Tous les articles par Jacqueline Collard

Des études américaines apportent de nouvelles preuves des effets cancérigènes des pesticides

Avec d’autres facteurs étiologiques comme la génétique, les antécédents familiaux, l’âge, etc, il ait de plus en plus de preuves scientifiques qui montrent que l’exposition à des produits chimiques, dont les pesticides est associée à une incidence accrue de cancer du sein chez les femmes. Plusieurs études chez divers  animaux  ont démontré l’effet cancérigène des pesticides par l’intermédiaire des xenoestrogenes qui interagissent  et perturbent les  récepteurs des œstrogènes et entrainent  la malignité des tissus mammaires en endommageant l’ADN et en provoquant des mutations chez les personnes sensibles. Le rôle des pesticides comme un facteur contribuant à l’ étiologie de l’incidence croissante du cancer du sein est d’autant plus préoccupant que les pesticides sont  des substances chimiques auxquelles les humains  sont exposés chaque jour dans des concentrations significatives. Dans cette étude est  décrit le associations respectives entre  cancer du sein et différents types de pesticides.

Parmi eux l’atrazine ; le (DDT/DDE )Di-Chloro Di-Phenyl Trichloro Ethane, les insecticides comme la Dieldrine et l’ Aldrine, l’ Heptachlor (HE) ,les Polychlorinated Biphenyls (PCB) ,les  Polybrominated Diphenyl Ethers (PBDE)  ,et d’autres pesticides comme le Chlordane, le Malathion etc..

Publication: Advances in Breast Cancer Research, 2012, 1, 30-35 doi:10.4236/abcr.2012.13005 Published Online October 2012.

 Pesticides and Breast Cancer Roberto Ferro, Arvin Parvathaneni*, Sachin Patel, Pramil Cheriyath Pinnacle Health, Harrisburg, Pennsylvania,

USA Email: *doctorarvin@gmail.com Received June 7, 2012; revised July 15, 2012; accepted July 24, 2012

Compléments : National Cancer Institute, “Surveillance Epidemiology and End Results,” 2009.

 Z.-H. Li, X.-Y. Liu, N. Wang, J.-S. Chen, Y.-H. Chen, J.-T. Huang, C.-H. Su, F. K. Xie, B. Yu and D.-J. Chen, “Effects of Decabrominated Diphenyl Ether (PBDE-209) in Regulation of Growth and Apoptosis of Breast, Ovar-ian, and Cervical Cancer Cells,” Environmental Health Perspectives, Vol. 120, No. 4, 2012, pp. 541-546.

Effects of Decabrominated Diphenyl Ether (PBDE-209) in Regulation of Growth and Apoptosis of Breast, Ovarian, and Cervical Cancer Cells

P. K. Mills and R. Yang, “Breast Cancer Risk in Hispanic Agricultural Workers in California,” International Jour-nal of Occupational and Environmental Health, Vol. 11,No. 2, 2005, pp. 123-131.

Le risque de cancer du sein chez les travailleurs agricoles hispaniques en Californie.

 E. Lawrence, D. Hill, J. Hoppin, J. Lubin, C. Lynch, J. Pierce, C. Samanic, D. Sandler, A. Blair and M. Alavanja, “Pesticide Use and Breast Cancer Risk among Farmers’ Wives in the Agricultural Health Study,” American Journal of Epidemiology, Vol. 161, No. 2, 2005, pp. 121-135.doi:10.1093/aje/kwi022

Les boissons énergisantes en question : en particulier le taux de caféine

Nous rapportons ici l’article d’un magazine américain qui a fait des analyses sur la composition des boissons énergisantes très appréciée de nos adolescents français.

Le terme « boisson énergisante » n’est pas encadré réglementairement et désigne des boissons censées « mobiliser l’énergie » en stimulant le système nerveux. Elles contiennent généralement des ingrédients supposés « stimulants » comme la taurine, la caféine, le guarana, le ginseng ou encore des vitamines. La taurine est un dérivé d’acide aminé présent naturellement dans la bile d’animaux et chez l’homme. Les effets tonifiants de cette substance, découverte dans la bile de taureau au XIXe siècle, sont contestés par des scientifiques.

Le magazine américain Consumer Reports a testé la composition de nombreuses boissons énergisantes, et a constaté que le taux de caféine présent dans certaines canettes est bien supérieur à celui indiqué. L’équivalent américain de 60 millions de consommateurs a testé 27 marques de boissons énergisantes vendues aux Etats-Unis, comme Red Bul, Rockstar et Starbucks Double Shot, et a trouvé que les quantités de caféine allaient de 6 à 242 milligrammes par portion.

Parmi les produits testés, onze n’indiquent pas la quantité de caféine sur leur étiquette, et parmi les seize qui donnent cette information, cinq ont un taux 20 % supérieur à celui indiqué. Une marque, Archer Farms Energy Drink Juice Infused, a, elle, 70 % de caféine de moins que stipulé sur l’emballage.

BOISSONS TAXÉES EN FRANCE

Pour dissuader les consommateurs français, l’Assemblée nationale a voté, jeudi 25 octobre à Paris, une taxe spéciale sur les boissons énergisantes, fixée à 50 euros par hectolitre. Cette taxe spécifique touchera les boissons contenant un seuil minimal de 0,22 gramme de caféine et 0,3 gramme de taurine par litre.

Environ 40 millions de litres de ce type de boisson sont consommés chaque année en France et leur taxation est actuellement similaire à celle d’un simple soda.

DES EFFETS INDÉSIRABLES

Les boissons dites énergisantes sont scrutées de près par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour leurs « effets indésirables suspectés ». « Plusieurs cas ont été rapportés, notamment lors de consommation de ces boissons en association avec de l’alcool« , indiquait l’Anses au mois de juin.

La surveillance de ces boissons instituée en 2008 a permis de recenser parmi 24 cas rapportés, treize pour lesquels « un lien de causalité possible ou probable a pu être établi », selon le point diffusé en juin. Les effets rapportés sont d’ordre cardiaque (tachycardie), neurologique (crises d’épilepsie, tremblements, vertiges) ou psychiatrique (angoisses, agitation, confusion). Par ailleurs, toujours selon l’Anses, « trois cas d’accidents vasculaires cérébraux et deux cas d’arrêt cardiaque – dont un mortel – ont été signalés pour lesquels le lien avec la consommation de boisson énergisante n’a pu être clairement établi ».

 

Une réglementation spécifique pour les nanomatériaux écartée par la commission européenne

Le marché des nanomatériaux se développe de façon exponentielle à travers le monde ( 11 millions de tonnes en 2011), pour une valeur de 20 milliards d’euros. Et le secteur des nanotechnologies représenterait entre 300 000 et 400 000 emplois directs en Europe.

Ils peuvent être présents dans nos produits quotidiens tant dans les poudres alimentaires,les produits d’hygiène, les pansements, crèmes solaires, chaussettes, les instruments médicaux que dans les automobiles, carburants, électroménager, équipements de sport, appareils électroniques, panneaux solaires, ciments, peintures,etc…

Plus de 2 000 articles de consommation courante contiennent des nanoparticules, dont la taille est de l’ordre du milliardième de mètre (50 000 fois moins que l’épaisseur d’un cheveu).

La médaille a toutefois un revers. Les nanoparticules présentent des risques particuliers, encore mal connus, pour la santé et l’environnement.

Leur taille infinitésimale, qui leur donne des propriétés remarquables (résistance, souplesse, conductivité, adhérence…), les rend aussi extrêmement réactives. Or elles sont susceptibles de pénétrer sous la peau ou dans les poumons, et de se disperser dans l’air, le sol ou l’eau. Une récente étude réalisée par l’administration française a montré que des nanoparticules pouvaient altérer la qualité et le rendement de cultures.

Comment prendre en compte cette dangerosité ? Par « une approche de la sécurité au cas par cas », répond la Commission. A ses yeux, « les nanomatériaux sont semblables aux substances et produits chimiques normaux ».

Elle estime donc que la réglementation générale appliquée aux produits chimiques au sein de l’Union – le système d’enregistrement, d’évaluation et d’autorisation Reach – est « le cadre le plus adapté à la gestion des nanomatériaux ». Seule est envisagée une « modification des annexes de Reach, afin de préciser la façon dont les nanomatériaux doivent être pris en considération ».

Or ceux-ci passeraient en effet à travers les mailles du filet sanitaire de Reach, car ce règlement ne s’applique qu’aux productions chimiques de plus d’une tonne par an, seuil loin d’être atteint pour beaucoup de nanomatériaux. En outre, le dispositif de déclaration ne distingue pas les formes nanométriques des formes classiques.

Des évaluations de risques sont certes menées, à l’échelle communautaire (notamment par l’Autorité européenne de sécurité des aliments) ou nationale. En France, l’Agence de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a publié cinq rapports depuis 2006.Celle-ci travaille à « une méthodologie d’évaluation des risques spécifiques à des groupes de nanomatériaux ». Et elle va désormais publier un rapport annuel regroupant toutes les données disponibles sur ces produits.

Tous s’accordent à dire que  méconnaissances persistent alors que la mise sur le marché s’accélère. Cependant parmi les autres pays de l’UE, la France est en pointe dans ce domaine, suite au Grenelle de l’environnement, l’Anses tiendra, à compter du 1er janvier 2013, un inventaire des substances nanoparticulaires mises sur le marché, afin d’en assurer la traçabilité. Un exemple qui pourrait être suivi par l’Italie, la Belgique ou le Danemark.

La communication de la Commission européenne sur les nanomatériaux faite, début octobre, au Parlement, au Conseil et au Comité économique et social européens n’est cependant pas encourageante pour l’instant puisque le document – le premier sur le sujet depuis 2008 – écarte en effet l’idée d’une réglementation spécifique à ces produits et à l’évaluation de leurs risques.

Un nouveau rapport du Sénat sur les pesticides

Sophie Primas (Yvelines) a présidé la mission sénatoriale sur les dangers des pesticides.

La principale conclusion du rapport publié, aujourd’hui 23 octobre, par le Sénat contredit totalement le rapport de l’office parlementaire (de l’OPESCT) publié il y a 2 ans: plus de doute possible, les pesticides sont des produits dangereux, et il convient de protéger ceux qui les produisent et les utilisent.

Porté par Sophie Primas (UMP, Yvelines) et par Nicole Bonnefoy (PS Charente), le document de plus de 340 pages présenté ce 23 octobre ne laisse pas de place au doute. «Au terme de 7 mois de travaux, nous estimons que les dangers et les risques des pesticides pour la santé sont sous-évalués. Le suivi des produits après leur mise sur le marché n’est qu’imparfaitement assuré au regard de leurs impacts réels et l’effet des perturbateurs endocriniens est mal pris en compte. Les protections contre les pesticides ne sont pas à la hauteur des dangers et des risques. Les pratiques industrielles, agricoles et commerciales n’intègrent pas suffisamment la préoccupation de l’innocuité pour la santé du recours aux pesticides. Enfin, le plan Ecophyto, qui est un catalyseur, doit être renforcé», assène Sophie Primas.

Représentant plus fréquemment les zones rurales que les villes, les sénateurs ne crient donc pas haro sur les agriculteurs, mais appellent à faire évoluer l’agriculture. «Il ne faut pas casser le modèle actuel mais intensifier l’introduction de nouvelles méthodes agronomiques», poursuit la sénatrice d’Egletons.

Les parlementaires veulent aussi améliorer la reconnaissance des maladies professionnelles réputées être provoquées par une exposition aux pesticides: en facilitant les démarches ou en abolissant les disparités entre les caisses de la mutualité sociale agricole des taux de reconnaissance de maladies.

Au chapitre de la prévention des risques, le rapport propose la création de registres des expositions, à la fois dans les unités de production, mais aussi chez les agriculteurs. Les femmes «en âge de procréer» pourraient se voir interdire de travailler aux postes exposés aux pesticides, «les effets des perturbateurs endocriniens étant particulièrement sensibles en début de grossesse».

«Nous allons faire vivre ce rapport», assure, pourtant, Nicole Bonnefoy. Un premier débat, en séance plénière, doit être organisé en début d’année prochaine au Sénat.

 Nous resterons vigilants sur les avancées de ces réflexions.

Enquête du WECF sur la perception du rapport entre environnement et santé

Notre partenaire le WECF, réseau international d’ONG féminines environnementales, sensibilise depuis plus de 10 ans en Europe, le grand public et les professionnels à la santé environnementale, c’est-à-dire à l’impact des polluants chimiques et physiques sur la santé humaine.  Selon l’Institut national de Veille Sanitaire, le nombre de nouveaux cas de cancer survenus en France entre 1980 et 2005 a augmenté de 93 % chez l’homme et de 84 % chez la femme, et de nombreux scientifiques établissent un lien entre cette hausse exponentielle  et l’impact des polluants de notre environnement.  C’est dans cet objectif que nous (SERA & WECF) travaillons à une formation à destination des professionnels de santé et de petite enfance pour une meilleure connaissance de ces éléments clés.

Votre avis nous intéresse. C’est pourquoi le WECF a travaillé avec le collectif K pour élaborer et diffuser le questionnaire ci-dessous. Nous vous serions très reconnaissants de bien vouloir consacrer un peu de votre temps pour y répondre.

Cette étude en ligne est totalement anonyme et ne vous prendra pas plus de 10 min. Si vous avez peu de temps, l’essentiel est d’aller jusqu’à la fin du questionnaire.

Nous vous remercions pour l’intérêt et le temps consacré à ce questionnaire

Vous trouverez l’enquête à l’adresse suivante :