Tous les articles par Jacqueline Collard

Deux Valeurs Guides de l’Air Intérieur pour l’acétaldéhyde

L’Agence nationale de sécurité sanitaire a proposé deux valeurs seuils pour l’acétaldéhyde dans l’air intérieur, l’une pour les expositions à court terme et l’autre pour celles à long terme. Ces Valeurs Guides de l’Air Intérieur (VGAI), correspondent à un seuil de concentration dans l’air d’une substance chimique en dessous duquel « aucun effet sanitaire ou aucune nuisance ayant un retentissement sur la santé n’est attendu pour la population générale en l’état des connaissances actuelles ».

L’acétaldéhyde rejoint ainsi la liste des 8 « substances prioritaires » faisant l’objet de seuils sanitaires.En effet, ce gaz est responsable chez l’être humain d’irritations oculaire, cutanée, et des voies respiratoires, pouvant provoquer une crise d’asthme chez les personnes sensibles. C’est également un agent possiblement cancérogène chez l’Homme (classe 2B) selon le Centre international de recherche sur le cancer (Circ). L’acétaldéhyde est émis par de multiples sources telles que le processus de combustion des matières organiques (tabagisme, cuisson des aliments et chauffage domestique au bois), les matériaux de construction, décoration, ameublement, ainsi que certains produits de consommation courante (nettoyants de sols, colles, lasures, décapants, dalles et flocages, etc.). L’ANSES rappelle que lors de la campagne nationale de mesure par l’Observatoire de la Qualité de l’Air Intérieur (OQAI) « Logements », sa concentration dans l’air intérieur était « supérieure ou égale à la concentration mesurée dans l’air extérieur dans plus de 98% des logements français, justifiant la nécessité de créer des VGAI.

La première VGAI a pour but de « protéger la population d’une exposition ponctuelle ou intermittente à des niveaux élevés liés à une activité particulière », et estfixée à 3.000µg/m3 (microgrammes par mètre cube) pour une durée d’exposition de 1 heure. La seconde, ayant pour objet « de protéger la population au quotidien exposée à des niveaux plus faibles mais permanents (niveaux de fond) » est établie à 160 µg/m3 pour une durée d’exposition supérieure ou égale à un an.

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Proposition de valeurs guides de qualité d’air intérieur

La Loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt devant l’Assemblée cette semaine

La loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du ministre de l’agriculture S. Le Foll est arrivée pour la deuxième lecture à l’Assemblée Nationale ce lundi, et sera discutée jusqu’à jeudi. Son objectif principal est de concilier les intérêts économiques de compétitivité du secteur au niveau européen et international, avec une transition qualifiée « d’agro-écologie », limitant l’impact environnemental de l’agriculture. C’est la première fois que « l’orientation vers l’agro-écologie est inscrite dans une loi », souligne la députée EELV Brigitte Allain.

Plusieurs mesures vont dans ce sens :

–        la protection vis-à-vis des produits phytosanitaires pour les « personnes sensibles » (enfants, femmes enceintes, personnes âgées ou malades), à travers l’interdiction des épandages à certaines heures et le renforcement de mesures de protection comme la plantation de haies par exemple, ou encore la promotion des préparations naturelles comme le purin d’ortie.

–        La plus grande représentation des associations environnementales et des collectivités territoriales dans les Commissions départementales de protection des espaces agricoles et forestiers, instances qui ont un avis consultatif sur l’attribution des terres aux agriculteurs. Ceci pourrait permettre de soutenir l’arrivée d’un nouvel agriculteur plutôt que l’agrandissement d’un autre ou de favoriser l’installation de l’agriculture biologique.

–        Création de GIEE ou Groupements d’intérêt économique et écologique, qui ont pour mission de regrouper les agriculteurs autour de projets s’inscrivant dans les deux dynamiques souhaitées, économique et écologique, ce qui leur permettra d’accéder à des aides supplémentaires.

Des terres pour qui, pour quoi ?

Petite avancée, la loi introduit également des compensations quand les terres agricoles sont recouvertes par un projet d’urbanisation, une mesure qui devrait freiner leur bétonisation. Quand la compensation en nature n’est pas possible, le gouvernement a introduit l’obligation de « financement de projets permettant de recréer de la valeur ajoutée sur le territoire. » A la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), on espère que cette obligation fera réfléchir à deux fois les élus avant d’autoriser de nouvelles constructions sur des terres agricoles. Le porte parole de Confédération paysanne, L. Pinatel juge cette proposition intéressante et espère qu’elle permettra de « travailler sur la multiplication des semences à la ferme » par exemple.

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Un nouvel élan pour notre agriculture

Agriculture : avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt

 

 

 

 

Le bisphénol S, une alternative au bisphénol A ?

Après avoir été interdit dans les biberons en 2010, le bisphénol A (BPA), sera interdit des emballages alimentaires (canettes, conserves, bouteilles, …) en 2015. Parmi les 73 candidats à son remplacement identifiés par l’ANSES (agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail), le bisphénol S (BPS), composé chimique de la même famille, est déjà utilisé dans la fabrication de biberons ou de papiers thermiques par exemple. Une étude américaine publiée en 2012 et portant sur les Etats-Unis ainsi que 6 pays d’Asie estime à 85% le nombre de personnes présentant du BPS dans leurs urines. L’exposition à cette molécule n’est donc pas marginale.

Si pour le moment peu d’études ont porté sur la toxicité du BPS, un rapport de l’INERIS en 2011 lui a retrouvé l’activité de perturbateur endocrinien reprochée à son congénère, résultat étayé plus récemment par une étude de l’université du Texas. Une autre étude montre quant à elle des effets du BPS sur le rythme cardiaque. D’autre part, cette molécule serait persistante dans l’environnement d’après les chercheurs d’Osaka, ce serait même le bisphénol qui se dégrade le moins dans les milieux aquatiques par rapport au BPA et au BPF.

Outre le manque de connaissances sur la toxicité du BPS et ses mécanismes d’action, il est très difficile de  savoir exactement où il se trouve puisqu’il n’existe aucune liste de produits contenant du BPS : cette substance n’est pas réglementée actuellement, il n’y a pas d’obligation de déclaration.

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LE BISPHÉNOL S : UN SUBSTITUT DU BPA DONT LES EFFETS SONT ENCORE TROP PEU CONNUS…

 

Bilan qualité de l’air en région Rhône-Alpes

Les travaux publiés par Air Rhône-Alpes, dans le cadre du programme de surveillance des dioxines et des métaux lourds, rapportent que la majorité des polluants étudiés ont vu leur concentration diminuer à la fois dans l’air ambiant et en terme de retombées atmosphériques, au sein de notre région. Cette tendance confirme les données issues des années précédentes, puisque l’agence dispose d’un historique de concentration de ces polluants depuis les années 2000.

La diminution s’explique notamment par la réduction des émissions industrielles, en particulier avec la mise aux normes de la filière de traitement des déchets. D’autres polluants ont cependant peu évolué, comme le cuivre, qui est majoritairement émis par le trafic automobile. Concernant les dioxines, l’agence s’attarde sur l’évolution des types d’émetteurs quelle qualifie d’« importante », puisqu’après avoir été principalement attribuée aux incinérateurs d’ordures ménagères, le chauffage au bois est devenue une source non négligeable qui participe au bruit de fond retrouvé en hiver, auxquels s’ajoutent des événements ponctuels comme les incendies ou encore le brûlage de câbles.

Plus d’informations sur :

Programme de surveillance des dioxines, Furanes et Métaux lourds : les avancées 2012

Republication de l’étude du Professeur Séralini sur la toxicité du Roundup et de l’OGM maïs NK603.

Un communiqué de presse du Comité de Recherche et d’Informations Indépendantes sur le génie GENétique (CRIIGEN), annonce que l’étude de toxicité chronique de Roundup et du maïs NK603 tolérant à cet herbicide, menée par le Professeur Séralini et parue en 2012 dans la revue Food and Chemical Toxicoly avant d’être censurée en novembre 2013, doit de nouveau être publiée, au sein de la revue Environmental Sciences Europedu groupe Springer.

Le professeur indique qu’il a des propositions de cinq éditeurs, son choix ayant été guidé par la possibilité de mettre à disposition les données brutes de l’étude dans la revue, mesure qu’il souhaiterait être généralisée à l’ensemble des publications d’études, y compris celles menées par les industriels tel que Monsanto, fabriquant du Roundup et du maïs NK603. « L’opacité sur les données des industriels est aujourd’hui complètement anormale, c’est une anomalie scientifique » selon le Professeur Séralini, et l’argument des firmes consistant à la protection du secret industriel de convainc par le CRIIGEN, qui ne voit pas en quoi la publication de données sanitaires brutes (urinaires ou sanguines) mettrait en danger ce secret.

L’étude fait état « de graves perturbations hépatiques et rénales, ainsi que des hormones sexuelles et l’apparition de tumeurs mammaires » sur les rats exposés au Roundup. Pour Joël Spiroux de Vendômois, médecin président du CRIIGEN, « Les  pesticides  comme  le  Roundup  et  les  OGM  agricoles  ne  peuvent  pas  être étrangers à l’épidémie des pathologies environnementales ». Il souligne également « la déficience de l’évaluation réglementaire des pesticides et des OGM qui met en danger la santé publique ».

Si l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) et l’Agence nationale de sécurité sanitaires (Anses) en France rejettent les résultats de l’étude du Professeur Séralini, ces derniers ont été à l’origine d’une prise de conscience sur les lacunes de connaissances de toxicité à long terme des pesticides et des OGM résistants à ces pesticides. Les agences ont donc formulé des appels d’offre en ce sens au niveau de l’Union Européenne, sur la base de protocoles critiqués par l’équipe du CRIIGEN dans le sens où ils sont « trop limités dans le temps » et qu’ils se concentrent « sur la cancérogénicité et non sur la toxicité générale à long terme ».

Plus d’informations  :

– sur l’étude : Republished study: long-term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize

– sur le communiqué de presse du CRIIGEN : OGM / pesticides: Republication de l’étude du Pr. Séralini