Tous les articles par Jacqueline Collard

Illustrations du réchauffement climatique

La NOAA (national oceanic and atmospheric administration) a publié son analyse des températures du mois d’avril, et rejoint l’équipe Nsa/université de Columbia New York pour conclure qu’avril 2014 est, à égalité avec avril 2010, le plus chaud que la planète ait connu depuis plus d’un siècle.

Parallèlement, deux études illustrent la fonte irréversible des grands glaciers de l’Antarctique, dont les six principaux pourraient entrainer à eux seuls une élévation du niveau des océans de 1,2 mètres selon l’étude publiée dans Geophysical Research Letters.

Pour E. Rignot, glaciologue de l’université de Californie et de la NASA, cela justifierait de réviser à la hausse les prévisions du GIEC qui s’était fixé sur une élévation de 90 centimètres des océans d’ici la fin du siècle. D’autant que l’accélération de l’écoulement d’eau sous les glaciers et leur recul sur le socle rocheux se  favorisent mutuellement. Concernant plus spécifiquement le glacier Thwaites, une étude publiée dans Science illustre sa perte d’altitude de plusieurs mètres par an depuis 2006, or « Les simulations dans notre modèle informatique semblent indiquer une accélération dans le futur, sans aucun mécanisme de stabilisation en vue » pour I. Joughuin, l’un des chercheurs de cette étude.

http://www.ncdc.noaa.gov/sotc/global/2014/04

http://onlinelibrary.wiley.com/journal/10.1002/(ISSN)1944-8007

Nouvel exemple de la toxicité des pesticides

Quinze incidents distincts de vaporisations de pesticides sur des cultures d’orchidées dans l’Etat de Washington « auraient pu » entrainer une exposition accidentelle de populations humaines. La région agricole a compté par la suite une soixantaine de personnes souffrant de difficultés respiratoires, de troubles digestifs, de céphalées ou d’éruptions cutanées, dont huit ont dû avoir recours à un traitement médical d’urgence d’après la porte-parole du département de la santé de l’État de Washington, K. Stowe.

Nécessité d’adapter l’agriculture au changement climatique

Le réchauffement climatique pourrait être à l’origine d’une baisse des rendements de céréales en Europe si les agriculteurs ne s’adaptent pas. Ainsi une étude menée par des chercheurs de géophysiologie environnementale, publiée le 20 mai dans Stanford News, prévoit-elle une chute de plus de 20% pour les récoltes d’orge et de blé, et de 10% pour le maïs d’ici 2040, pour une augmentation de 2 degrés Celsius. Ces résultats sont issus d’une analyse de données des récoltes de milliers de fermes européennes entre 1989 et 2009 et de données météorologiques précises, permettant de comprendre comment la production céréalière avait changé avec le temps.

La comparaison des données les plus chaudes d’Europe avec celles des plus froides a permis de dégager des pistes d’adaptation basées sur des techniques existantes, telles que l’utilisation de variétés de céréales adaptées aux températures élevées par exemple, qui pourrait permettre de limiter les pertes, pour le maïs notamment. La question que cette étude soulève et qui sera le prochain thème de recherche de ces scientifiques est de déterminer la vitesse d’adaptation des agriculteurs européens céréaliers.

http://news.stanford.edu/news/2014/may/climate-europe-farming-052014.html

Villes sans pesticides 

À l’occasion du lancement de la 8ème « Fête de la Nature » le 21 mai, la ministre de l’Écologie, du Développement Durable et de l’Énergie S. Royal, a affirmé sa volonté d’ « anticiper » l’interdiction de l’utilisation de pesticides en espaces publiques avant l’échéance prévu par la réglementation en 2020. Pour ce faire, elle compte  sur « l’exemple » en promettant un label aux communes sans pesticides, reprenant le projet « Terre saine, villes et villages sans pesticide » initié par les ONG en mars. Un processus de concertation à d’ailleurs été initié avec celles-ci, dont Générations Futures notamment, avec une première réunion le 5 mai et une seconde prévue en juin. Plusieurs associations ont réalisé un communiqué suite à l’intervention de Mme Royal, s’interrogeant sur les raisons de ce qu’elles craignent n’être qu’une « action de communication » alors que les moyens à engager pour la réalisation du projet où la définition des critères d’obtention de ce label n’ont pas encore été discutés.

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En Rhône-Alpes, la FRAPNA a recensé plusieurs villes et villages signataires de leur chartre régionale « objectif sans pesticide », comme Pérouges dans l’Ain, Anonay en Archèche, Evian en Haute-Savoie, et plusieurs autres dans l’ensemble de la région.

La liste est consultable sur  : http://frapna-zeropesticide.fr/actus

Plus d’information sur : http://www.generations-futures.fr/pesticides/villes-et-villages-sans-pesticides-une-operation-de-communication-de-mme-royal/

Taxe des véhicules utilitaires lourds

L’État cherche à une alternative à l’écotaxe, réglementation visant à faire supporter aux poids lourds de plus 3,5 tonnes transportant des marchandises le coût réel de leur activité, dont le maintien de la voirie qui est actuellement supporté par les impôts communs, et qui avait soulevé de vives protestations l’automne dernier. Un compromis des avis très divergents de la mission parlementaire menée par J-P Chanteguet d’une part, et de la ministre de l’écologie du développement durable et de l’énergie  S. Royal d’autre part pourrait être à l’origine d’une nouvelle proposition de loi.

La mission parlementaire est favorable à l’aménagement de cette écotaxe selon 13 propositions, dont la création d’une franchise kilométrique mensuelle épargnant les circuits courts, et la création d’un fond de modernisation pour l’achat de camions fonctionnant au gaz ou à l’électricité par exemple. La renationalisation des autoroutes est également envisagée, et fera l’objet d’une nouvelle mission parlementaire ainsi que d’un examen le 19 juin par le Sénat.

Pour sa part, S. Royal serait pour l’abandon du dispositif qu’elle juge « punitif », et souhaiterait combler le manque à gagner en récupérant la moitié du chiffre d’affaire des péages autoroutiers. Quoi qu’il en soit, les différents acteurs s’accordent pour enterrer le terme d’ « écotaxe » sous celui de « redevance poids lourds ».

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Au niveau européen aussi la problématique est abordée. Après avoir adopté le 11 février 2014 une réglementation des normes de performance en matière d’émission de CO2 des véhicules utilitaires légers neufs, la Commission Européenne propose ce 21 mai une stratégie pour réduire les émissions de carbone des véhicules utilitaires lourds, camion et bus.

Elle fixe une première échéance en 2015 pour présenter une réglementation en terme de mesure, certification et émission de CO2 des véhicules neufs. Elle prévoir également la mise en place de mesures contraignantes dans un second temps, comme la tarification de l’utilisation des infrastructures ou la taxation des véhicules pour les États membres.