, en réduisant la fertilité et la longévité, et en élevant le risque de maladies, y compris de cancers ».

Par ailleurs, l’ampleur du phénomène est sous-estimée. En effet, la grande majorité des analyses réalisées ne sont pas suffisamment précises pour mettre en évidence un impact des rejets actuels des installations nucléaires. De plus, pour près de 4 000 communes, la base officielle ne comporte aucun résultat, ce qui constitue autant d’infractions potentielles à l’obligation de contrôle.

Pour en savoir plus : https://www.criirad.org/categorie/centrales-nucleaires/rejets-radioactifs/tritium/

Les coûts des assurances explosent face aux éléments extrêmes du climat

Les coûts économiques des catastrophes naturelles continuent d’exploser. C’est ce que montre le dernier rapport de la Swiss Reinsurance Company (Swiss Re), compagnie d’assurance et de réassurance suisse,  chiffre chaque année les pertes économiques liées aux catastrophes naturelles et climatiques, et les coûts liés à l’assurance des sinistres.

La multiplication des tempêtes, ouragans et inondations partout dans le monde avec l’effet de la crise climatique constitue  l’un des leviers majeurs de la hausse des coûts des catastrophes en 2024. Par exemple en Europe  les phénomènes climatiques comme les fortes inondations d’Espagne qui on fait près de 230 morts, ou la tempête Boris en Europe Centrale auraient ainsi coûté directement près de 10 milliards d’euros en 2024.D’après leurs calculs, les catastrophes naturelles auraient coûté en 2024 près de 300 milliards d’euros (310 millions de dollars), un chiffre en hausse de près de 26% par rapport à la moyenne des 10 années précédentes. Pour les compagnies d’assurances, les coûts se montent à près de 130 milliards d’euros de pertes assurées, soit une augmentation de 33% par rapport à la dernière décennie.

Et ne faisons pas l’impasse sur ce que le réseau mondial des banques centrales annonce:  soit  près de 15% du PIB qui pourrait être perdu en 2050 à cause du réchauffement climatique.

Comme le montre ce rapport, la hausse des coûts est  le résultat du déficit d’adaptation des sociétés et des économies mondiales face à une réalité climatique de plus en plus difficile. Face à cette alerte, Jean Haegeli économiste en chef du groupe Swiss Re « souligne la nécessité d’une adaptation combinée à une couverture d’assurance adéquate capable de soutenir la résilience financière ».

En quoi notre environnement peut-il être bénéfique à notre santé

Santé publique France nous révèle avec une méthode habituellement appliquée à la pollution de l’air,  les bienfaits d’un environnement urbain plus vert et plus tourné vers une mobilité physique pour la population.

« Les politiques publiques visant à augmenter le nombre d’espaces verts urbains, promouvoir les mobilités actives (marche et vélo), améliorer la qualité de l’air, et réduire le bruit des transports et la chaleur en ville se traduisent annuellement par des bénéfices importants pour la santé de l’ensemble des habitants de chaque métropole, en termes de mortalité, de morbidité, de recours aux soins et de gêne », affirme l’agence sanitaire.

Pour rappel, les espaces verts correspondent, selon l’OMS, à « tout terrain urbain sur lequel se trouve toute sorte de végétation, qu’elle soit sur des terrains privés ou publics, quelles que soient sa taille ou ses fonctions, et peut inclure des zones ‘bleues’ (comme des étangs, des lacs ou des ruisseaux) et des rues longées d’arbres ».

Selon les scénarios locaux mis en place, « un espace vert peut contribuer à éviter entre 1 et 2 décès par an parmi la population résidente, soit entre 1,6 % et 5,9 % de la mortalité annuelle selon les cas ».

Les bénéfices pour la santé engendrés par les espaces verts se manifestent via des mécanismes complexes qu’il est utile de connaitre pour les valoriser:

  • l’atténuation des expositions à des facteurs de stress environnementaux ;
  • la participation au développement des capacités : pratique d’une activité physique, cohésion et lien social… ;
  • le rétablissement des aptitudes par le ressourcement : restauration psychologique, bien-être et réduction du stress ;
  • la participation à la protection de la biodiversité en ville, associée à des bénéfices pour la santé mentale, notamment.

Cette étude prouve que les choix d’aménagements urbains et les décisions des acteurs locaux peuvent influencer positivement la santé des Français. Pour le Dr Caroline Semaille, « agir sur ces facteurs implique des transformations importantes du territoire, qui doivent être concertées et planifiées pour être durables et équitables »

C’est pour cette raison que nous sommes impliqués dans les réflexions territoriales de nos métropoles pour un urbanisme favorable à la santé.

https://www.santepubliquefrance.fr/determinants-de-sante/pollution-et-sante/air/articles/pollution-atmospherique-evaluations-quantitatives-d-impact-sur-la-sante-eqis-pa

https://www.santepubliquefrance.fr/presse/2024/espaces-verts-urbains-mobilite-active-reduction-de-la-pollution-de-l-air-sante-publique-france-evalue-leurs-benefices-pour-la-sante