Tous les articles par Jacqueline Collard

La cour des comptes analyse la filière EPR nucléaire

La Cour des comptes a publié, le 14 janvier 2024, un rapport de suivi sur la filière EPR.

Après un premier travail très critique en 2020 sur la filière EPR, la Cour des comptes a publié, le 14 janvier 2024, un rapport de suivi intitulé : “La filière EPR : une dynamique nouvelle, des risques persistants”. Ce document se penche sur le programme EPR2, qui prévoit la construction de 6 à 14 réacteurs en France, tout en évaluant la situation des chantiers existants en France (Flamanville), en Chine, en Finlande et au Royaume-Uni. Il est naturel que la Cour des comptes s’intéresse à ce programme structurant pour le pays.

La Cour des comptes constate que les conditions de réussite du nouveau programme nucléaire français, qui prévoit la construction de trois paires d’EPR2, ne sont pas remplies. Dans un rapport intitulé «Filière EPR : une dynamique nouvelle, des risques persistants», publié le 14 janvier, les magistrats mettent en doute la «crédibilité» du programme EPR2. La principale raison de leur scepticisme réside dans l’incapacité d’EDF à respecter les coûts et les délais des programmes EPR au Royaume-Uni, mais aussi, déjà, sur le programme EPR2.

Le gouvernement avait  annoncé en février 2022 un programme de construction de trois paires de réacteurs EPR 2, éventuellement complétées ensuite par quatre autres paires, d’où l’intérêt d’en connaitre les couts et la possibilité de mise en œuvre effective : c’est l’intéret de ce rapport qui pointe de nombreuses incertitudes.

https://www.ccomptes.fr/fr/publications/la-filiere-epr-une-dynamique-nouvelle-des-risques-persistants

Janvier 2025 – synthése du rapport :  https://www.ccomptes.fr/fr/documents/73276

Corinne Lalo nous propose un nouvel ouvrage : Les perturbateurs endocriniens : tout ce qu’on ne dit pas

Un nouveau livre de Corinne Lalo journaliste, grand reporter, spécialisée dans la santé nous est proposé sous le titre

« Les perturbateurs endocriniens : tout ce qu’on ne vous dit pas. Le grand désordre hormonal »  (éd. le Cherche Midi) .

Après son livre :« le grand désordre hormonal » qui déjà était prémonitoire où elle traitait  comment les toxiques hormonaux ont envahi la planète et comment s’en défendre. Certains fantasment sur un humain augmenté… Encore faudrait-il commencer par arrêter de le diminuer au point de menacer sa survie. Le principal danger ne vient pas des virus, mais des produits chimiques qui ont envahi notre environnement quotidien et dérèglent notre système hormonal : les perturbateurs endocriniens. En cinquante ans, les hommes ont perdu plus de la moitié de leurs spermatozoïdes et leur testostérone décline.

Son nouvel ouvrage a pour titre : « Pour tout savoir sur les perturbateurs endocriniens »

Produits cosmétiques et ménagers, médicaments, alimentation, pesticides, eau, air, ou encore ustensiles de cuisine : les perturbateurs endocriniens sont partout et dérèglent le fonctionnement de notre corps. Leurs méfaits sont d’autant plus inquiétants qu’ils sont observés sur plusieurs générations et les maladies associées à ces substances, comme les cancers, progressent de façon alarmante. Et les effets de cette pollution générale s’observent aussi chez les animaux.

Autant de sujets qui perturbent la physiologie du vivant et qui méritent d’être connus !

L’accord de Paris déjà dépassé en 2024

2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée : l’Accord de Paris s’effondre sous nos yeux !

Alors que l’accord de Paris devait limiter la hausse des températures moyenne sur terre  à +2 °C,  à la fin de notre siècle et, si possible même, le maintenir sous le seuil de +1,5 °C., et bien nous avons déjà atteint ce seuil dés cette année écoulée. Si nous nous penchons sur les dix dernières années on serait sur plus 1, 2°C, mais la tendance devrait nous alerter!

Car ce qui participe à cette augmentation c’est la croissance des Gaz à effet de serre (GES), or  les concentrations en dioxyde de carbone (CO2) et en méthane(CH4) ont, elles aussi, une fois de plus, atteint des records en 2024, à 422 parties par million () et 1 897 parties par milliard (ppb) respectivement , et c’est sans compter l’augmentation de la teneur en humidité dans notre atmosphère observée en 2024 ( le plus important des GES) : +5 %. exemple, rapporté par le  « Global climate highlights 2024 » En effet la vapeur d’eau est un puissant gaz à effet de serre qui est de plus en plus présente par évaporation avec des températures qui augmentent elles aussi de plus en plus.

Ceci s’accompagne le plus souvent de vents extrêmes avec des dépressions importantes, sources fréquentes de pluies torrentielles et souvent d’inondations.Simultanément une étude publiée ce vendredi 10 janvier dans la revue Advances in Atmospheric Sciences, proposée par des chercheurs à l’international qui  confirment que d’autres records ont été battus en 2024 à la surface et sous la surface des océans. Ce qui a pour base les données du service maritime de Copernicus, basé sur les 3 000 flotteurs du réseau Argo mesurant régulièrement la température et la salinité jusqu’à 2 000 mètres de profondeur ; et celui de l’Institut de physique atmosphérique de l’Académie chinoise des sciences, qui compile les mesures d’une variété d’instruments installés à travers le globe.

Les conséquences sanitaires s’avèrent de fait de plus en plus évidentes, avec un nombre de personnes exposées à des chaleurs extrêmes qui augmentent déjà de façon exponentielle, en raison de ce  changement climatique et ce , dans toutes les régions du monde.

C’est bien ce que nous transmettent les chercheurs qui nous alertent depuis des années, que chaque dixième de degré supplémentaire, peut avoir des conséquences importantes sur le monde dans lequel nous vivons, mais sans que les décisions politiques ne soient à la hauteur de ces prévisions. Des mesures d’adaptation doivent être mises en place en parallèle pour nous aider à vivre dans ce nouveau monde, comme nous préviennent les experts depuis longtemps.

https://climate.copernicus.eu/copernicus-may-2024-12th-consecutive-month-record-high-temperatures#:~:text=Copernicus%3A%20May%202024%20is%20the,month%20with%20record%2Dhigh%20temperatures

Revue Advances in atmospheric Sciences : https://link.springer.com/article/10.1007/s00376-025-4541-3

Quels avertissements les gigantesques incendies qui ravagent Los Angeles nous donnent-ils ?

Depuis plusieurs  jours, en Californie, des milliers de pompiers sont sur le terrain et tentent de circonscrire les feux, alors que des quartiers entiers autour de Los Angeles sont menacés, alimentés par des vents très violents, que l’on appelle les vents de Santa Ana. Ces rafales fortes et très sèches qui soufflent depuis le vaste désert intérieur occidental des États-Unis jusqu’au sud de la Californie, contribuent à la diffusion rapide des feux dans cette région. Et n’oublions pas que les fumées ainsi produites diffusent des particules et des pollutions, bien au-delà des zones concernées, accentuant les difficultés des populations comme des sauveteurs.

Une catastrophe alimentée par la crise écologique qui frappe de plein fouet cette région de la Californie. À mesure que la planète se réchauffe, l’influence du changement climatique prend le pas sur d’autres phénomènes naturels affectant le climat et les renforcent.

En effet depuis le début des années 2000, la Californie a ainsi été frappée par une sécheresse historique qui a considérablement favorisé le développement des incendies, alternant avec des pluies torrentielles qui font « la une » depuis plusieurs années : des conditions climatiques extrêmes, entre sécheresses et perturbations des cycles des pluies.

Et cela correspond aussi à la quasi disparition pendant des années du fleuve Colorado (2 300 km parcourant sept états américains et deux états mexicains), qui commençait à reprendre vie. Il y a dix ans, du Colorado, il ne restait que le nom. Juste le lit salé d’une rivière asséchée, envahi d’arbustes exotiques. Mais depuis, la plantation de plus de 500 000 arbres sur plus de 540 hectares a permis au  Colorado de renaître doucement. Le Colorado constitue un bon exemple de la façon dont les sociétés développées gèrent les espaces de l’accès à l’eau : il cristallise les problèmes liés à la thématique de l’eau. Il est victime tout à la fois sur son cours de surexploitation (eau potable, irrigation, fracturation pour l’extraction du gaz de schiste notamment) et  détournement de ses eaux et de plus en plus  le facteur climatique.

Lors de ces 3 dernières décennies, les surfaces brûlées par les incendies en Californie auraient d’ores et déjà été multipliées par cinq par rapport aux données d’avant les années 1990.

Cet hiver, « les précipitations mensuelles moyennes en novembre ont été dix fois inférieures à la moyenne climatologique, et celles de décembre ont été 25 fois inférieures à la moyenne » explique ainsi Frank Marsik, professeur en science climatique au Collège d’ingénierie de l’Université du Michigan.

Dans son premier rapport publié le 27 décembre dernier, le World Weather Attribution, qui regroupe des experts de plusieurs institutions, avec Climate Central, constate que sur 29 événements analysés et survenus en 2024, 26, soit la quasi-totalité, ont été amplifiés par le changement climatique. Cependant le changement climatique n’est qu’un facteur aggravant qui vient s’ajouter à d’autres éléments et à des politiques publiques souvent défaillantes. À voir comment n’ont pas été prises avec sérieux les demandes des diverses COP qui en 2024 n’ont quasiment débouché sur aucune avancée.

Les incendies qui ravagent actuellement la Californie posent donc à nouveau la question critique de l’adaptation pour cette région du monde parmi les plus exposées aux évolutions du climat en proximité de l’océan et de déserts.

Se pose aussi la question des zones qui pourraient devenir non assurables, tant elles sont exposées de façon chronique à ces risques majeurs, que ce soient les feux, les tempêtes  ou les inondations. Les assureurs et réassureurs l’envisagent fortement.

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L’Ademe alerte sur le poids écologique du numérique

Nous relayons les informations données par l’ADEME :

L’empreinte environnementale du numérique, déjà élevée, continue de croître de façon exponentielle, menaçant autant le climat et la biodiversité que les efforts de transition écologique.

En deux ans à peine, l’empreinte carbone du numérique en France a doublé, passant de 17 à 29,5 MtCO2e par an.Cela pourrait être trois fois plus en 2050 si des mesures pour limiter son impact ne sont pas prises.

Pendant longtemps, le passage au numérique était mis en avant comme un geste écologique, qui évitait les impressions sur papier et les déplacements. « Chaque rupture technologique induit la commercialisation de nouveaux appareils, que les entreprises et les ménages achètent, soit pour remplacer prématurément les anciens, soit en complément, constate Raphaël Guastavi, directeur adjoint Économie circulaire de l’ADEME. Or, leur fabrication nécessite de l’énergie, de l’eau et des matières, comme des métaux, dont l’extraction minière est émettrice de gaz à effet de serre, source de pollution et de perte de biodiversité. »

Cela s’explique aussi par la multiplication et l’intensification de nos usages. Notre quotidien est fait de visioconférences, de réseaux sociaux, de streaming, de documents partagés sur des clouds… Et de nouveaux services digitaux ne cessent de s’y ajouter. « Si le numérique ne représente “que” 4 % des émissions de carbone dans le monde aujourd’hui, on assiste à un emballement très inquiétant, alerte Raphaël Guastavi. Il faut en prendre conscience. »

Cela questionne sur nos usages alors que faire?

Prolonger la durée de vie des appareils et résister aux sirènes de la nouveauté est la réponse la plus évidente à cette question. L’Ademe recommande ainsi de prioriser nos usages et d’envisager une sobriété numérique et propose le Programme Alt IMPACT.

Le poids écologique du numérique : comment freiner l’emballement ?