Tous les articles par Jacqueline Collard

Plan Ecophyto 2 : une urgence sanitaire

 Alors que le plan Ecophyto 1 lancé en 2008 dans le cadre du Grenelle de l’environnement devait diminuer de moitié la pratique de l’utilisation des pesticides  en 10 ans ; un tout autre constat a été fait en 6 ans : les tonnages de  pesticides n’ont jamais été aussi élevés, ils ont augmenté de prés de 10%.

Aprés que le député Dominique Potier ait remis son  rapport en décembre  dernier ,  le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a présenté, ce  vendredi 30 janvier, les axes du nouveau plan Ecophyto.

L’objectif est le même pour cette deuxième version. Il s’agit de nouveau de réduire de moitié l’usage des pesticides, cette fois à l’horizon 2025. Un palier intermédiaire de 25 % de baisse est fixé pour 2020.

Stéphane Le Foll plaide pour que la réduction des usages de pesticides s’accompagne de nouvelles pratiques agroécologiques : recours accru au biocontrôle, diversification des cultures, meilleure rotation…

Il s’agit d’inciter les distributeurs de produits phytosanitaires, les grandes coopératives agricoles en tête, à réduire les doses vendues.

L’enjeu est aussi de réduire, voire d’éliminer les phytosanitaires dans les jardins et les espaces publics. De ce côté-ci, on observe des progrès : les zones non agricoles enregistrent en effet une baisse de 7,9 % entre 2012 et 2013. La loi sur la transition énergétique, encore en discussion, fixe au 31 décembre 2016 leur interdiction dans les espaces publics.

Pour avoir connaissance de l’ensemble des mesures :  agriculture.gouv.fr/ecophyto

L’appel de Bordeaux en avant première de la COP 21

Alors que les 16ème Assises de l’énergie viennent de se terminer à Bordeaux les élus locaux et régionaux réunis avec l’ADEME lancent l’appel de Bordeaux confirmant leur volonté de répondre à l’urgence du défi lié au dérèglement climatique dont les derniers travaux du GIEC ont montré l’ampleur des impacts sociaux, environnementaux et économiques à craindre.

Les élus locaux en appellent à la mobilisation de toutes les forces vives du pays. Ils mettent en avant le rôle moteur des territoires pour la réussite de la Conférence de Paris et l’importance de leur donner une place stratégique au titre de l’agenda des solutions qui accompagnera l’accord entre les Parties sur les émissions de gaz à effet de serre :

« Forts de nos expériences, soucieux de les partager et de les entendre sur nos territoires, nous nous tournons vers les différentes autorités qui se réuniront tout au long de cette année pour préparer le nouvel accord sur le changement climatique et vers les chefs d’Etat qui se réuniront à Paris en fin d’année pour l’adopter.

Nous les appelons à prendre en considération, dans les décisions de la COP de Paris, le rôle central des territoires, dans l’adaptation comme dans l’atténuation, et de soutenir les mécanismes permettant de renforcer l’action locale et régionale, notamment dans les pays en développement, et les partenariats.

Nous leur demandons solennellement, à ce moment clé et inédit de l’histoire de notre planète, de prendre leurs responsabilités face aux générations, nées à l’aube du XXIème siècle, qui sont et seront les premières à subir de manière sensible les conséquences du dérèglement climatique. »

« Grâce à l’intelligence des territoires,  grâce au soutien des citoyens et des citoyennes réunis par leurs élus, l’accord climat sera possible. » Ségolène Royal

Cet appel a notamment été signé par l’Association des régions de France (ARF), l’Assemblée des départements de France (ADF), l’Association des maires des France (AMF), l’Association française du conseil des communes (AFCC), l’Association internationale des maires francophones (AIMF), Eurocities, ou encore l’Association des communautés de communes d’agglomérations et métropoles.

Vous trouverez le texte intégral en allant sur le site suivant:
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/A4-LETTRE-COP21.pdf

Impacts sanitaires de la qualité de l’air sur Valence, St Etienne et Annecy

  La qualité de l’air extérieur constitue un enjeu majeur de santé publique. Les différentes études conduites, que ce soit au niveau mondial, au niveau européen ou plus localement au niveau régional convergent vers un même constat : les conséquences en termes de mortalité (décès prématurés) et de morbidité (pathologies respiratoires, pathologie cardio-vasculaire…) sont significatives et font de la pollution atmosphérique une des préoccupations premières de santé publique, de par son impact considérable sur la population

En 2014, afin de chiffrer les impacts sanitaires  impact sur différentes zones de son territoire, l’ARS-Rhône-Alpes a sollicité la Cellule de l’Institut de veille sanitaire en région (Cire) Rhône-Alpes pour mener une Evaluation des impacts sanitaires de la pollution atmosphérique « EIS-PA » urbaine pour les agglomérations de Valence, de Saint-Etienne et d’Annecy.

Les résultats pour les agglomérations de Valence et de Saint-Etienne avaient été publiés début octobre.

Vous pouvez les retrouver ICI 

Aujourd’hui, ce sont les résultats de l’EIS-PA de l’agglomération d’Annecy qui sont rendus publics.

Les résultats   portent sur 3 années de 2009 à 2011 et concernent 10 des communes sur les 13 de l’agglomération annécienne.

Les niveaux de pollution de fond sur la zone d’étude de l’agglomération d’Annecy sont supérieurs aux valeurs guides de l’OMS pour les années 2009 à 2011.
Les bénéfices d’une diminution des niveaux des particules les plus fines (PM2,5) à la valeur guide de l’OMS sur cette zone d’étude permettraient d’éviter près de 70 décès chaque année, correspondant à un gain économique attendu d’environ 115 millions d’euros par an.

Évaluation de l’impact sanitaire de la pollution atmosphérique urbaine dans l’agglomération d’Annecy, 2009-2011

Année 2015 année internationale pour le climat : La COP 21 à Paris

La France présidera en fin d’année 2015 à Paris la Conférence des Parties de la Convention cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21).

C’est une échéance cruciale, puisqu’elle a pour ambition d’aboutir à la conclusion d’un nouvel accord international sur le climat, applicable à tous les pays, dans l’objectif de maintenir le réchauffement mondial en deçà de 2°C. Pour ce faire, la France agira au plan international afin de faciliter la recherche d’un consensus, ainsi qu’au sein de l’Union européenne qui occupe une place clé dans les négociations sur le climat : l’Union européenne, première puissance économique mondiale, doit continuer à se donner les moyens d’entraîner la plupart des pays de la planète dans la relève du défi climatique. Universelles ces exigences, font que la convention est aujourd’hui ratifiée par 194 pays et l’ensemble de la Communauté européenne.

Dés la conférence de Rio de 1992 ont été reconnues l’existence du changement climatique et la responsabilité humaine dans ce phénomène. Ces constats  imposent aux pays industrialisés le primat de la responsabilité pour lutter contre celui-ci et fixe un objectif ultime : la stabilisation des concentrations de gaz à effet de serre (GES) dans l’atmosphère à un niveau qui ne met pas en danger le climat mondial.

Une grande date a été aussi l’année 1997 avec la signature du protocole de Kyoto: Pour la première fois, 37 pays développés et en transition s’engagaient sur des objectifs contraignants de réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre pour atteindre une réduction globale des émissions de GES de 5,2% entre 2008 et 2012 par rapport à 1990. 193 pays ont depuis ratifié le protocole, qui entré en vigueur en 2005. Les Etats-Unis, seul pays à ne pas avoir depuis ratifié le Protocole, n’était  donc pas soumis à des objectifs de réduction pour la première période d’engagement du Protocole qui expira fin 2012. Mais c’est seulement en février 2005 que ce dispostif a été ratifié par 55 pays afin que tous les pays signataires émettent au total au moins 55 % des émissions de CO2 de 1990, signifiant que dans un premier temps 30 pays industrialisés sont légalement tenus d’atteindre les objectifs quantitatifs de réduction ou de limitation de leurs émissions de gaz à effet de serre.

  1. Le marché international du commerce de carbone devient une réalité légale et pratique.
  2. Le Mécanisme de Développement Propre (MDP) passera d’une phase de mise œuvre précoce à une complète opérationnalisation. Le MDP encourage les investissements dans les projets qui limitent les émissions dans les pays en développement tout en promouvant le développement durable.
  3. Le Fond d’adaptation du Protocole, établi en 2001 assiste les pays en développement à faire face aux effets négatifs des changements climatiques.
  4. A nous de jouer SERA
Les enjeux de la conférence COP 21  en France

Cette conférence devra marquer une étape décisive dans la négociation du futur accord international qui entrera en vigueur en 2020, en adoptant ses grandes lignes, avec comme objectif que tous les pays, dont les plus grands émetteurs de gaz à effet de serre – pays développés comme pays en développement – soient engagés par un accord universel contraignant sur le climat.

La France a quant à elle déjà  engagé sa transition écologique et énergétique avec pour objectif de réduire sensiblement ses émissions de carbone. Ses émissions de gaz à effet de serre par habitant sont déjà parmi les plus faibles des pays développés. Elle travaille étroitement par ailleurs avec les pays en développement, par le biais de son aide au développement, pour favoriser des transitions vers des économies sobres en carbone. Au sein de l’Union européenne, la France défend une position ambitieuse, axée sur un objectif de -40% d’émissions de gaz à effet de serre en 2030 puis de -60% en 2040 (par rapport à 1990), pour que l’Union européenne maintienne une approche ambitieuse et exemplaire.

La France souhaite que cette conférence soit un succès qu’il y ait un  accord applicable à tous, suffisamment ambitieux pour permettre d’atteindre l’objectif des deux degrés, et doté d’une force juridique contraignante.

La proposition de loi sur les ondes électromagnétiques a été adoptée

La loi portant sur les ondes électromagnétiques bien que fortement élaguée,  a tout de même été définitivement adoptée ce jour 29 janvier. Ce texte a le mérite d’être une première étape pour une véritable prise de conscience du risque sanitaire qui entoure cette utilisation massive et quotidienne des technologies connectées.
Parmi les grandes mesures du texte final, on notera la communication et la concertation par les opérateurs souhaitant installer des antennes-relais. Le maire devra en informer ses administrés, et peut «leur donner la possibilité de formuler des observations» -rien d’obligatoire, comme cela était initialement prévu. Si une médiation s’avère nécessaire, une instance de concertation départementale, dont la composition et les modalités de fonctionnement seront précisées par décret, sera réunie. L’Agence nationale des fréquences (ANFR) sera par ailleurs dotée d’un comité de dialogue, qui informera les parties prenantes.Lots d'antennes

La future loi se penche aussi sur les «points atypiques», ceux où le niveau d’exposition aux ondes dépasse la moyenne nationale, du moins «substantiellement» -et non «sensiblement» comme dans la version initiale. L’ANFR sera chargée de les recenser de manière annuelle, et leur niveau devra être réduit «dans un délai de six mois, sous réserve de faisabilité technique», «tout en garantissant la couverture et la qualité des services rendus».

Autre avancée, l’interdiction du Wi-Fi dans les crèches et les garderies pour les enfants de moins de 3 ans, le Sénat ayant en revanche ôté les maternelles et les écoles primaires. Également supprimée au Sénat, la limitation du Wi-Fi aux activités pédagogiques dans ces derniers établissements a finalement été rétablie.th-8

Du côté des téléphones portables, les publicités devront clairement mentionner l’usage recommandé , et aucune d’entre elles ne devra montrer de personne téléphonant avec un portable collé à l’oreille, sous peine d’une amende de 75.000 euros. Le débit d’absorption spécifique (DAS) devra être indiqué sur tout terminal radioélectrique, pas uniquement sur les portables comme c’est déjà le cas, mais également sur les tablettes.

Du côté des hypersensibles, leur pathologie est désormais inscrite dans la loi  en demandant qu’un rapport soit remis au gouvernement dans l’année sur cette pathologie,  tandis que l’ANSES  en élabore un de son côté.