Tous les articles par Jacqueline Collard

Que choisir teste des produits bébés avec des constats inquiétants

Alors que les bébés sont bien plus sensibles que les adultes aux composés toxiques, l’UFC-Que Choisir a mené l’enquête pour vérifier l’absence de molécules nocives (bisphénols, retardateurs de flamme, phtalates, formamide, métaux lourds, formaldéhyde …) dans 68 produits spécifiquement destinés aux bébés (tétines, couches, matelas à langer, bodys, tapis d’éveil, tapis puzzle).

  • Des perturbateurs endocriniens dangereux même à faible dose : Si du strict point de vue toxicologique ces produits respectent les normes, en revanche la forte présence de perturbateurs endocriniens a de quoi alarmer. Ces substances chimiques, telles que les phtalates ou le bisphénol A, sont soupçonnées, même à des doses infinitésimales, de perturber ou d’interférer avec notre système hormonal et d’être en grande partie responsables de l’augmentation de troubles et pathologies (infertilité, cancers hormono-dépendants, diabète, etc.), ce qui a motivé un récent rapport de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) où elles sont désignées comme une « menace mondiale pour la santé humaine et l’environnement ».

  • Une présence dans plus d’1 produit sur 6 : Nous avons relevé la présence de perturbateurs endocriniens dans pas moins de douze produits de notre échantillon, soit dans plus d’un produit sur six ! Pire, du fait des teneurs élevées pour ce type de composés, deux produits ont écopé de notre part de la mention ‘NE PAS ACHETER’ : la tétine ‘Hello Kitty’ qui, malgré l’accroche faussement rassurante ‘’0 % BPA’’, contient des doses très significatives de bisphénol A, pourtant interdit depuis plus de deux ans dans ce type de produit, et le matelas à langer ‘Baby calin’ acheté chez Aubert, qui contient un retardateur de flamme chloré à une teneur trente fois supérieure au maximum autorisé prochainement (fin 2015) par la réglementation.
  • Une réglementation obsolète : Ces résultats inadmissibles s’expliquent notamment par une réglementation inadaptée à l’enjeu sanitaire. Les autorités n’ont ciblé que les utilisations les plus risquées (tétines, jouets …), alors qu’une interdiction plus large s’imposait pour prendre en compte les risques significatifs que constituent les autres objets présents dans l’environnement immédiat du bébé (matelas à langer, tapis de sol …) qui selon le cas peuvent être portés à la bouche ou sont en contact prolongé avec la peau. La réglementation ne porte en outre que sur un très faible échantillon des perturbateurs endocriniens identifiés par les experts. Enfin, alors même que les autorités alertent sur l’effet à faible dose, il n’est pas admissible qu’elles continuent à tolérer des présences significatives pour certaines molécules, alors qu’une interdiction pure et simple devrait être la règle pour tous les perturbateurs endocriniens.

N’en déplaise aux tenants de l’impossibilité technique à se passer de ces composés, notre test révèle que 56 produits testés (soit plus de 80 % de notre échantillon) sont irréprochables du point de vue de la présence de perturbateurs endocriniens.

Au vu de ces éléments, et après les alertes déjà données par l’association sur les perturbateurs endocriniens dans les lingettes, les jouets et d’autres produits destinés aux bébés, l’UFC-Que Choisir demande aux législateurs français et européens d’adopter sans délai une réglementation bien plus ambitieuse sur les perturbateurs endocriniens, en particulier pour les produits destinés aux enfants.

Diabète épidémie du XXIème siècle : le fructose en cause ?

Tout sucre, tout miel, les industriels de l’alimentation adoucissent notre quotidien. Aliments transformés, conserves, sodas et même jus de fruit, ils y sont tous passés. Depuis des années, des sucres – essentiellement du fructose – ont été ajoutés à ce que nous consommons.

Naturellement présent dans les fruits ou le miel (mais à de faibles concentrations), il donne un goût sucré plus prononcé, à quantité égale, que le saccharose, notre bon sucre en morceaux ou en poudre composé à parts égales de glucose et de fructose. Mieux : avec lui, les aliments transformés sont plus stables et ceux que l’on cuit prennent une jolie couleur brune plus accentuée. Ce n’est pas tout : le fructose accroît l’appétit, car il diminue la sensation de satiété.

Les sucres ajoutés aux aliments et boissons, en tout premier lieu le fructose, font le lit du diabète de type 2.

Publiée en ligne jeudi 29 mars 2014 dans les Mayo Clinic Proceedings, une analyse des données existantes effectuée par des chercheurs américains est catégorique : « Il existe un énorme corpus de preuves scientifiques, de données d’observation et de résultats d’essais cliniques qui suggèrent que le fructose ajouté – même par rapport à d’autres sucres – est le principal moteur du développement du diabète et de ses conséquences. »
Représentant 90 % des formes de la maladie, le diabète de type 2 a pris des proportions épidémiques dans le monde : environ une personne sur dix dans le monde en est atteinte et la fréquence augmente avec l’âge.

L’étude rappelle que la littérature scientifique montre que « l’ajout de fructose – que ce soit sous forme de saccharose ou de sirop de maïs à haute teneur en fructose – est associé à une série d’effets biologiques indésirables chez l’homme comme chez l’animal ».

Le fructose stimule des modifications métaboliques qui aiguillent les calories vers le stockage dans les cellules du tissu adipeux abdominal. Ce mécanisme adaptatif avait toute son utilité pour nos lointains ancêtres qui n’avaient pas un accès facile à des aliments nourrissants et n’avaient accès qu’à des quantités limitées de fructose, essentiellement dans des fruits mûrs, mais ce n’est de loin plus le cas.

Les phtalates et leurs actions sur le cerveau

Une étude sur les effets sur un ensemble d’enfants exposés in utéro:

Les phtalates abêtissent-ils nos enfants? Après une étude montrant un effet sur le quotient intellectuel (QI) chez des enfants de 3 ans, de nouveaux travaux publiés mercredi 10 décembre 2014 dans la revue PLoS ONE confirment le phénomène à 7 ans, en cas d’exposition élevée au cours de la grossesse.

Plastifiants omniprésents, les phtalates comptent dans leurs rangs de nombreux perturbateurs endocriniens. En ce sens, ils pourraient altérer le développement cérébral des enfants, comme cela a, entre autres, déjà été montré pour certains pesticides et pour le bisphénol A.

En 2012, l’équipe de Robert Whyatt, de l’université Columbia à New York, avait mis en évidence un moindre QI chez les enfants exposés in utero aux phtalates, mais à l’âge de 3 ans. Le phénomène se confirme-t-il chez des enfants plus âgés?
Il semble bien que oui, selon une nouvelle étude publiée par les mêmes chercheurs. L’équipe a suivi 328 couples mère-enfant, testant chez ces derniers le QI à l’âge de 7 ans, et le comparant aux taux urinaires de plusieurs phtalates, mesurés chez la mère lors du dernier trimestre de grossesse. Les résultats sont sans appel.
Jusqu’à 7,6 points de QI en moins
Comparées aux 25% de femmes les moins imprégnées de MnBP (un métabolite du DnBP, di-n-butyl phtalate), les 25% en présentant le plus avaient des enfants dont le QI était inférieur en moyenne de 6,6 points. Et pour le MiBP (métabolite du DiBP, di-isobutyl phtalate), la différence s’élevait à 7,6 points de QI.Selon les chercheurs, plusieurs mécanismes, non exclusifs, expliqueraient un éventuel lien de causalité: «les phtalates pourraient agir comme anti-androgènes et altérer la différenciation sexuelle du cerveau; ils pourraient moduler l’activité de l’enzyme aromatase dans le cerveau en développement et perturber ainsi la synthèse d’œstrogènes; ils pourraient affecter la production d’hormones thyroïdiennes; ils pourraient diminuer l’activité dopaminergique, lié à aux troubles de déficit de l’attention et de l’hyperactivité (TDAH)».
Pour les deux premières hypothèses, l’équipe note en effet des différences sexuelles dans le lien entre phtalates et QI, avec des effets variables selon l’agent considéré, mais atteignant rarement la significativité statistique.
De nouveaux arguments pour l’interdiction
Bien qu’inquiétants en termes de santé publique, ces résultats n’ont au fond rien d’étonnant, au vu de la masse d’études révélant l’effet délétère de plusieurs polluants chimiques sur le cerveau en formation. Ils pourraient toutefois donner du grain à moudre aux nombreux opposants des perturbateurs endocriniens, qui appellent à leur interdiction au niveau européen.
Dernier épisode en date, la coalition EDC-Free Europe, coordonnée par HEAL et regroupant plusieurs associations françaises (Générations futures, RES, WECF, etc.), a appelé début décembre les citoyens à répondre à la consultation publique lancée en septembre par la Commission européenne sur les perturbateurs endocriniens, qui s’achèvera le 16 janvier 2015.Objectif de cette campagne, «dire non aux perturbateurs endocriniens».
La consultation européenne porte sur l’adoption de critères de définition de ces substances, que l’industrie souhaite très souples, alors que les associations espèrent qu’ils permettront leur interdiction définitive. Initialement prévue pour décembre 2013, l’adoption des critères a pris un retard plus que suspect, que nombreux imputent au lobbying des industriels.
Un coût sanitaire de 31 milliards/an
Ceux-ci ont d’ailleurs réussi à imposer à la Commission l’idée d’une étude d’impact économique d’un retrait des perturbateurs endocriniens, perçue par les associations comme un grossier contre-feu contre toute tentative de régulation.La manœuvre pourrait toutefois se retourner contre l’expéditeur. Deux récentes études révèlent les coûts de santé exorbitants des perturbateurs endocriniens.
Selon la plus récente, menée dans les pays scandinaves, le seul effet des perturbateurs endocriniens sur les troubles masculins de l’appareil reproductif s’élèveraient pour l’UE jusqu’à 1,2 milliard d’euros par année d’exposition.

 

Plan Ecophyto 2 : une urgence sanitaire

 Alors que le plan Ecophyto 1 lancé en 2008 dans le cadre du Grenelle de l’environnement devait diminuer de moitié la pratique de l’utilisation des pesticides  en 10 ans ; un tout autre constat a été fait en 6 ans : les tonnages de  pesticides n’ont jamais été aussi élevés, ils ont augmenté de prés de 10%.

Aprés que le député Dominique Potier ait remis son  rapport en décembre  dernier ,  le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a présenté, ce  vendredi 30 janvier, les axes du nouveau plan Ecophyto.

L’objectif est le même pour cette deuxième version. Il s’agit de nouveau de réduire de moitié l’usage des pesticides, cette fois à l’horizon 2025. Un palier intermédiaire de 25 % de baisse est fixé pour 2020.

Stéphane Le Foll plaide pour que la réduction des usages de pesticides s’accompagne de nouvelles pratiques agroécologiques : recours accru au biocontrôle, diversification des cultures, meilleure rotation…

Il s’agit d’inciter les distributeurs de produits phytosanitaires, les grandes coopératives agricoles en tête, à réduire les doses vendues.

L’enjeu est aussi de réduire, voire d’éliminer les phytosanitaires dans les jardins et les espaces publics. De ce côté-ci, on observe des progrès : les zones non agricoles enregistrent en effet une baisse de 7,9 % entre 2012 et 2013. La loi sur la transition énergétique, encore en discussion, fixe au 31 décembre 2016 leur interdiction dans les espaces publics.

Pour avoir connaissance de l’ensemble des mesures :  agriculture.gouv.fr/ecophyto

L’appel de Bordeaux en avant première de la COP 21

Alors que les 16ème Assises de l’énergie viennent de se terminer à Bordeaux les élus locaux et régionaux réunis avec l’ADEME lancent l’appel de Bordeaux confirmant leur volonté de répondre à l’urgence du défi lié au dérèglement climatique dont les derniers travaux du GIEC ont montré l’ampleur des impacts sociaux, environnementaux et économiques à craindre.

Les élus locaux en appellent à la mobilisation de toutes les forces vives du pays. Ils mettent en avant le rôle moteur des territoires pour la réussite de la Conférence de Paris et l’importance de leur donner une place stratégique au titre de l’agenda des solutions qui accompagnera l’accord entre les Parties sur les émissions de gaz à effet de serre :

« Forts de nos expériences, soucieux de les partager et de les entendre sur nos territoires, nous nous tournons vers les différentes autorités qui se réuniront tout au long de cette année pour préparer le nouvel accord sur le changement climatique et vers les chefs d’Etat qui se réuniront à Paris en fin d’année pour l’adopter.

Nous les appelons à prendre en considération, dans les décisions de la COP de Paris, le rôle central des territoires, dans l’adaptation comme dans l’atténuation, et de soutenir les mécanismes permettant de renforcer l’action locale et régionale, notamment dans les pays en développement, et les partenariats.

Nous leur demandons solennellement, à ce moment clé et inédit de l’histoire de notre planète, de prendre leurs responsabilités face aux générations, nées à l’aube du XXIème siècle, qui sont et seront les premières à subir de manière sensible les conséquences du dérèglement climatique. »

« Grâce à l’intelligence des territoires,  grâce au soutien des citoyens et des citoyennes réunis par leurs élus, l’accord climat sera possible. » Ségolène Royal

Cet appel a notamment été signé par l’Association des régions de France (ARF), l’Assemblée des départements de France (ADF), l’Association des maires des France (AMF), l’Association française du conseil des communes (AFCC), l’Association internationale des maires francophones (AIMF), Eurocities, ou encore l’Association des communautés de communes d’agglomérations et métropoles.

Vous trouverez le texte intégral en allant sur le site suivant:
http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/A4-LETTRE-COP21.pdf