Tous les articles par Jacqueline Collard

Pesticides et pertubations hormonales

Nous vous rapportons des recherches qui complétent les données déjà existantes sur ce sujet fortement d’actualité:   Pesticides et perturbation hormonale

Même une très faible quantité de produit chimique synthétique peut avoir un effet important. Nombre de pesticides peuvent ainsi perturber le système endocrien à faible dose

Le système endocrinien comprend des glandes, plusieurs fonctions du cerveau et les organes et tissus du corps qui y sont associés. Par exemple, la thyroïde, les glandes surrénales, la glande pituitaire et les glandes du système reproducteur sont toutes des glandes qui sécrètent des hormones. Les hormones livrent des messages aux cellules commandant ainsi la régulation de nombreux processus physiologiques de l’organisme. Le système endocrinien est très délicat; pour qu’il fonctionne correctement, il faut que le bon message soit envoyé puis reçu par les bonnes cellules. Les hormones et leurs récepteurs se lient comme une clé à sa serrure. Dans les conditions normales, l’hormone se lie à son récepteur et active certains gènes à l’intérieur du noyau de la cellule, déclenchant une réponse biologique appropriée (1).

Dans le cas d’une perturbation endocrinienne, une substance chimique vient troubler ce mécanisme. Une telle substance, appelée perturbateur endocrinien, peut interférer de manières différentes. En schématisant elle peut :

 1. Imiter la bonne hormone en s’insérant parfaitement dans le récepteur hormonal (les oestrogènes synthétiques tel que des pesticides comme le DDT agissent de cette façon, comme un imitateur hormonal).

 2. Bloquer l’hormone naturelle en occupant elle-même tous les récepteurs. Aucun message ne parvient alors aux cellules (La vinclozolin et les pyréthrinoïdes sont des pesticides qui font partie de cette catégorie et agissent comme des inhibiteurs hormonaux).

 Les pesticides perturbateurs endocriniens peuvent agir différemment selon l’âge ou la phase de développement de l’organisme touché ; l’exposition in utero est de loin la plus critique. Le signal hormonal manquant à un stade précis du développement peut perturber la formation des organes et entraîner des conséquences graves tout au long de la vie de l’organisme. Des problèmes de santé liés aux expositions à des pesticides perturbateurs endocriniens in utero peuvent être ressenties à un moment ou un autre de la naissance à l’âge adulte. Des expositions régulières même à faibles doses sur de très longues périodes à des pesticides perturbateurs endocriniens peuvent également causer des dommages importants.

Les conséquences de l’exposition à des pesticides perturbateurs endocriniens peuvent être très diverses :

1. Des anomalies congénitales.

2. Des déficits immunitaires.

3. Des problèmes de reproduction.

4. Le développement de certains cancers.

5. Des problèmes neurologiques, cognitifs et comportementaux.

De nombreux pesticides sont soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens. A ce jour 48 substances actives autorisées en Europe dans des pesticides sont soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens (2) et le fameux désherbant Round Up en fait partie (3) !

REFERENCES1 : Théo Colborn, D.Dumanowski, J.P.Myers : « L’Homme en voie de disparition ? », Ed. Terre Vivante, 1997 Le livre de référence !2 : « Dangerosité des matières actives et des spécialités commerciales phytosanitaires autorisées dans l’Union Européenne et en France. » IEW/MDRGF. 5 mai 2004. Un document de référence sur les pesticides perturbateurs endocriniens3 : Richard S, Moslemi S, Sipahutar H, Benachour N, Seralini GE. 2005. “Differential effects of glyphosate and Roundup on human placental cells and aromatase” Environ Health Perspect : doi : 10.1289/ehp.7728. Une étude scientifique qui montre que le Round up fait partie des pesticides perturbateurs endocriniens !

 

Communiqué : Etude sur les conséquences sanitaires de plusieurs pesticides courants

PERPIGNAN SAMEDI 4 AOÛT 2012 – Une étude scientifique démontre les effets néfastes de mélanges de certains pesticides couramment utilisés.
Une étude scientifique menée par l’Université d’Aston, en Angleterre, et soutenue par les ONG Générations Futures et Antidote Europe, parue dans le journal scientifique à comité de lecture PLoS One démontre les effets néfastes de mélanges de certains pesticides couramment utilisés. Pourquoi cette étude : L’évaluation des risques pour la santé de mélanges de substances chimiques a été éludée jusqu’ici faute d’une méthode appropriée. Or chacun d’entre nous, quel que soit son âge, est exposé journellement à des dizaines de substances chimiques de synthèse dont on ignore les toxicités en mélange .
Générations Futures et Antidote Europe se sont donc associés pour s’attaquer à ce problème urgent. Les deux associations ont demandé à une équipe universitaire réputée de tester les activités de mélanges de trois fongicides fréquents (pyrimethanil, cyprodinil et fludioxonil) sur des cellules gliales et neuronales représentatives du système nerveux central humain. Les résultats de ces travaux scientifiques viennent d’être publiés sous le titre :
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Résultats : En combinaison, ces fongicides exercent sur les cellules gliales d’énormes stress oxydants les obligeant à stimuler considérablement l’expression de peroxydases (très peu stimulés par les fongicides seuls) et surtout d’enzymes de neutralisation des radicaux oxygène (effet comparable à celui du cyprodinil).
Sous l’effet du mélange, mais pas des fongicides seuls (sauf le cyprodinil), ces cellules entrent en apoptose (suicide cellulaire)
Les cellules neuronales sont également affectées par le mélange des fongicides, principalement en stimulant l’expression de peroxydases (pas ou peu stimulés par les fongicides seuls), des enzymes de neutralisation des radicaux oxygène (pas affectés par les fongicides seuls sauf le cyprodinil) et une très forte mobilisation des gènes signalant l’entrée en apoptose (peu affectés par les fongicides seuls sauf le cyprodinil)

Rappelons que le stress oxydant joue un rôle important dans la maladie d’Alzheimer, qui se caractérise aussi, comme la maladie de Parkinson, par une atrophie corticale, deux des effets observés massivement avec ces mélanges de fongicides.

Les responsables de l’étude confirment que les résultats sont préoccupants. « Ce travail montre que certains pesticides, isolément ou en combinaisons, peuvent induire du stress et des modifications du devenir des cellules humaines. Ils peuvent aussi interférer avec des processus cellulaires basiques comme celui de la production d’énergie.
Ces effets ont été mis en évidence à des concentrations proches de celles trouvées dans nos aliments. Ce travail suggère que nous devrions faire davantage d’efforts pour restreindre l’utilisation des pesticides dans les cultures destinées à l’alimentation,..» Déclare le Professeur Michael Coleman, responsable de l’étude.
« Les résultats de cette étude sur une combinaison de trois résidus de pesticides que nous avions trouvés sur une même grappe de raisin en 2008, montrent que l’évaluation du risque ne rend pas compte d’éventuels effets de synergie entre pesticides, ce qui peut conduire à une sous-estimation grave du risque pour l’homme et l’environnement.

Nous demandons à l’ANSES et à l’EFSA de mener d’urgence les recherches qui s’imposent dans ce domaine et, dans l’attente de résultats exhaustifs, d’abaisser significativement les limites maximales en résidus tolérées dans les aliments, dans un souci élémentaire de précaution. » Déclare François Veillerette, porte-parole de Générations Futures.
Les méthodes à cette fin sont à disposition, affirme Claude Reiss, président d’Antidote Europe.

PLoS ONE (Public Library of Science) est une revue internationale de haut niveau dont les articles sont soumis à une évaluation rigoureuse par des experts.  PLoS ONE

Contact presse : Claude Reiss 0033-(0)4 76 36 35 87 (Antidote Europe) F Veillerette 0033-(0)6 81 64 65 58 (Générations Futures) :  Antidode Europe

Liens entre phtalates des plastiques et diabéte de type 2 ?

Les phtalates présents dans les plastiques favoriseraient-ils le développement du Diabète de type 2 ?

Des phtalates sont présents dans de nombreux produits du quotidien : des cosmétiques aux produits d’entretien par exemple mais aussi  dans les plastiques alimentaires. Ils sont réputés comme des perturbateurs endocriniens.  Leur migration dans l’alimentation serait favorisée par le chauffage des emballages particulièrement en plastiques dans lesquels ils ont utilisés comme assouplissants.

Une étude suédoise portant sur 1000 personnes sur des  mesures de  métabolites de phtalates dans le sang des patients a établi une corrélation avec la présence de diabète de type 2. Ces métabolites et tout particulièrement le MiBP (mono-isobutylphtalate) pourraient avoir des effets sur la sensibilité à l’insuline.

Etude : «Circulating Levels of Phtalate Metabolites are associated with prevalent Diabetes in the elderly» Diabetes Care 12/04/12

Boissons sucrées ou light analysées par 60 Millions de consommateurs

Analyses de boissons sucrées ou light à l’initiative de la revue 60 millions de consommateurs (Juillet-Aout 2012 N° 473)

En analysant plus de 50 boissons des sodas aux colas, boissons à base d’orange ou de thés en passant par des  jus de fruits l’éclairage est mis sur la composition de toutes ces boissons rafraîchissantes fort appréciées que ce soit en période estivale ou en convivialité entre amis.

Point commun de ces boissons : leur gout sucré soit avec des sucres naturels soit avec  des édulcorants dont l’utilisation mérite tout autant d’attention.

Nombre d’elles contiennent plus de 100g de sucre par litre (équivalent de 17 sucres en morceaux) certaines allant jusqu’à 115 g ce qui équivaut à une vingtaine de morceaux par litre de boissons. L’accent est mis sur le type de sucres entrant dans la composition, saccharose(le  seul a être le vrai sucre), lactose, ou sirop de glucose-fructose. D’ailleurs lors de la fabrication ou du stockage de la boisson sucrée une part plus ou moins importante du saccharose se transforme en glucose et fructose. Le sucre par lui-même  est indispensable à l’organisme mais ce sont les excès qui posent problème. En 2011 un rapport de  la Haute autorité de santé(HAS) a pointé leur rôle dans la prise de poids excessive et l’obésité. De même les recommandations du Programme national nutrition-santé(PNNS) rappellent que ces boissons sucrées apportent des calories vides sans aucun nutriment intéressant.

La mention « sucres » signifie que le fabricant a  ajouté plusieurs glucides simples à la valeur sucrée qui peuvent être du glucose, du lactose, du fructose, du saccharose ou du sirop de glucose-fructose.

Depuis le 19 avril 2012 la nouvelle réglementation européenne prévoit d’interdire l’ajout de sucres à tous les jus de fruits commercialisés dans l’Union. C’est le cas des « purs jus de fruits »

Les jus de fruits à base de concentrés sont «élaborés à partir de fruits dont on a éliminé au moins 50% d’eau pour faciliter le transport : ils seront ensuite reconstitués avec la même quantité d’eau mais on pourra rajouter au maximum 15g/l de sucre.