Tous les articles par Jacqueline Collard

2 nouvelles études sur les pesticides relayées par L’ANSES

Deux études relayées par l’Anses reviennent sur l’exposition environnementale et alimentaire de jeunes enfants aux résidus de pesticides. Elles confirment la dérive des pesticides pulvérisés et l’implication des aliments dans l’exposition.

La 1ère porte sur les concentrations résiduelles dans l’air de pesticides après des épandages pour des vignobles  à proximité d’écoles en Afrique du Sud près du CAP. Selon cette étude, les résultats « en lien avec les données météorologiques (direction du vent, données pluviométriques) ont confirmé la dérive des pesticides utilisés dans les vignobles vers les deux écoles ».

épandage aérien

La seconde étude a mesuré la concentration de résidus de pesticides dans les urines de 135 enfants, âgés de deux à cinq ans, après l’ingestion de jus de fruits frais, céréales, légumes et pain aux Etats-Unis (Caroline du Nord et Ohio). Elle montre ainsi que 99% des enfants ont été exposés aux insecticides TCP( avec comme solvant le 1,2,3-trichloropropane), 64% à l’acide 3-phénoxybenzoïque (3-BPA) et 92% à l’herbicide, l’acide dichloro 2,4 phénoxyacétique.
Selon les auteurs, les enfants consommant des pommes et des jus de fruits à une fréquence d’au moins trois fois par semaine présentent une concentration moyenne de TCP plus élevée.
De la même manière, lorsque ces derniers mangent du poulet ou de la dinde à une fréquence supérieure ou égale à trois fois par semaine, leur niveau urinaire de 3-BPA s’avérait plus important.

Dans le cadre du volet alimentation du projet de recherche Popeye, l’exposition aux pesticides des couples mères-enfants de la cohorte française Elfe doit également être étudiée ainsi que les impacts possibles d’une exposition in utéro.
De manière plus large, l’Institut de veille sanitaire avait alerté en avril 2013 sur les niveaux d’exposition de la population française (adulte) aux organophosphorés et pyréthrinoides.
Lors de la table ronde santé-environnement de la dernière conférence environnementale, plusieurs associations ont appuyé sur la nécessité de réduire l’usage des pesticides, la feuille de route qui en découlera en janvier montrera si le Gouvernement a entendu leur appel.

Impacts des pesticides sur le QI des enfants à naitre

Dans la  revue Environmental Health News, il est analysé que l’exposition de femmes enceintes à des concentrations non négligeables de pesticides aurait un impact sur le quotient intellectuel (QI) des enfants.

Deux études ont été réalisées à New York, une troisième à Salinas (Californie), dans une zone agricole. Mais toutes s’intéressent aux organophosphorés, une famille de pesticides communément utilisés pour le traitement des fruits et des légumes.

Pendant une dizaine d’années, les scientifiques ont suivi le taux de pesticides de femmes enceintes, puis ont testé plus de 1.000 enfants jusqu’à l’âge de 9 ans.

Dans l’étude réalisée par l’université de Berkeley (Californie) basée sur un échantillon de 392 enfants, «les chercheurs ont mis en évidence qu’un décuplement de l’exposition prénatale aux pesticides organophosphorés a pour conséquence une baisse de 5,5 points dans les tests de QI des enfants en question à l’âge de 7 ans».
Les scientifiques de l’université de médecine du Mount Sinai (New York) ont, quant à eux, analysé les résidus de pesticides contenus dans l’urine maternelle de 400 femmes et de leurs enfants depuis 1998. Ils ont constaté que l’exposition aux organophosphorés affecte, chez les enfants âgés de 6 à 9 ans, le raisonnement perceptif, c’est-à-dire la capacité non verbale à résoudre les problèmes.

La troisième étude, réalisée par l’université New York de Columbia, ne s’est intéressée qu’à un seul pesticide, le chlorpyrifos, largement utilisé dans les maisons pour lutter contre les cafards et les termites jusqu’à ce qu’il soit interdit (aux Etats-Unis) par l’Agence de l’environnement (EPA, suivant l’acronyme anglais) en 2001.

Les scientifiques ont testé les concentrations de cette substance dans le cordon ombilical et ont suivi 265 enfants nés avant l’interdiction de l’insecticide. Ainsi, ils ont pu établir un lien entre l’exposition prénatale à de fortes concentrations de chlorpyrifos et des scores d’intelligence et une mémoire plus faibles chez ces enfants.
«Même si les études ont été conduites indépendamment les unes des autres, les similarités de résultats font réfléchir», estime Maryse Bouchard, principale auteure de l’étude californienne.
«L’utilisation des organophosphorés a été réduite de 50% entre 2001 et 2009», commente les chercheurs de Berkeley. Quant au chlorpyrifos, s’il a été banni des maisons américaines, il continue à être utilisé en agriculture.

Campagne contre les pertubateurs endocriniens

DITES « NON» AUX PERTURBATEURS HORMONAUX

DITES A LA COMMISSION EUROPÉENNE QUE VOUS VOULEZ INCRIMINER LES PRODUITS CHIMIQUES PERTURBATEURS HORMONAUX DE NOS VIES POUR PROTÉGER NOTRE SANTÉ !

 Notre association SERA s’inscrit dans cette démarche.

Les perturbateurs hormonaux, souvent appelés perturbateurs endocriniens (PE), sont des substances chimiques qui peuvent interférer avec les hormones naturelles, les messagers chimiques de notre corps.

Notre exposition quotidienne à ces produits chimiques – dans nos aliments, les cosmétiques, les maisons, les lieux de travail, les écoles et les hôpitaux, pour ne citer que quelques exemples- doit cesser afin de protéger la santé des générations actuelles et futures.

Des preuves scientifiques lient l’exposition aux perturbateurs hormonaux à l’escalade actuelle des taux de cancers liés aux hormones tels que cancer du sein ou des testicules, des problèmes de fertilité, de diabète et d’obésité ainsi que des problèmes comportementaux et d’apprentissage chez les enfants. L’exposition aux PE perturbe également la faune sauvage.  L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a qualifié les perturbateurs hormonaux de «menace mondiale».

En raison du lobbying intensif de l’industrie, la Commission européenne a retardé l’action sur les produits chimiques perturbateurs hormonaux. Toutefois, une consultation publique a été lancée pour avoir un retour sur les préoccupations du public.

Dire à l’Union européenne « Stop aux expositions aux perturbateurs endocriniens » devient facile avec un outil proposé par des ONG     En savoir plus…

Nous avons besoin que vous nous aidiez à envoyer un message fort à la Commission européenne. Prenez part à la consultation publique et aidez-nous à combattre le lobbying de l’industrie qui pourrait autrement affaiblir l’action publique sur les produits chimiques perturbateurs hormonaux au détriment de la santé des personnes, de l’environnement et de la faune !

C’est la seule chance que vous aurez de donner directement votre opinion et de vous faire entendre à Bruxelles.

Agissez – take action – click here

 EDC-Free Europe

De nombreux individus et organisations dont la nôtre sont impliqués dans notre campagne « EDC-Free Europe ». Nous avons des partenaires à travers l’Europe, chacun avec son propre réseau d’ONG et de membres. Cette large alliance d’organisations œuvrant pour l’intérêt général comprend des syndicats, des consommateurs, des professionnels du soin et de la santé publique, des associations de lutte contre le cancer, des environnementalistes et des groupes de femmes. Notre objectif est de sensibiliser le public et d’inciter à une action gouvernementale plus rapide sur les produits chimiques qui sont toxiques pour notre santé. Plus d’informations disponibles sur www.edc-free-europe.org

 Communiqué de presse :

Paris, le 8 décembre 2014 La coalition EDC-Free Europe (Coalition pour une Europe sans perturbateurs endocriniens) vient de lancer une plateforme en ligne destinée au grand public pour « Dire NON aux perturbateurs endocriniens ». La plateforme permet à chacun de demander à la Commission européenne de “faire disparaître les perturbateurs endocriniens de nos vies pour protéger la santé”, en leur donnant la possibilité de répondre à une consultation publique de l’UE (1).

La Commission européenne a manqué l’échéance de décembre 2013 fixée pour l’adoption de critères permettant d’identifier les perturbateurs endocriniens (PE) (2), à cause d’un lobbying intense mené de la part d’industriels des pesticides et de la chimie. Cependant, une consultation publique vient d’être lancée pour recueillir l’avis des citoyens (3). «Cette consultation est une opportunité : elle intervient alors que la Ministre de l’Ecologie Ségolène Royal s’est engagée tout récemment lors de la Conférence environnementale à demander à l’Union européenne d’accélérer les travaux sur une définition des perturbateurs endocriniens lors du prochain Conseil des Ministres Environnement des 28, le 17 décembre prochain », estime Elisabeth Ruffinengo, responsable plaidoyer pour WECF France (4). Grâce à la plateforme, il est facile pour les citoyens européens et toute personne intéressée de prendre part à cette consultation sur ce sujet important qui concerne à la fois la santé publique, l’environnement, les écosystèmes et l’avenir des générations futures.

 La santé publique avant les bénéfices économiques

 Les questions posées dans la consultation sont très techniques et sont orientées vers les conséquences du choix de telle ou telle définition des perturbateurs endocriniens sur le secteur industriel. Des ONG de toute l’Europe ont travaillé ensemble pour aider les citoyens à exprimer leurs inquiétudes sur le sujet. Une meilleure réglementation des PE commence par une identification qui reflète de manière pertinente les données scientifiques et qui englobe tous les PE auxquels les populations et les écosystèmes sont exposés.

Décider ce qui est PE ou non doit se faire sur la base des impacts sur la santé plutôt que des coûts pour l’industrie. « Alors qu’il est plus facile d’identifier les coûts industriels à court terme, les bénéfices à long terme pour la santé et l’environnement d’une réglementation sont souvent impossibles à quantifier, et en conséquence ignorés, ce qui entraîne un déséquilibre en faveur des intérêts à court terme de l’industrie. », précise André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé.  Les dépenses de santé associées à l’exposition aux perturbateurs endocriniens en Europe sont en effet probablement très importantes, avec une estimation initiale réalisée par la Health and Environment Alliance (HEAL) de près de 31 milliards d’euros annuels. Plus récemment, le Nordic Council  a publié un rapport similaire sur les seuls troubles de la reproduction masculins, qui fait état de 1200 millions d’euros de coûts chaque année (5).

La plateforme en ligne aide à porter la voix des citoyens qui veulent envoyer un message fort à la Commission européenne en demandant le retrait du marché des perturbateurs endocriniens. Comme l’explique Genon K. Jensen, membre du secrétariat de la coalition EDC-Free Europe : “Il ne s’agit pas d’un quelconque problème technique – mais plutôt du lieu où commence la protection de la santé. Faire le mauvais choix dans les critères signifierait que la Commission européenne ne travaillerait ni dans le sens de l’intérêt public, ni dans celui de l’industrie. Identifier et retirer du marché les produits chimiques qui ont des propriétés de perturbation endocrinienne c’est stimuler l’innovation et la compétitivité à la fois dans l’industrie chimique européenne, le secteur agricole et au-delà.”

 Qu’est-ce qu’un impact sur la santé ?

Il existe des preuves scientifiques sur les liens entre expositions aux PE et progression alarmante des taux de cancers hormono-dépendants – comme le cancer du sein ou des testicules – du diabète, de l’obésité, des troubles de la fertilité, de l’apprentissage ou du comportement chez les enfants. Pour l’Organisation Mondiale de la Santé, les perturbateurs endocriniens sont une «menace globale» (6).

L’homme et les écosystèmes sont exposés en continu à ces substances chimiques présentes dans de nombreux produits d’usage quotidien comme les emballages alimentaires, les cosmétiques, les équipements électroniques et les produits biocides dont des désinfectants. Les PE présents dans les pesticides utilisés sur des terres agricoles finissent eux dans notre assiette (7). Selon François Veillerette, porte-parole de Générations Futures: «L’enjeu est majeur, parce que l’Union européenne (UE) sera le premier groupe d’Etats dans le monde à établir des critères officiels pour identifier des perturbateurs endocriniens. Il existe déjà dans L’UE des réglementations pour interdire l’usage des pesticides et biocides PE lorsqu’ils seront identifiés».

 La campagne

La coalition EDC-Free Europe agit pour obtenir une interdiction des PE dans l’Union européenne. Elle fournit des informations indépendantes aux citoyens et aux pouvoirs publics sur l’exposition aux PE et accompagne le grand public pour faire en sorte que ces produits chimiques sont identifiés et retirés du marché.  Pour les membres de la Coalition EDC-Free Europe, la participation d’un maximum de citoyens inquiets sur ce sujet à la consultation publique est une étape importante pour assurer la transition vers une Europe sans PE dans un processus transparent qui place la santé au cœur du débat. « A l’heure où les enfants vont se contaminer aux phtalates et au BPA en s’amusant avec leurs jouets de Noël en plastique, les professionnels de la santé comme les citoyens doivent se mobiliser pour poser les jalons d’une hygiène chimique quasiment à inventer« , conclut Joël Spiroux de Vendômois, médecin généraliste et président du CRIIGEN.

Contacts :

Nadine Lauverjat, Générations Futures, nadine@generations-futures.fr +33(0)6 87 56 27 54

Pauline Berthellemy, RES, p.berthellemy@reseau-environnement-sante.net + 33 (0)6 11 41 13 54

Elisabeth Ruffinengo, WECF France, elisabeth.ruffinengo@wecf.eu + 33 (0)6 74 77 77 00

Genon K. Jensen, EDC-Free Europe, genon@env-health.org +32 495 808 732

Notes

  1. Plateforme “Dites NON aux perturbateurs endocriniens”     http://no2hormonedisruptingchemicals.org/fr

Grâce à la plateforme en ligne il est facile et rapide de participer à la consultation, avec des réponses toute prêtes aux questions qui seront automatiquement soumises à la consultation lors du remplissage et de l’envoi du formulaire de renseignements. Disponible en plusieurs langues.

  1. La consultation publique      de la Commission européenne       sur la définition des critères PE lancée par la Commission européenne  (DG Sanco) dans le contexte de l’application des règlements pesticides et biocides s’achève le 16 janvier 2014.
  2. Communiqué du Ministère de l’Ecologie, du Développement Durable et de l’Energie à l’issue de la Conférence environnementale, 28 novembre 2014.
  3. Deux rapports récents estimant les dépenses de santé associées aux perturbateurs endocriniens :
  4. Règlement CE 1107/2009, Information de la délégation française au Conseil des ministres de l’UE juin 2014 et position de Générations Futures sur la feuille de route.

Norden – The Nordic Council of Ministers, The Cost of Inaction: Socioeconomic analysis of costs linked to effects of endocrine disrupting substances on male reproductive health

Health and Environment Alliance (HEAL) Health costs in the EU: How much is related to Endocrine Disrupting Chemicals ?

  1. State of the science of endocrine disrupting chemicals – 2012 (WHO/UNEP report)
  2. Voir notamment le documentaire Endoc(t)rinement de Stéphane Horel, 2014.

 La Coalition EDC-Free Europe représente plus de 31 organisation à travers toute l’Europe, regroupant des syndicats, consommateurs, professionnels de la santé, de la prévention du cancer, ONG féminines, environnementales, préoccupés par les enjeux sanitaires et environnementaux des PE.

Site internet : www.edc-free-europe.org Twitter @EDCFree et Facebook

 PE non merci !

 

 

 

 

 

 

 

 

Perturbateurs endocriniens dans des crèmes solaires

Selon l’American Journal of Epidemiology la présence de benzophénones, perturbateurs endocriniens,contenues dans certaines crèmes solaires seraient liées à des problèmes de fertilité masculine.

.Parmi les principes actifs des crèmes solaires, les benzophénones qui agissent comme filtres à rayons ultraviolet. Or si ces produits sont recommandés pour prévenir le cancer de la peau, leurs composants sont suspectés d’entraîner d’autres problèmes non négligeables.

Et  selon une étude scandinave dans l’Union européenne, les perturbateurs endocriniens pourraient coûter près de 1,2 milliard d’euros par année d’exposition, et ce rien que pour les problèmes de l’appareil reproductif masculin, et selon l’ONG Heal  jusqu’à 31 milliards d’euros, toutes maladies confondues.

 

 

Conférence sur le climat à Lima en préparation de Paris 2015

l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié son dernier rapport le 3 décembre qui estime  que l’année 2014 sera « l’une des plus chaudes, sinon la plus chaude » jamais enregistrée.

Sur les dix premiers mois de l’année en cours, la température moyenne terrestre a atteint 14,57 °C, soit plus d’un demi-degré au-dessus de la moyenne 1961-1990. Dans le cas probable où la tendance serait confirmée pour novembre et décembre, 2014 sera l’année la plus chaude enregistrée depuis la fin du XIXe siècle et le début des relevés météorologiques, devant 2010, 2005 et 1998.

A nous de jouer SERA

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L’adaptation au changement climatique a un coût et celui-ci a été réévalué par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) dans la cadre de la conférence de Lima qui doit préparer les accords indispensables pour que la Conférence de Paris de novembre 2015 soit enfin un succès protégeant notre planète de ce réchauffement inévitable. L’estimation de cette adaptation nécessiterait 150 milliards de dollars par an en 2025/2030 et 250 à 500 milliards en 2050 » bien supérieurs à la précédente estimation qui s’élevait de 70 à 100 milliards de dollars.

Our common Future under Climate Change : Press briefing at Lima Climate Change Conference