Tous les articles par Jacqueline Collard

Le système Rapex nous alerte

RAPEX ou (Système d’Alerte Rapide de l’Union européenne sur les produits non alimentaires non conformes à la réglementation en vigueur) ? Et bien, ce sont des phtalates interdits , mais aussi des cosmétiques mal étiquetés, qui sont ciblés.

Phtalates interdits dans des poupées

  • Pologne : une première poupée fabriquée en Chinecontient 28,7% de DEHP. Le DEHP, un assouplissant du plastique classé toxique pour la reproduction dans l’UE – fait partie des 3 phtalates, avec le DBP et le BBP totalement interdits dans tous les jouets.
  • Hongrie : une autre poupée, contaminée par 2 phtalates le DEHP (7,5%) et du DBP (0,12%).
  • République tchèque : toujours une poupée, qui contient cette fois 13,1% de DEHP.
    D’autres jouets sont signalés, mais pour des cas de risques mécaniques (trop petites pièces, manque de solidité, etc.) tout aussi importants que les risques chimiques.

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Methylisothiazolinone & co pas étiquetés dans des lingettes
En Suède cette fois, ce sont des lingettes nettoyantes qui sont épinglées : elles contiennent un mélange de méthylisothiazolinone (MI) et méthylchloroisothiazolinone (MCI), des ingrédients que vous retrouvez notamment dans la liste des indésirables des guides que nous vous proposons. Ce sont des agents sensibilisants qui peuvent causer allergies et réactions cutanées. Les lingettes en question ne sont pas indiquées sur la liste des ingrédients : c’est une violation du règlement cosmétiques, qui oblige un étiquetage des ingrédients (dans le ses décroissant de leur concentration) des produits cosmétiques.

Cosmétiques et jouets : 2 catégories de produits suivies de près par… le projet Nesting
Cosmétiques, jouets, textiles sont parmi les catégories de produits prioritairement ciblées par les contrôles, d’une part parce qu’ils sont en contact direct avec la peau mais aussi parce qu’ils sont destinés aux enfants, une catégorie de « consommateurs » plus vulnérable. En 2015, notre partenaire WECF travaillera notamment sur les cosmétiques et les jouets : deux catégories de produits au cœur de la question des perturbateurs endocriniens, visées spécifiquement par le 3ème Plan National Santé Environnement qui entre en vigueur cette année 2015.

La toxicité du glyphosate reconnu toxique depuis 2002

 Le glyphosate est le produit « dit actif » de nombreuses formulations de pesticides, dont la plus connue est le Roundup de la marque Monsanto: cette molécule a été reconnue cancérigène probable par le CIRC depuis le 17 mars après parution dans le Lancet [1], par ailleurs rappelons que cette molécule est passée dans le domaine public depuis 2000.

Or en 2002 des  études de centres de recherches français (CNRS-UPMC de Roscoff) avaient mis l’accent sur son aspect toxique voire  avec une incidence tumorale, des publications en avaient découlées suggérant un risque en santé humaine du fait du modèle expérimental utilisé (i.e. la division cellulaire) [2]. L’intérêt majeur des études était d’utiliser les connaissances de la biologie cellulaire sur les mécanismes initiateurs des cancers dans les cellules.

Elles ont porté sur les effets du pesticide sur des millions de cellules se divisant de façon synchrone après la fécondation obtenues à partir des gamètes de l’oursin.  Comme la division des cellules est le mécanisme biologique le plus conservé pour expliquer l’émergence de la vie et son évolution, ils avaient très judicieusement utilisé ce modèle expérimental ne posant pas de problèmes techniques particuliers ni de difficultés d’analyses statistiques comme les études sur des mammifères utilisant des effectifs très réduits.

Le directeur de ses recherches s’exprime après cette annonce de cette nouvelle publication: »Si l’on considère les premiers résultats mon équipe en 2002 établissant la toxicité cellulaire du glyphosate et du Roundup, il est très regrettable que 13 années aient été perdues dans la mise en œuvre de mesures de prévention, ne serait-ce que d’information, pour le pesticide dont l’IARC souligne qu’il est le plus répandu sur la terre ».Notre article de revue en français de 2007 [3] avait  fait le point sur les mécanismes connus des scientifiques à l’origine de la cancérisation. Nous avons montré comment nos propres expériences permettaient alors de proposer que le glyphosate en formulation pouvait être considéré comme potentiellement cancérigène [4] .

[1] Guyton, K.Z., et al., Carcinogenicity of tetrachlorvinphos, parathion, malathion, diazinon, and glyphosate. Lancet Oncol, 2015.

[2] Marc, J., et al., Pesticide Roundup provokes cell division dysfunction at the level of CDK1/cyclin B activation. Chem Res Toxicol, 2002. 15(3): p. 326-31.

[3] Belle, R., et al., L’embryon d’oursin, le point de surveillance de l’ADN endommagé de la division cellulaire et les mécanismes à l’origine de la cancérisation. [Sea urchin embryo, DNA-damaged cell cycle checkpoint and the mechanisms initiating cancer development]. J Soc Biol, 2007. 201(3): p. 317-27.

[4] Belle, R., et al., Letter to the editor: toxicity of Roundup and glyphosate. J Toxicol Environ Health B Crit Rev, 2012. 15(4): p. 233-5; author reply 236-7.

 

27 mars journée du sommeil : enquête sur lien sommeil et nutrition

Aujourd’hui se tient, comme chaque année, la Journée nationale du Sommeil. Organisée par l’Institut national du Sommeil et de la Vigilance (INSV), elle est à nouveau l’occasion de mettre l’accent sur l’importance d’un repos nocturne quotidien. Pour le bien-être général et sur le poids en particulier.

Avec la JOURNEE DU SOMMEIL®, l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance, s’est donné un triple objectif :

Sensibiliser le public.
Favoriser le dépistage et rappeler que des structures de soins existent lorsque le sommeil devient pathologique.
Poursuivre la reconnaissance engagée des troubles du sommeil comme élément de santé publique.

Fonction vitale de l’organisme, le sommeil joue un rôle de réparateur et de régulateur. En effet, « dormir est indispensable à l’équilibre des sécrétions hormonales et métaboliques, au contrôle de glycémie, de l’appétit et plus généralement le poids », souligne l’INSV. « Plusieurs études épidémiologiques associent privation de sommeil et obésité chez l’adulte et même chez l’enfant. Les liens entre sommeil et obésité sont en effet multiples : biologiques et comportementaux. » L’alimentation peut, quant à elle, influencer notre sommeil ou notre état de vigilance. En résumé, moins nous dormons, plus nous avons tendance à grignoter. Et plus nous mangeons, moins nous dormons.

L’institut souhaite rappeler les bienfaits sur notre santé d’une bonne hygiène de sommeil. Pour en savoir plus, vous pouvez vous rendre toute la journée auprès de spécialistes du sommeil dans l’une des 40 villes participantes. En effet, à cette occasion, des centres du sommeil ou structures spécialisées ouvrent leurs portes, avec la participation d’associations de malades et d’éducation pour la santé, pour accueillir, informer et sensibiliser le public sur les troubles et l’hygiène du sommeil.

femme qui dort sur son portable

Une enquête INSV et Mgen dans le cadre de Nutrinet-Santé montre que dormir moins de 6 heures soit environ 61% des actifs c’est s’exposer à des risques d’obésité, de maladies cardiovasculaires, d’accident et de dépression .

www.institut-sommeil-vigilance.org

La Commission européenne lance la concertation sur les perturbateurs endocriniens

Aprés la consultation proposée sur la Toile, la Commission européenne a ouvert aujourd’hui la concertation.

Trois tables rondes sont prévues, avec les parties prenantes (aujourd’hui), aves les députés européens (23 avril) et avec les Etats membres (24 avril). Une conférence sera également organisée à Bruxelles le 1er juin.

Parallèlement, la Commission procède à une étude d’impact, « qui évaluera les options décrites dans la feuille de route et examinera les effets potentiels sur la santé, l’environnement, le commerce, l’agriculture et les aspects socio-économiques« , précise la DG Santé. En juin 2014, elle a effectivement présenté quatre options : poursuivre business as usual, s’appuyer sur la définition de l’OCDE, ajouter à cette définition des catégories supplémentaires (perturbateurs endocriniens, perturbateurs endocriniens présumés et substances endocriniennes actives) ou enfin prendre en compte dans la caractérisation des dangers un niveau de dose.
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L’annonce, par la Commission européenne, du lancement de cette étude d’impact a entraîné de nombreuses réactions. Certaines parties prenantes craignent en effet que les enjeux économiques l’emportent sur les enjeux de santé publique, et que cette nouvelle évaluation repousse encore la publication d’une définition. Celle-ci aurait dû être présentée fin 2013

Rapport annuel sur l’état de l’eau dans le monde

l’ONU publie son rapport annuel sur l’état de l’eau dans le monde. Un document qui identifie les principales menaces sur la ressource d’ici 2030, dont l’aggravation du stress hydrique.

Si rien ne change, la planète devra faire face à un déficit en eau de 40% en 2030 ; tel est le message principal de l’ONU axé sur le thème du développement durable alors que les objectifs millénaires du développement (OMD) post-2015 seront finalisés en septembre à New York.

Irrigation en hausse

Si la demande en eau doit augmenter autant au niveau mondial, c’est parce que l’agriculture s’avère particulièrement gourmande. En Inde, par exemple, on comptait moins d’un million de puits mécanisés ou tubés en 1960. On en dénombre près de 19 millions aujourd’hui. Ce chiffre résume la subtile équation qui se pose à la planète: l’accès à l’eau est indispensable à la lutte contre la pauvreté mais la pression sur la ressource ne peut s’accroître indéfiniment.

D’ici 2050, l’ONU estime que l’agriculture devra produire 60% de nourriture supplémentaire au niveau mondial et 100% de plus dans les pays en développement. Pour satisfaire cette demande, il est urgent de revoir notre façon de consommer la ressource, en réduisant l’irrigation intensive, le rejet incontrôlé des pesticides et des produits chimiques dans les cours d’eau et en développant le traitement des eaux usées. Conjuguée au changement climatique, la pression démesurée sur l’eau se manifeste aussi sur l’état des nappes phréatiques.

L’ONU-Eau met également en garde contre la trop grande gourmandise du secteur énergétique. Si les prélèvements d’eau douce destinés à la production d’énergie représentent aujourd’hui 15% du total mondial, ceux-ci augmenteront de 20% d’ici 2035 ! Ce sont l’éolien et le solaire qui ont bien sur l’impact sur l’eau le plus faible.

Parmi les autres solutions, le rapport onusien cite la hausse des tarifs de l’eau, encore beaucoup trop bas pour limiter son utilisation excessive, la mise en œuvre de subventions pour aider le déploiement des systèmes d’irrigation moins gourmands, et le recyclage accru des eaux usées.

www.unwater.org

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