Tous les articles par Jacqueline Collard

Stérilisation des biberons à l’oxyde d’éthylène

L’oxyde d’éthylène est un gaz au fort pouvoir bactéricide, utilisé en France pour la stérilisation des biberons. Ce composé chimique a fait son apparition lors de la première guerre mondiale, puisqu’il entrait dans la fabrication du fameux gaz moutarde. Par la suite, il a été largement utilisé dans les hôpitaux pour ses propriétés antiseptiques jusqu’à ce que des chercheurs suédois découvrent son potentiel cancérigène en 1968. Classé cancérigène certain (classe 1) pour le Centre International de Recherche sur le Cancer, de type CMR (cancérigène, mutagène et reprotoxique), l’oxyde d’éthylène voit son usage interdit par une circulaire du Ministère de la Santé de 1979 « sauf si aucun autre moyen de stérilisation approprié n’existe ».

Ce procédé de stérilisation a pourtant refait surface en France dans les années 80, 90, avec l’apparition des infections nosocomiales auxquelles les hôpitaux ont réagi en passant aux biberons à usage unique en maternité. En 2012, la Direction Générale de la Santé s’est saisie de la question et a demandé à ce que l’usage de ces biberons soit réservé aux prématurés. Il s’agit pourtant de la population la plus vulnérable comme le rappelle le toxico-chimiste A. Picot. Quoi qu’il en soit l’oxyde d’éthylène reste très largement utilisé pour l’ensemble des bébés, puisque ce sont 14 millions de biberons par an stérilisés selon ce procédé qui sont vendus en France selon le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) en 2010.

La France fait figure d’exception par rapport à nos voisins qui ont, pour beaucoup, bannis l’oxyde d’éthylène. Ainsi l’Allemagne et l’Espagne ont-ils interdit ce produit, tandis que la Suède et le Royaume-Uni ne l’utilisent pas, même en l’absence de législation à ce sujet selon l’IGAS. Les solutions existent donc pour protéger les bébés à la fois du risque infectieux et cancérigène. On peut notamment citer l’autoclave, dans lequel la vapeur d’eau sous pression va stériliser les biberons en verre, car le plastique ne supporte pas les températures supérieures à 130 degrés, ou encore les rayons gamma ou de peroxyde d’hydrogène, plus onéreux mais compatibles avec le plastique.

Illustrations du réchauffement climatique

La NOAA (national oceanic and atmospheric administration) a publié son analyse des températures du mois d’avril, et rejoint l’équipe Nsa/université de Columbia New York pour conclure qu’avril 2014 est, à égalité avec avril 2010, le plus chaud que la planète ait connu depuis plus d’un siècle.

Parallèlement, deux études illustrent la fonte irréversible des grands glaciers de l’Antarctique, dont les six principaux pourraient entrainer à eux seuls une élévation du niveau des océans de 1,2 mètres selon l’étude publiée dans Geophysical Research Letters.

Pour E. Rignot, glaciologue de l’université de Californie et de la NASA, cela justifierait de réviser à la hausse les prévisions du GIEC qui s’était fixé sur une élévation de 90 centimètres des océans d’ici la fin du siècle. D’autant que l’accélération de l’écoulement d’eau sous les glaciers et leur recul sur le socle rocheux se  favorisent mutuellement. Concernant plus spécifiquement le glacier Thwaites, une étude publiée dans Science illustre sa perte d’altitude de plusieurs mètres par an depuis 2006, or « Les simulations dans notre modèle informatique semblent indiquer une accélération dans le futur, sans aucun mécanisme de stabilisation en vue » pour I. Joughuin, l’un des chercheurs de cette étude.

http://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/2014/04

http://onlinelibrary.wiley.com/journal/10.1002/(ISSN)1944-8007

Nouvel exemple de la toxicité des pesticides

Quinze incidents distincts de vaporisations de pesticides sur des cultures d’orchidées dans l’Etat de Washington « auraient pu » entrainer une exposition accidentelle de populations humaines. La région agricole a compté par la suite une soixantaine de personnes souffrant de difficultés respiratoires, de troubles digestifs, de céphalées ou d’éruptions cutanées, dont huit ont dû avoir recours à un traitement médical d’urgence d’après la porte-parole du département de la santé de l’État de Washington, K. Stowe.

Nécessité d’adapter l’agriculture au changement climatique

Le réchauffement climatique pourrait être à l’origine d’une baisse des rendements de céréales en Europe si les agriculteurs ne s’adaptent pas. Ainsi une étude menée par des chercheurs de géophysiologie environnementale, publiée le 20 mai dans Stanford News, prévoit-elle une chute de plus de 20% pour les récoltes d’orge et de blé, et de 10% pour le maïs d’ici 2040, pour une augmentation de 2 degrés Celsius. Ces résultats sont issus d’une analyse de données des récoltes de milliers de fermes européennes entre 1989 et 2009 et de données météorologiques précises, permettant de comprendre comment la production céréalière avait changé avec le temps.

La comparaison des données les plus chaudes d’Europe avec celles des plus froides a permis de dégager des pistes d’adaptation basées sur des techniques existantes, telles que l’utilisation de variétés de céréales adaptées aux températures élevées par exemple, qui pourrait permettre de limiter les pertes, pour le maïs notamment. La question que cette étude soulève et qui sera le prochain thème de recherche de ces scientifiques est de déterminer la vitesse d’adaptation des agriculteurs européens céréaliers.

http://news.stanford.edu/news/2014/may/climate-europe-farming-052014.html

Villes sans pesticides 

À l’occasion du lancement de la 8ème « Fête de la Nature » le 21 mai, la ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie S. Royal, a affirmé sa volonté d’ « anticiper » l’interdiction de l’utilisation de pesticides en espaces publiques avant l’échéance prévu par la réglementation en 2020. Pour ce faire, elle compte  sur « l’exemple » en promettant un label aux communes sans pesticides, reprenant le projet « Terre saine, villes et villages sans pesticide » initié par les ONG en mars. Un processus de concertation à d’ailleurs été initié avec celles-ci, dont Générations Futures notamment, avec une première réunion le 5 mai et une seconde prévue en juin. Plusieurs associations ont réalisé un communiqué suite à l’intervention de Mme Royal, s’interrogeant sur les raisons de ce qu’elles craignent n’être qu’une « action de communication » alors que les moyens à engager pour la réalisation du projet où la définition des critères d’obtention de ce label n’ont pas encore été discutés.

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En Rhône-Alpes, la FRAPNA a recensé plusieurs villes et villages signataires de leur chartre régionale « objectif sans pesticide », comme Pérouges dans l’Ain, Anonay en Archèche, Evian en Haute-Savoie, et plusieurs autres dans l’ensemble de la région.

La liste est consultable sur  : http://frapna-zeropesticide.fr/actus

Plus d’information sur : http://www.generations-futures.fr/pesticides/villes-et-villages-sans-pesticides-une-operation-de-communication-de-mme-royal/