Tous les articles par Jacqueline Collard

Attention aux polluants atmosphériques pour notre santé

Une étude INSERM de 2006 signifiait : Attention aux polluants atmosphériques et désormais personne ne peut dire que ce n’est pas un phénomène connu

Attention aux polluants atmosphériques !

Dés les études présentées en 2006 L’INSERM (Institut national de la santé et de la recherche médical) avait tiré la sonnette d’alarme. Les enfants des villes développeraient une sensibilité exacerbée aux allergies, liée à la présence trop importante de polluants atmosphériques…

Décryptage.

Avec une prévalence de près de 30% dans le monde, les allergies chez l’enfant deviennent de plus en plus préoccupantes. Qu’elles soient alimentaires, cutanées ou respiratoires, elles constituent un véritable problème de santé publique. Les chercheurs de l’unité Inserm 707, sous la direction d’Isabella Annesi-Maesano viennent d’achever la deuxième phase du volet français de l’étude ISAAC (International study of asthma and allergies in chilhood) portant sur des suivis de 5000 enfants datant de l’année 2000.

Six villes françaises passées au crible :

L’enquête réalisée dans six villes françaises (Reims, Créteil, Strasbourg, Clermont Ferrand, Bordeaux, Marseille) a permis, pour la première fois, de déterminer l’effet de la pollution atmosphérique de proximité(1) sur le développement de l’asthme et des allergies. Les résultats montrent une augmentation significative de ces pathologies même dans les zones où les niveaux de pollution atmosphérique sont proches des moyennes maximales recommandées par l’OMS. On compterait environ 25% d’allergiques et ils sont chaque année de plus en plus nombreux. Les personnes asthmatiques et les enfants en général sont considérés comme étant plus vulnérables à l’exposition aux polluants. Dans le cadre de l’Etude des 6 villes, les chercheurs de l’Inserm ont étudié l’impact de deux polluants atmosphériques liés au trafic automobile sur la santé allergique et respiratoire des enfants : le dioxyde d’azote (NO2) et les particules fines (2) émises par les véhicules. Les particules fines peuvent rester en suspension pendant des heures et même des jours. Plus leur taille est réduite, plus elles pénètrent profondément dans les voies aériennes déclenchant asthme et allergies respiratoires. Les particules fines pénètrent jusque dans les bronches.

Pollution + trafic = alerte !

De nombreuses données scientifiques montrent un lien entre la pollution due au trafic routier et les allergies. In vitro, par exemple, les particules fines émises par les véhicules diesel, favorisent la synthèse d’immunoglobuline E (un des marqueurs de l’allergie). In vivo, le NO2, quant à lui, irrite les poumons, diminue les défenses de l’organisme contre les infections des voies respiratoires et a été mis en cause dans la survenue d’asthme. À l’échelle de la population, il semble évident qu’il existe une association entre les allergies et l’augmentation de la concentration de particules fines dans l’atmosphère. Néanmoins, jusqu’à présent, les données disponibles sur les effets de la pollution atmosphérique urbaine étaient basées essentiellement sur les mesures de la pollution de fond ( correspondant à la pollution ambiante loin des sources – la pollution minimale à laquelle nous sommes tous au moins exposés dans une ville) réalisées par les stations de monitorage de la qualité de l’air. L’étude de l’Inserm apporte de nouveaux éléments permettant de préciser les effets sanitaires de la pollution de proximité sur plus de 5000 enfants.

Les écoles au cœur du réseau allergie1.jpg

Les chercheurs ont obtenu ces conclusions en mesurant précisément l’exposition des enfants à la pollution atmosphérique d’origine automobile, et ce, directement à proximité de leur lieu de vie. Pour cela, un système de capteurs passifs et de pompes, mis au point avec l’aide du Laboratoire d’Hygiène de la Ville de Paris, a été installé dans 108 écoles des 6 villes. Parallèlement, des médecins ont examiné les enfants et réalisé un bilan de santé. L’examen clinique a consisté en plusieurs tests allergologiques cutanées permettant de déterminer les origines des allergies. Puis les enfants ont été soumis au test de la course libre afin de déterminer l’apparition d’un asthme à l’effort. Selon l’analyse des plus de 7000 questionnaires qui visaient à connaître les antécédents d’allergies, près d’un jeune sur 4 a souffert ou souffre d’eczéma, un sur cinq de rhinite allergique et un sur dix souffre d’asthme. Pendant l’année ayant précédé l’enquête, 8,1% avaient eu des symptômes évocateurs d’asthme. Pendant la période de l’étude, 10,6% des enfants ont présenté un eczéma et 8,6% un asthme à l’effort quelle que soit leur exposition aux polluants.

Mettez-les au vert !

Pour les quelque 5.300 enfants dont le bilan de santé était complet, l’enquête montre un lien entre la pollution atmosphérique de proximité et la survenue d’asthme et d’allergies. Plus précisément, les enfants qui vivent depuis au moins 8 ans dans des lieux où les niveaux de pollution atmosphérique liée au trafic automobile ne dépassent pas excessivement en moyenne les valeurs guides pour la qualité de l’air recommandées par l’OMS3, souffrent significativement plus d’asthme allergique (presque 2 fois plus), d’asthme à l’effort (1,5 fois plus) et d’eczéma (3 fois plus) par rapport aux enfants qui vivent dans des zones où les concentrations sont inférieures. Une tendance identique est également observée pour le rhume des foins. Isabella Annesi-Maesano, chargée de recherche à l’Inserm et coordinatrice de cette enquête conclut : « les valeurs seuils recommandées par l’OMS ont été longtemps considérées comme acceptables et sans danger. Mais de plus en plus de données indiquent que l’on trouve des effets nocifs pour des valeurs qui ne les dépassent pas de beaucoup. Ce sont des effets allergiques, respiratoires, cardiovasculaires…» A l’heure actuelle aucune étude n’a réussi à déterminer un seuil de concentration en deçà duquel les particules ambiantes sont sans effet sur la santé.

1 c’est à dire la pollution ambiante déterminée par le voisinage de sources d’émissions fixes ou mobiles et qui ne résulte pas majoritairement de transferts atmosphériques à longue distance. C’est la pollution maximale à laquelle nous sommes exposés.

2 On considère comme fines, les particules dont le diamètre est inférieur à 2,5 μm( PM 2,5)

3 Les seuils limites recommandés par l’OMS sont respectivement de 40 g/m3 pour le NO2 et 10 µg/m3 pour les particules fines. Selon l’OMS, la pollution atmosphérique par les particules en suspension (ou matières particulaires) coûterait à chaque personne vivant dans l’Union européenne environ 8,6 mois de sa vie

L’effet néfaste des particules atmosphériques sur la santé aujourd’hui reconnu :

pollution  et santé

De nombreuses études récentes montrent que la pollution atmosphérique urbaine liée à la présence de fines particules engendre une élévation de la mortalité. Le Ministère de l’Ecologie du Développement et de l’Aménagement durables indique qu’environ 30 000 décès anticipés par an sont liés à la pollution atmosphérique. Les polluants incriminés sont des gaz ou des particules très fines qui pénètrent dans l’appareil respiratoire.

Il est aujourd’hui établi que les particules les plus fines (PM 2,5; PM 10) entraînent :

  1. Une augmentation des affections respiratoires (bronchiolites, ..)

  2. Une augmentation de la morbidité cardio-vasculaire

  3. Une incidence sur la mortalité à court terme pour affections respiratoires ou cardio-vasculaires

  4. Une incidence à long terme sur la mortalité à long terme par effets mutagènes et cancérigènes.

 .

Nouvel épisode de pollution atmosphérique aux particules fines

Depuis le début de l’année plusieurs épisodes de  pollution aux particules fines ont été mesurées sur notre région, fin janvier, mi-février avec des valeurs qui s’avèrent à nouveau très élevées, si bien que les seuils d’information et de recommandations ont été dépassés dans plusieurs régions de France depuis plusieurs jours.

Voici le communiqué envoyé : Le nuage de particules s’étend sur la France. Après les régions Rhône-Alpes et Auvergne dimanche, quatre nouvelles régions sont touchées: l’Ile-de-France, le Nord-pas-de-Calais, la Picardie et la Normandie . Six régions sont donc concernées ce lundi par le pic de pollution aux particules, et dans une moindre mesure aux oxydes d’azote, que connaît le territoire depuis dimanche.

Des alertes ont eu lieu depuis le mercredi 1er Mars en Ile-de-France et en Picardie, et ont été déclenchées jeudi 2 Mars en région lyonnaise et dans plusieurs régions de l’Ouest.

Cette pollution résulte d’une conjugaison de facteurs, une concentration de particules observée sur l’est de l’Europe et qui a dérivé vers l’ouest, des conditions anticycloniques et une atmosphère stable, les émissions locales (véhicules diésel, chauffage, industrie…).Le temps hivernal froid et sec favorise la stagnation des polluants. La situation ne devrait pas s’améliorer dans les jours à venir.

Il est recommandé  d’éviter des activités physiques et sportives intenses et de ne pas aggraver les effets de la pollution par la fumée du tabac, ou l’usage de solvants et de peintures. Les autorités recommandent de réduire les vitesses des véhicules, de pratiquer le covoiturage, d’utiliser les transports en commun, et de s’abstenir d’allumer des feux de bois.

Un nouvel arrêté inter préfectoral paru en janvier 2011
Depuis 2006, un dispositif inter préfectoral permettait de gérer de façon cohérente les épisodes de pollution sur l’ensemble du territoire rhônalpin. Ce dispositif reposait sur 2 textes, l’un définissant les modalités d’information et l’autre les mesures d’urgence associées, telles que des mesures de restriction des émissions industrielles ou de limitations concernant le trafic routier. Depuis le début de l’année , un nouveau dispositif a été mis en place, afin de gagner en réactivité, d’améliorer la coordination des actions et de s’adapter aux nouvelles exigences réglementaires

Un dispositif gradué
Le dispositif repose sur 2 niveaux : information et alerte. Au niveau d’alerte, des actions de réduction des rejets de polluants sont mises en œuvre. 4 polluants représentatifs de la pollution subie par l’ensemble de la population sont concernés : dioxyde de soufre, dioxyde d’azote, ozone et particules de taille inférieure à 10 micromètres. Afin de prendre en compte l’évolution de la réglementation et d’avoir une riposte adaptée aux enjeux, les seuils d’information et d’alerte pour les particules sont abaissés. Respectivement de 80 et 125 microgrammes par mètre cube (µg/m3), ils sont désormais fixés à 50 et 80 µg/m3.

A chaque instant vous pouvez connaître l’état de la pollution en Rhône-alpes sur le site du Réseau Atmo Rhône-Alpes.

Nouvel épisode de pollution aux particules fines le 3 Mars

Depuis le début de l’année plusieurs épisodes de  pollution aux particules fines ont été mesurées sur notre région, fin janvier, mi-février avec des valeurs qui s’avèrent à nouveau très élevées, si bien que les seuils d’information et de recommandations ont été dépassés dans plusieurs régions de France depuis plusieurs jours.

Voici le communiqué envoyé : Le nuage de particules s’étend sur la France. Après les régions Rhône-Alpes et Auvergne dimanche, quatre nouvelles régions sont touchées: l’Ile-de-France, le Nord-pas-de-Calais, la Picardie et la Normandie . Six régions sont donc concernées ce lundi par le pic de pollution aux particules, et dans une moindre mesure aux oxydes d’azote, que connaît le territoire depuis dimanche.

Des alertes ont eu depuis mercredi 1er Mars en Ile-de-France et en Picardie, et ont été déclenchées jeudi 2 Mars en région lyonnaise et dans plusieurs régions de l’Ouest.

Cette pollution résulte d’une conjugaison de facteurs, une concentration de particules observée sur l’est de l’Europe et qui a dérivé vers l’ouest, des conditions anticycloniques et une atmosphère stable, les émissions locales (véhicules diésel, chauffage, industrie…).Le temps hivernal froid et sec favorise la stagnation des polluants. La situation ne devrait pas s’améliorer dans les jours à venir.

Il est recommandé  d’éviter des activités physiques et sportives intenses et de ne pas aggraver les effets de la pollution par la fumée du tabac, ou l’usage de solvants et de peintures. Les autorités recommandent de réduire les vitesses des véhicules, de pratiquer le covoiturage, d’utiliser les transports en commun, et de s’abstenir d’allumer des feux de bois.

Un nouvel arrêté inter préfectoral paru en janvier 2011
Depuis 2006, un dispositif inter préfectoral permettait de gérer de façon cohérente les épisodes de pollution sur l’ensemble du territoire rhônalpin. Ce dispositif reposait sur 2 textes, l’un définissant les modalités d’information et l’autre les mesures d’urgence associées, telles que des mesures de restriction des émissions industrielles ou de limitations concernant le trafic routier. Depuis le début de l’année, un nouveau dispositif a été mis en place, afin de gagner en réactivité, d’améliorer la coordination des actions et de s’adapter aux nouvelles exigences réglementaires

Un dispositif gradué
Le dispositif repose sur 2 niveaux : information et alerte. Au niveau d’alerte, des actions de réduction des rejets de polluants sont mises en œuvre. 4 polluants représentatifs de la pollution subie par l’ensemble de la population sont concernés : dioxyde de soufre, dioxyde d’azote, ozone et particules de taille inférieure à 10 micromètres. Afin de prendre en compte l’évolution de la réglementation et d’avoir une riposte adaptée aux enjeux, les seuils d’information et d’alerte pour les particules sont abaissés. Respectivement de 80 et 125 microgrammes par mètre cube (µg/m3), ils sont désormais fixés à 50 et 80 µg/m3.

Pour connaitre en permanence l’état de la pollution en Rhône-Alpes vous pouvez en prendre connaissance sur le site du Réseau Atmo Rhône-Alpes.

Rapport de l’ANSES sur les résidus médicamenteux dans l’eau

Le plan de maîtrise des résidus de médicaments constitue la suite des travaux du Plan national santé environnement 2004-2008 (PNSE1) et s’inscrit dans le PNSE 2 (2009-2013) parmi les risques émergents et, à un moindre degré, parmi les contaminants de l’eau.

Un rapport demandé au laboratoire d’hydrologie de Nancy de l’Anses a fait  une campagne nationale de mesures de 45 substances pharmaceutiques d’origine humaine, vétérinaire ou de leurs métabolites(3), sur la base d’une liste(4 )établie par l’Anses et l’Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé ) vient d’être présenté.
La stratégie de sélection des sites de prélèvements a permis de couvrir près d’un quart de la population en France métropolitaine et dans les DOM.

Ce plan vise, à titre préventif, à améliorer la réduction des rejets dans l’environnement. Toutes les parties prenantes ont été associées aux travaux préparatoires : institutionnels, professionnels de santé, universitaires, chercheurs, industriels, associations d’usagers, de patients et de défense de l’environnement.

La publication du plan d’actions est prévue pour le 1er trimestre 2011.

Pour plus d’informations :  Campagne nationale d’analyse des résidus de médicaments dans l’eau : des résultats conformes aux attentes

 

 

Le Danemark propose d’interdire l’usage des parabens dans les produits destinés aux enfants

Si une trentaine de substances ont d’ores et déjà été inscrites sur la liste des substances candidates élaborée dans le cadre du règlement REACH, nulle trace des parabens qui pourtant y ferait bonne figure. Le Danemark l’a compris en les interdisant dans les produits à destination des enfants.

Fin décembre, le Danemark a annoncé son intention d’introduire une législation nationale proposant d’interdire l’utilisation des butyl- et propyl-paraben dans les cosmétiques et produits de soins personnels destinés à être utilisés par des enfants âgés de moins de trois ans. Cette décision a été prise après qu’un long délai de 5 ans ait été accordé par les autorités danoises à l’industrie des cosmétiques pour prouver que ces substances ne sont pas susceptibles de perturber le système endocrinien. Face à l’absence de certitude, la Ministre danoise de l’Environnement a donc décidé de prendre les choses en main en limitant l’exposition des enfants, plus sensibles aux effets de ces perturbateurs endocriniens [*].

Une gamme assez large de produits sera concernée par cette interdiction : les shampoings, savons, crèmes solaires, huiles et poudres ainsi que les jouets cosmétiques (peintures et maquillages pour enfants), etc. La proposition de loi sera soumise à consultation du public ainsi qu’aux commentaires de la Commission Européenne et des autres États-membres de l’Union Européenne, et son entrée en vigueur est attendue pour le mois de mars.

Cette interdiction, qui se base sur l’article 12 de la Directive européenne sur les cosmétiques, ne peut être que temporaire – mais le Danemark espère convaincre la Commission et les autres Etats-Membres d’introduire une interdiction permanente d’utilisation. Cette dernière serait largement justifiée au vu des conclusions de la session plénière du Comité scientifique des produits de consommation du 14 décembre 2010. Le comité y manifeste ses vives inquiétudes quant aux potentielles modifications du fonctionnement du système endocrinien générées par l’exposition au propyl, butyl paraben et autres composés apparentés lors de leur utilisation dans les produits cosmétiques.

Le Danemark fait preuve dans ce dossier d’une véritable volonté d’évaluation et de réduction des risques d’exposition des enfants aux substances chimiques dangereuses : la réalisation d’une étude ayant pour objectif d’évaluer l’exposition totale d’un enfant de deux ans à différentes substances chimiques sur une journée et de quantifier les risques qui en découlent pour leur santé et l’interdiction de présence des parabens devraient être suivies par une évaluation de l’exposition des femmes enceintes aux substances dangereuses pour leur santé et celle des futurs nouveaux-nés. En attendant que la Belgique prenne ce genre de décision, n’oubliez pas que vous disposez d’un droit de savoir si des substances dangereuses sont présentes dans les produits de consommation (n’hésitez pas à relire ces articles).

notes :

[*] puberté précoce, diminution de la qualité du sperme