Tous les articles par Jacqueline Collard

Fukushima : informations CRIIRAD 14 avril 2011

L’association CRIIRAD a réagi  au classement  des accidents  en cours sur la centrale  nucléaire de Fukushima Daiichi au  niveau 7  (maximum)  sur l’échelle INES . Voici le lien pour accéder à leur dernier communiqué.

Vous pourrez également découvrir le nouvel environnement de leur module spécial Japon, ainsi que, sur le site des balises,  les résultats des analyses  effectuées par notre laboratoire sur l’air et  sur les aliments. Les résultats présentent des niveaux faibles mais qui montrent bien l’impact des rejets  de la centrale japonaise à plus de 15 000 kilomètres  de distance .

Ils continuent leurs mesures et essaieront de vous communiquer prochainement  de nouveaux commentaires.

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Santé des enfants et l’environnement: 3ème appel de Paris 12 avril 2011

Nous avons participé au 3ème appel de Paris à l’Unesco sur le théme de la  Santé des enfants et l’environnement  organisé par l’Artac les 12 et 13 avril 2011

Rappel des buts de l’Appel de Paris

Dés 2004 à l’initiative du Pr Belpomme cet appel a voulu montrer qu’un grand nombre de maladies actuelles étaient causées par une dégradation de l’environnement et que les enfants en raison de leur immaturité et de leur vulnérabilité étaient en danger de par les pollutions qui s’accumulent partout dans le monde:  nos comportements mettaient ainsi toute l’humanité en danger.

Depuis le 2ème appel de 2006 de très nombreuse s publications scientifiques sont venues confirmer les constats d’alors en démontrant par exemple la croissance des maladies telles que l’obésité, le diabète de type 2, la baisse de la fertilité masculine, l’hypertension, l’asthme, l’autisme, les maladies de Parkinson et d’Alzheimer tout comme les cancers et en soulignant qu’une majorité d’entre elles étaient majoritairement dues  à une origine environnementale.

En 2011 l’hypothèse selon laquelle certains cancers en particulier hormonodépendants tels que les cancers du testicule, du sein, de la prostate pourraient débuter in utéro est de plus en plus communément admise chez les scientifiques.

Le 3ème appel  auquel nous venons de participer tant à le démontrer.

Les objectifs de ce 3ème appel étaient donc:

  • de faire le point sur les dernières connaissances scientifiques
  • de dresser un état des lieux des substances chimiques les plus dangereuses en particulier pour l’enfant
  • de préciser selon quels mécanismes biologiques expliquaient la genèse des maladies dés le stade fœtal et leur transmission possible aux générations futures   ( épigénétique)
  • de mobiliser les médecins et professionnels de santé afin que gravité de la situation actuelle soir reconnue des instances internationales en particulier l’OMS et de façon générale les pouvoirs publics et politiques afin que des mesures soient prises rapidement pour endiguer ces fléaux.
  • de réduire toutes les formes de pollutions à la source
  • d’étendre ces mesures à l’ensemble du monde en les adaptant à chaque pays selon l’état dans lequel il se trouve.

Pour plus de détails:

http://www.artac.info/

http://www.env-health.org/IMG/pdf/dossier_presse-1.pdf/

http:// www.who.int/phe/news/events/international conference/Call for action en.pdf« asturias declaration »: a call to action International conference on environnemental and occupational determinants of cancer March 2011

 

 

Communiqué de presse sur le colloque ARTAC par l’AFP

Pollution environnementale: des scientifiques inquiets de l’impact sur les enfants

Publié par : AFP     le : 13/04/2011

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PARIS (AFP) – Des scientifiques accusent les autorités politiques de ne rien faire, en dépit « des preuves » qu’ils avancent, face à la menace que fait peser la pollution sur la santé des enfants et donc sur les générations à venir.

L’Association pour la recherche thérapeutique anti-cancéreuse (Artac) réunit mardi et mercredi à Paris le 3ème colloque de l’Appel de Paris, lancé en 2004 par le cancérologue Dominique Belpomme. Cet appel souligne le lien entre dégradation de l’environnement et maladies chroniques, relève l’impact de la pollution chimique, « menace grave pour l’enfant », craignant par voie de conséquence la mise en péril de l’espèce humaine.

Il a été signé par plusieurs milliers de scientifiques de différents pays, les conseils de l’ordre des pays de l’Union européenne, 1.500 ONG et près de 300.000 citoyens.

300 pédiatres, gynécologues, obstétriciens, chercheurs et professionnels de la santé participent à ce colloque réuni à la Maison de l’Unesco et centré sur l’impact de la pollution sur les enfants, particulièrement vulnérables. Il a été ouvert par des représentants de l’Organisation mondiale de la santé et de l’Agence européenne de l’environnement.

Bisphénol A, pesticides, alliages dentaires au mercure, phtalates, oxyde d’éthylène (dans des tétines de biberons), champs électromagnétiques, toutes les sources de pollution connues touchent directement ou indirectement le foetus et l’enfant, ont relevé plusieurs scientifiques devant la presse.

Ces pollutions sont selon eux à l’origine de la montée de maladies telles que cancers (1% de hausse des cas infantiles chaque année), diabète, obésité, allergies, autisme, maladies neuro-dégénératives.

« Il y a une programmation très précoce de ce qui va se passer à l’âge adulte« , a souligné le Pr Patrick Fenichel (Inserm), endocrinologue.

Parmi d’autres maladies, « les découvertes récentes sur des modèles animaux font pressentir que la première étape du cancer du sein intervient au stade foetal », a noté le Pr Belpomme.

En dépit de ces « preuves et arguments », « il n’y a pas de traduction politique de cette inquiétude que nous véhiculons », a fait valoir Charles Sultan, professeur de pédiatrie à Montpellier. « L’action politique est beaucoup trop lente », a renchéri Genon Jensen, directrice exécutive de l’Alliance pour la santé et l’environnement (Heal), pour qui « il faut des changements immédiats ».

Elle a suggéré d’interdire le BPA dans l’emballage des produits alimentaires, et de défendre la nécessité d’une réduction du risque environnemental, lors du sommet sur les maladies chroniques en septembre à New York.

« Beaucoup de résultats de recherches scientifiques ont été mis sur la table, aucun politique ne peut dire aujourd’hui «nous ne savions pas» », a relevé le député luxembourgeois Jean Huss, membre de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. « Un jour cela va poser un problème à l’espèce, cela n’est pas anodin », a fait valoir Patrick Fenichel.

Plusieurs scientifiques ont évoqué des solutions comme le recours à des produits de substitution ou l’utilisation de nouvelles technologies. Pour le Pr Belpomme, il faudrait inclure la santé dans le principe de précaution qui ne concerne à ce jour que l’environnement. Cela donnerait un argument juridique aux victimes de pollution.

© AFP

6 substances seront interdites par Reach mais avec lenteur

D’ici trois à cinq ans, six substances seront « interdites » (des possibilités de dérogations subsisteront…) par l’Union européenne dans le cadre du règlement REACH.
Motifs : leur propriété cancérigène et/ou leur toxicité pour la reproduction et/ou leur capacité de persister dans l’environnement et de s’accumuler dans les organismes vivants. cette mesure permettra de réduire la toxicité du polystyrène utilisé dans la construction et la rénovation…
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La publication officielle de cette première liste prioritaire  marque une avancée notable cependant malgré les  différences d’opinion internes à la Commission sur des détails de la procédure d’autorisation – et notamment le fait d’imposer ou non un plan de substitution.
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Ces divergences ayant été réglées en début de cette année, plus rien ne s’opposait à la publication officielle des 6 premières substances bannies par REACH :

- le musk xylene, substances chimiques très persistances et bioaccumulables mais dont la prise en compte ne sera effective qu’en Aout 2014
- le diaminodiphenylmethane (MDA), substance cancérigène de même en  2014
- 3 phtalates (le DEHP, le BBP et le DBP), toxiques pour la reproduction en février 2015
- le retardateur de flamme hexabromocyclododecane (HBCDD), persistant, bioaccumulable et toxique. en Aout  2015

Ce retardateur de flamme bromé est notamment utilisé dans le polystyrène utilisé pour l’isolation des bâtiments – tant dans le polystyrène extrudé qu’expansé. Des études de l’université de Birmingham publiés à la fin 2010 confirment la nécessité de restreindre l’exposition des consommateurs à cette substance : des mesures de contamination de lait maternel ont montré une contamination systématique par le HBCDD. Des substituts moins dangereux seront plus que certainement d’ores et déjà disponibles lors de l’interdiction du HBCDD, fixée au 21 juillet 2015. L’enjeu sera de s’assurer qu’une substances toxique n’est pas remplacée par une autre – et d’éviter donc que la substitution ne soit pas faite avec un autre retardateur de flamme halogéné (contenant du brome ou du chlore).

Mais  cette interdiction n’est ni définitive ni totale : les opérateurs qui souhaiteront vendre ou utiliser ces substances pourront le faire, sous preuve que les mesures de sécurité requises ont été prises pour contrôler efficacement les risques ou que les avantages pour l’économie et la société l’emportent sur ces risques. Dans le cas où des substances ou techniques de remplacement viables existent, un calendrier de substitution devra être remis.

On aurait espérer aller plus loin avec la révision du règlement RoHS (RoHS signifie Restriction of the use of certain Hazardous Substances in electrical and electronic equipment, c’est-à-dire « restriction de l’utilisation de certaines substances dangereuses dans les équipements électriques et électroniques »).ce qui aurait constitué une belle opportunité de revoir les utilisations des retardateurs de flamme,  il s’est surtout s’agit d’une belle occasion manquée.

Alors que les parlementaires souhaitaient y inclure les retardateurs de flamme et les PVCs, les Etats-Membres ont tout fait pour affaiblir la proposition – et y sont finalement parvenus ce lundi soir. Un récent état des lieux, signé par 145 scientifiques de 22 pays, tendait pourtant à donner raison aux premiers…

Sources :

-  CHEMICALS HEALTH MONITOR

-  Flame Retardant Used in Polystyrene to be Banned by EU

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Réduire la pollution atmosphérique: une urgence de santé publique

Habiter à proximité du trafic routier augmente sensiblement la morbidité attribuable à la pollution atmosphérique. Diminuer encore les niveaux de particules fines dans l’air des villes européennes entraînerait un bénéfice non négligeable en termes d’ augmentation de l’espérance de vie et de réduction des coûts pour la santé. Ce sont les 2 principales conclusions du projet Aphekom mené par l’Institut de veille sanitaire (InVS) dans 12 pays européens et par plus de 60 scientifiques . C’est aussi un tout nouvel éclairage sur les effets sanitaires et économiques de la pollution urbaine en Europe.

Réduire la pollution permet des gains importants d’espérance de vie

Depuis la fin des années 1990, les études témoignant de l’impact de la pollution sur la santé et sur la mortalité s’accumulent. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, « trois millions de personnes meurent chaque année sous l’effet de la pollution atmosphérique, soit 5 % des 55 millions de décès annuels dans le monde. Vu la marge d’incertitude des estimations, le nombre réel des décès annuels pourrait se situer entre 1,4 et 6 millions ».
Plus récemment, ce sont les particules fines qui ont attiré l’attention des scientifiques, en raison de leur devenir dans l’organisme.

Dès 1997, le Comité de la prévention et la précaution, qui dépend du ministère de l’Aménagement du territoire et de l’Environnement, précisait que « ce sont les particules fines (diamètre inférieur à 2,5 µm) émises principalement par les moteurs diesel qui atteignent en plus grand nombre les alvéoles des poumons ; les particules de plus grande taille étant précipitées sur la muqueuse des voies aériennes, puis dégluties ». Au-delà de l’impact respiratoire (asthme, bronchite…), des conséquences cardiovasculaires et des décès sont directement liés à ces fines particules.
Et les résultats du projet européen Aphekom confirment ces données alarmistes. Les évaluations de l’impact sanitaire dans 25 grandes villes européennes montrent que l’espérance de vie pourrait augmenter de 22 mois supplémentaires pour les personnes âgées de 30 ans et plus (en fonction de la ville et du niveau moyen de pollution), si les niveaux moyens annuels de particules fines PM2,5 étaient ramenés au seuil de 10 microgrammes par mètre-cube, valeur guide préconisée par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).

Le gain moyen en espérance de vie serait ainsi de 7,5 mois pour Marseille ; 5,8 mois pour Lille et Paris ; 5,7 mois pour Lyon et Strasbourg…
Le respect de la norme préconisée par l’OMS se traduirait par une économie d’environ 31,5 milliards d’euros (diminution des dépenses de santé, de l’absentéisme, et des coûts associés à la perte de bien-être, de qualité et d’espérance de vie).

Habiter à proximité du trafic routier augmente asthme, maladie cardio et respiratoire

Utilisant une modélisation inédite d’évaluation de l’impact de la pollution atmosphérique, le projet Aphekom démontre qu’habiter à proximité du trafic routier est un facteur majorant dans le développement de pathologies chroniques.
Il a été estimé notamment que, dans 10 villes européennes, le fait d’habiter à proximité du trafic routier pourrait être responsable d’environ 15 à 30 % des asthmes de l’enfant. On pourrait retrouver des proportions similaires ou plus élevées de pathologies chroniques respiratoires et cardiovasculaires fréquentes chez les adultes de 65 ans et plus habitant à proximité du trafic.
Là encore, le coût associé à ces effets délétères n’est pas négligeable : il s’élèverait à 300 millions d’euros par an.

Pollution, il est urgent d’agir au niveau légal

Les législations ont-elles un impact sur la pollution atmosphérique et ses conséquences ? Oui, si l’on prend l’exemple de la réduction des niveaux de soufre dans les carburants décidée par la législation européenne. Elle s’est traduite par une diminution marquée et pérenne des niveaux de dioxyde de soufre (SO2) dans l’air ambiant. Une amélioration à l’origine de la prévention de près de 2 200 décès prématurés, dont le coût est estimé à 192 millions d’euros dans les 20 villes étudiées.
A la lumière de ces résultats, le rapport Aphekom souligne que « la promulgation et la mise en oeuvre de réglementations efficaces dans le domaine de la pollution atmosphérique se concrétisent par des bénéfices sanitaires et monétaires importants. Ils montrent du même coup l’intérêt qu’il y aurait à réguler les niveaux de pollution atmosphérique à proximité du trafic routier »… en particulier concernant les particules fines principalement issues des moteurs diesel.

Sachant que depuis 2005, différents pays de l’Union européenne dépassent les valeurs limites réglementaires pour les niveaux de particules dans l’air ambiant, l’urgence d’une action législative apparaît réelle. La mise en oeuvre des réglementations actuelles est à l’ordre du jour aux niveaux européen et national et l’Union européenne prépare pour 2013 une révision de la réglementation actuelle.

APHEKOM

 Aphekom apporte un nouvel éclairage sur les effets sanitaires et
économiques de la pollution urbaine en Europe