Tous les articles par Jacqueline Collard

Bilan de 15 ans de cultures OGM aux USA

Après 15 ans de cultures d’organismes génétiquement modifiés( OGM), le département américain de l’agriculture vient de publier son bulletin de cultures OGM, celles-ci ayant déjà commencées dés 1996.

Malgré un vif succès le bilan est mitigé (En 2013, quelque 56 millions d’hectares (130 millions d’acres) étaient plantés de cultures transgéniques, soit la moitié des terres cultivées des Etats Unis) : les parcelles cultivées de nature OGM résistantes aux insectes ( Bt) sont les cultures de soja, de coton, de maïs pour l’amélioration des  rendements mais jamais pour la réduction du recours aux pesticides.

Le Sénat contre l'interdiction de culture des maïs OGM

Sur le plan financier, le retour sur investissement est mitigé voire inexistant pour les semences Bt, même si ces semences améliorent les rendements en limitant les pertes causées par certains ravageurs, les résultats des semences tolérantes aux herbicides sont « nuancés », explique le ministère. Par contre en ce qui concerne  les herbicides ils ont tendance à être encore plus utilisés et pire la résistance aux herbicides se fait de plus en plus importante avec l’apparition de nouvelles mauvaises herbes contraignant les agriculteurs à utiliser des épandages chimiques nouveaux: D’ailleurs le ministère de l’Agriculture recommande le recours aux meilleures pratiques culturales pour maintenir l’efficacité des semences résistantes aux herbicides et  limiter la progression de la résistance des adventices.

Bulletin du département américain de l’agriculture : Département de l’agriculture des Etats-Unis

L’Autorité de sureté nucléaire (ASN) déclare 31 départements avec du radon

Comme il est décrit sur le site du Ministère de l’écologie, du développement durable et de l’énergie« l’exposition au radon se fait par voie respiratoire. Le radon provient du sol et se trouve, par effet de confinement, à des concentrations plus élevées à l’intérieur des bâtiments qu’à l’extérieur. Les particules du radon sont alors inhalées avec l’air respiré et se déposent dans le poumon.

La présence de radon dans les bâtiments résulte de nombreux paramètres et plus particulièrement :

  • des caractéristiques propres au sol sous-jacent (concentration dans le sol, perméabilité et humidité du sol, présence de fissures ou de fractures dans la roche sous-jacente),
  • des caractéristiques propres au bâtiment (procédé de construction, fissuration de la surface en contact avec le sol, système d’aération, etc.),
  • du comportement des occupants vis-à-vis de l’aération des locaux.

Dans une moindre mesure, le radon peut également provenir de l’air extérieur, de matériaux de construction très spécifiques et de l’eau à usage domestique (dégazage de l’eau provenant de nappes souterraines en terrain granitique). »

31 départements français seraient trop exposés au radon. Inodore et radioactif, le radon est un gaz qui augmente les risques de cancer du poumon. D’origine naturelle, il provient des sous-sols granitiques et volcaniques, et de certains matériaux de construction.

Le radon provient d’émanations des sols à tendance granitique ou volcanique. Selon l’ASN, il serait impliqué dans 10 à 15 % des cancers du poumon. La présence de ce gaz est d’autant plus grave qu’il peut être présent 50 fois plus dans un espace clos qu’à l’extérieur. Sont mentionnés dans notre région les départements de Savoie, le Rhône, la Loire, les Hautes-Alpes et l’Ardèche.

Des laboratoires agrées comme la Criirad sont en mesure de pouvoir contrôler cette éventualité de radon à votre domicile.

Radon – CRIIRAD – Généralités

Réduire la concentration de radon ?

Si vous êtes concernés par la forte exposition au radon, l’ANS conseille deux façons simples et peu coûteuses pour réduire sa présence.
– Assurer l’étanchéité entre le sol et le bâtiment (colmatage des fissures et des canalisations).
– Eliminer le gaz par dilution grâce à une ventilation mécanique ou naturelle.

Les plastiques envahissent les mers

Si le «7e continent»  de plastiques a été déjà médiatisé dans le nord-est de l’océan Pacifique, les micro-plastiques polluent aussi bien l’Atlantique que les fleuves et les lacs européens. C’est au tour de François Galgani chef des projets Environnement à l’Ifremer de mettre  l’accent sur notre « mer »«Mais c’est surtout dans la Méditerranée que leur concentration s’avère la plus élevée, avec 115.000 particules par kilomètre carré».

Pourtant, ces 30.000 à 40.000 tonnes de micro-plastiques dérivant à la surface des océans, auxquels s’ajoutent 450.000 à 500.000 t de macro-déchets, ne forment que la partie émergée de l’iceberg. «Les échantillons prélevés à 800 mètres comme à 2.500 mètres en révèlent aussi», précise le scientifique.

Grâce à de nombreuses études menées au cours des 10 dernières années, les effets sur la faune marine se précisent. L’étranglement et l’ingestion sont les plus souvent identifiés. Des micro-plastiques ont déjà été retrouvés dans les estomacs de 660 espèces, dont 171 espèces d’oiseaux pélagiques selon François Galgani.

La mauvaise gestion des déchets sur le continent, notamment au sein des décharges proches de la mer, est montrée du doigt dans cette présence incongrue de plastiques assimilés à des nutriments . Loin d’être anodine, cette ingestion perturbe sévèrement leurs fonctions vitales, d’autant  que ces particules renferment de nombreux additifs chimiques (charges, renforçateurs, plastifiants, colorants, stabilisants, retardateurs de flamme, péroxydes et agents antistatiques), pour certains  perturbateurs endocriniens ou  agents cancérigènes.

 l’Union européenne a décidé en mars 2013 de s’attaquer à ce probléme qui s’accroit et pour lequel est attendue une réglementation indispensable avant la fin 2014. Autre piste: les Etats réfléchissent à de nouvelles mesures pour 2016, selon l’Ifremer, dans le cadre de la directive Stratégie pour le milieu marin, qui oblige déjà les pays européens à évaluer l’étendue des déchets présents sur leur territoire maritime.

 

Le mercure mis en cause comme pertubateur endocrinien?

L’étude  menée par  l’équipe d’Olivier Chastel, du Centre d’études biologiques de Chizé (CEBC, CNRS) dans les Deux-Sèvres en collaboration avec le laboratoire LIENSs (Littoral Environnement Société, CNRS/université de La Rochelle) a étudiée la contamination au mercure  qui altère  la capacité  reproductrice de certains animaux vivant dans des zones éloignées des activités humaines comme l’Artique et l’Antartique. Cette étude a été publiée dans la revue ECOLOGY.

Une analyse de la démographie de deux groupes d’oiseaux habitués à venir pondre chaque année dans les mêmes lieux  a été menée par ces équipes de chercheurs et ceci sur une période de 10 ans.. L’une de ces espèces est celle des skuas antarctiques (Terre Adélie), l’autre des skuas subantarctiques (îles Kerguelen).

Le constat est le suivant : que ce soit en Terre Adélie ou aux îles Kerguelen, le mercure ne semble pas perturber la survie des individus, ni même leurs chances de reproduction. Il agit plutôt sur le succès reproducteur: les poussins engendrés par les individus les plus imprégnés ont moins de chances de survivre au-delà de quelques jours. La raison pour les chercheurs serait que le mercure, aurait  des effets de perturbateur endocrinien, il «perturberait les hormones impliquées dans les soins parentaux». Les chercheurs sont parvenus à définir des taux de mercure au-delà desquels la contamination entraînerait un déclin démographique.

Selon eux , la situation demeure toutefois plus critique en Arctique, où l’«on a vu une baisse des effectifs de goélands au cours des années 1980-1990 du fait des PCB». Si ces polluants interdits sont en diminution, d’autres perturbateurs endocriniens sont venus les remplacer, dont les composés perfluorés. De quoi fragiliser un peu plus des espèces déjà confrontées à «de multiples menaces, dont le réchauffement climatique et le captage des ressources alimentaires par la  pêche».

L’agence européenne adopte la proposition de l’Anses pour le Bisphénol A

Nous reprenons le communiqué de l’ANSES:

Le bisphénol A (BPA) est une substance chimique de synthèse utilisée depuis plus de 50 ans notamment dans l’industrie du plastique. Les travaux menés par l’Anses sur les usages et les effets sanitaires du bisphénol A l’ont conduite à recommander en septembre 2011, puis en avril 2013, une réduction des expositions de la population, notamment par sa substitution dans les matériaux au contact des denrées alimentaires. Par ailleurs, au niveau européen, l’Anses a proposé en septembre 2012, dans le cadre de la réglementation REACh, un classement plus sévère du bisphénol A en tant que toxique pour la reproduction. Le comité d’évaluation des risques (RAC) de l’Agence européenne des substances chimiques (ECHA) vient d’adopter la proposition française. Ainsi, des mesures réglementaires plus sévères seront appliquées.

 Le bisphénol A faisait jusque là l’objet d’un classement harmonisé comme reprotoxique suspecté. Il est aussi actuellement classé comme irritant pour les voies respiratoires, en tant que substance pouvant provoquer des lésions oculaires graves et pouvant entraîner une sensibilisation par contact avec la peau.

Dans ses travaux menés en 2011 et 2013, l’Anses recommande une réduction de l’exposition des consommateurs au bisphénol A, notamment par sa substitution dans les matériaux au contact des denrées alimentaires.

Par ailleurs, dès 2012, l’Anses, dans le cadre de la mise en œuvre de la réglementation européenne relative à l’étiquetage des substances chimiques,  a déposé auprès de l’Agence européenne des substances chimiques (ECHA), une proposition de révision du classement du BPA, en vue d’un classement plus sévère en tant que toxique pour la reproduction (fertilité). Pour cette proposition, l’Anses s’est basée sur les publications et données publiées après les discussions européennes ayant conduit à sa classification actuelle.

A la suite de l’étape de consultation publique, l’Anses a complété sa proposition en intégrant de nouvelles études produites actuellement aux Etats-Unis. Le Comité d’Evaluation des Risques (RAC) de l’ECHA a délivré, sur la base de l’ensemble des données, un avis final favorable à la proposition française.

Un classement en catégorie 1 aura pour conséquence directe l’application de mesures réglementaires plus sévères, en particulier l’obligation de mise en place de mesures de prévention renforcées pour les utilisations professionnelles du bisphénol A (en premier lieu sa substitution), ou l’interdiction de mise sur le marché de mélanges contenant du bisphénol A à destination des consommateurs.

L’avis de l’ECHA sera transmis à la Commission européenne au plus tard 18 mois à compter de la date de publication de la recommandation du RAC. La décision d’inclusion de la classification harmonisée dans le règlement CLP (1)  sera rendue par la Commission européenne sur la base de cet avis.

 (1) CLP : Classification, Labelling, Packaging ; Règlement (CE) n° 1272/2008 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2008 relatif à la classification, l’étiquetage et l’emballage des substances et des mélanges, modifiant et abrogeant les directives 67/548/CEE et 1999/45/CE et modifiant le règlement (CE) n° 1907/2006.