Tous les articles par Jacqueline Collard

Le rapport sur les PFAS (perfluorés) publié

Le ministre de l’Écologie, Christophe Béchu, a récemment présenté un plan PFAS, censé reprendre les recommandations du rapport de l’IGEDD et répondre aux problèmes posés par ces polluants reconnus comme polluants éternels!

Rappelons que ces milliers de substances chimiques très prisées des industriels,  posent de graves questions d’un point de vue sanitaire et environnemental et sont utilisés dans de nombreux produits de la vie courante, polluant tout à la fois l’air et les eaux et même dans les rejets industriels comme il a été souligné depuis quelques mois.

De nombreuses études soulignent cette présence de ce type de polluants et c’est plus de 17 000 sites dans toute l’Europe qui sont contaminés par les « produits chimiques éternels » PFAS et même 21 000 sites supplémentaires de contamination présumée due à une activité industrielle actuelle ou passée. La contamination révélée par ce projet s’étend donc à minima à toute l’Europe. L’enquête met en lumière plus de 900 sites contaminés en France.Les chercheurs précisent qu’ : « une partie importante de ces localisations, soit 108, sont des « hot spots de contamination », c’est-à-dire des échantillons où les concentrations de PFAS sont si élevées (plus de 100 nanogrammes par litre [ng/l]) qu’elles sont jugées dangereuses pour la santé par les experts compétents. »

Des équipes de journalistes européens ont rassemblé dans Forever Pollution Project, ce projet permettant de représenter, à l’aide de la mise en commun de plus de 100 bases de données qui  ont analysé plus de 1200 documents confidentiels provenant de la Commission Européenne et de l’ECHA, Agence européenne des produits chimiques . Ces documents témoignent que des géants de l’industrie chimique comme Chemours, 3M ou Solvay qui tentent de s’exempter des interdictions. 

Plusieurs rapports complètent ces informations :

le rapport de Générations Futures publié en mai 2022 sur la pollution des PFAS dans notre région

et le  Rapport de l’ PFAS IGEDD :  rapport-pfas-igedd.pdf

Les espèces invasives doivent être plus étudiées

Un rapport du CNRS Saclay conclut : les invasions biologiques, aussi coûteuses que des catastrophes naturelles. Une partie des espèces exotiques peuvent devenir envahissantes et causer de gros dégâts, aussi bien sur les écosystèmes que sur les infrastructures, en provoquant des allergies ou en transportant des virus comme le fait le moustique tigre, ou bien en provoquant des baisses de rendements agricoles.

L’équipe de recherche internationale dirigée par des scientifiques du laboratoire Écologie, systématique et évolution (CNRS/Université Paris-Saclay/AgroParisTech) révèle par une nouvelle étude un ordre de grandeur évocateur et souhaite transmettre le message suivant : « il vaut mieux prévenir que guérir pour la suite », rappelle Franck Courchamp, chercheur au CNRS et l’un des auteurs de ces travaux, « car ce coût des invasions biologiques augmente actuellement plus rapidement que celui induit par les catastrophes naturelles ». 

Depuis 40 ans, les invasions biologiques ont été aussi coûteuses que toutes les tempêtes, ou que tous les tremblements de terre, ou encore que toutes les inondations. Elles ont aussi été plus coûteuses que toutes les sécheresses sur terre depuis 1980.

On compte déjà en France plus de 2 700 espèces exotiques introduites, et en moyenne six nouvelles espèces envahissantes débarquent dans chaque département, tous les dix ans selon l’Office Français pour la Biodiversité. Or les investissements dédiés à la prévention et à la gestion des invasions biologiques sont dix fois moins élevés que les pertes financières engendrées par ce phénomène. De 1980 à 2019, les pertes financières dues aux espèces exotiques envahissantes s’élèvent à 1208 milliards de dollars (US), contre près de 1914 milliards de dollars de pertes causées par les tempêtes, 1139 milliards de dollars attribués aux tremblements de terre ou encore 1120 milliards de dollars dus aux inondations.

Ces résultats ont été obtenus grâce à la base de données Invacost, qui recense à ce jour plus de 13 500 coûts dus aux invasions biologiques dans le monde. Les coûts des catastrophes naturelles à l’échelle mondiale ont quant à eux été établis avec la base de données internationale sur les catastrophes (International Disaster Database) et aux données de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).

https://www.cnrs.fr/fr/les-invasions-biologiques-aussi-couteuses-que-des-catastrophes-naturelles

Leurs résultats, obtenus avec le soutien du Fonds AXA pour la Recherche, sont publiés dans le numéro d’avril-mai 2023 de Perspectives in Ecology and Conservation.

Biological invasions are as costly as natural hazards. Anna J. Turbelin, Ross N. Cuthbert, Franz Essl, Phillip J. Haubrock, Anthony Ricciardi et Franck Courchamp. Perspectives in Ecology and Conservation, avril-mai 2023. DOI : https://doi.org/10.1016/j.pecon.2023.03.002

 

DRIAS-Eau : un portail de données hydrologiques fourni par Météo-France

Drias: les futurs de l’eau, projections climatiques pour l’adaptation de nos sociétés.

La sécheresse continue d’inquiéter en France. En raison du manque de précipitations, le niveau des nappes phréatiques est extrêmement bas. Déjà 75% des niveaux des nappes phréatiques restent sous les normales mensuelles. des initiatives telles que des collaborations scientifiques sont donc les bienvenues afin d’anticiper les problèmes.

En partenariat avec l’Inrae et l’Office international de l’eau (OiEau) et dans le cadre du projet européen Life Eau et Climat et du projet Explore2, Météo France lance cet accés ouvert à tous. Driasles futurs du climat a pour vocation de mettre à disposition des projections climatiques régionalisées réalisées dans les laboratoires français de modélisation du climat (IPSL, CERFACS, CNRM). Les informations climatiques sont délivrées sous différentes formes graphiques ou numériques.

Cette base de données vise une meilleure gestion des ressources en eau entre les différents secteurs avec la prise en compte des effets du changement climatique sur les bassins versants. Ce portail « permet de visualiser, sous forme de cartes, l’évolution de la ressource en eau au plus près des territoires, à court, moyen et long terme » et selon les scénarios du Giec. Il regroupe ainsi de nombreuses données concernant six variables : le débit des cours d’eau, l’évapotranspiration, l’humidité des sols, l’équivalent en eau du manteau neigeux, le drainage et le ruissellement.

Les données concernant les eaux souterraines seront mises en ligne en 2024.

http://www.drias-climat.fr/document/rapport-DRIAS-2020-red3-2.pdf

Carte de France de la situation des nappes d’eau souterraine au 1er avril 2023.

https://www.gesteau.fr/

Il y avait déjà des outils de connaissance des ressources en eau qui,  sans couvrir tout le territoire, permettaient déjà une prise en compte  locale des divers acteurs de l’eau et des différents usages de celle ci : le SAGE

Elaboration d’un SAGE: Sources des données : Gest’eau (Office International de l’Eau, d’après animateurs de SAGE, Agences de l’eau et Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des Territoires). Le schéma d’aménagement et de gestion de l’eau (SAGE) est un outil de planification locale, institué par la loi sur l’eau de 1992, visant la gestion équilibrée et durable de la ressource en eau. L’objectif n’est pas de couvrir l’ensemble du territoire, mais de recourir localement à un SAGE lorsque l’état des eaux et les pressions qui pèsent sur les milieux aquatiques (pollutions, prélèvements d’eau, dégradations morphologiques) le justifient.
Les services de l’État identifient les unités hydrographiques susceptibles d’être couvertes
par un SAGE.
Le SAGE est élaboré collectivement par les acteurs de l’eau du territoire regroupés au sein d’une assemblée délibérante, la commission locale de l’eau (CLE).

https://www.gesteau.fr/sites/default/files/gesteau/content_files/document/infographie_sage_2023_FR.pdf

https://www.drias-eau.fr/

Un nouveau livre d’Anthony Fardet : « Bien manger est si simple »

Dr Anthony Fardet, ingénieur agro-alimentaire et docteur en nutrition humaine, a mis en avant trois principes pour avoir une alimentation équilibrée.Pour nous aider il propose ce livre-manifeste de la nouvelle nutrition: « Bien manger est si simple »

Ces constats l’ont amené à élaborer « les 3 Règles d’Or pour une alimentation saine, durable et éthique » ou « Règle des 3V » pour Végétal, Vrai, Variée : en d’autres termes le régime protecteur universel tel que défini par la science est un régime riche en produits végétaux, peu transformés et variés. Ces 3 Règles sont par ailleurs holistiques car en les appliquant elles permettent de protéger à la fois notre santé, les animaux et l’environnement.

Les vrais aliments n’ont pas besoin qu’on leur ajoute colorants, texturants et/ou exhausteurs de goût. Ils se suffisent à eux-mêmes.

Aujourd’hui en France une mauvaise alimentation (notamment à base d’aliments ultra-transformés) est la première cause de mortalité précoce directe ou indirecte, causant plus d’un décès sur trois. Il est vrai que les maladies chroniques sont multifactorielles incluant par ailleurs la baisse de l’activité physique, la pollution, le stress, la solitude, la génétique… mais l’alimentation reste la première cause et le principal levier d’action car si vous arrêtez de manger vous mourrez.

Les dernières connaissances scientifiques sur l’Electrosensibilité débattues au Parlement européen

Quelles sont les dernières découvertes scientifiques sur l’EHS ?

Comment pouvons-nous interpréter ces résultats ? Ces recherches peuvent-elles mettre à jour et contribuer au débat scientifique et aux hypothèses actuelles ? Quelles options de santé publique et de politique inclusive peuvent être privilégiées pour soutenir les personnes EHS et améliorer leur qualité de vie ?

Un atelier du Parlement européen destiné aux députés, à la Commission et aux parties prenantes examinera l’état de la science de l’EHS. Les recherches et les publications d’une douzaine de scientifiques, venant de toute l’Europe, seront présentées avec des résumés scientifiques et un débat sur les options politiques.

L’EHS peut être une pathologie gravement invalidante, dont la prévalence est relativement élevée et qui nécessite une meilleure compréhension scientifique et des traitements plus efficaces. L’Agence française de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES) estime en 2018 la prévalence de l’hypersensibilité électromagnétique (EHS) à 5 % de la population générale, soit 25,6 millions d’Européens.

Le rapport de l’ANSES part du principe que  » les plaintes (douleurs, souffrances) exprimées par les personnes se déclarant EHS correspondent à une réalité vécue et ces personnes doivent adapter leur vie quotidienne pour y faire face. Les symptômes ressentis par les
personnes se déclarant EHS, ainsi que l’isolement psycho
social vécu par certaines d’entre elles, nécessitent et justifient une prise en charge adaptée par les acteurs de la santé et du social ». D’autres études estiment que la prévalence des personnes dont l’accès au travail est restreint en raison de leur sensibilité aux CEM représente 0,65 % de la population générale, soit près de 5 millions de personnes dans l’Union européenne.
Depuis 2009, le Parlement européen « invite les États membres […] à accorder aux personnes souffrant
d’hypersensibilité électromagnétique le statut de personnes à capacités réduites, afin qu’elles puissent bénéficier d’une protection appropriée et de l’égalité des chances ».