Tous les articles par Jacqueline Collard

Composition des teintures capillaires problématiques ?

Teintures capillaires : des cocktails…inquiétants ?

Nous rapportons les informations rapportées par la revue 60 Millions de consommateurs concernant des produits de beauté largement utilisés.

Les produits de coloration pour cheveux, sont supposés être efficaces pendant 3 à 6 semaines. Ils semblent d’ailleurs parfaitement remplir ce rôle. En revanche, leur composition inquiète les rédacteurs de la revue 60 millions de Consommateurs. Ils s’étonnent par exemple, de la présence de nombreux toxiques dans ces produits, avec des effets sanitaires qui seraient largement sous-estimés. La Fédération des Entreprises de la Beauté (FEBEA) conteste fermement cet article qui selon ses responsables, « alarme de façon abusive ». Que faut-il y penser ?

Au total, 18 teintures permanentes ont été testées. « Toutes assurent une bonne coloration, mais le problème majeur provient des substances chimiques potentiellement toxiques contenues dans ces produits. Nous avons recensé jusqu’à 15 ingrédients préoccupants dans une seule référence », souligne ainsi l’article.

Parmi ces ingrédients « qui posent question », il cite particulièrement l’ammoniaque, le paraphénylènediamine (PPD), le formaldéhyde, le toluène-2,5-diamine-sulfate et encore le 2,2-methylènebis-4-aminophenol HCI… Les effets secondaires évoqués sont pour l’essentiel, des réactions allergiques – « dont le risque varie selon les individus » – mais pas seulement. Le 2,2-methylènebis présenterait ainsi « un effet mutagène au-delà d’une certaine concentration ». Quant au formaldéhyde, il est désormais un cancérogène bien connu.

Un rapport européen accablant, déjà en 2007

La FEBEA a vivement réagi à cet article. « La composition des teintures capillaires est strictement encadrée par les autorités sanitaires européennes » explique-t-elle dans un communiqué. Lesquelles autorités, faut-il préciser, ont déjà sonné l’alarme… il y a 4 ans.

Dans un rapport de mars 2007, le Comité scientifique des Produits de Consommation (CSPC), appelait en effet à « examiner les propriétés de sensibilisation inhérentes à ces substances et l’exposition réelle des consommateurs (fréquence d’utilisation, quantités utilisées, proportion de la population susceptible d’être concernée, types et gravité des effets, etc.). A l’heure actuelle, nous disposons de peu de données systématiques concernant les cas d’allergies parmi les utilisateurs. Toutefois, vu l’augmentation considérable de l’emploi de ces produits au cours des dix dernières années, le rapport met en garde contre un problème potentiel pour la santé des consommateurs » ! et donc à éviter prioritairement chez les femmes enceintes et les enfants.

Quels conseils de prévention ?

« D’une manière générale, respectez scrupuleusement les consignes d’utilisation des teintures », insiste l’Agence française de Sécurité sanitaire des Produits de Santé (AFSSaPS). Et sachez que des réactions allergiques peuvent apparaître :
- même si le produit est mentionné sans ammoniaque et/ou paraphénylènediamine (PPD) :
- même si aucune réaction n’est constatée après une touche d’essai.

Dans tous les cas, si vous utilisez ces produits, conservez bien l’emballage pendant un mois après utilisation. Les informations qui y figurent peuvent être vraiment utiles en cas d’effets indésirables.

Pour aller plus loin :

- Les colorations capillaires permanentes – quelques conseils pour bien les utiliser (PdF de l’AFSSaPS) ;

- Résumé du rapport du CSPC sur les teintures capillaires (PdF – Commission européenne).

Source : Commission européenne, mars 2007 –
AFSSaPS, décembre 2011 –
FEBEA, 23 mars 2011  ;60 millions de consommateurs, avril 2011, n°459,
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Solvant toxique selon l’ANSES (THFA alcool Tétrahydrofurfurylique)

L’alcool tétrahydrofurfurylique (THFA) est un solvant utilisé dans certains pesticides, divers produits de nettoyage, des teintures pour cuirs… mais aussi des dissolvants pour vernis à ongles. Considéré en Europe comme un irritant pour les yeux, ce composé organique serait également selon l’ANSES, toxique pour la reproduction.

L’Agence nationale de Sécurité sanitaire de l’Alimentation, de l’Environnement et du Travail (ANSES) a soumis à l’Union européenne une proposition de révision du classement CLP, le règlement relatif à la classification, de l’étiquetage et de l’emballage des substances et mélanges. Si cette recommandation est suivie par l’Agence européenne des Produits chimiques (ECHA), le THFA pourrait être reconnu comme toxique pour la reproduction.

Dans ce cas, son usage à destination professionnelle sera mieux encadrée. Son utilisation dans les produits cosmétiques quant à elle, pourrait être purement et simplement interdite. Selon l’Agence française en effet, cette substance « induit une atteinte testiculaire, caractérisée par l’atrophie (de ces derniers) chez le rat mâle, qu’il soit exposé par voie orale, cutanée ou par inhalation ». Même si un effet direct sur la fertilité humaine n’a pas été démontré, « les études existantes n’ont pas été considérées comme acceptables (par l’ANSES n.d.l.r.) pour exclure ces effets ».

Les consommateurs concernés

Jusqu’à présent, le THFA est seulement considéré comme un irritant oculaire au niveau européen. Il est utilisé dans de nombreux solvants de graisses, cires et résines. Plusieurs teintures et finitions de textiles et de cuirs en contiennent également. De nombreuses utilisations sont en fait réservées à des professionnels, mais ce solvant est également employé dans différents produits de consommation courante. Ainsi est-ce le cas de dissolvants pour les vernis à ongles comme nous venons de le voir, et de peintures à l’eau sous forme de spray.

Adressé à l’ECHA en décembre 2010, l’avis de l’ANSES est soumis à consultation publique sur le site de l’Agence européenne. Celle-ci a débuté le 25 novembre 2011 et se poursuivra jusqu’au 9 janvier 2012. Les commentaires seront ensuite étudiés par les experts de l’ECHA, qui statueront au plus tard en mai 2013.

Pour aller plus loin, consultez l’intégralité de l’avis de l’ANSES. Pour faire un commentaire, rendez-vous sur le site de l’ECHA.

Source : ANSES, 30 novembre 2011
Avis de l’Anses: Saisine n° 2010-SA-0320    Classification européenne du THFA

Grenoble se dote d’un nouveau plan de protection de l’atmosphère (PPA)

Plan de protection atmosphérique de Grenoble

Celui –ci fait suite à un premier plan dont l’efficacité n’a pas été aussi exemplaire que les divers partenaires l’auraient souhaitée. La circulaire du 7/09/2010 impose sa révision.  Il répond non seulement  à un enjeu réglementaire mais aussi à des enjeux sanitaires.

Contexte réglementaire

Nous sommes soumis à 2 directives européennes (2004/1107/CE et 2008/50/CE) transposées en droit français et faisant l’objet d’un  décret et arrêté du 21 oct 2O10 : qui définissent les principes de surveillance de la qualité de l’air, réglementent les concentrations de certains polluants, et imposent des plans de protection de l’atmosphère dans les agglomérations de plus de 250 000 habitants. La Région RA se doit donc d’être dotée de 3 PPA minimum( Lyon, Grenoble et St Etienne)

Etat des lieux

 Depuis 2005 date à laquelle le suivi des polluants a été vraiment organisé au niveau national et local la zone grenobloise est soumis  à de nombreux dépassements des seuils définis: pour l’année 2011, la région Rhône-Alpes a connu 72 jours d’activation du dispositif préfectoral tous polluants confondus.

Un contentieux européen avec avis motivé a été rendu par l’Europe dés le 28 octobre 2010 il s’en ait suivi une assignation devant la Cour de Justice Européenne le 19 mai 2011 qui vraisemblablement va occasionner pour la France des pénalités financières très significatives.

Suite du sommet de Durban sur le changement climatique et ses conséquences

 

11 décembre 2011:Durban compromis : voie incertaine

Après l’échec de la Conférence de Copenhague de 2009 un accord entre les Pays s’imposait face à la réalité chaque jour plus sensible de la modification climatique. L’accord de Durban est cependant minimaliste.

Après d’âpres négociations à qui ont d’ailleurs prolongé ce nouveau sommet de l’ONU sur le réchauffement climatique meeting, tous les grands pays  émetteurs d’effets de serre (au nombre de 197) ont accepté de s’inscrire dans une réduction des émissions à élaborer d’ici 2015 pour être opérationnelle en 2020, prolongeant ainsi jusqu’à cette date le protocole de Kyoto signé en 1997 par la convention des Etats Unis adoptée à Rio en 1992  qui n’engageaient que 39 pays développés à réduire de 5%leurs émissions d’ici 2012 ( ceci par rapport à leurs niveaux en 1990).

L’Europe était partisane d’un traité plus contraignant afin d’obtenir une adhésion ferme tant des USA que  des pays émergents comme la Russie , l’Inde et la Chine. Cela n’a pas abouti pour la Russie, le Canada et le Japon.

Cette ultime négociation pointe la mise en place d’un groupe de travail chargé d’identifier les solutions pour contenir la hausse moyenne des températures à 2°C ce qui est déjà manifestement héroïque. Sans cette volonté politique nécessaire la planète risque de s’acheminer vers une hausse bien supérieure à cette limite de 2°C fixée par les experts scientifiques comme incontournable afin d’éviter des dérèglements climatiques pour lesquels tous serions touchés.

La suite dépendra donc de la place que les gouvernants des pays industrialisés voudront bien accorder au climat, Le Danemark qui prendra la gouvernance de l’Europe en Janvier 2012 souhaite un engagement fort de la CE en comptant ramener l’objectif de 20 à 30% de réduction les GES : objectif qui s’inscrit dans le paquet énergie climat européen.

1 tonne de CO² ( sur les 33 milliards émis en 2010) c’est 14 000 kms   de voiture en ville, ou 1vol AR Paris New-York ,ou 9,5 mois de chauffage au fioul, 3 ans de chauffage électrique, ou la production de 250 Kg de viande de bœuf.

Etude comparative des conséquences attendues (sur 24 pays dont ceux du G20) du réchauffement suer la planète au cours du XXI ème siècle : publiée le 5décembre 2011 en coordination avec les experts du GIEC en référence avec leur scénario SRES A1B..

Ce scénario prend en compte une population mondiale de 9 milliards d’habitants sur la planète en 2050 sur laquelle les technologies efficaces énergétiquement seraient largement développées, tout en s’attachant à une sécurité alimentaire, à une production agricole et à une occurrence d’alternance de sècheresses et  d’inondations.

En voici les conclusions :

USA : Production agricole (blé, maïs, soja etc..) en baisse et augmentation des cyclones

Chine : sécurité alimentaire fragilisée (riz, blé, mais etc..) et fréquentes inondations, forte élévation du niveau de la mer

France : réchauffement projeté de 2,5 à 3,5 °C plus fort dans le Sud, avec diminution des pluies et sécheresses surtout dans le Sud à l’inverse de l’Europe du Nord. Augmentation de la production du  blé et diminution pour le maïs. Vulnérabilité limitée des côtes

Ou en est-on à Fukushima 8 mois aprés la catastrophe ?

Malgré le peu d’informations qui nous parviennent de cette zone très contaminée par la destruction partielle de plusieurs réacteurs de la centrale nucléaire nous vous livrons quelques éléments de réponse à nos interrogations.

Une trentaine de journalistes, dont 4 reporters étrangers, ont pour la première fois pu visiter la centrale de Fukushima-Daiichi, huit mois après le séisme et le tsunami qui ont déclenché le plus grave accident nucléaire civil au Japon . Dommage pour les francophones, aucun journaliste français, canadien, suisse, belge… n’a été convié à la visite de presse de ce samedi 12 novembre à Fukushima pour annoncer que 8 mois aprés les « réacteurs sont officiellement arrêtés à froid ».

Ce qu’ ont constaté c’est qu’ environ 3000 personnes travaillent quotidiennement dans cette centrale et sont toujours soumis à des rayonnements dangereux. Et les travaux ne cesseront pas ici avant une trentaine d’années (chiffre officiel annoncé, invérifiable, mais donnant un ordre de grandeur…).

Dans de nombreuses régions autour de Fukushima les sols devront être décontaminés avant d’être de nouveau cultivés. C’est ce qui ressort de deux cartographies des retombées de l’accident nucléaire au Japon.L’agriculture japonaise sera durablement affectée par l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Des produits de fission radioactifs ont en effet été projetés dans l’atmosphère lors des explosions en mars dernier, quelques jours après le séisme et le tsunami, et se sont déposés au sol avec les pluies. Si l’iode-131 décroit rapidement, le césium-137, lui, contamine les sols pendant plusieurs décennies (sa demi-vie est de 30 ans). Afin de déterminer les régions où les sols sont contaminés, et qui ne peuvent pas être cultivés en l’état, deux équipes publient aujourd’hui des cartes de la distribution des radionucléides dans les régions entourant Fukushima.

L’équipe de Teppei Yasunari (Columbia University, États-Unis) a modélisé les dépôts de césium (C-137) à partir des relevés fournis par les préfectures depuis mars ainsi que des données météorologiques. L’ouest et le nord-ouest du Japon sont peu affectés par la contamination, les chaînes de montagne ayant sans doute fait barrage, observent les chercheurs. L’ensemble de la préfecture de Fukushima est très contaminée par les radionucléides, analysent les chercheurs. Autour de la centrale et à l’est de la préfecture les concentrations de C-137 dans les sols sont supérieures à 1.000 Becquerels par kilogramme (Bq/kg). La limite autorisée par les autorités japonaises pour les sols est de 5.000 Bq/kg pour le césium 134 et le césium 137. En considérant que ce dernier représente la moitié de la contamination, le seuil est de 2.500 Bq/kg. Il a donc toutes les chances d’être dépassé dans de nombreuses zones de la préfecture de Fukushima. Dans le périmètre évacué autour de la centrale nucléaire de Fukushima, des zones seront interdites pendant plusieurs décennies.

Cette catastrophe en a provoqué une autre : l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima-Daiichi. Cette crise a ouvert une nouvelle ère dans le domaine de la sûreté nucléaire. Guillaume Gillet, directeur des relations internationales de l’Autorité sûreté nucléaire (ASN) en France a mis en évidence les évolutions nécessaires  au niveau international et européen dans  l’après-Fukushima.