Tous les articles par Jacqueline Collard

Taxe des véhicules utilitaires lourds

L’État cherche à une alternative à l’écotaxe, réglementation visant à faire supporter aux poids lourds de plus 3,5 tonnes transportant des marchandises le coût réel de leur activité, dont le maintien de la voirie qui est actuellement supporté par les impôts communs, et qui avait soulevé de vives protestations l’automne dernier. Un compromis des avis très divergents de la mission parlementaire menée par J-P Chanteguet d’une part, et de la ministre de l’écologie du développement durable et de l’énergie  S. Royal d’autre part pourrait être à l’origine d’une nouvelle proposition de loi.

La mission parlementaire est favorable à l’aménagement de cette écotaxe selon 13 propositions, dont la création d’une franchise kilométrique mensuelle épargnant les circuits courts, et la création d’un fond de modernisation pour l’achat de camions fonctionnant au gaz ou à l’électricité par exemple. La renationalisation des autoroutes est également envisagée, et fera l’objet d’une nouvelle mission parlementaire ainsi que d’un examen le 19 juin par le Sénat.

Pour sa part, S. Royal serait pour l’abandon du dispositif qu’elle juge « punitif », et souhaiterait combler le manque à gagner en récupérant la moitié du chiffre d’affaire des péages autoroutiers. Quoi qu’il en soit, les différents acteurs s’accordent pour enterrer le terme d’ « écotaxe » sous celui de « redevance poids lourds ».

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Au niveau européen aussi la problématique est abordée. Après avoir adopté le 11 février 2014 une réglementation des normes de performance en matière d’émission de CO2 des véhicules utilitaires légers neufs, la Commission Européenne propose ce 21 mai une stratégie pour réduire les émissions de carbone des véhicules utilitaires lourds, camion et bus.

Elle fixe une première échéance en 2015 pour présenter une réglementation en terme de mesure, certification et émission de CO2 des véhicules neufs. Elle prévoir également la mise en place de mesures contraignantes dans un second temps, comme la tarification de l’utilisation des infrastructures ou la taxation des véhicules pour les États membres.

Une étude française fait encore le lien entre téléphone portable et tumeurs cérébrales

Une nouvelle étude épidémiologique, CERENAT, ayant pour objectif d’étudier la relation entre l’apparition de tumeurs cérébrales et l’utilisation du téléphone portable chez les adultes, est parue le 8 mai dans Occupational and Environnemental Medicine. CERENAT a été  menée par l’ISPED (institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement) bordelais depuis 2004. C’est une étude de type cas-témoins, spécifiquement axée sur deux types de tumeurs cérébrales : les gliomes et les méningiomes.`

253 cas de gliomes et 194 cas de méningiomes, ont été recrutés dans la Gironde, le Calvados, la Manche ou encore l’Hérault parmi les malades de plus 16 ans entre juin 2004 et mai 2006. Au total, 1400 sujets ont été soumis à un même questionnaire: les malades et le double de personnes dites « témoins », indemnes des maladies étudiées.

Le portable rend malade

Si les auteurs résument leur travail en concluant à l’absence d’association significative entre utilisation de portable et apparition de gliomes ou de méningiomes pour les usages dits « réguliers » de téléphone mobile, ils mettent en évidence une augmentation de ces deux types de tumeurs pour les « utilisateurs les plus lourds ». Cette qualification regroupe l’ensemble des personnes cumulant une demie heure d’utilisation du téléphone portable tous les jours pendant cinq années. Il y a presque trois fois plus de gliomes, et plus de deux fois et demie plus de méningiomes chez les « utilisateurs les plus lourds »  que chez les autres.

Cette étude vient donc confirmer le lien entre l’utilisation excessive du téléphone portable et l’apparition de tumeurs cérébrales, déjà identifiée dans l’étude internationale Interphone et officialisé en 2011 par la classification du CIRC (centre international de recherche sur le cancer) en catégorie 2B, « cancérigène possible ». La prudence est donc plus que jamais recommandée.

Occup Environ Med published online May 9, 2014 doi: 10.1136/oemed-2013-101754

Mobile phone use and brain tumours in the CERENAT case-control study

Gaëlle Coureau, Ghislaine Bouvier, Pierre Lebailly, et al.

Une nouvelle étude américaine révèle la toxicité des nanoparticules

La recherche sur deux des types les plus communs de nanomatériaux (les oxydes de titane  et les nanotubes de carbone) a  été publiée en ligne le 6 mai 2014 dans Environmental Health Perspectives, la revue de l’Institut national des sciences de la santé environnementale (NIEHS). Il s’agit de la première étude multi-institutionnelle d’examiner les effets sur la santé des nanomatériaux d’ingénierie de reproduire et de comparer les résultats de différents laboratoires à travers le pays.

L’étude est critique, selon les chercheurs, en raison des grandes quantités de nanomatériaux utilisés dans l’industrie, de l’électronique et de la médecine.

«Cette recherche fournit une confirmation supplémentaire que les nanomatériaux ont le potentiel de causer une inflammation et des blessures aux poumons. Bien que de petites quantités de ces matières dans les poumons ne semblent pas produire des blessures, nous devons encore rester vigilant dans l’utilisation des soins dans les diverses applications de ces matériaux dans les produits de consommation et des aliments « , a déclaré Kent Pinkerton , un auteur principal de l’étude et directeur du le Centre de UC Davis pour la santé et l’environnement . « La principale préoccupation de l’exposition aux nanomatériaux est par inhalation, bien que des expositions cutanées, oculaires et ingestion peuvent également se produire lors de la fabrication et l’application commerciale de ces matériaux dans une large variété de produits.

« Les résultats sont importants, mais le véritable message emporter ici est que le concept de consortium multicentrique fonctionne – et cela signifie que c’est un point de départ pour évaluer les nanomatériaux en utilisant cette approche», dit Bonner. « Je suis optimiste que cela servira de modèle pour des efforts similaires, ce qui donnera des régulateurs des données comparables entre les institutions qui seront plus facile pour eux d’interpréter. »

Le document,  » l’évaluation inter-laboratoires des réponses rongeurs pulmonaires à Engineered nanomatériaux », a été publié dans Environmental Health Perspectives.

www.niehs.nih.gov/health/topics/agents/sya-nano/

Epandage aérien interdit

L’épandage aérien de pesticides est enfin interdit

La semaine dernière, des associations antillaises étaient venues à Paris pour présenter devant le Conseil d’Etat, une demande d’abrogation de l’arrêté permettant de déroger à l’interdiction de l’épandage aérien de pesticides en France.

Malgré leur interdiction par le règlement européen de 2009, les épandages aériens continuaient en France, profitant d’un arrêté ministériel autorisant des demandes de dérogations.

Les Antilles, où l’on cultive intensivement les bananes, se battaient depuis plusieurs années pour empêcher les ballets d’avions au-dessus de leurs têtes. Déjà très touchée par la pollution au chlordécone, la population ne supportait plus de voir les îles saupoudrées de produits phytosanitaires toute l’année, au mépris de la santé des habitants et de la biodiversité exceptionnelle des Antilles. D’autres cultures en France  métropolitaine sont aussi concernées par ces épandages aériens comme les céréales et le vignoble, qui jusque là bénéficiaient aussi de dérogations malgré des demandes des associations environnementales et des riverains .

Le Conseil d’Etat vient de donner sa réponse : son ordonnance interdit le 6 mai 2014 cette pratique en France et condamne les ministères concernés à verser mille euros aux associations.

Ainsi grâce à la vigilance des associations ces pratiques dangereuses pour la santé publique vont cesser définitivement . Les épandages aériens ne pourront plus avoir lieu dans les autres départements français, comme en Bourgogne où des protecteurs de la nature et de la santé bataillaient aussi contre cette pratique.

Le maïs transgénique MON 810 définitivement interdit en France

Le ministère de l’Agriculture avait pris mi-mars un arrêté pour interdire la culture du maïs MON 810, produit par la firme américaine Monsanto.

La France, la plus grande puissance agricole en Europe, vient d'activer la clause de sauvegarde sur un maïs OGM de Monsanto (le Mon 810) qui devient interdit pour l'instant. DURAND FLORENCE/SIPA

La France, la plus grande puissance agricole en Europe, vient d’activer la clause de sauvegarde sur un maïs OGM de Monsanto (le Mon 810) qui devient ainsi interdit dans notre pays.   

Le Parlement a interdit définitivement lundi 5 mai la culture du maïs transgénique en France, après un vote du Sénat.  Désormais c’est le Parlement (les 2 chambres) qui ont poursuivi cette mesure d’interdiction en France.

Le Conseil d’Etat a rejeté ce lundi la requête des producteurs de maïs et confirmé l’arrêté gouvernemental interdisant la culture du maïs génétiquement modifié MON810.

Le maïs MON 810, est le seul cultivé au sein de l’UE

Sur l’aspect économique, le juge s’est notamment appuyé sur « la faible part des cultures de maïs génétiquement modifié » en France et a estimé que l’Association générale des producteurs de maïs (AGPM) « n’apporte aucun élément précis de nature à caractériser un préjudice grave et immédiat porté aux intérêts qu’elle entend défendre ».

Depuis 2009, la France essaie d’imposer un moratoire sur les cultures OGM sur son sol.

Après avoir déclenché la clause de sauvegarde dés  2008, invalidée trois ans plus tard, Paris a pris des arrêtés interdisant la culture de maïs OGM à deux reprises en 2011 et 2013.