Tous les articles par Jacqueline Collard

Gaspillage alimentaire, la part de responsabilité de la DLC et de la DLUO

Alors que 7 kg de produits jamais déballés sont jetés par français et par an, les Dates Limites de Consommation (DLC) et Date Limite d’Utilisation Optimale (DLCO) sont une nouvelle fois mises en cause.

La DLC n’existe que pour les denrées « microbiologiquement très périssables » et doit correspondre a une limite impérative au-delà de laquelle leur ingestion présente un « danger immédiat pour la santé humaine ». Cette date « sanitaire » a toutefois été remise en cause par avec la découverte de DLC différentes pour les mêmes produits selon la zone de commercialisation par exemple, en particulier dans les territoires Outre-Mer. L’UFC-Que Choisir dénonce maintenant le raccourcissement indu de la DLC par les industriels, qui se transforme en date marketing pour accélérer la rotation dans les rayons, au dépends de l’augmentation du nombre de déchets. Sur les 10 produits testés par leur laboratoire, un tiers présente toujours une qualité bactériologique sans risque sanitaire après un dépassement de la DLC de 4 jours à 3 semaines selon le type de produits.

Par ailleurs, l’ambiguïté entre la mention précédant la DLC « à consommer avant le… », et celle précédant la DLUO « à consommer de préférence avant le …. », est pointée du doigt comme source de confusion et de gaspillage alimentaire. En effet, si la DLUO n’a pas de versant sanitaire, indiquant seulement une perte des qualités gustatives de la denrée « sans pour autant constituer un danger pour celui qui le consommerait », 18% des consommateurs européens l’interprètent comme la DLC selon la résolution du conseil européen du 19 janvier 2012. C’est la raison pour laquelle le Conseil Economique Social et Environnemental a appelé à une révision des mentions précédant les deux dates limites afin d’en lever l’ambiguïté.

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Date limite de consommation (DLC et DLUO) Economie et Finances

Lutte contre le gaspillage alimentaire Que Choisir

Qualité de l’air : classement de 100 villes européennes

L’association Respire a publié un classement de 100 villes européennes, en terme de nombre de jours de dépassement des seuils de pollution atmosphérique aux particules fines (PM10), au dioxyde d’azote et à l’ozone. Basés sur les données de l’Agence européenne pour l’environnement, le président de l’association S. Vray, rappelle que les résultats doivent être nuancés car les dispositifs de mesure de la qualité de l’air sont quantitativement et qualitativement inégaux.

Si la situation géographique, notamment la position de la ville dans une cuvette, joue indéniablement un rôle dans les résultats, le directeur de Green Cross France et Territoires remarque qu’ « il existe une forte corrélation entre la mauvaise qualité de l’air et la part de voitures au gazole ». Ainsi, avec 70% de son parc automobile au diesel, la France ne compte aucune des 40 villes les moins polluées d’Europe, tandis que le Royaume-Unis, avec moins de 25% de véhicules diesel, présente 6 des 10 villes les moins polluées. De manière générale, les villes développant une politique de mobilité douce sont parmi les mieux classées, comme celles pilotes du mouvement « Slow Cities » avec Edimbourg (2e), Bonn (10e) ou Utrecht (11e) par exemple.

L’Agence européenne pour l’environnement estime que neuf citadins de l’union européenne sur dix respirent « au moins un polluant atmosphérique parmi les plus nocifs, à des niveaux que l’OMS juge dangereux pour la santé » selon son rapport de 2013. Les principales conséquences sanitaires sont l’apparition de troubles respiratoires, de maladies cardiovasculaires, ou encore de cancers du poumon, le tout menant à des décès précoces.

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Qualité de l’air : le palmarès des 100 plus grandes villes d’Europe

« Qualité de l’eau, gestion de la rareté », plan du comité Nouvelle France Industrielle

Le comité de pilotage de la Nouvelle France industrielle, comprenant 34 plans de « reconquête industrielle », s’est réuni pour la troisième fois en présence des ministres de l’économie, de l’agriculture, du numérique, de l’enseignement supérieur et de l’écologie. Parmi les 7 nouvelles feuilles de routes validées ce 4 juin, le plan « Qualité de l’eau et gestion de la rareté » entre d’ores et déjà en action.


Après avoir rappelé qu’en l’absence de modification de gestion de l’eau, à la fois en terme de production et de distribution, il existerait un écart de 40% entre la demande et l’offre mondiale en eau douce d’ici 2030, le plan mise sur la « très forte capacité de recherche et d’innovation » de la France pour faire face à ces risques, classés à la troisième place des risques les plus préoccupants selon le Rapport Mondial des risques du forum économique. Si le résumé ne fait pas état de l’enjeu sanitaire lié à l’accès à l’eau potable, celui-ci n’en reste pas moins une problématique majeurs comme peut le rappeler l’Unesco par exemple.

« Qualité de l’eau et gestion de la rareté » s’axe autour de 4 grands domaines :

– les usines d’épuration du futur à faible empreinte environnementale,

– le grand cycle de l’eau, notamment face à l’adaptation au changement climatique,

– le petit cycle de l’eau pour mieux limiter les pertes de ressources en eau sur le réseau et contrôler la qualité de l’eau,

– le dessalement de l’eau en vue de développer une offre à l’export.

La mise en œuvre du plan est détaillée en 4 phases qui s’étalent jusqu’à 2016. La première, correspondant au cadrage des projets et à l’association des collectivités et établissements publics compétents, prend effet dès ce mois-ci.

Plus d’information sur :

La nouvelle France industrielle – Point d’étape sur les 34 plans de la nouvelle France industrielle

Radioactivité : augmentation des seuils autorisés pour les populations et dans les aliments.

L’Europe augmente les normes de contaminations radioactives dans sa nouvelle Directive 2013/59 Euratom, à la fois en terme de bruit de fond et en cas d’accident nucléaire (Annexe I de la Directive).

La « dose admissible » en bruit de fond passe ainsi de 1 mSv/an à 20 mSv/an pour le public, enfants et autres populations vulnérables comprises, ce qui était jusque là la dose maximale autorisée pour un travailleur du nucléaire. La Directive prévoit alors que « dans l’intervalle allant jusqu’à 20 mSv par an inclus, des informations spécifiques permettant aux individus de gérer leur exposition individuelle, si possible« .

En cas d’accident nucléaire majeur en France, éventualité que le Président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire considère comme ne pouvant être « exclue », la norme sera encore multipliée par 5 pour l’ensemble du public, atteignant les 100 mSv/an. À ce seuil et en deçà, les populations seront donc contraintes des rester en zone contaminée, avec seulement « une évaluation des doses individuelles et des informations spécifiques sur les risques liés aux rayonnements et sur les mesures disponibles pour réduire l’exposition.« 

Le domaine de la sécurité alimentaire est également en jeu, comme le montre cet extrait du communiqué de presse signé par le Président de la République Française lors de la visite du Premier Ministre japonais début mai.  » Concernant le nucléide radioactif dans les produits alimentaires et les fourrages provenant du Japon, le Japon se félicite de la compréhension de la France pour une révision des mesures de restriction de l’UE (…) pour les contaminants et les toxines dans les aliments » (paragraphe 13 du communiqué de presse).

Pour plus d’informations:

– Directive 2013/59 Euratom  sur :

DIRECTIVE 2013/59/EURATOM DU CONSEIL

– Communiqué de presse sur:

www.elysee.fr/communiques-de-presse/article

Fiscalité écologique, où en est le Comité ?

Ce 5 juin devait être le jour de la plénière du Comité pour la fiscalité écologique, dispositif créé suite à la première Conférence Environnementale pour conseiller le gouvernement dans la « transcription opérationnelle » de la transition écologique. S’agissant de la deuxième réunion du comité annulée de manière consécutive depuis février, et en l’absence de nouvelle date programmée, les associations participantes se montrent inquiètes, particulièrement dans un contexte où la ministre de l’Écologie du Développement Durable et de l’Énergie qualifie toute mesure de fiscalité écologique de « punitive ». Le CNIID dénonce l’écueil d’une écologie « incantatoire », et insiste sur la nécessité d’utiliser tous les leviers possibles de manière cohérente, à la fois en terme de réglementation, d’investissement, mais aussi de fiscalité.

Les ONG ont exprimé leur mécontentement par un communiqué de presse, rappelant au gouvernement que son ambition de rejoindre la moyenne européenne en terme de fiscalité écologique est « loin d’être atteinte ». Par ailleurs, si le comité s’opposait aux « subvention à la pollution » comme la sous-taxation du diesel qu’il avait déjà signalé l’année dernière, avant les pics de pollutions de cet hiver, les associations insistent sur le fait qu’il travaillait aussi sur des propositions de fiscalité positive pour les ménages.

Plus d’infos sur :

Cniid.fr/Suspension-du-comite-pour-la-fiscalite,819?