Tous les articles par Jacqueline Collard

Les pesticides de plus en plus dans le feu juridique

Ces derniers mois nous avons eu une déferlente de décisions et de prises de positions concernant ces molécules dont la dangerosité n’est plus à démontrer.

A la fin  novembre, le réseau d’ONG PAN Europe publiait un rapport  édifiant sur la nature de la nouvelle méthodologie d’évaluation des pesticides et sur les conflits d’intérêt au cœur de leur élaboration au sein même de l’EFSA: Une révision attendue de longue date.

Une décision de justice de novembre 2024 pourrait faire jurisprudence ainsi il n’y aurait plus de limite de temps pour bénéficier du complément d’indemnisation pour les agriculteurs victimes des pesticides mis en place par le Fonds d’indemnisation des victimes de pesticides…

En décembre et suivant les recommandations issues du dialogue stratégique sur l’avenir de l’agriculture, la Commission européenne a annoncé l’installation d’un Conseil européen de l’agriculture et de l’alimentation (Ebaf), instance de dialogue et de consensus entre les parties prenantes.Il devrait être mis en place pour 5 ans et sera composé d’une trentaine d’organisations qui seront sélectionnées début 2025, après un appel à candidatures. Celles-ci devront représenter de manière « équilibrée » les agriculteurs, la chaîne d’approvisionnement alimentaire et la société civile.

Et dans ce début Janvier il est mis fin aux dérogations qui depuis 2022,(  loi Labbé) cette loi qui interdisait l’usage des produits phytosanitaires de synthèse dans tous les lieux de vie publics, or les terrains de sport et hippodromes étaient jusqu’alors exemptés :  ce qui est  terminé, à compter du  1er janvier, les pesticides seront désormais interdits sur tous les gazons sportifs, même si il existe encore quelques exemptions.

Mais dans le contexte de la colère paysanne due à la décision européenne pour le Mercosur nous devrons rester vigilants pour que les acquis législatifs ne soient pas revus à la baisse comme pour le plan Ecophyto.

Des soupçons sur le lien entre l’augmentation du cancer du pancréas et l’exposition aux pesticides

L’ incidence du cancer du pancréas progresse rapidement dans de nombreux pays et particulièrement  en France, où, à ce rythme, et pourrait devenir la deuxième cause de mortalité par cancer dès 2030.

« Le cancer pancréatique est en augmentation dans de nombreux pays, mais sa progression en France, de l’ordre de 3 % chaque année, est environ deux à trois fois plus rapide que dans la plupart des autres pays européens, explique le gastroentérologue et épidémiologiste Mathias Brugel (Centre hospitalier de Bayonne, université de Lille, Imperial College de Londres), coauteur des travaux de l’étude publiée dans la revue European Journal of Epidemiology. Or aucun des facteurs de risque connus pour ce cancer, en particulier l’obésité, le diabète et le tabagisme, ne permet d’expliquer cette singularité française. »

Les objectifs de cette étude étaient d’évaluer la distribution spatio-temporelle de l’incidence de l’adénome pancréatique (PA)  en France entre 2011 et 2021 et de déterminer si l’exposition aux pesticides était associée à un risque plus élevé de PA.Or a été associé à cette recherche   un indice d’intensité d’exposition aux pesticides (PEXI), défini comme la médiane logée et à l’échelle du rapport de la quantité de substance sur la surface agricole par unité spatiale qui a été utilisé pour la quantité totale (PEXIe total) et 9 substances spécifiques.

Pesticides et risque d’adénocarcinome pancréatique en France: étude écologique spatio-temporelle à l’échelle nationale entre 2011 et 2021: Eur J Epidemiol Volume 39, pages 1241-1250, (2024)

Brugel, M., Gauthier, V., Bouché, O. et al. Pesticides and risk of pancreatic adenocarcinoma in France: a nationwide spatiotemporal ecological study between 2011 and 2021.    https://doi.org/10.1007/s10654-024-01176-8

Comment limiter son temps d’écrans ? des conseils avisés

La question a été posée à un médecin addictologue, le Docteur Juliette Hazart (nutritionniste, spécialiste en santé publique , conférencière, elle diffuse les bienfaits de ces pratiques et collabore à des projets de recherche) : comment ne plus être accro aux écrans ?

Le signe clé de l’addiction, c’est la perte de contrôle : je voudrais diminuer ou arrêter mon usage des réseaux sociaux mais je n’y arrive pas malgré ma volonté. Oui, même si l’addiction aux réseaux sociaux n’est à l’heure actuelle pas officialisée en tant que maladie, elle fonctionne sur les mêmes mécanismes que l’addiction à des substances comme l’alcool, le tabac ou le cannabis.

Dans son  livre, le médecin addictologue Juliette Hazart nous explique comment : déterminer si votre enfant a besoin d’aide ou si son attrait pour les réseaux sociaux est normal pour sa génération, aborder le sujet avec lui en adoptant une posture bienveillante, l’aider à modifier ses habitudes pour favoriser un usage raisonnable et responsable des réseaux sociaux.

Elle nous livre ses 5 astuces pratiques pour réduire et contrôler notre temps d’écran.

1. Désactivez les notifications

2. Remplacez les écrans par d’autres sources de dopamine

3. Pratiquez l’usage conscient de votre téléphone

4. Prenez un temps de réflexion avant d’ouvrir une application

5. Installez des zones sans téléphone dans son chez soi

Face aux réseaux sociaux, nous sommes tous des adolescents. Que vous soyez parent, grand-parent, arrière-grand-parent, tante, oncle, enseignant, frère, sœur ou simplement curieux du sujet, cet ouvrage s’adresse à nous TOUS.

Publications :  Juliette Hazart – 2024  Mon ado est accro aux réseaux sociaux  De Boeck Supérieur

le Docteur Juliette Hazart est aujourd’hui spécialiste des addictions. Enseignante à l’université de Lorraine, elle vient de signer le livre « Mon ado est accro aux réseaux sociaux ».

Le Comité économique et social européen (CESE) appelle à des mesures urgentes

La destruction de la biodiversité exacerbe le changement climatique et les effets du changement climatique accélèrent la perte de biodiversité. C’est le constat de Peter Schmidt, président de la section “Agriculture, développement rural et environnement” du Comité économique et social européen, qui appelle à des mesures communes, en Europe.

Le changement climatique n’est pas seulement une crise environnementale, mais bien une crise de civilisation. De la sécheresse et des inondations à la destruction des habitats et à la perte d’espèces, ces crises s’alimentent mutuellement, formant un cercle vicieux.L’harmonisation des processus de la convention des Nations unies sur la diversité biologique (CDB) et de la convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) sera essentielle pour faire en sorte que les deux crises soient traitées de concert.

Déjà lors de la COP 29 Climat à Bakou, l’importance du financement de la lutte contre le changement climatique a été réaffirmée. Un accord visant à lever 300 milliards de dollars par an d’ici à 2035 a été conclu, mais il est loin d’atteindre les 1,3 milliard de dollars dont les pays en développement ont besoin pour affronter efficacement les crises du climat et de la biodiversité.

Et pour la COP 16 Biodiversité qui s’est déroulé en Décembre en Colombie a pris un tournant décisif a été pris en plaçant la biodiversité au même niveau d’urgence que le changement climatique. Ce dernier a, pendant trop longtemps, dominé les priorités mondiales, tandis que la biodiversité, fondement de toute vie, était reléguée au second plan.

Rien qu’en Europe, les Etats membres consacrent chaque année entre 34 et 48 milliards d’euros de subventions de l’UE à des activités qui nuisent à la biodiversité et, par conséquent, au climat. Si ces fonds publics étaient réorientés vers des pratiques durables et des solutions fondées sur la nature, le déficit de financement pourrait être comblé plus facilement. Ces enjeux biodiversité et climat représentent les enjeux décisifs de notre époque, qui sont liés et de plus en plus urgents à coordonner au niveau mondial. Cependant nous constatons avec amertume qu’en France  la déclinaison climat a disparu des attributions du nouveau gouvernement aussi restons vigilants et exigeants.

Et devant les catastrophes qui se multiplient, on ne peut rester insensibles sur les conséquences en terme d’urgence climatique comme des conséquences environnementales et sociales  que connaissent en  ces dernier jours de 2024 les populations victimes  du cyclone Chido, qui a dévasté Mayotte, comme aux inondations à Valence (Espagne), pour ne parler que ces dernières.

Il est temps d’agir et d’agir ensemble.”

https://www.eesc.europa.eu/fr/sections-other-bodies/sections-commission/agriculture-rural-development-and-environment-nat

https://www.touteleurope.eu/environnement/climat-et-biodiversite-nous-ne-pouvons-plus-traiter-ces-crises-separement/

 

La réforme des redevances eau entre en vigueur au 1er janvier 2025

C’est la loi de finance pour 2024, qui a  déclenché une  refonte des réglements des Agences de l’eau pour  rééquilibrer la charge qui pèse sur les différents contributeurs et renforcer le principe pollueur/préleveur-payeur, dans le domaine de l’eau.

Au 1er janvier 2025, trois nouvelles redevances vont faire leur apparition sur la facture d’eau des abonnés, d’autres vont disparaître ou évoluer. Ceci pour renforcer le principe du pollueur payeur et équilibrer les contributions des redevables. 

Vont donc disparaitre  les redevances « pollution domestique » et « modernisation des réseaux de collecte »  alors que 3  nouvelles redevances sont créées : une redevance sur la consommation d’eau potable, par l’intermédiaire de la facture d’eau, sans plafonnement sur l’ensemble des volumes facturés (exception faite des volumes facturés liés à l’élevage sous réserve d’un comptage spécifique) ; et deux redevances pour les performance dues par les collectivités gestionnaires : performance des réseaux d’eau potable et performance des systèmes d’assainissement collectif.

Les factures d’eau émises à compter de cette date devront comporter les tarifs des nouvelles redevances, peu importe la période de consommation. Les redevances de pollution domestique et pour modernisation des réseaux de collecte n’existeront plus après le 1er janvier 2025.

Tout comprendre de la réforme des redevances | Les agences de l’eau (lesagencesdeleau.fr)

Publication du décret n°2024-787 du 9 juillet 2024 portant modifications des dispositions relatives aux redevances des agences de l’eau:   https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2024/7/10/TREL2418529A/jo/texte   JORF n°0168 du 16 juillet 2024

Ce décret est accompagné de plusieurs arrêtés. Trois ont d’ores et déjà été publiés (au JO des 7, 9 et 10 juillet) et le dernier en date) est paru le 16 juillet 2024