Tous les articles par Jacqueline Collard

Vous avez dit recyclage des plastiques ?

La France est le troisième pays le plus consommateur de plastique au sein de l’Union européenne, mais aussi l’un des plus ambitieux avec son objectif de 100 % de plastiques à usage unique recyclés d’ici à 2025. Est ce réaliste?

Nous nous en référons aux documents de l’ADEME

Quand on parle plastiques, on pense emballages et il le faut : ces derniers représentent 46 % de la consommation de ce type de matériau en France. Mais que fait-on des autres plastiques, utilisés par exemple dans l’automobile, le bâtiment ou les appareils électriques et électroniques ?

Si le plastique ne peut pas être remplacé partout, il existe encore une grande marge de manœuvre pour réduire son utilisation. Des progrès restent également à faire en matière de tri et de recyclage. Ils  ne doivent donc pas se substituer aux efforts de réduction à la source des déchets plastiques, ou d’écoconception des produits. Or la filière plastique est caractérisée par une grande variété de résines, nécessitant chacune une filière de recyclage spécifique. Et le recyclage du plastique se heurte aussi à un obstacle technologique : certains produits complexes ne sont actuellement pas recyclables, du moins par les procédés mécaniques conventionnels.

L’air, l’eau et les sols sont aujourd’hui touchés par la pollution plastique, dont les impacts sur la santé humaine restent à évaluer précisément. « Pour l’ADEME, l’enjeu est de limiter la diffusion des plastiques dans l’environnement » alors que de nombreuses études ciblent l’ampleur de cette pollution qui affectent  tant  les organes des humains que ceux de la faune et la flore.

Aux « 3 R » que l’on retrouve dans toutes les politiques de déchets, notamment dans la Stratégie nationale pour la Réduction, le Réemploi et le Recyclage des emballages plastiques à usage unique, Hélène Bortoli-Puig, cheffe du service Écoconception et Recyclage de l’ADEME, ajoute volontiers les «3 S » de la Sobriété, de la Souveraineté et de la Santé. « Les emballages représentent 46 % du gisement de plastiques en France. En France, 24 % des déchets plastiques et 26% des déchets d’emballages plastiques sont recyclés.

Publié le 27 mars 2023, le Plan national de prévention des déchets (PNPD) 2021-2027 fait de l’écoconception des produits son premier axe d’intervention.

https://infos.ademe.fr/le-dossier/plastiques

https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/Plan national de prévention des déchets 2021-2027.pdf

Campagne de prévention feux de forêts : OLD

Le Gouvernement lance  une nouvelle campagne d’information dédiée aux obligations légales de débroussaillement (OLD). Le débroussaillement est le meilleur moyen de protéger son habitation face à un incendie, et d’en limiter la propagation. Il s’agit d’une obligation dans les espaces classés à risque d’incendies de forêt et de végétation de 46 départements.

En raison du changement climatique, les forêts françaises sont de plus en plus vulnérables aux incendies. En cause ? Le climat chaud et sec de l’été, la stress hydrique (manque d’eau) et les vents forts.

Après l’été 2022, marqué par de nombreux et puissants incendies, le président de la République a annoncé le renforcement de la prévention des feux de forêt et de végétation. Cette campagne d’information sur les OLD participe de cette prévention.

Prévenir et limiter leurs conséquences font partie des missions prioritaires de l’Office national des forêts (ONF). L’action de prévention la plus efficace est le débroussaillement autour des habitations. Le Code forestier fixe une obligation légale de débroussaillement (OLD) en Corse, dans la Drôme et l’Ardèche, dans les régions Sud Provence-Alpes-Côte d’azur, Occitanie et Nouvelle-Aquitaine (sauf en Corrèze et Haute-Vienne). Sauf décision expresse du préfet, toutes les communes de ces départements sont concernées.

Débroussailler, c’est réduire la masse de végétaux sur un terrain en créant des discontinuités dans la végétation. Le débroussaillement diminue le risque incendie, mais en cas de départ de feu, il permet également de freiner sa propagation et son intensité.

Il est obligatoire dans certains départements, pour les propriétaires d’habitation, de construction ou d’équipement situés à moins de 200 mètres d’un massif forestier, d’une lande, d’un maquis ou d’une garrigue.

Télécharger le kit de communication pour partager l’information

En savoir plus sur le site : feux-foret.gouv.fr

Pour connaître les risques naturels et technologiques dans votre commune et en tout point du territoire, rendez-vous sur Géorisques : georisques.gouv.fr

7 sur 8 des limites planétaires sont franchies

Selon une nouvelle étude de Nature, la Terre a dépassé sept des huit limites de sécurité scientifiquement établies et est entrée dans la « zone de danger », non seulement pour une planète en surchauffe qui perd ses zones naturelles, mais aussi pour le bien-être des personnes qui y vivent.« Nous nous trouvons dans une zone dangereuse pour la plupart des limites du système terrestre« , a déclaré Kristie Ebi, coauteur de l’étude et professeur de climat et de santé publique à l’université de Washington. « Pour toutes les limites définies dans cet article, limites qui prennent désormais en considération la question de la justice entre les humains et les différentes espèces, on va vers le pire. Qu’il s’agisse du climat, de l’eau, des cycles biochimiques et géochimiques de l’azote et du phosphore, associés aux engrais, de la biodiversité…»

 Environ deux tiers de la Terre ne répondent plus aux critères de salubrité de l’eau douce, ont indiqué les scientifiques à titre d’exemple.La grande différence dans cette  nouvelle étude est que les scientifiques se sont également penchés sur les niveaux local et régional et qu’ils ont ajouté l’élément de justice.

La planète peut se rétablir si elle change, notamment son utilisation du charbon, du pétrole et du gaz naturel et la façon dont elle traite la terre et l’eau, ont déclaré les scientifiques. Mais « nous allons dans la mauvaise direction sur pratiquement tous ces points« , a déclaré l’auteur principal de l’étude, Johan Rockstrom, directeur de l’Institut de Potsdam pour la recherche sur l’impact du climat, en Allemagne.

Cette nouvelle présentation de ces travaux apporte les bases méthodologiques et scientifiques pour définir les nouveaux objectifs d’une action de développement durable incitant à dépasser l’approche strictement climatique pour aller plus loin : relier « le climat à la nature, à l’eau douce, l’air pur et d’autres biens communs mondiaux et définir ce qui est nécessaire pour assurer notre avenir collectif », résume Gim Huay, le directeur général du Centre pour la nature et le climat au Forum économique mondial.

L’article de Nature: https://www.nature.com/articles/s41586-023-06083-8

L’urgence climatique n’est toujours pas une priorité

Même si plus d’un cinquième de l’humanité est concernée, cette urgence n’est pas vraiment pris en compte dans les politiques publiques et cela pas plus en France que dans les autres pays.

Déjà en 2002 soit il y a plus de 20 ans au Sommet de la Terre à Rio, notre président d’alors  Jacques Chirac avait prononcé ces mots qui sont restés célèbres mais malheureusement encore d’actualité: « Notre maison brûle et nous regardons ailleurs »

Notre première ministre ,  s’exprimait dernièrement devant le Conseil national de la transition écologique (CNTE), un organe consultatif rassemblant les acteurs de la société civile, a annoncé un plan d’action visant à accélérer la réduction des émissions de GES d’ici à 2030, en précisant sa vision de la « répartition » ! N’allons pas trop vite nous avons le temps: ce qui n’est pourtant pas le cas .

Et ce n’est pas le manque de faits marquants qui devraient apporter une précipitation des mesures: des accidents climatiques chez nous comme ailleurs, incendies de plus en plus nombreux et se déclarant de plus en plus tôt dans l’année, pénurie criante d’eau potable dans certaines régions, brutalité de certaines précipitations qui provoquent çà et là des inondations inattendues et catastrophiques, montée attendue du niveau des mers et des océans, recul du trait de côte, etc.

Si les alertes du GIEC sont prises au sérieux par la plupart des citoyens, en France comme en Europe, notamment parce qu’ils voient en témoins directs les évolutions climatiques dans les zones tempérées, on s’aperçoit que la prise de conscience n’est pas unanime, et pourtant de plus en plus personne ne sont  réellement dupes des intérêts financiers et des profits que certains engrangent au détriment de l’intérêt collectif. Nous pensons bien que des actions sont envisageables et pourraient être prises dans de nombreux états pour imposer des politiques fortes en matière de pollution.

Le round parisien du traité sur les plastiques s’est achevé sans grande avancée

La question de la toxicité des plastiques et des additifs, soulevée par la société civile et les scientifiques, est aussi évoquée, mais de nombreux pays et les industriels, observateurs influents du processus, craignent que le futur traité ne bloque l’innovation.
Le principe d’un traité juridiquement contraignant a été arrêté en février 2022 à Nairobi, au siège du Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE).