Tous les articles par Jacqueline Collard

Les tempêtes se succèdent, quelle explication ?

La tempête Ciaran est une dépression qui s’est formée au large de la côte Est américaine au milieu d’un important conflit de masses d’air, qui a atteint la Bretagne pour se poursuivre tout au long du territoire du Nord Est. Elle a entraîné de nombreux dégâts et provoqué des phénomènes battant des records impressionnants.

Dans certaines villes du Finistère, comme à Brest avec 156 km/h, les vents ont même été plus forts que jamais enregistrés, 207 km/h à la Pointe du Raz, 193 km/h à la pointe St Mathieu à Plougonvelin, 120km/h à Belle-Ile, des vagues de plus de 10 mètres et même une vague mesurée à 21 mètres à Ouessant en fin de nuit, ont secoué les côtes bretonnes. Cette tempête, si exceptionnelle qu’elle soit, ne constitue cependant pas un événement inédit en l’état, en comparaison d’autres tempêtes ayant touché le territoire ces dernières décennies, rappelons-les : l’ouragan de Bretagne en 1987, Lothar et Martin en 1999, Klaus (2009), Xynthia 2010),  Alex (2020).

Selon les météorologues c’est l’influence d’un courant de très haute altitude appelé Jet stream qui influence la trajectoire des dépressions. Ce Jet stream très puissant (350 km/h) circule au-dessus de la France actuellement, d’où le « rail de perturbations » pluvieuses et venteuses que nous subissons, et cette ondulation sur notre pays a deux conséquences : il propulse toutes les dépressions vers nous, et en cas de tempête il démultiplie nettement la force des vents.

Les océans du monde entier se réchauffent, leurs températures moyennes étant poussées de plus en plus haut chaque année par le réchauffement climatique causé par l’homme. La partie supérieure de l’océan se réchauffe environ 24 % plus rapidement qu’il y a quelques décennies. Les scientifiques prévoient que le réchauffement des océans rendra les tempêtes telles que les ouragans et les cyclones tropicaux plus intenses à l’avenir,  accélérant la vitesse auxquels ils se produisent et augmentant la probabilité qu’ils libèrent d’énormes volumes de pluie. Ce que nous constatons en cette période.

Depuis le début des relevés, en 1980, 365 tempêtes ont frappé la France métropolitaine. Afin d’améliorer la prévision des tempêtes, les chercheurs travaillent à mieux comprendre leurs comportements, grâce à la modélisation et à l’observation.

http://tempetes.meteofrance.fr/

Les glaciers reculent plus vite que prévu

Un guide de haute montagne, qui décrit la situation du Mont Blanc, conclut par cette phrase inquiétante : «­ Je suis choqué par la rapidité des changements !

Je le vois devenir tout gris, à cause de la pollution et des rochers mis à nu par la fonte des glaces. »Une autre conséquence de la chute des neiges est la libération des roches tenues par les glaces qui provoquent une multiplication des éboulements. Pour lui, cette accélération est clairement liée au réchauffement climatique.

En Suisse, d’après une étude de l’Académie suisse des sciences naturelles, les glaciers auraient fondu de 10% entre 2022 et 2023.La Suisse, qui abrite le plus grand nombre de glaciers de tous les pays d’Europe, a vu disparaître 4 % du volume total de ses glaciers en 2023.

Matthias Huss, le directeur de GLAMOS, (centre de surveillance des glaciers) qui a participé à cette étude, a déclaré  que la Suisse avait déjà perdu jusqu’à un millier de petits glaciers et que « nous commençons maintenant à perdre également des glaciers plus grands et plus importants ». La fonte a touché tout le pays alpin, qui est considéré comme le château d’eau de l’Europe grâce à ses 1 400 glaciers qui alimentent d’innombrables lacs, rivières et ruisseaux.

« Les glaciers sont les ambassadeurs du changement climatique. Ils montrent très clairement ce qui se passe là-bas, car ils réagissent de manière très sensible au réchauffement des températures, a-t-il rappelé. L’étude souligne une fois de plus qu’il est urgent d’agir maintenant si l’on veut stabiliser le climat et si l’on veut sauver au moins une partie des glaciers. »

«Il est important de comprendre qu’on est sur une pente de plus en plus glissante et que toute inversion de tendance est bénéfique, explique Gerhard Krinner*. Si certains phénomènes sont irréversibles comme la fonte de certains glaciers, beaucoup d’autres comme la vitesse et l’ampleur du réchauffement seront atténués si on ralentit les émissions.»

Du 8 au 10 novembre prochain se tiendra à Paris le Premier Sommet sur les pôles et les glaciers  Les glaciers représentent 15% des terres émergées et alimentent les grands fleuves: ils constituent une source majeure d’eau douce. La moitié d’entre eux serait perdue d’ici 2100 si le réchauffement est limité à 1,5°C (Accord de Paris).

L’ONU vient de choisir 2025 comme « Année internationale de la préservation des glaciers ». L’enjeu du sommet est à la fois la protection des glaciers et des écosystèmes qui leur succèderont.. Les glaciers représentent 15% des terres émergées et alimentent les grands fleuves: ils constituent une source majeure d’eau douce. La moitié d’entre eux serait perdue d’ici 2100 si le réchauffement est limité à 1,5°C (Accord de Paris).

*Directeur de recherche à l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE) et co-auteur de plusieurs rapports du Giec.

Halloween : Alerte bonbons avec encore de l’additif E171, interdit

Notre partenaire Avicenn nous alerte sur la présence de l’additif E171 (oxyde de titane) de boite de bonbons vendus dans la grande distribution. Ce dioxyde de titane est un pigment blanc, classé dans les colorants sous le code E171,Il est employé à doses infimes puisqu’il s’agit d’une nanoparticule, ou particule ultrafine.

A été avertie l’enseigne concernée ainsi que les autorités puisque cet additif est désormais interdit (depuis décembre 2022) du fait des risques potentiels pour la santé associés à l’ingestion des nanoparticules de dioxyde de titane qu’il contient.

A quelques heures des célébrations d’Halloween, il est encore temps de vérifier si le E171 figure sur l’étiquetage les bonbons que vous auriez pu acheter et d’avertir amis, grand-parents, voisins, etc.
Lors de vos futurs achats, ouvrez l’œil et prévenez-nous si vous en trouvez dans d’autres , nous transmettrons l’information à Avicenn.

Une annonce pour le moins surprenante : l’abandon de la révision Reach

La réforme du règlement Reach (Enregistrement, évaluation et autorisation des produits chimiques) devait notamment permettre d’exclure les familles chimiques les plus dangereuses, qu’il s’agisse de plastifiants, de solvants, d’ignifuges, d’imperméabilisants, de cosmétiques, de nanomatériaux, etc.

Or nous apprenons que la Commission européenne a abandonné l’idée d’adopter dans cette législature, qui s’achève en juin 2024, la réforme du règlement communautaire sur les produits chimiques, l’une des mesures les plus ambitieuses du Pacte vert (ou Green Deal) annoncé en 2019 par la présidente de la Commission. Dans son discours de clôture, le vice-président de la Commission européenne Maroš Šefčovič EC AV PORTAL (europa.eu)  a expliqué ainsi ce renoncement : « nous devons respecter les dommages causés à la santé et à l’environnement mais nous devons aussi garantir la disponibilité de substances chimiques (…) et la compétitivité de nos entreprises ». Avant de conclure : « Il nous faudra plusieurs années. »

Cette réforme devait permettre, à l’horizon 2030, d’interdire ou de restreindre massivement l’usage d’une multitude de produits chimiques dangereux, sur les 300 millions de tonnes de substances chimiques produites par an en Europe. Plus de 70% d’entre  sont considérées comme dangereuses pour la santé et l’environnement par l’Europe elle-même. Et même 18% sont classées potentiellement CMR, c’est à dire cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques, pouvant avoir des conséquences sur le développement des fœtus.

Les dégâts sanitaires attribués aux substances de synthèse dangereuses, ont pourtant été  évalués à plus de 30 milliards d’euros par an en Europe par la Commission européenne elle-même : ce qui n’a pas empêché  Bruxelles d’annoncer l’abandon de la révision du règlement Reach sur les produits chimiques.

Les déchets d’emballage continuent leur croissance

Le nombre de déchets d’emballages ne cesse d’augmenter dans l’Union européenne.

l’Union européenne a ainsi produit 188,7 kg de déchets d’emballage par habitant. La plupart (40 %) étaient en papier ou en carton, quand le plastique en représentait près de 20,0 %, devant le verre, le bois et le métal.
Mardi 24 octobre, la commission de l’environnement, de la santé publique et de la sécurité alimentaire (Envi) du Parlement européen a adopté par 56 voix pour, 23 contre et 5 abstentions sa position sur le projet de règlement relatif aux emballages et aux déchets d’emballages.
Le projet de règlement sur les emballages et déchets d’emballages a fait les frais d’actions déterminées de la part des industriels. Ils expliquent que leurs emballages sont recyclables. Or ce n’est pas le cas de tous. Les gobelets en carton, par exemple, contiennent du plastique à l’intérieur: ce qui empêche leur recyclage. Par ailleurs, l’analyse de cycle de vie réalisée par les producteurs n’intègre pas tous les impacts.
L’ambition initiale de la Commission européenne qui a déposé le projet de texte était de réduire la quantité d’emballages mis sur le marché dans l’Union européenne. Pour cela, plusieurs propositions étaient listées : améliorer la conception des emballages pour permettre le réemploi et faire du recyclage, lutter contre le suremballage et, de façon générale, réduire les emballages à la source. 
Les associations No Plastic in My Sea, Surfrider Foundation Europe et Zero Waste France déplorent le rapport adopté par la Commission Environnement du Parlement européen le 24 octobre.
Par exemple, les objectifs de réemploi des boissons sont seulement de 20 % d’ici 2030 et de 35 % d’ici 2040, soit bien en deçà de ce que prévoit la loi AGEC en France.
ll n’y a que deux alternatives pour sortir du jetable : la suppression des emballages, autrement dit le vrac, et le réemploi. Le texte actuel ne va vraiment pas assez loin.