Tous les articles par Jacqueline Collard

Nouvelle étude OQAI sur la qualité de l’air dans les écoles

L’observatoire de la qualité de l’air intérieur lance une nouvelle campagne de mesure sur 600 salles de classes, pour y évaluer la quantité de polluants respirés  destinée à « mieux comprendre la qualité de l’environnement intérieur dans ces établissements et de proposer ainsi des solutions d’amélioration ».

Entre 2009 et 2011, déjà, une vaste étude avait été menée sur 310 écoles et crèches, mais elle ne concernait que trois paramètres : le formaldéhyde (un  polluant cancérigène issu essentiellement du mobilier ou des revêtements de sol et murs), le benzène (lui aussi cancérigène, provenant de la circulation routière), et enfin le dioxyde de carbone (CO2), non toxique, mais qui est un bon indicateur du confinement de l’air intérieur.

Aujourd’hui, l’étude porte sur un bien plus grand nombre de polluants : composés organiques volatils, aldéhydes, poussières, phtalates, retardateurs de flammes bromés, polychlorobiphényls (interdits, mais encore très présents) plomb, métaux lourds, moisissures et bactéries…

Pour comprendre quelles sont les sources de ces polluants, des enquêteurs de l’OQAI décriront précisément chaque salle de classe (mobilier, matériaux, ventilation, état des fenêtres, présence de tableau noir ou blanc…), et les enseignants indiqueront les activités menées avec les enfants, par exemple la peinture.
Grâce à cette étude, nous pourrons voir s’il existe des sources spécifiques de polluants en classe, et faire des recommandations pour les réduire, indique Corinne Mandin chargée d’études et de recherches à l’OQAI.
Nous espérons aussi découvrir quelles sont les bonnes pratiques en classe, et y former les enseignants. Enfin, cette étude pourra déboucher sur de nouvelles réglementations, par exemple sur les produits d’entretien ou le mobilier scolaire.

Exposition environnementale préjudiciable aux foetus

Le Quotidien du médecin rapporte :

Selon une étude Inserm dirigée par Nour Baïz et menée auprès de 375 couples mère-enfant, « l’exposition à la pollution environnementale pendant la grossesse, en particulier au cours du 3e trimestre, favorise un déficit en vitamine D chez les nouveau-nés »

L’exposition à la pollution environnementale pendant la grossesse, en particulier au cours du 3e trimestre, favorise un déficit en vitamine D chez les nouveaux-nés, comme le montre une étude INSERM dirigée par Nour Baïz chez 375 couples mère-enfant.

« Nous avons analysé les associations entre l’exposition à des polluants aériens urbains en cours de grossesse et le taux de vitamine D (25OHD) dans le sang de cordon », explique Nour Baïz. L’exposition maternelle au dioxyde d’azote et aux particules de moins de 10 µ s’est révélée être un facteur prédictif de taux faible en vitamine D.

Pic au troisième trimestre

L’association la plus forte a été observée au cours du 3e trimestre. Ce phénomène pourrait affecter la santé future des bébés. Des données récentes ont montré en effet qu’une carence en vitamine D en cours de grossesse pouvait influencer la survenue d’asthme et d’allergie chez les bébés.

Ces résultats renforcent les recommandations actuelles de supplémenter systématiquement au 7e moins de grossesse, en particulier en milieu urbain.

Dr IRÈNE DROGOU – Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, édition du 13 septembre 2012.

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Aluminium sur la sellette à nouveau : Que Choisir N°506 de septembre 2012

L’aluminium est omniprésent dans notre vie quotidienne. Pendant longtemps il fut considéré comme non toxique et son utilisation a été fortement déployée.

On le trouve présent naturellement dans l’eau, chez certains crustacés, dans certains sols mais aussi  dans les produits d’hygiène, cosmétiques, vaccins, médicaments , les laits, chocolats et produits chocolatés, pâtisseries, fromages etc..C’est dire qu’il est souvent dans notre alimentation qui est une voie principale d’exposition.

Dés 1970 sa toxicité à forte dose a été mise en évidence. Elle était associé à des troubles moteurs, cognitifs et psychiatriques, conduisant parfois même à des décès.

Depuis son utilisation s’est poursuivie à beaucoup plus faible dose mais les doutes  persistent: de nombreuses études et reportages apportent des controverses.

Un conseil de prévention serait de lire avec précaution les étiquettes afin d’éviter son utilisation systématique.

En complément :

Rapport ANSES oct 2011 Aluminium dans les déodorants

Rapport « Aluminium. Quels risques pour la santé ? » de l’Institut de veille sanitaire, novembre 2003 ; 

Virginie Belle, « Quand l’aluminium nous empoisonne », éditions Max Milo, septembre 2010.

Bilan de la qualité de l’air extérieur sur le site du Ministère

Le bilan de la qualité de l’air en France a été établi avec la contribution de l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (INERIS) dans le cadre de ses travaux menés au sein du Laboratoire Central de Surveillance de la Qualité de l’Air (LCSQA), à partir des données de concentration de polluants dans l’air transmises pour chaque région par les associations agréées de surveillance de la qualité de l’air (AASQA).

Les bilans locaux détaillés sont disponibles auprès des associations (accès possible via le site Fédération ATMO représente l’ensemble des 26 associations, agréées pour la surveillance de la qualité de l’air (AASQA).), qui fournissent également, région par région, les données en direct de qualité de l’air.

En terme de niveaux de pollution constatés, l’année 2011 se situe dans la continuité des observations des années précédentes pour la plupart des polluants réglementés, avec une baisse qui se poursuit pour le monoxyde de carbone et pour le dioxyde de soufre, pour lesquels aucun dépassement réglementaire n’a été constaté.

Le rapport permet aussi une comparaison des dépassements mesurés pour les polluants Oxydes d’azote et particules fines à travers les diverses régions françaises qui font l’objet de menaces sérieuses d’amendes lourdes de la part de la Cour de justice européenne

Pour  lutter avec plus d’efficacité contre la pollution particulaire et de réduire les polluants à l’origine de particules secondaires (oxydes d’azote, ammoniac), un « plan particules » a été publié en juillet 2010 à la suite du Grenelle de l’Environnement.

En parallèle, un vaste chantier de révision des plans locaux relatifs à la qualité de l’air, les plans de protection de l’atmosphère (PPA), a été engagé. A ce jour, 33 plans( dont 4 en Rhône-Alpes) sont en cours de révision ou en création et  devraient permettre une réduction des niveaux de pollution .

Pour les mêmes raisons sont étudiées dans les grandes villes, la mise en place de zones à faibles émissions ( ZAPA) à l’image de celles déjà mises en place dans de nombreuses grandes villes européennes.

Le rapport comme des informations complémentaires peuvent être obtenus sur le site du :

MEDDE :  Ministère de l’écologie, du developpement-durable et de l’énergie,

LCSQA : Laboratoire Central de Surveillance de la Qualité de l’Air

ainsi que sur le site :  INERIS.

Pesticides et pertubations hormonales

Nous vous rapportons des recherches qui complétent les données déjà existantes sur ce sujet fortement d’actualité:   Pesticides et perturbation hormonale

Même une très faible quantité de produit chimique synthétique peut avoir un effet important. Nombre de pesticides peuvent ainsi perturber le système endocrien à faible dose

Le système endocrinien comprend des glandes, plusieurs fonctions du cerveau et les organes et tissus du corps qui y sont associés. Par exemple, la thyroïde, les glandes surrénales, la glande pituitaire et les glandes du système reproducteur sont toutes des glandes qui sécrètent des hormones. Les hormones livrent des messages aux cellules commandant ainsi la régulation de nombreux processus physiologiques de l’organisme. Le système endocrinien est très délicat; pour qu’il fonctionne correctement, il faut que le bon message soit envoyé puis reçu par les bonnes cellules. Les hormones et leurs récepteurs se lient comme une clé à sa serrure. Dans les conditions normales, l’hormone se lie à son récepteur et active certains gènes à l’intérieur du noyau de la cellule, déclenchant une réponse biologique appropriée (1).

Dans le cas d’une perturbation endocrinienne, une substance chimique vient troubler ce mécanisme. Une telle substance, appelée perturbateur endocrinien, peut interférer de manières différentes. En schématisant elle peut :

 1. Imiter la bonne hormone en s’insérant parfaitement dans le récepteur hormonal (les oestrogènes synthétiques tel que des pesticides comme le DDT agissent de cette façon, comme un imitateur hormonal).

 2. Bloquer l’hormone naturelle en occupant elle-même tous les récepteurs. Aucun message ne parvient alors aux cellules (La vinclozolin et les pyréthrinoïdes sont des pesticides qui font partie de cette catégorie et agissent comme des inhibiteurs hormonaux).

 Les pesticides perturbateurs endocriniens peuvent agir différemment selon l’âge ou la phase de développement de l’organisme touché ; l’exposition in utero est de loin la plus critique. Le signal hormonal manquant à un stade précis du développement peut perturber la formation des organes et entraîner des conséquences graves tout au long de la vie de l’organisme. Des problèmes de santé liés aux expositions à des pesticides perturbateurs endocriniens in utero peuvent être ressenties à un moment ou un autre de la naissance à l’âge adulte. Des expositions régulières même à faibles doses sur de très longues périodes à des pesticides perturbateurs endocriniens peuvent également causer des dommages importants.

Les conséquences de l’exposition à des pesticides perturbateurs endocriniens peuvent être très diverses :

1. Des anomalies congénitales.

2. Des déficits immunitaires.

3. Des problèmes de reproduction.

4. Le développement de certains cancers.

5. Des problèmes neurologiques, cognitifs et comportementaux.

De nombreux pesticides sont soupçonnés d’être des perturbateurs endocriniens. A ce jour 48 substances actives autorisées en Europe dans des pesticides sont soupçonnées d’être des perturbateurs endocriniens (2) et le fameux désherbant Round Up en fait partie (3) !

REFERENCES1 : Théo Colborn, D.Dumanowski, J.P.Myers : « L’Homme en voie de disparition ? », Ed. Terre Vivante, 1997 Le livre de référence !2 : « Dangerosité des matières actives et des spécialités commerciales phytosanitaires autorisées dans l’Union Européenne et en France. » IEW/MDRGF. 5 mai 2004. Un document de référence sur les pesticides perturbateurs endocriniens3 : Richard S, Moslemi S, Sipahutar H, Benachour N, Seralini GE. 2005. “Differential effects of glyphosate and Roundup on human placental cells and aromatase” Environ Health Perspect : doi : 10.1289/ehp.7728. Une étude scientifique qui montre que le Round up fait partie des pesticides perturbateurs endocriniens !