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Les 2 agences sanitaires que sont l’INVS et l’Anses signent une convention le 10 avril 2012

Anses logo Sécurité sanitaire : l’Anses et l’InVS signent un accord cadre de coopération                                           InVS logo Sécurité sanitaire : l’Anses et l’InVS signent un accord cadre de coopération

Une  convention cadre a été signée par Marc Mortureux, directeur général de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation de l’environnement et du travail (Anses) et Françoise Weber, directrice générale de l’Institut de veille sanitaire (InVS).

L’objectif est de renforcer les relations entre les deux acteurs du dispositif national de sécurité sanitaire en élaborant ensemble un programme de travail annuel sur des thèmes prioritaires qui sont les suivants :

Surveillance intégrée des expositions aux substances chimiques : mise en commun des données pour une meilleure caractérisation des substances

Veille, vigilance sanitaire : mutualisation des données pour établir une évaluation des risques

Lutte contre les maladies infectieuses : coopération en matière d’épidémiologie humaine et animale

Pour des renseignements plus approfondis : Les nouvelles menaces des maladies infectieuses émergentes  – Un blog de la délégation à la prospective du Sénat

Communiqué de presse du WECF sur les pistes à poursuivre concernant les perturbateurs endocriniens

Notre partenaire le WECF dont nous sommes membres du comité d’experts communique sur les pertubateurs endocriniens en les termes suivants :

WECF  Communiqué de Presse : Adapter les politiques de recherche et de santé au défi des perturbateurs endocriniens : Pistes à suivre et bonnes pratiques:Paris| le 16 avril 2012 |

 
Politiques de santé, recherche, perturbateurs endocriniens, populations vulnérables

Le 10 avril dernier, une table-ronde organisée par WECF France réunissait scientifiques, représentants des pouvoirs publics et de la société civile autour du thème « Perturbateurs endocriniens : effets et mécanismes d’action de la conception à la maturité ». Si le constat scientifique des conséquences des PE sur la santé est sévère, les débats ont permis d’explorer des pistes pour faire évoluer les politiques de recherche et de santé publique.

Définir les PE et adopter de nouvelles méthodologies de recherche : une priorité

L’UE et ses Etats membres travaillent actuellement à la définition de critères permettant d’identifier les perturbateurs endocriniens (PE). Lors de cette étape décisive, Gwynne Lyons de l’ONG britannique CHEM Trust souligne le travail mené en France par l’ANSES sur le Bisphénol A (BPA), en particulier sur les critères identifiés par l’ANSES comme pertinents chez l’être humain. Au-delà de ces critères, il est également indispensable que de nouvelles méthodologies de tests soient développées, au niveau par exemple de l’EFSA ou de l’OCDE pour prendre en compte la complexité et la spécificité des PE.

 « Puisqu’il faut des années pour valider les méthodes de tests OCDE, il est important d’assurer dans un avenir proche la prise en compte des études non OCDE  dans l’évaluation des risques. En ce sens, l’ANSES a un rôle-clé à jouer : son évaluation du BPA se révèle exemplaire dans l’application d’un jugement collectif d’expertise en matière de fiabilité et de pertinence d’études indépendantes.» Gwynne Lyons, Directrice de CHEM Trust.

 
Agir sans attendre pour protéger la santé des populations des effets des PE

Comme l’ont souligné à la fois les représentants des pouvoirs publics et d’ONG, la problématique des PE est maintenant connue depuis assez longtemps pour mener sans attendre des actions. A ce titre, le Danemark, qui préside actuellement l’Union européenne, a interdit en 2010 deux parabènes dans les produits cosmétiques pour bébé. La France quant à elle s’est distinguée en interdisant le BPA dans les biberons quelques mois avant l’interdiction officielle de l’UE. Si ces mesures ciblent en priorité les produits destinés aux enfants et aux femmes enceintes, ce n’est pas un hasard : ce sont en effet les plus vulnérables face aux atteintes des PE, et ils devraient être encore mieux protégés comme l’a rappelé la députée européenne Michèle Rivasi. Pour une meilleure cohérence, une intégration de la problématique des PE dans l’ensemble des réglementations sectorielles est ainsi souhaitable.

La stratégie de l’Union européenne concernant les perturbateurs endocriniens date de décembre 1999, mais on peut se demander où est l’action aujourd’hui? Le processus est lent et, à ce jour, seulement 46 substances ont été identifiées comme extrêmement préoccupantes et versées à la “liste candidate” de Reach. Une seule, l’octylphénol, est inscrite au titre de ses propriétés endocrines. La Commission européenne doit maintenant accélérer le mouvement et recourir à une approche largement reconnue pour identifier ces substances chimiques. Enfin, cette liste devrait être actualisée sur le modèle de la Liste SIN (Substitution Immédiate Nécessaire) proposée par les ONG (notamment ChemSec)”. Michèle Rivasi, Députée européenne

Outils de mise en œuvre des mesures de précaution et de prévention

Parmi les pistes à suivre, l’ONG suédoise ChemSec propose une liste de substances, la liste SIN (Substitution Immédiate Nécessaire), qui recense depuis mai dernier 22 PE à substituer d’urgence répondant à des critères établis par le règlement REACH. Un outil d’alerte que certaines entreprises et sociétés d’assurance se sont déjà approprié, afin d’agir sans tarder sur les PE identifiés comme les plus préoccupants.

Il n’est pas nécessaire d’attendre le choix de critères d’identification des PE pour agir sur les PE les plus préoccupants. Les PE peuvent être identifies au cas par cas et la liste SIN propose une piste à suivre pour agir.” Anna Lennquist, ChemSec.

 

Espérance de vie en bonne santé en France : notre pays mal classé

Selon Eurostat : l’office statistique de l’Union européenne vient de  publier les résultats d’une étude sur l’espérance de vie à 65 ans et l’espérance de vie en bonne santé au sein des 27 pays membres, des trois pays associés (Islande, Norvège et Suisse) et de la Croatie.

Les statistiques publiées portent ainsi sur deux éléments distincts et pourtant étroitement complémentaires. Et les résultats diffèrent fortement selon la donnée considérée.
Sur l’espérance de vie à 65 ans, ces résultats sont extrêmement flatteurs pour la France, qui arrive en tête du classement, pour les femmes comme pour les hommes. L’espérance de vie à 65 ans y est en effet de 23,4 ans chez les premières et de 18,9 ans chez les seconds, pour une moyenne de l’Union à 27 qui atteint respectivement 21,0 et 17,4 ans.

Chez les femmes, par exemple, la France arrive ainsi devant l’Espagne (22,7 années), l’Italie (22,1), la Finlande (21,5) ou l’Autriche (21,4). L’écart est de près de deux ans et demi avec certains grands voisins de la France comme l’Allemagne (20,9) ou le Royaume-Uni (20,8)…
Mais cette perception très positive de la position française change radicalement si l’on considère l’espérance de vie en bonne santé à 65 ans. S’il serait exagéré de dire que notre pays est à la traîne – les chiffres restent supérieurs à la moyenne de l’Union -, les résultats sur cet item n’en sont pas moins médiocres, surtout au regard de la position très flatteuse sur l’espérance de vie générale à 65 ans. En France, les femmes de 65 ans ont en effet une espérance de vie en bonne santé de 9,8 années (pour 8,8 de moyenne européenne), tandis que ce chiffre est de 9,0 pour les hommes (pour une moyenne de 8,7). Toujours pour s’en tenir aux femmes, la France se retrouve ainsi loin derrière des pays comme la Norvège (15,7, soit près de six ans d’écart), la Suède (15,5), l’Islande (14,8), le Danemark (12,8), le Luxembourg (12,4), la Suisse (12,2), Malte (11,9), le Royaume-Uni (11,8), l’Irlande (11,2)…

Plus de vie… en mauvaise santé

L’écart entre hommes et femmes étant nettement plus resserré que pour l’espérance de vie, ces chiffres signifient que la dépendance touche beaucoup plus les femmes (du moins en termes de durée).

Autre conséquence de la divergence entre ces deux séries : la France est le pays qui présente le plus fort écart entre l’espérance de vie à 65 ans et l’espérance de vie en bonne santé au même âge. Cet écart, et donc la durée de vie moyenne à 65 ans avec un problème de santé ou de dépendance, est de 13,6 années pour les femmes et de 9,9 années pour les hommes.
Dans ces conditions, on comprend mieux pourquoi la prévention de la dépendance et sa prise en charge constituent des enjeux stratégiques pour les prochaines décennies.

C’est ce qu’ont notamment montré les travaux autour du débat national sur la dépendance – même si la réforme n’a finalement pas abouti pour l’instant – ou le rapport remis en juillet dernier au chef de l’Etat par le sénateur Trillard, qui proposait notamment de fixer un objectif chiffré : gagner trois années supplémentaires d’espérance de vie en bonne santé à l’horizon 2025 (voir notre article ci-contre du 13 juillet 2011). C’est aussi pour faire face à ces enjeux que les trois grandes caisses nationales de retraite – Cnav, RSI et MSA – ont développé un partenariat pour proposer une offre de prévention aux communes, à destination de leurs jeunes retraités.

L’aluminium de nouveau en question

Un article du Monde du 30 mars  rapporte les analyses du mensuel d’avril de 60 Millions de consommateurs concernant  six déodorants sur quatorze testés qui  contiennent des concentrations en aluminium supérieures au taux préconisé par l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps).

l’Agence préconisait dans son rapport d’octobre 2010 de ne pas dépasser une concentration de 0,6 % d’aluminium dans les produits antitranspirants ou déodorants.
(rapport de l’AFSSAPS sur “l’évaluation du risque lié à l’utilisation de l’aluminium dans les produits cosmétiques”).

L’Afssaps indiquait toutefois que l’hypothèse d’un lien entre l’application d’un déodorant contenant de l’aluminium et un risque accru de développer un cancer du sein n’était pas confirmée. Elle recommandait cependant de ne pas utiliser ces produits sur une peau lésée, irritée, rasée ou épilée.

Ce composant suscite depuis de nombreuses années, des controverses.

L’aluminium est présent partout, notamment dans l’alimentation. Il est ajouté comme adjuvant dans les vaccins, ce qui fait débat. Il est montré du doigt depuis plusieurs années par les militants antivaccination. Certains scientifiques mettent en avant sa toxicité et le mettent en cause dans la survenue de la myofasciite à macrophages, syndrome qui se manifeste notamment par une grande fatigue et des douleurs musculaires.

Un groupe parlementaire, présidé par Olivier Jardé, député (Nouveau Centre) de la Somme, a rendu des travaux mi-mars sur l’utilisation de l’alumine (sel d’aluminium) dans les vaccins.

Ce groupe d’études a jugé qu’il n’était pas d’actualité de supprimer les vaccins qui en contiennent, certains n’ayant pas aujourd’hui d’alternative. Mais il a jugé nécessaire un moratoire, sans fixer de date-butoir.

L’académie de médecine se dit préoccupée de cette défiance antivaccination. Elle a fait front commun avec l’Académie des sciences, mardi 28 mars, pour affirmer que le problème des vaccins ne réside pas dans leurs dangers “hypothétiques”, mais dans le fait qu’on en manque pour lutter contre certaines maladies.

Les adjuvants renforcent la réponse immunitaire aux vaccins, ont-ils rappelé. “Aucune étude ne permet de montrer un risque pour la santé de l’aluminium dans les vaccins”, a rappelé Pierre Bégué, coordinateur du groupe vaccination de l’Académie de médecine, jugeant “particulièrement dangereux” de recommander un moratoire sur l’aluminium dans les adjuvants vaccinaux.

Vers une interdiction du perchloréthylène dans les pressings ?

Alors que ce produit le perchloéthyléne est classé depuis 1995 comme cancérogène probable par l’Organisation mondiale de la santé, et qu’il  peut avoir des effets neurologiques, causer des troubles hépatiques, des affections respiratoires, des atteintes à l’estomac, il est toujours utilisé en France.

A chaque ouverture du hublot d’une machine de nettoyage à sec, les vapeurs s’échappent. Les personnes travaillant dans le pressing, mais aussi celles qui habitent à proximité, en subissent les effets toxiques. José-Anne Bernard, une septuagénaire de Nice qui habitait juste au-dessus d’un pressing, est décédée en 2009. Selon son fils, l’autopsie a révélé la présence de perchloréthylène dans tous les organes sauf l’estomac, ce qui exclut l’ingestion. Le gérant du pressing a été mis en examen pour «homicide involontaire» et «poursuite de l’exploitation d’une installation classée non conforme à la mise en demeure». L’instruction est en cours. Des odeurs avaient envahi l’appartement après l’installation du pressing, en mars 2008, selon le fils. «Vingt-cinq courriers ont été envoyés à la mairie, la préfecture, la médecine du travail, l’inspection du travail, sans effet», déplore-t-il.

Plusieurs associations demandent une limitation de l’exposition à 40µg/m3 pour se diriger vers l’interdiction de ce produit purement et simplement tandis que l’Anses a défini une valeur seuil dans l’habitat à 250 µg/m3.

Comment le remplacer ?

En France, on estime que 15 000 personnes seraient exposées par leur travail puisque  90% des pressings utilisent encore ce puissant solvant comme agent de nettoyage,tandis que d’autres ont trouvé un substituant comme dans les pays où le perchréthylène est interdit. Mais on peut remplacer ce produit par un nettoyage au mouillé, qui exige plus de main-d’œuvre, ou un nettoyage au dioxyde de carbone liquéfié, plus coûteux. Le Danemark et les Etats-Unis ont déjà interdit le «perchlo».

Par ailleurs une enquête du mensuel 60 millions de consommateurs de Mars 2012 révèle que des pressings n’utilisant plus de perchloéthylène donnent des résultats probants: ce qui devrait permettre d’accélérer la substitution de ce solvant réputé toxique.