Tous les articles par Jacqueline Collard

Un traité plastiques en vue ? Les négociations sont en cours à Paris

En mars 2022, l’ONU Environnement avait décidé d’élaborer d’ici 2024 un traité multilatéral qui doit être « juridiquement contraignant » pour faire face à la crise mondiale des plastiques. Des chercheurs s’intéressant à la pollution plastique estiment en effet, dans une étude publiée dans la revue Science, qu’en suivant la trajectoire actuelle, le déversement des déchets plastiques dans les océans devrait atteindre 29 millions de tonnes en 2040, soit trois plus qu’aujourd’hui. Au contraire, si une transformation complète de notre utilisation du plastique est entamée, la pollution pourrait réduire de 80 % en deux décennies. Les estimations théoriques donnent le chiffre de 8 millions de tonnes de plastiques par an rejetées à la mer à l’échelle mondiale, à l’échelle du bassin de la Seine, ce serait déjà entre 2 000 et 6 000 tonnes, toutes tailles confondues.

La première session de la « Coalition de haute ambition pour mettre fin à la pollution plastique », conduite par le Rwanda et la Norvège avait eu lieu  en fin d’année 2022  en Uruguay – il doit y en avoir cinq au total:  cette dernière a servi à dresser une synthèse de l’état des connaissances, il s’agit cette fois d’entrer dans le vif du sujet. C’est donc  Paris qui accueille à partir du lundi 29 mai et jusqu’au 2 juin la deuxième session de négociations pour un Traité international sur les pollutions plastiques avec la participation de 175 états dont le Japon qui a rejoint ce 2ème round. Deux blocs s’opposent, l’un très ambitieux, soutenu par les scientifiques et les ONG, l’autre beaucoup moins allant, soutenu notamment par le lobby pétro-chimique. Sur le fond, il s’agit de savoir si le traité ne s’attaque qu’aux déchets ou aussi à la production plastique, et donc aux énergies fossiles.

Car c’est bien là le cœur du sujet. 99 % des plastiques sont aujourd’hui fabriqués à partir de combustibles fossiles. Et les prévisions estiment que les plastiques et les produits pétrochimiques seront à l’origine de 30 % de la croissance de la demande de pétrole d’ici 2030, et de près de la moitié de la croissance de la demande de pétrole d’ici 2050. Le 22 mai, plus de 150 groupes de la société civile et des scientifiques du monde entier ont signé une lettre ouverte exhortant l’ONU à agir maintenant pour empêcher l’industrie des combustibles fossiles de saper les négociations. 

La cohorte ELFE analyse le temps d’écrans des enfants de 2 à 5 ans

Le bulletin épidémiologique d’avril (12 avril 2023 |) nous a relayé l’analyse le temps d’exposition aux écrans des enfants français témoignant du dépassement des recommandations. A la clé, des risques de troubles du langage et de surpoids décuplés.

Le temps passé par les enfants devant les écrans a augmenté ces dernières années en France, comme en témoignent diverses enquêtes transversales répétées.

Cette dernière  étude a été publiée par Santé publique France, sur le temps d’écran des enfants qui  serait nettement au-dessus des recommandations officielles. Ce constat est tiré d’une vaste enquête menée auprès de 18 000 jeunes français nés depuis 2011 et suivi sur 20 ans. Dans le détail, on constate que le temps d’exposition est en moyenne de 56 minutes quotidiennes pour les enfants de 2 ans, d’1h20 à l’âge de 3 ans et d’1h34 à 5 ans et demi.

Les données de la cohorte Elfe, décrive le temps d’écran, total et par type d’écran, des enfants suivis à 2 ans, 3 ans et demi et 5 ans et demi. Elle  met également en avant des disparités selon la région d’habitation de la famille, son histoire et son origine migratoires, le niveau d’études de la mère et le sexe de l’enfant. Après pondération des données, le temps d’écran quotidien était en moyenne de 56 min (intervalle de confiance à 95% : [55-58]) à 2 ans, 1h20 [1h18-1h22] à 3 ans et demi et 1h34 [1h32-1h36] à 5 ans et demi. Ces temps étaient corrélés positivement (0,50 entre 2 et 3 ans et demi ; 0,67 entre 3 ans et demi et 5 ans et demi), démontrant une persistance individuelle de l’utilisation au cours du temps

Des chiffres qui auraient de quoi faire frémir les experts de l’Organisation Mondiale de la Santé qui préconisent de ne pas exposer les bambins avant leurs 2 ans et de limiter le temps à 1 heure par jour jusqu’à 5 ans. Pour sa part, l’ARCOM (anciennement le CSA) nous invite à bannir les écrans jusqu’à l’âge de 3 ans.

TEMPS D’ÉCRAN DE 2 À 5 ANS ET DEMI CHEZ LES ENFANTS DE LA COHORTE NATIONALE ELFE :

http://beh.santepubliquefrance.fr/beh/2023/6/pdf/2023_6_1.pdf

22 mai journée mondiale de la biodiversité

L’année 2000 a été marqué l’année où l’Organisation des Nations Unies a proclamé le 22 mai, comme la Journée internationale de la diversité biologique. Cette dernière à pour objectif de mieux faire comprendre et connaître les questions liées à la biodiversité.

La biodiversité est le tissu vivant de notre planète. Elle est à la base du bien-être humain présent et futur, et son déclin rapide menace aussi bien la nature que les hommes.

Selon le rapport d’évaluation de la biodiversité mondiale publié en 2019 par la plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES) de l’UNESCO, les principaux facteurs mondiaux de perte de biodiversité sont le changement climatique, les espèces envahissantes, la surexploitation des ressources naturelles, la pollution et l’urbanisation. Le rapport mondial a démontré la responsabilité des activités humaines dans la perte de biodiversité, qui s’élève à 75 % pour les écosystèmes terrestres. Cette évaluation a également indiqué que des solutions existent et qu’il n’est pas trop tard pour agir.

ll est maintenant temps d’agir pour la biodiversité ! Les Nations unies ont proclamé le 22 mai Journée internationale de la diversité biologique afin de mieux faire comprendre et connaître les questions liées à la biodiversité.

Le thème de la journée en 2023 est « De l’accord à l’action : Reconstruire la biodiversité ».

Une étude suédoise met l’accent sur le numérique à l’école

Numérique à l’école : la Suède juge les écrans responsables de la baisse du niveau des élèves et fait marche arrière

Le 15 mai, la ministre des écoles, Lotta Edholm, a réagi en enterrant la stratégie de l’agence nationale de l’enseignement scolaire (Skolverket), en faveur de la poursuite du numérique, présentée en décembre 2022.

Pour y remédier, le gouvernement  a annoncé qu’il allait débloquer 685 millions de couronnes (60 millions d’euros) cette année et 500 millions (44 millions d’euros) par an en 2024 et en 2025, pour accélérer le retour des manuels dans les établissements scolaires. « Cela fait partie du retour de la lecture à l’école, au détriment du temps d’écran », expliquait la ministre.

Il n’existe cependant aucune statistique sur le temps passé par les jeunes Suédois devant un écran à l’école. Il varie d’un établissement à l’autre, et dépend des enseignants – de leur intérêt pour le numérique et de leur niveau de formation, qui varie d’une commune à l’autre, en fonction de l’engagement financier des municipalités. Début décembre 2022, dans une enquête réalisée auprès de 2 000 professeurs par leur syndicat, près d’un enseignant sur cinq en moyenne estimait que ses élèves écrivaient rarement ou jamais à la main. Au collège, ils étaient 35,3 % des enseignants et 56,8 % au lycée.

Dans sa lutte  menée contre les écrans, la ministre des écoles les a jugés responsables du recul des compétences des jeunes Suédois en lecture et en compréhension, mis en évidence par l’étude Progress in International Reading Literacy Study (Pirls), réalisée dans cinquante-sept pays et publiée le 16 mai – leur niveau restant toutefois supérieur à la moyenne européenne. C’est aussi en raison, selon elle, de l’omniprésence des écrans que les élèves ont perdu l’habitude de lire, que les enseignants utilisent des polycopiés (faute de manuels) et que les parents sont incapables d’aider leurs enfants.

La numérisation est devenue un objectif en soi, sans aucune vision d’ensemble », dénonce-t-il. Or, rappelle Torkel Klingberg, « de nombreuses études ont montré que les conséquences n’étaient pas toujours positives ». Il évoque notamment l’impact négatif des écrans sur la concentration des élèves et des connaissances, plus difficiles à assimiler sur un écran que dans un livre. Le neurologue mentionne le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (Pisa) de 2015, qui a montré un « lien entre l’utilisation du numérique pour faire ses devoirs par exemple et de moins bons résultats en mathématique ou en compréhension de la lecture ».

L’Etat anticipe le phénomène de sécheresse

Anticiper le problème : La France reçoit en moyenne 512 milliards de m3 d’eau par an.

Une partie de l’eau retourne vers l’atmosphère par l’évaporation de la végétation, du sol, etc. L’autre partie, environ 40 % (soit environ 200 milliards de m3 d’eau), constitue la pluie efficace. C’est l’eau qui est disponible pour alimenter les cours d’eau et les nappes souterraines par les écoulements et l’infiltration.

Avec le réchauffement climatique, les sécheresses seront de plus en plus récurrentes.
La hausse des températures fait augmenter l’évaporation, ce qui renforce l’intensité et la durée des épisodes de sécheresse.
  • Les prélèvements correspondent à l’eau douce extraite des eaux souterraines et des eaux de surface pour les besoins des activités humaines.
En France, on estime qu’environ 33,5 milliards de m3 sont prélevés en moyenne chaque annéedont 80 % dans les eaux de surface -, pour satisfaire les principaux usages, que ce soit pour la production d’eau potable, l’industrie, l’agriculture, l’alimentation des canaux de navigation et le refroidissement des centrales électriques (en dehors du turbinage des barrages hydroélectriques).
La répartition des prélèvements d’eau par usages est la suivante : 51% pour le refroidissement des centrales électriques, 16 % pour les canaux de navigation, 16 % pour la production d’eau potable, 9 % pour l’agriculture et 8 % pour les autres activités dont l’industrie.
L’industrie rejette une grande partie de l’eau qu’elle prélève. Plus de la moitié des prélèvements est destinée au refroidissement des centrales électriques, qui en consomment 31%. Les autres usages industriels représentant 3% des consommations.
Inversement, l’agriculture consomme presque toute l’eau qu’elle prélève. Elle représente ainsi 45% des consommations pour seulement 9% des prélèvements, soit près de 2,4 milliards de m3 consommés pour 3 milliards de m3 prélevés.
La production d’eau potable représente 21 % des consommations, soit environ 1,1 milliard de m3 par an.  Ce chiffre est globalement stable, l’augmentation de la population étant compensée par une diminution de la consommation de chacun.
  • Le Gouvernement rappelle la mobilisation de l’ensemble des services de l’État pour anticiper et prévenir les risques de sécheresse sur l’ensemble du territoire.
Les préfets peuvent prendre des mesures exceptionnelles, graduelles et temporaires de limitation ou de suspension des usages de l’eau non prioritaires pour les particuliers et les professionnels, selon quatre niveaux de gravité : vigilance, alerte, alerte renforcée, crise.Les seuils entraînant des mesures de restriction sont définis au niveau local par les préfets. Cela facilite la réaction en situation de crise et permet la transparence et la concertation entre les différents usagers d’un même bassin.

Le troisième comité d’anticipation et de suivi hydrologique (Cash)qui s’est déroulé le 17 mai montre une situation toujours difficile pour les nappes situées du Dijonnais au Bas-Dauphiné ainsi que du Roussillon, de Provence et Côte d’Azur. « 68 % des niveaux des nappes restent sous les normales mensuelles en avril (contre 75 % en mars 2023) avec de nombreux secteurs affichant des niveaux bas à très bas », note le BRGM dans son bulletin du 1er mai.