Tous les articles par Jacqueline Collard

Consultation sur des projets relatifs aux zones vulnérables aux nitrates

Alors que la France  a eu le 13 juin 2013 une condamnation pour non application de la directive nitrates le Ministère de l’écologie  a mis en place une consultation sur  les projets de décret et d’arrêté relatifs à la délimitation des zones vulnérables en vue de la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d’origine agricole.
Dans le cadre de l’exécution de l’arrêt en manquement de la Cour de Justice de l’Union Européenne du 13 juin 2013, la France s’est engagée à réviser les zones vulnérables adoptées en 2012 en appliquant tous les critères fixés par la directive 91/676/CEE dite directive « nitrates » et d’ici le début 2015.

Ce projet de décret vise à modifier la transposition de la directive pour assurer une base juridique solide à cette révision.

algues vertes

Le projet d’arrêté précise les critères de désignation des zones vulnérables en particulier l’utilisation du percentile 90 et le seuil de 18 mg/l pour identifier les eaux douces superficielles susceptibles d’être eutrophisées. Il indique aussi les modalités de délimitation.

Consultation sur les projets de décret et d’arrêté relatifs à la délimitation des zones vulnérables

Nouvel étiquetage nutritionnel proposé par la commission européenne

A compter du 13 décembre un nouveau système d’étiquetage va arriver progressivement sur les emballages des produits alimentaires européens. L’objectif : offrir aux consommateurs des informations claires et lisibles, qui donnera  la liste des ingrédients  ! Ces indications seront obligatoires en 2016.

Cette information sera donnée avec une taille de police minimale  et tout sera indiqué en chiffres et en mots, et non pas en pictogrammes ou en symboles.Une autre information importante sera celle de la  liste des allergènes possibles parmi 14 allergènes (lait, arachide, soja…) Elle devra être signalée dans tous les aliments, y compris ceux qui ne sont pas préemballés (valables aussi pour les restaurants et boulangeries). Sous la pression des associations de consommateurs soucieuses de la déforestation engendrée par l’huile de palme, la mention « huile végétale » devra à présent être plus détaillée (colza, olive, coco, palme, tournesol, etc.), et les « poissons » ou « viandes » reconstitués ne pourront plus faire semblant de ne pas l’être, grâce à aux appellations limpides «poisson reconstitué » ou « viande reconstituée » .

Nouveaux aliments: l’Europe devient plus exigeante

Le parlement européen a annoncé à cette fin Novembre une définition claire et des délais pour le processus d’ une commercialisation d’un nouvel aliment.

En effet, les eurodéputés ont approuvé, lundi 24 novembre 2014, les projets visant à encourager l’innovation alimentaire grâce à une nouvelle procédure d’autorisation simplifiée pour les nouveaux aliments. En revanche, ils ont modifié le texte et proposé un moratoire sur l’utilisation des nanomatériaux dans les aliments, en se basant sur le principe de précaution. Ils ont également ajouté des dispositions pour un étiquetage obligatoire des produits alimentaires clonés.

Selon les députés européens, les nanomatériaux pourraient avoir des répercussions sur la sécurité des aliments et ne devraient donc être autorisés qu’après avoir été approuvés par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa). De plus, les parlementaires souhaitent que soit accordée une attention particulière aux emballages alimentaires contenant des nanomatériaux, afin d’empêcher qu’ils ne contaminent les aliments. Une nouvelle définition des nanomatériaux conforme aux recommandations de l’EFSA indiquera la notion de « nanos »  dés lors que l’ingrédient comportera 10% de nanoparticules et non 50% jusqu’alors.

Par conséquent, en application du principe de précaution, les députés recommandent que tous les nouveaux aliments soient également soumis à une surveillance suite à leur mise sur le marché.
Pour information, le Parlement définit un nouvel aliment comme toute denrée alimentaire dont la consommation humaine était négligeable au sein de l’Union avant le 15 mai 1997. Cette définition a été durcie pour inclure, notamment, les denrées alimentaires présentant une structure moléculaire modifiée, les micro-organismes, les champignons, les algues, les denrées alimentaires obtenues à partir de cultures cellulaires ou tissulaires, ou les insectes.
Les nouveaux aliments sont jusqu’à aujourd’hui règlementés par le Règlement (CE) n° 258/97 du Parlement européen et du Conseil du 27 janvier 1997 relatif aux nouveaux aliments et aux nouveaux ingrédients alimentaires.

2 nouvelles études sur les pesticides relayées par L’ANSES

Deux études relayées par l’Anses reviennent sur l’exposition environnementale et alimentaire de jeunes enfants aux résidus de pesticides. Elles confirment la dérive des pesticides pulvérisés et l’implication des aliments dans l’exposition.

La 1ère porte sur les concentrations résiduelles dans l’air de pesticides après des épandages pour des vignobles  à proximité d’écoles en Afrique du Sud près du CAP. Selon cette étude, les résultats « en lien avec les données météorologiques (direction du vent, données pluviométriques) ont confirmé la dérive des pesticides utilisés dans les vignobles vers les deux écoles ».

épandage aérien

La seconde étude a mesuré la concentration de résidus de pesticides dans les urines de 135 enfants, âgés de deux à cinq ans, après l’ingestion de jus de fruits frais, céréales, légumes et pain aux Etats-Unis (Caroline du Nord et Ohio). Elle montre ainsi que 99% des enfants ont été exposés aux insecticides TCP( avec comme solvant le 1,2,3-trichloropropane), 64% à l’acide 3-phénoxybenzoïque (3-BPA) et 92% à l’herbicide, l’acide dichloro 2,4 phénoxyacétique.
Selon les auteurs, les enfants consommant des pommes et des jus de fruits à une fréquence d’au moins trois fois par semaine présentent une concentration moyenne de TCP plus élevée.
De la même manière, lorsque ces derniers mangent du poulet ou de la dinde à une fréquence supérieure ou égale à trois fois par semaine, leur niveau urinaire de 3-BPA s’avérait plus important.

Dans le cadre du volet alimentation du projet de recherche Popeye, l’exposition aux pesticides des couples mères-enfants de la cohorte française Elfe doit également être étudiée ainsi que les impacts possibles d’une exposition in utéro.
De manière plus large, l’Institut de veille sanitaire avait alerté en avril 2013 sur les niveaux d’exposition de la population française (adulte) aux organophosphorés et pyréthrinoides.
Lors de la table ronde santé-environnement de la dernière conférence environnementale, plusieurs associations ont appuyé sur la nécessité de réduire l’usage des pesticides, la feuille de route qui en découlera en janvier montrera si le Gouvernement a entendu leur appel.

Impacts des pesticides sur le QI des enfants à naitre

Dans la  revue Environmental Health News, il est analysé que l’exposition de femmes enceintes à des concentrations non négligeables de pesticides aurait un impact sur le quotient intellectuel (QI) des enfants.

Deux études ont été réalisées à New York, une troisième à Salinas (Californie), dans une zone agricole. Mais toutes s’intéressent aux organophosphorés, une famille de pesticides communément utilisés pour le traitement des fruits et des légumes.

Pendant une dizaine d’années, les scientifiques ont suivi le taux de pesticides de femmes enceintes, puis ont testé plus de 1.000 enfants jusqu’à l’âge de 9 ans.

Dans l’étude réalisée par l’université de Berkeley (Californie) basée sur un échantillon de 392 enfants, «les chercheurs ont mis en évidence qu’un décuplement de l’exposition prénatale aux pesticides organophosphorés a pour conséquence une baisse de 5,5 points dans les tests de QI des enfants en question à l’âge de 7 ans».
Les scientifiques de l’université de médecine du Mount Sinai (New York) ont, quant à eux, analysé les résidus de pesticides contenus dans l’urine maternelle de 400 femmes et de leurs enfants depuis 1998. Ils ont constaté que l’exposition aux organophosphorés affecte, chez les enfants âgés de 6 à 9 ans, le raisonnement perceptif, c’est-à-dire la capacité non verbale à résoudre les problèmes.

La troisième étude, réalisée par l’université New York de Columbia, ne s’est intéressée qu’à un seul pesticide, le chlorpyrifos, largement utilisé dans les maisons pour lutter contre les cafards et les termites jusqu’à ce qu’il soit interdit (aux Etats-Unis) par l’Agence de l’environnement (EPA, suivant l’acronyme anglais) en 2001.

Les scientifiques ont testé les concentrations de cette substance dans le cordon ombilical et ont suivi 265 enfants nés avant l’interdiction de l’insecticide. Ainsi, ils ont pu établir un lien entre l’exposition prénatale à de fortes concentrations de chlorpyrifos et des scores d’intelligence et une mémoire plus faibles chez ces enfants.
«Même si les études ont été conduites indépendamment les unes des autres, les similarités de résultats font réfléchir», estime Maryse Bouchard, principale auteure de l’étude californienne.
«L’utilisation des organophosphorés a été réduite de 50% entre 2001 et 2009», commente les chercheurs de Berkeley. Quant au chlorpyrifos, s’il a été banni des maisons américaines, il continue à être utilisé en agriculture.