Tous les articles par Jacqueline Collard

Météo France annonce 2022 l’année la plus chaude jamais enregistrée

Les températures très élevées de l’année 2022, en France, ont eu des conséquences notables dans de nombreux domaines. Le rapport de Météo France vient d’être présenté pour l’année en cours d’achêvement.

Le résultat est sans appel. « Les épisodes estivaux remarquables de 2022 auraient été hautement improbables et nettement moins intenses sans l’effet du changement climatique », peut-on lire dans leur dossier de presse. Entre mai et août 2022, l’anomalie de température moyenne a atteint 3,78 °C. Un épisode rendu environ 500 fois plus probable avec le changement climatique.

Les canicules ont aussi été exceptionnelles, avec un record de trente-trois jours de vague de chaleur enregistré.La barre des 40 °C a été franchie dans le Finistère Nord.

La pluviométrie annuelle devrait présenter un déficit de 15 à 25 %. Ce constat dramatique mais pas vraiment étonnant au regard des épisodes de canicule et de sécheresse qui se sont abattus sur l’ensemble du territoire. « 2022 sera l’une des années les plus sèches que la France a connue depuis le début des mesures, c’est-à-dire depuis 1959 pour les précipitations. Nous devrions terminer l’année avec un déficit pluviométrique d’environ 20 à 25 % par rapport aux normales 1991-2021. ». Cette sécheresse 2022, qui a duré huit mois, est la troisième la plus longue jamais connue en France.

Pour Météo France, cette année exceptionnelle va devenir la norme d’ici 2050. Nous terminerons 2022 avec une température moyenne, sur l’année écoulée, entre 14,2 et 14,6°C, ce qui représente une anomalie thermique de + 1,1 à +1,5°C par rapport aux normales 1991-2020, anticipe Météo France. Cet été et cet automne ont été particulièrement chauds cette année.Elle rappelle aussi que les températures en France se sont réchauffées de 1,7 °C par rapport à 1900. Enfin, « même si décembre se révèle froid, voire très froid, 2022 terminera au rang n°1 des années les plus chaudes en France, très devant 2020 qui détenait le record, assure déjà Matthieu Sorel climatologue de Météo France.

https://meteofrance.com/sites/meteofrance.com/files/files/editorial/comm_presse_bilan_2022_site_internet.pdf

https://www.vie-publique.fr/en-bref/287494-bilan-climatique-2022-une-annee-tres-chaude-selon-meteo-france

Un nouveau rapport de l’OCDE sur la santé des européens vient d’être livré

Le rapport « Panorama de la santé : Europe 2022 », est le fruit d’une étroite collaboration entre l’OCDE et la Commission européenne, il vise à améliorer les connaissances sur les questions de santé dans chaque pays et à l’échelle de l’UE, dans le cadre du cycle de l’État de santé dans l’UE de la Commission pour 38 pays. Il évalue l’impact de la pandémie qui a perturbé un large éventail de services de santé, ainsi que les réponses politiques que les pays européens ont déployées pour minimiser les effets négatifs de la pandémie.

La pandémie a eu de profondes répercussions sur la vie des personnes en Europe et dans le monde. Dans l’Union européenne, elle a entraîné une diminution de l’espérance de vie de plus d’un an en 2021 par rapport au niveau d’avant la pandémie, ce qui constitue la plus forte baisse observée dans la plupart des pays de l’UE depuis la Seconde Guerre mondiale.

L’étude aborde également un certain nombre de facteurs de risque comportementaux et environnementaux importants qui ont un impact majeur sur la santé et la mortalité des personnes, soulignant la nécessité de mettre davantage l’accent sur la prévention des maladies transmissibles et non transmissibles.

La pandémie a eu une incidence sur la quasi-totalité de la population, mais c’est la santé mentale et physique des millions de jeunes Européens qui suscite des inquiétudes particulières en raison des perturbations qui sont intervenues dans leur éducation et leurs activités sociales au cours d’une période si importante pour le développement de leur personnalité. Au printemps 2021 et à nouveau au printemps 2022, environ la moitié des jeunes Européens ont déclaré des besoins non satisfaits en matière de soins de santé mentale.

 De même cette crise sanitaire a également perturbé la prestation des soins de santé primaires, les programmes de dépistage et de traitement du cancer, la continuité des soins chez les personnes atteintes de maladies chroniques et les chirurgies électives (non urgentes), en particulier pendant les périodes où des mesures de confinement étaient en place.Des retards dans le dépistage ont pu  conduire, pour de nombreux patients, à un diagnostic de cancer à un stade plus avancé, ce qui rend leur traitement plus complexe et réduit leurs chances de survie.

De nombreux pays de l’Union européenne ont débloqué des financements supplémentaires pour combler ces retards, mais le principal obstacle à l’accroissement du nombre d’interventions chirurgicales a été la pénurie de personnels de santé ce qui en France a été très significatif.

https://doi.org/10.1787/507433b0-en

La première phase d’un traité international pour mettre fin au plastique s’est achevée

Un traité international est en négociation, la première phase s’est achevée dans la ville de Punta del Este dans le sud de l’Uruguay ce vendredi 2 décembre.

La pollution plastique est en train d’échapper à tout contrôle et si rien n’est fait, il pourrait être trop tard lorsque le monde se décidera enfin à agir. La crise actuelle du plastique ne laisse pas de place au statu quo et nécessite une approche globale avec tous les acteurs concernés par l’ensemble du cycle de vie du plastique.

Sous l’égide des Nations unies, 175 pays ont voté en faveur d’un traité mondial de lutte contre la pollution plastique.Le coût économique global des 10 à 20 millions de tonnes de plastique qui finissent chaque année dans les océans est estimé à environ 13 milliards de dollars par an en dommages environnementaux sur les écosystèmes marins : il englobe les pertes financières subies par les industries de la pêche et du tourisme, ainsi que le temps passé à nettoyer les plages.Au rythme actuel, la  pollution plastique des océans (11 millions de tonnes par an) aura quadruplé d’ici à 2050. Un danger pour les écosystèmes marins et la biodiversité et toute la chaîne alimentaire est contaminée par les substances toxiques qui les composent, ayant notamment des effets de perturbateurs endocriniens, qu’ils propagent.

Le mandat de négociations prend en compte « le cycle de vie entier du plastique« , l’utilisation, la gestion des déchets, mais aussi la réutilisation ou le recyclage, comme le réclamaient les différents acteurs de l’environnement. Il s’agit d’un grand pas en avant, probablement l’une des actions environnementales les plus ambitieuses au monde depuis le Protocole de Montréal de 1989 qui avait obtenu des bons résultats sur la couche d’ozone.

Pour la première fois dans l’histoire, des discussions sont en cours pour repenser la façon dont nous fabriquons, utilisons, commercialisons, transportons et gérons le plastique. Les discussions en vue d’un traité mondial sur les produits plastiques, juridiquement contraignant et couvrant l’ensemble du cycle de vie du plastique, visent à résoudre la crise du plastique à l’échelle mondiale.

Les couts cachés des pesticides devraient être persuasifs

C’est une estimation édifiante qui devraient nous interroger sur cet attachement aux   pesticides qui s’élèveraient de 370 millions à plusieurs milliards d’euros par an pour la France, selon une étude menée par une équipe franco-belge qui nous rapporte des éléments dans la revue Frontiers in Sustainable Food Systems,

Dans  cette évaluation sont inclus les coûts sociaux induits par l’usage des pesticides souvent non évalués . Ceux ci sont classés en quatre catégories : les frais de réparation des dégâts sanitaires, ceux liés aux effets délétères sur l’environnement au sens large, le montant des subventions publiques et, enfin, les frais de gestion réglementaire de ces produits. En France, l’exposition de la faune et de la flore aux pesticides est généralisée.
En ce qui concerne les personnes victimes de ces produits et le prix moyen des traitements, les auteurs iraient à un coût de 48,5 millions d’euros. « Les maladies professionnelles liées aux pesticides ne représentent sans doute qu’une petite partie des conséquences sanitaires de l’usage de ces produits », explique M. Baret agronome à l’Université catholique de Louvain, Belgique.

Pour ce qui est des coûts environnementaux, les chercheurs n’ont pris en compte que les frais attribuables avec certitude aux pesticides, en particulier pas le surcoût des traitements de potabilisation de l’eau qui  s’élèverait  à 260 millions d’euros annuels, à quoi les auteurs ajoutent environ 30 millions d’euros liés aux émissions de gaz à effet de serre produits par la fabrication des pesticides utilisés sur le territoire français.

https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fsufs.2022.1027583/full

Le poids du numérique doit nous interroger

Datagir et l’Ademe ont complété le simulateur Impact CO2 avec une catégorie « Numérique » qui estime les émissions de CO2 liées à nos usages du numérique et à la construction des appareils. Un sujet d’importance, car les émissions de CO2 liées au numérique sont considérables : 2,5% de l’empreinte CO2 de la France , soit l’équivalent du secteur aérien, pouvant augmenter de 60% en 2040 selon l’Arcep.

Pour les  mails, on estime que ce sont près de 270 milliards qui sont envoyés dans le monde chaque jour. Évidemment, cela représente des quantités incroyables de données et de flux à traiter, et donc de l’énergie consommée. Du point de vue de l’environnement, ce n’est donc pas anodin.

Ces valeurs prennent en compte l’utilisation des appareils, la transmission des données et la construction et l’usage des data-centers. Mais, comme indiqué, ces chiffres ne prennent pas en compte la construction des appareils qui est pourtant la cause majeure des émissions de CO2 du numérique

Pour un mail moyen tout simple, il estime en moyenne qu’il y a émission de 4 g de CO2. Concernant un texto / SMS le chercheur évalue l’empreinte carbone à 0.014. D’autres chercheurs comme Frédéric Bordage de GreenIt.fr estiment quand à eux qu’un SMS d’un poids maximum de 140 octet émet 0.00215 g de CO2 . Le mieux est de faire en sorte de réduire la quantité de données que vous envoyez, par exemple en n’envoyant pas trop d’images, de vidéos ou de contenus lourds.

Par exemple, visionner une heure de vidéo par jour pendant un an, en streaming haute définition et en connexion wifi, émet en moyenne 11 kg de CO2.

Une requête sur internet c’est 7g de CO2, un couriel c’est 10g de CO2.

On va vers une consommation du numérique toujours plus compulsive, toujours plus forte On ne prend pas le chemin vers un numérique responsable mais il y a des solutions à mettre en place. Comme rallonger la durée de vie de nos équipements ou les réparer plus systématiquement. Ce serait des effets très concrets qui pourraient diminuer la pollution numérique des interfaces, qui, est responsable de la moitié de la pollution numérique.

https://impactco2.fr/usagenumerique