Tous les articles par Jacqueline Collard

L’Europe s’interroge sur les risques des coktails chimiques

La Commission européenne a lancé une consultation sur une approche d’évaluation des risques environnementaux et sanitaires des mélanges de produits chimiques. Trois de ses comités scientifiques ont proposé une approche commune.

La législation européenne considère actuellement les risques des produits chimiques isolément les uns des autres, mais le Comité scientifique pour la sécurité des consommateurs (CSSC), le Comité scientifique des risques sanitaires et environnementaux (CSRSE) et le Comité scientifique des risques sanitaires émergents et nouveaux (CSRSEN) sont d’accord pour affirmer que les produits chimiques interagissent pour produire des effets combinés, bien supérieurs aux effets de chaque composant pris à part.

Les trois comités ont produit des graphiques permettant de choisir la méthode d’évaluation des risques la plus appropriée pour un mélange. Ces outils d’aide à la décision sont fondés sur plusieurs découvertes, notamment le fait que deux produits chimiques avec des modes d’action différents ne devraient pas produire d’effet lorsqu’ils sont combinés, s’ils sont présents à des niveaux où ils ne pourraient produire d’effet, pris séparément.

Les comités proposent des critères pour donner la priorité aux mélanges les plus préoccupants, notamment en jugeant la toxicité de leurs composants.

 

l’OMS classe les hyperfréquences de la téléphonie mobile, des DECT des microondes, des radars en 2B

L’OMS se basant sur l’étude Interphone qui a enfin été publié après des années d’attente

(demande formulée en 1999 pour une étude qui se terminait en 2003 ) le caractère potentiellement cancérigène ( risque 2B) avec un risque accru de gliomes entre autre.

Le Dr Samet de l’Université du Sud Californie Président du groupe de travail à l’OMS a indiqué que « l’accumulation de preuves sont suffisamment importantes pour justifier cette calsssification2B »

Pour rappel en 2001 l’OMS a classé en 2 B ( dans  la même catégorie) les champs magnétiques d’EMF soit le 50 Hertz ( courant électrique) particulièrement rayonnés par les lignes Trés haute tension de transport d’électricité pour des valeurs supérieures à 0,4 microTeslas

 

Le distilbéne hormone prescrite pendant prés de 30 ans aurait des effets sur 3 générations

Selon un article de l’AFP transmis par « le Monde »du 9 juin

Le Distilbène (DES) est une hormone de synthèse qui a été prescrite pendant près de trente ans aux femmes enceintes pour prévenir les fausses couches. Entre deux et huit millions de femmes dans le monde ont été traitées de cette façon entre 1948 et 1976. En France, le DES a concerné environ 200 000 patientes. Des tumeurs vaginales et, chez les garçons, des malformations génitales (l’hypospadias) sont les effets secondaires connus chez les « enfants distilbène ».

Une étude épidémiologique portant sur les effets transgénérationnels du Distilbène montre que les petits-enfants des femmes traitées avec cette hormone de synthèse, prescrite pour prévenir les fausses couches, sont 40 à 50 fois plus exposés au risque de l’hypospadias. L’hypospadias est une malformation congénitale de l’urètre, dont l’orifice se trouve anormalement positionné sur la face inférieure du pénis et non à son extrémité. Détectée lors de l’examen pédiatrique, elle nécessite une intervention chirurgicale quand l’enfant atteint un an environ.

Une équipe constituée autour du professeur Charles Sultan (CHRU Lapeyronie de Montpellier) s’est penchée sur la prévalence de l’hypospadias chez les petits-enfants de ces femmes traitées au DES. La prévalence « apparaît être 40 à 50 fois supérieure » à celle attendue, a commenté le Pr Sultan.

Selon Nicolas Kalfa, chirurgien pédiatre cosignataire d’une analyse à paraître dans la revue Fertility and Sterility [sur abonnement], la fréquence de la malformation est de 0,2 % dans la population. Elle passe à 8,2 % chez les garçons issus « de grands-mères distilbène ».

Le DES, a rappelé le Pr Sultan, est « un modèle d’action des perturbateurs endocriniens«  chez l’animal et chez l’homme, ces substances chimiques qui peuvent interférer avec le fonctionnement des hormones. Or, a-t-il souligné, ces effets transgénérationnels ont été rapportés, chez l’animal, pour toutes les classes de perturbateurs endocriniens, dont les pesticides et le bisphénol A (composé chimique controversé utilisé dans la fabrication de plastiques alimentaires).

La question est de savoir si le bisphénol A et les autres perturbateurs endocriniens « ne risquent pas d’avoir un effet transgénérationnel«  chez l’homme, a conclu le scientifique. Il plaide pour le principe de précaution, à savoir « réduire de 100 % l’utilisation des pesticides et des polluants chimiques qui agissent en tant que perturbateurs endocriniens ».

Le petit-fils d’une femme ayant pris du Distilbène a obtenu jeudi 9 juin de la Cour d’appel de Versailles la reconnaissance d’un lien entre ce médicament et son handicap a indiqué son avocate. Le laboratoire UCB Pharma devra lui verser quelque 1,7 million d’euros de dommages et intérêts.

« La cour a considéré que l’exposition au Distilbène de la mère est responsable de l’accouchement très prématuré, qui lui-même explique de façon directe le handicap majeur dont souffre Louis », a déclaré devant la presse Me Martine Verdier après avoir pris connaissance de l’arrêt de la cour d’appel.

La Cour devait se prononcer sur le cas de deux enfants, nés grands prématurés en 1990 pour l’un et en 1995 pour l’autre, qui présentent aujourd’hui des handicaps lourds alors que leurs grand-mères s’étaient vu prescrire du Distilbène pendant leur grossesse. Leur famille avait obtenu en 2009 quelque deux millions d’euros de dommages et intérêts devant le tribunal de Nanterre, qui avait reconnu la responsabilité du laboratoire. UCB Pharma avait alors interjeté appel, estimant par la voix de son avocat, Me Ivan Terel, que « le lien de causalité est indirect et éloigné et d’autres facteurs peuvent être à l’origine de l’état de santé des deux enfants ».

Piste difficile pour identifier la bactérie tueuse en Allemagne

Nous rapportons ici un article qui résume les possibilités de contamination de l’eshiricia coli: Sur la piste d’Eshériacia  coli en Allemagne: une enquête difficile à mener

Les graines germées sont désignées comme la source de l’épidémie à E.coli en Allemagne, bien que la bactérie n’ait pas été retrouvée à la ferme qui produisait ces graines.

Aura-t-on un jour le fin mot de l’histoire ? Pas sûr. Lors de précédentes épidémies à E. coli beaucoup de questions sont restées sans réponse.

Des échantillons de graines germées (haricots mungo, alfafa..) testés en Allemagne pour trouver la source de l'infection à E.coli O104:H4. (IPON-BONESS/Sipa)
Des échantillons de graines germées (haricots mungo, alfafa..) testés en Allemagne pour trouver la source de l’infection à E.coli O104:H4. (IPON-BONESS/Sipa)

Les graines germées sont désignées avec certitude par les autorités sanitaires allemandes comme la source de la toxi-infection alimentaire qui secoue l’Allemagne depuis le mois de mai. Pourtant, le président de l’Institut Robert Koch, Reinhard Burger, a précisé que les souches incriminées d’Escherichia coli n’ont pas été retrouvées dans la ferme biologique de Gärtnerhof, à Bienenbüttel (Basse-Saxe), malgré les analyses réalisées. Aujourd’hui c’est l’enquête épidémiologique qui permet de remonter à la source.

Les chercheurs allemands en charge de l’enquête ont interrogé des groupes de patients touchés par la toxi-infection à E.coli. Ils les ont interrogés sur leurs repas dans les jours précédents le début des symptômes. Ils ont passé au peigne fin les menus des restaurants. C’est ainsi qu’a été établi un lien entre plusieurs groupes de patients ayant consommé dans 26 restaurants et cafétérias différents des graines germées provenant de la même ferme, en Basse-Saxe.

Pousses de radis au Japon

Un scénario qui rappelle celui qui s’est déroulé au Japon, en 1996 : entre mai et décembre près de 10.000 cas d’infection à E. coli (O157 :H7) avaient été relevés au cours de plusieurs épisodes infectieux. L’un de ces épisodes concernait 6.000 écoliers de la ville de Sakai. L’enquête a montré que les infections étaient liées à la consommation de radis blanc, des pousses de radis qui venaient toutes du même producteur. Cependant aucune souche d’E. coli n’a jamais été mise en évidence chez l’exploitant que ce soit dans l’eau d’arrosage, les engrais ou les graines et les germes.

De fait, le temps que les enquêteurs parviennent jusqu’à la source, les aliments contaminés ont généralement disparus depuis longtemps. Particulièrement lorsqu’il s’agit de légumes frais, rapidement périssables et pour lesquels il n’y a pas de système de traçabilité comme pour la viande. «Quand la bactérie est trouvée dans des steaks, comme lors des premières épidémies dues à E.coli O157:H7 en 1982, aux Etats-Unis, il est plus facile de remonter la piste », remarque Christine Martin, directrice de recherche à l’Inra (unité de microbiologie de Clermont-Ferrand). La bactérie survivant à la congélation, il est même possible de remonter jusqu’aux lots de steak congelés.

Trouver la bonne souche

En Allemagne, des concombres espagnols ont d’abord été désignés à tort comme responsables : des bactéries E. coli avaient été retrouvées sur des concombres mais il s’est avéré ensuite que ce n’était pas la même souche. « Il faut retrouver exactement la même souche pour identifier la source et ce n’est pas facile » commente la microbiologiste de l’Inra. « Au départ on cherche la présence des shiga-toxines, caractéristiques de ces bactéries entéro-hémorragiques, ensuite on peut chercher l’antigène qui caractérise la souche (comme O104 ou O157). Dans le cas présent on s’est trouvé face à une souche rare et on ne connaissait pas bien son antigène ». En parallèle du séquençage de la souche isolée chez les patients, un test de détection rapide a été mis au point pour faciliter le travail des médecins et des enquêteurs.

Même dans les cas où l’aliment contaminé est dûment identifié, analyses microbiologiques à l’appui, expliquer comment il a été contaminé par la bactérie est encore une autre affaire. « Ces bactéries EHEC ne sont pas présentes en grandes quantités dans l’environnement. Les hypothèses les plus plausibles pour les végétaux sont la contamination par l’eau d’arrosage ou l’épandage de fumier» analyse Christine Martin. Ce dernier cas n’a jamais été établi au cours d’une épidémie à ECEH.

Epinards, ruminants et sangliers

Aux Etats-Unis, des épinards en sachets ont provoqué une toxi-infection en 2006. Ils provenaient d’une exploitation californienne. La bactérie a été retrouvée à la source ainsi que chez les ruminants d’un ranch voisin et chez des sangliers. Cependant, les chemins empruntés par la bactérie pour passer des ruminants aux épinards n’ont jamais été totalement élucidés. Les sangliers ont peut-être servis de vecteurs en contaminant par leurs excréments les champs ou l’eau servant à l’irrigation (voir l’étude de Jay et alii).

«Il y a aussi des personnes qui sont porteurs sains de la bactérie et qui peuvent contaminer la chaîne, n’importe où entre la fourche et la fourchette » ajoute la spécialiste de l’Inra. Des contrôles permettent de détecter les E. coli sur le lait ou le fromage mais rien de tel n’est mené sur les cultures maraîchères. Quoi qu’il en soit les cas de toxi-infections par ECEH dus à des végétaux restent rares. «Les études de prévalence montrent qu’on trouve peu de souches pathogènes d’ECEH chez les bovins en France et en Europe continentale, explique Christine Martin; la prévalence est plus élevée aux Etats-Unis, pour une raison inconnue».


Conseil de l’Europe: La résolution 1815 du 27 mai 2011 s’interroge sur le danger potentiel des champs électromagnétiques et propose des recommandations

Le parlementaire luxembourgeois Mr Huss a produit un rapport sur le danger potentiel des champs électromagnétiques que la commission permanente du conseil de l’Europe a adopté et demande aux Etats membres des recommandations importantes :

– réduire l’exposition notamment « aux radiofréquences »émises en particulier par les téléphones portables et tout particulièrement pour les enfants et les jeunes

– de revoir les normes actuelles d’exposition en appliquant le principe ALARA cad le niveau le plus faible possible

– de mettre en place des campagnes d’information

– de porter attention aux personnes hyperélectrosensibles (HES) en créant des zones blanches

– d’accroitre la recherches sur de nouveaux types d’antennes, de portables, et de téléphones sans fils DECT

– de fixer un seuil de prévention dans l’environnement intérieur pour toutes les ondes de types »micro-ondes » ne dépassant pas 0,6V/m

– d’instaurer un étiquetage signalant la présence de ce type d’ondes sur tout appareil utilisant ces techniques( en indiquant entre autre le DAS de l’appareil) ainsi que les risques inérants à son utilisation

– de recommander les liaisons filaires chez soi

– de planifier les lignes électriques et les stations d’antennes relais par des mesures d’urbanisme

– d’évaluer les risques et les précautions à prendre afin d’appliquer le principe ALARA, de promouvoir des débats pluralistes entre les parties prenantes selon la convention d’AARHUS

– de créer des commissions indépendantes et de faciliter le financement public pour de la recherche indépendante.