Tous les articles par Jacqueline Collard

Des études pointent la réalité de la prématurité et les liens avec les plastifiants

En ce 17 novembre journée mondiale de la prématurité il est important de relayer cet ensemble d’études américaines sur le sujet publiée depuis quelques mois dans JAMA Pediatrics: une synthèse des 16 études réalisées aux Etats-Unis entre 1983 et 2014 dans le cadre du programme NHANES sur le lien « Prématurité et Phtalates »

Le JAMA (Journal of American Medical Association), le prestigieux journal médical américain, vient de publier une synthèse des résultats de 16 études menées aux Etats-Unis sur le lien prématurité et exposition maternelle aux phtalates [1]. Ces études ont été menées entre 1983 et 2018 avec le concours de 6045 femmes. 11 métabolites de phtalates ont été mesurés.

L’étude est cosignée par 56 chercheurs issus de 36 universités américaines et agences fédérales comme l’Institut National des Sciences de la Santé Environnementale, l’Agence de Protection de l’Environnement ou le Centre pour le Contrôle des Maladies. Ces mesures s’appuient sur le programme NHANES qui collecte des échantillons biologiques dans un échantillon représentatif de la population américaine depuis plusieurs décennies.

Les phtalates sont des Perturbateurs Endocriniens, impliqués dans les grandes maladies infantiles mais aussi de l’adulte. Ils sont principalement utilisés comme plastifiant, d’où une contamination de la poussière domestique, de l’alimentation et des cosmétiques. Les études ESTEBAN et ELFE de Santé Publique France montrent une contamination totale de la population, les femmes étant plus contaminées que les hommes.

Le lien avec la contamination par les phtalates était statistiquement significatif pour plusieurs métabolites. Sur cette base, les auteurs ont pu quantifier la diminution du nombre des cas de prématurés à attendre d’une diminution de la contamination par les phtalates, soit pour 90 naissances prématurées : 1,8 cas pour moins 10 % (5,9 cas pour moins 30 % et 11,1 cas pour moins 50%).

Selon l’Inserm, la prématurité est passée de 5,9% en 1995 à 7,4% en 2010 toutes prématurités confondues, soit + 1% /an. Le nombre de naissances prématurées en France est estimé actuellement à 60 000 pour un taux de 80/1000 . Appliquée à la situation française, une diminution de 12 %du nombre de cas, correspondant à une diminution de la contamination de 50% représenterait donc une diminution de 7200 cas/an.

Welch BM, et al. (2022) Associations Between Prenatal Urinary Biomarkers of Phthalate Exposure and Preterm Birth: A Pooled Study of 16 US Cohorts. JAMA Pediatr.;176(9):895–905. https://doi.org/10.1001/jamapediatrics.2022.2252  

N’oublions pas notre horloge biologique, elle est un facteur de santé prépondérant

Les hommes comme tous les êtres vivants ont leur vie scandée par divers rythmes biologiques, fondamentaux pour leur bon fonctionnement.

L’horloge biologique est un élément de notre organisme qui va gérer un certain nombre de fonctions internes régulées par cycles comme l’appétit, l’humeur, la température corporelle ou le sommeil, explique le Dr Rémi Lombard, médecin généraliste spécialiste du sommeil.

Ils correspondent « à la variation périodique ou cyclique d’une fonction spécifique d’un être vivant ». Ils peuvent être de trois types, selon leur durée :

• Les rythmes ultradiens, avec une période de moins de 24 heures. Ce sont par exemple les cycles de sommeil paradoxal ou les rythmes respiratoire ou cardiaque.

• Les rythmes infradiens, qui eux ont une période de plus de 24 heures, comme le cycle menstruel.

• Les rythmes circadiens. Véritables horloges biologiques, ils courent sur une durée équivalente (ou peu s’en faut) à 24 heures. Parmi les plus connus on compte les systèmes veille/sommeil ou de régulation des hormones. Notre horloge circadienne est resynchronisée en permanence grâce à des agents régulateurs extérieurs, comme la température ou la prise alimentaire… mais surtout la lumière.

La lumière du jour est le plus grand régulateur de l’horloge circadienne, qui permet de sécréter nos hormones au bon moment de la journée. D’autres facteurs environnants peuvent également influencer les rythmes circadiens, notamment la consommation de nourriture, qui va faire elle aussi faire varier la production d’hormones.

Si on se réfère aux oscillations des hormones au cours de la journée, nous pouvons faire l’hypothèse que nous devrions commencer la journée par un petit-déjeuner vers 8 h du matin, après le pic de cortisol, lorsque notre phase d’activité commence. Et nous ne devrions plus manger après le pic d’insuline (après 19h environ),  puisque cette hormone favorise le stockage sous forme de tissu adipeux, particulièrement lorsque ces repas tardifs sont composés de plats préparés transformés, enrichis en graisse et en sucre.

De nombreuses études scientifiques ont montré que vivre en décalage avec les rythmes circadiens, notamment en mangeant tard le soir, où en décalant son rythme de sommeil, augmentait le risque de développer des maladies cardio-vasculaires, une obésité ou un diabète de type 2. L’expansion de l’éclairage artificiel a été un chamboulement majeur pour notre mode de vie, puisqu’il permet de travailler à n’importe quel moment du jour ou de la nuit, et favorise les horaires décalés.

Comme nous avons pu le voir, les rythmes circadiens sont essentiels pour le bon fonctionnement de notre métabolisme corporel. Si la vie moderne, les horaires de travail, nos interactions sociales sont parfois difficiles à accorder avec notre horloge biologique, il est important de garder en mémoire son fonctionnement et d’essayer, dans la mesure du possible, de vivre en rythme avec elle.

Des reportages pour des alternatives dans le contexte climatique

Cyril Dion coréalisateur du film Demain, est un écrivain, un réalisateur; il nous propose désormais une série de reportages aux 4 coins du monde à la recherche de nouveaux modèles de société.

Face à un avenir assombri par la crise climatique, le réalisateur et militant écologiste Cyril Dion parcourt le monde à la rencontre d’acteurs qui ont révolutionné une région, un pays ou une activité, et esquisse un nouveau récit : celui d’un monde plus juste et plus écologique.

Par ces 3 thématiques Résister, S’adapter, régénérer, il nous rapporte des réalisations qui peuvent réorienter nos points de vue : on peut les découvrir ainsi.

https://www.arte.tv/fr/videos/RC-023143/un-monde-nouveau/

« Régénérations » un documentaire qui sort en pleine COP 27

Régénérer les sols pour mieux capturer le CO2, c’est la solution que présente le documentaire « Mission régénération », qui est sorti en salles mercredi 9 novembre.

En pleine COP27, il rappelle que toutes les solutions doivent être mises en œuvre de concert pour arriver à inverser la courbe du réchauffement climatique. Un film résolument positif qui explique l’impact de l’agriculture sur le changement climatique et présente de nombreuses initiatives partout dans le monde.

Rappelons que  pendant la COP21 en 2015, le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll avait porté l’initiative 4 pour 1000, qui vise à encourager la séquestration du carbone dans les sols par l’agriculture. « dans notre pays quelles décisions ont été prises?

Le documentaire suit la vie de plusieurs personnes engagées pour développer une agriculture respectueuse des sols, tel que Ray Archuleta, un agronome qui s’est donné pour mission de former les agriculteurs américains ou encore Gabe Brown, un agriculteur qui a misé sur la diversification de sa production après avoir connu plusieurs années de destructions des récoltes à cause des sécheresses et des tempêtes.

Booster son système immunitaire avant l’hiver

Automne et hiver sont des saisons où la circulation des virus et microbes est forte. Pour renforcer vos défenses immunitaires et éviter de tomber malade, mieux comprendre leur fonctionnement permet une meilleure prévention.

Le système immunitaire est un système de surveillance et de défense qui fonctionne en permanence pour protéger notre organisme des agressions extérieures. Il est constitué de plusieurs organes et de dizaines de types différents de cellules. 1 million : c’est le nombre d’éléments étrangers au corps (bactéries, virus, parasites, substances chimiques…) auquel notre système immunitaire peut répondre en même temps.

Les principaux organes du système immunitaire sont les suivants:

Les ganglions lymphatiques : situés au niveau du cou, des aisselles, de l’intestin, des plis de l’aine, des genoux, ils stockent des lymphocytes. Le corps en compte environ 100 !
Le thymus : les lymphocytes T y terminent leur maturation. Ceux qui sont compétents (5 %)  seront libérés dans le sang.
La rate : c’est un réservoir de globules blancs.
Les muqueuses, nez, bronches, intestin, voies urinaires et génitales. 20 % des globules blancs résident dans le seul intestin.
La moelle osseuse, où sont fabriqués les globules blancs. Les lymphocytes B s’y développent jusqu’à leur maturation.

À chaque fois que l’organisme rencontre un élément qui lui est étranger, il fabrique des anticorps. Et quelle que soit la maladie, cette quantité dépend de la quantité de virus qui nous infecte, de notre capacité individuelle à les produire et de la nature de l’agent microbien lui-même.

Combien de temps est-on protégé par les anticorps ?

La « mémoire immunitaire » varie d’un microbe à l’autre, et même d’une personne à l’autre. La durée de la protection acquise varie aussi selon les vaccins en fonction de la quantité d’antigènes qu’ils contiennent et de leur mode de préparation. Ainsi, les vaccins vivants atténués induisent une production d’anticorps plus persistante dans le temps que les vaccins inactivés.

À la naissance, l’exposition à de nombreux microbes forge le système immunitaire du nouveau-né. Le lait maternel apporte des anticorps et contient des bactéries qui enrichissent le microbiote du bébé.

Lors de la vie en collectivité à la crèche ou à l’école, l’enfant rencontre de nouveaux microbes et bactéries qui contribuent à la maturation de son système immunitaire.

La diversification alimentaire enrichit le microbiote intestinal et procure une forte réaction immunitaire .