Tous les articles par Jacqueline Collard

Ne faut-il pas envisager les compétitions sportives autrement ?

Alors que la Mer de glace, l’un des plus grands glaciers d’Europe, fond inexorablement, a lieu la course UTMB à partir de Chamonix , qui, pour cet événement à connotation mondiale, comporte huit courses étalées sur la semaine et,  désormais rassemble plus de 100 000 personnes dont environ 10 000 coureurs et 20 000 accompagnants pour 171 kilomètres, et 10 000 mètres de dénivelés positifs.

 « C’était un évènement familial quand cela a commencé en 2003 » or il a maintenant des sponsors prestigieux comme  l’entreprise américaine IronMan et Dacia. Qu’en est-il des accès à la ville entièrement mobilisée sur l’événement: « Il ne reste aucun endroit de libre à Chamonix, l’UTMB accapare la ville », soupire Timothée Mottin, « tous les espaces sont occupés par la course et les marques de sports ». Vice-président de l’association de protection des territoires de montagne Mountain Wilderness, quant à Frédi Meignan rajoute de son côté qu’il faut « stopper cette course au gigantisme. Ces grandes manifestations sont inadaptées à nos territoires de montagne ».

Il est vrai que  les 2 300 coureurs de 118 nationalités représentées, tirés au sort ou sélectionnés pour cette course réalisent un rêve,  côtoient « les glaciers, la diversité des paysages, le Mont-Blanc, tout est incroyable ».

En 2022, l’UTMB Mont-Blanc aurait permis de générer 23 millions d’euros de dépenses sur le territoire, mais doit-on sacrifier des lieux emblématiques pour des retombées économiques évidentes? , ne devons nous pas nous interroger sur ces pratiques certes intéressantes en performances techniques mais jusqu’où??

On oubliera bien sur dans cette circonstance les impacts carbone inhérents à des déplacements de tout ordre, et surtout en avion, ( pour de nombreux coureurs et sponsors) dont l’impact climat n’est plus à démontrer. Que restera-t-il et pour combien de temps de nos glaciers emblématiques ?

L’interdiction des cigarettes électroniques jetables en vue

La Première ministre vient d’ annoncer l’interdiction des cigarettes électroniques jetables le 3 septembre dans le cadre du prochain plan national de lutte contre le tabagisme.: les « puff » jetables  très prisées des ados . Bien qu’elles soient interdites aux mineurs , elles  ont  tout pour plaire : prix compétitif, emballage attractif, saveurs sucrées et fruitées, facilement accessibles car disponible partout (débits de tabac, kiosques, supermarchés…).« Au regard des risques liés au tabagisme, elle constitue un piège particulièrement sournois pour les enfants et les adolescents et préparer à la dépendance »

Ces cigarettes électroniques jetables sont très polluantes, ( elles peuvent contenir jusqu’à 50mg/ml de sels de nicotine), elles sont constituées de plastique et d’une batterie au lithium non amovible . l’Académie nationale de médecine pointe aussi la pollution générée par cette e-cigarette jetable,  « Elle est donc aussi un déchet toxique qui s’ajoute aux 4 500 milliards de mégots jetés annuellement dans le monde»elles représentent « un danger immédiat et à long terme pour notre environnement .

L’industrie du tabac émet chaque année 84 millions de tonnes de CO2, soit 1/5 du dioxyde de carbone produit par le transport aérien…source OMS), sans oublier les 8 millions de personnes dans le monde et 75 000 en France qui meurent de cette addiction entretenue dés 1950 par la stratégie du doute mise en place  par les industriels.

https://alliancecontreletabac.org/wp-content/uploads/2022/10/CP-ACT_Les-jeunes-et-la-puff.pdf

https://alliancecontreletabac.org/wp-content/uploads/2022/10/Etude-ACT_Puff-et-ados_Infographie_VDEF.pdf

 

L’Anses rapporte des cas de brûlures avec des désinfectants

L’utilisation de produits pour désinfecter les toilettes ou le mobilier dans les écoles maternelles a été à l’origine d’une centaine d’accidents sur la période 2017-2022. Ces accidents étaient essentiellement dus à des erreurs dans l’emploi des désinfectants. Si la majorité des accidents étaient sans gravité, un enfant a reçu une greffe de peau.

Voici une partie du communiqué de l’Anses « Sur la période 2017-2022, les centres antipoison ont enregistré 118 cas d’atteintes cutanées chez des enfants en collectivité », alerte l’Anses jeudi 7 septembre. « Ces accidents ont le plus souvent eu lieu dans les écoles maternelles suite à la désinfection des toilettes avec des produits biocides. Une forte augmentation a été observée en 2020 et 2021, très probablement liée au renforcement des actions de désinfection lors de l’épidémie de Covid-19, notamment la désinfection d’objets tels que des tables, chaises, jouets. »

Les accidents sont principalement liés à des erreurs d’utilisation des désinfectants : absence de rinçage ou de dilution, produit inadapté à l’usage qui en a été fait, etc.

Ces erreurs ont pu être favorisées par :

  • des modalités d’utilisation variant pour un même produit selon la surface désinfectée : par exemple le produit est à utiliser pur pour le sol mais à diluer pour les autres surfaces ;
  • des notices d’utilisation qui ne sont pas à la disposition des personnes manipulant les produits ;
  • des mentions sur les étiquettes prêtant à confusion : par exemple, il est écrit « utiliser immédiatement la solution prête à l’emploi » alors que le produit est à diluer.

L’ANSES en profite pour proposer 6 recommandations pour limiter les risques d’accidents avec les produits désinfectants :

  • utiliser des produits adaptés aux surfaces à désinfecter ;
  • privilégier les produits les moins dangereux, en particulier dans les collectivités de jeunes enfants ;
  • choisir en priorité des produits prêts à l’emploi pour éviter les erreurs de dilution et des produits dont le mode d’emploi est clair et simple ;
  • rincer les produits après application ou déversement accidentel, ou au minimum les essuyer ;
  • ne pas réaliser les opérations de nettoyage-désinfection en présence des enfants et respecter le temps d’attente après la désinfection avant de permettre aux enfants d’accéder à la zone désinfectée ;
  • former le personnel à la bonne utilisation des produits désinfectants.

En cas de contact avec la peau : enlever les vêtements imprégnés et laver soigneusement la peau avec de l’eau. Lorsque la zone contaminée est étendue ou que des lésions cutanées apparaissent, consulter un médecin ou appeler un centre antipoison.

Les stations de ski en sursis ?

Une nouvelle étude publiée ce lundi 28 août dans la revue Nature Climate Change, souligne  que le risque lié au défaut d’enneigement est hétérogène d’une région de montagne à une autre, et au sein de chacune d’elles.

Or le tourisme de ski est une composante importante de l’économie des régions montagneuses d’Europe qui risque de devenir très vulnérable avec la pénurie de neige, qui augmente d’années en années en raison du changement climatique.

Cette étude démontre qu’en l’absence d’enneigement, 53 % des 2 234 stations de ski étudiées dans 28 pays européens devraient être exposées à un risque très élevé d’approvisionnement en neige dans le cas d’un réchauffement climatique de 2 °C et le pourcentage passerait à 98 %  pour 4 °C.

« Le principal défi consiste à développer et à mettre en œuvre des voies de développement qui réduisent massivement les émissions globales de gaz à effet de serre du tourisme de ski, principalement liées aux transports et au logement, tout en maintenant des activités écologiquement durables offrant des moyens de subsistance à un large éventail de personnes vivant dans les zones de montagne », explique Hugues François, auteur principal de l’étude et Samuel Morin, chercheur à Météo-France et au CNRS à Toulouse et Grenoble de conclure « Des réductions plus rapides des émissions limiteraient le risque concernant l’approvisionnement en neige pour le tourisme de ski, ainsi que la demande d’enneigement artificiel et les externalités associées comme une forte demande en eau, ainsi qu’une demande en électricité et émissions associées (et de l’empreinte carbone correspondante de l’enneigement).

Etude; Nature Climate Change (2023)

« Le déversement « a débuté à Fukushima

Le Japon autorise le rejet des eaux de Fukushima, malgré les oppositions multiples. Des centaines de milliers de tonnes d’eau issues du refroidissement des réacteurs nucléaires endommagés après le séisme et le tsunami de 2011 vont être déversées dans l’océan, ce qui ravive les inquiétudes de la population.

Pour M. Kishida 1er ministre, il s’agit d’une « mesure essentielle à l’avancement du démantèlement de la centrale et à la reconstruction du département Fukushima ». Le gouvernement a fait tout son possible pour convaincre du bien-fondé et de l’innocuité du rejet.

l’AIEA (donnant son avis favorable aux rejets et informant de sa présence pour les surveiller) a mis en ligne 2 communiqués à ce sujet en ligne .

Son directeur s’exprime ainsi: Le gouvernement du Japon a annoncé aujourd’hui qu’il a demandé à Tokyo Electric Power Company Holdings (TEPCO) de procéder rapidement à ses préparatifs en vue du rejet dans la mer des eaux traitées par ALPS stockées à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, conformément au plan de mise en œuvre approuvé par Autorité japonaise de régulation nucléaire. S’il n’y a pas d’interférences dues aux conditions météorologiques ou maritimes, le rejet dans la mer devrait commencer le 24 août.

1/ https://www.iaea.org/newscenter/pressreleases/iaea-director-general-statement-on-discharge-of-fukushima-daiichi-alps-treated-water

2/ https://www.iaea.org/newscenter/pressreleases/iaea-to-regularly-inform-korea-about-its-monitoring-of-fukushima-daiichi-treated-water-discharge

En outre, l’AIEA publiera également les données disponibles à l’usage de la communauté mondiale, y compris les données de surveillance en temps quasi réel des rejets.

L’accord conclu aujourd’hui entre l’AIEA et la République de Corée constitue une suite concrète à la visite du Directeur général dans le pays en juillet pour présenter le rapport complet de l’AIEA sur son examen indépendant de la sécurité du projet japonais de rejet des eaux traitées dans l’océan. L’examen de la sûreté a conclu que les plans du Japon sont conformes aux normes de sûreté de l’AIEA, qui servent de référence mondiale pour la protection des personnes et de l’environnement. Rencontrant de hauts responsables du gouvernement ainsi que des législateurs de l’opposition, le directeur général Grossi s’est rendu à Séoul immédiatement après sa visite au Japon pour expliquer personnellement le rapport complet et répondre aux questions.

Cependant  depuis ce Jeudi, les autorités chinoises ont interdit l’importation de tout produit de la mer japonais.L’interdiction fait suite à une campagne de plusieurs mois de la Chine pour tenter d’empêcher le Japon de procéder au rejet d’eau contenant des traces de tritium, un élément radioactif. Le Japon a assuré que les eaux contaminées avaient été suffisamment traitées et diluées pour atteindre un niveau de tritium inférieur aux standards requis pour l’eau potable par l’Organisation mondiale de la santé, des assurances confirmées par l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA).

Notre partenaire la Criirad suit de prés ces opérations autant que possible.