Tous les articles par Jacqueline Collard

L’ANSES souhaite une réglementation européenne des nanomatériaux

Depuis la fin des années 90 les nanomatériaux ont envahis notre quotidien par leur développement industriel dans de multiples secteurs, que ce soit les textiles, les cosmétiques, les peintures, les médicaments, les pneus, l’alimentation ou d’autres encore.  La question de leurs effets sanitaires reste entière, c’est la raison pour laquelle l’ANSES s’est autosaisie afin d’actualiser les connaissances grâce à une revue de l’ensemble des données et publications scientifiques disponibles sur le sujet au niveau international.

Le rapport, publié le 15 mai, identifie l’existence de lacunes importantes sur les connaissances des conséquences sanitaires et environnementales liées aux nanoparticules. Aucune donnée n’est disponible sur l’être humain notamment, faute d’étude épidémiologique. Des dangers très divers ont pourtant été mis en exergue dans ce rapport, et ce malgré les grandes difficultés d’évaluation des risques. Les études in vitro et in vivo ont démontré la capacité des nanomatériaux à traverser les barrières physiologiques du vivant, ainsi que la toxicité de certains d’entres eux.

L’Agence recommande donc de mettre en place « un encadrement réglementaire renforcé au niveau européen » selon les règlements CLP et REACH et d’évaluer les risques avant mise sur le marché de produits contenant des nanomatériaux.  Elle formule par ailleurs des recommandations visant à stimuler la recherche pluridisciplinaire dans ce domaine.

Plus d’informations : Anses

Dernier rapport de l’EFSA sur résidus de pesticides dans l’alimentation

Le quatrième rapport annuel de l’EFSA (autorité européenne de sécurité des aliments), publié ce mois-ci, donne un aperçu des résidus de pesticides détectés dans les aliments de 27 pays européens en 2010.

Globalement les taux de pesticides au-delà des limites maximales de résidus (LMR) seraient stables depuis 4 ans, avec 2,8% des échantillons testés présentant des résultats supérieurs aux normes. Néanmoins ce taux varie selon les produits. Les pourcentage de non conformité les plus importants étant retrouvés pour l’avoine 5,3%), les laitues (3,4%), les fraises (2,8%), les pêches (1,8%), les pommes et les poires (1,3%).

Le rapport conclue à l’absence de risque à long terme pour la santé des consommateurs vis-à-vis des résidus de pesticides ingérés, tout en estimant à 0,4% le risque d’altération à court terme de la santé par une exposition aigue.

Pour l’association Générations Futures, le délai pour obtenir les rapports ne permet pas la réactivité nécessaire des pouvoirs publics. Ils dénoncent également la méthodologie de calcul, qui se baserait sur le niveau d’incertitude le plus bas (-50%), ce qui revient à diviser par deux la concentration de pesticides retrouvée dans chaque aliment. L’association rappelle aussi que si le taux général de dépassement des LMR reste stable, cela masque des différences puisqu’il a par exemple doublé entre 2010 et 2011 pour les céréales. Par ailleurs, les taux de présence de résidus de pesticides (inférieurs ou supérieurs aux LMR) ont tous augmenté dans ce même temps de 1 à 4 points.

F. Veillerette, porte parole de Générations Futures conclue ”Nous serons d’autant plus vigilants que les LMR ne tiennent pas compte des effets à faible dose, possiblement sans seuil, des pesticides perturbateurs endocriniens et donc  que les effets évalués des résidus de pesticides sur la santé sont donc très certainement largement sous estimés”.

Plus d’informations sur :    European Food Safety Authority    et    Générations Futures

Progression de l’alimentation biologique en France

Les ventes de produits « bio » sont en augmentation constante depuis 1999, le marché ayant notamment doublé entre 2007 et 2012. Près d’un Français sur deux consomme désormais des produits bio au moins une fois par mois selon l’Agence Bio/CSA, et c’est une tendance qui pourrait augmenter encore puisqu’en mars 2014, 24% des consommateurs de produits bio déclaraient avoir l’intention d’augmenter leur consommation au cours des 6 mois suivants, tandis que 71% souhaitaient la maintenir.

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 Par ailleurs la provenance des produits est une préoccupation majeure des bio-consommateurs. Ainsi, la quasi-totalité des viandes, volailles, œufs, vins, lait et produits laitiers biologiques vendus sont d’origine française.

 « Le défi qui s’annonce pour la bio est celui du renforcement de la production pour répondre à la demande nationale », selon l’Agence bio. Le marché des produits bio étant estimé pour 2013 à 4,56 milliards d’euros.

Plus d’information sur :

Baromètre de consommation et de perception des produits biologiques en France Agencebio CSA

Effets des ondes électromagnétiques décrits par la Nasa dès 1981

Un rapport de l’agence spatiale américaine (NASA), datant de 1981, énumère l’ensemble des altérations physiologiques observables chez les êtres humains exposés aux rayonnements électromagnétiques. Alors que l’hyperélectrosensibilité (EHS) n’est pas reconnue à ce jour en France, que ce soit par les médecins ou par les autorités, les symptômes de cette pathologie sont déjà explicités dans ce rapport.

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 Ce document remet en cause l’hypothèse, mondialement répandue et relayée par les acteurs de la téléphonie mobile, d’innocuité des radiofréquences micro-ondes en dessous des normes dîtes « thermiques », c’est à dire en dessous de la densité de puissance à laquelle une personne exposée serait brûlée.

Plus d’information et accès au pdf du rapport de la NASA sur :

http://www.robindestoits.org/Les-mefaits-des-ondes-radio-electriques-reconnus-par-la-NASA-en-1981-La-Maion-du-21e-Siecle-Avril-2014_a2204.html

Stérilisation des biberons à l’oxyde d’éthylène

L’oxyde d’éthylène est un gaz au fort pouvoir bactéricide, utilisé en France pour la stérilisation des biberons. Ce composé chimique a fait son apparition lors de la première guerre mondiale, puisqu’il entrait dans la fabrication du fameux gaz moutarde. Par la suite, il a été largement utilisé dans les hôpitaux pour ses propriétés antiseptiques jusqu’à ce que des chercheurs suédois découvrent son potentiel cancérigène en 1968. Classé cancérigène certain (classe 1) pour le Centre International de Recherche sur le Cancer, de type CMR (cancérigène, mutagène et reprotoxique), l’oxyde d’éthylène voit son usage interdit par une circulaire du Ministère de la Santé de 1979 « sauf si aucun autre moyen de stérilisation approprié n’existe ».

Ce procédé de stérilisation a pourtant refait surface en France dans les années 80, 90, avec l’apparition des infections nosocomiales auxquelles les hôpitaux ont réagi en passant aux biberons à usage unique en maternité. En 2012, la Direction Générale de la Santé s’est saisie de la question et a demandé à ce que l’usage de ces biberons soit réservé aux prématurés. Il s’agit pourtant de la population la plus vulnérable comme le rappelle le toxico-chimiste A. Picot. Quoi qu’il en soit l’oxyde d’éthylène reste très largement utilisé pour l’ensemble des bébés, puisque ce sont 14 millions de biberons par an stérilisés selon ce procédé qui sont vendus en France selon le rapport de l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) en 2010.

La France fait figure d’exception par rapport à nos voisins qui ont, pour beaucoup, bannis l’oxyde d’éthylène. Ainsi l’Allemagne et l’Espagne ont-ils interdit ce produit, tandis que la Suède et le Royaume-Uni ne l’utilisent pas, même en l’absence de législation à ce sujet selon l’IGAS. Les solutions existent donc pour protéger les bébés à la fois du risque infectieux et cancérigène. On peut notamment citer l’autoclave, dans lequel la vapeur d’eau sous pression va stériliser les biberons en verre, car le plastique ne supporte pas les températures supérieures à 130 degrés, ou encore les rayons gamma ou de peroxyde d’hydrogène, plus onéreux mais compatibles avec le plastique.