Tous les articles par Jacqueline Collard

La lutte contre le changement climatique bénéfique à la qualité de l’air

La lutte contre les changements climatiques devrait aussi avoir des effets bénéfiques en matière de réduction de la pollution atmosphérique. C’est ce qu’a expliqué  l’Institut national de l’environnement industriel et des risques (Ineris) qui a incorporé des données relatives à la lutte contre les changements climatiques dans un modèle combinant la chimie atmosphérique et le transport des polluants par les masses d’air.

Par ailleurs, bien que coûteuse, la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) s’avère rentable au regard des économies liées à la réduction de l’impact sanitaire des polluants atmosphériques. Pour évaluer cette politique, l’Ineris a utilisé le modèle Chimere, un modèle de chimie et de transport coréalisé avec l’Institut Pierre-Simon Laplace (IPSL).

Une première évaluation a été réalisée pour la période allant jusqu’à 2030 en tenant compte des plafonds d’émissions proposés par la Commission européenne dans le cadre de la révision de la directive relative aux plafonds nationaux d’émissions (directive NEC). Les polluants concernés sont le dioxyde de soufre (SO2), les oxydes d’azote (NOx), les composés organiques volatils (COV), l’ammoniac (NH3) et les particules fines (PM). Une seconde évaluation, courant jusqu’en 2050, ajoute dans le modèle les données issues du scénario d’atténuation du Global Energy Assessment de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), seul scénario de réduction des émissions de GES à fournir une évaluation des émissions des polluants atmosphériques associés.

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A moyen terme, si les plafonds d’émissions envisagés par l’exécutif européen sont appliqués et respectés, les pics estivaux de pollution à l’ozone devraient être réduits. Mais paradoxalement, la concentration atmosphérique moyenne annuelle en l’ozone devrait s’améliorer dans les campagnes mais augmenter dans les centres urbains. Il s’agit là d’un effet de la réduction des émissions des oxydes d’azote qui, bien que néfastes pour la santé, limitent la formation de l’ozone.

A plus long terme, le modèle Chimere montre que l’application de la directive NEC associée à des investissements importants dans les énergies renouvelables aboutirait à de bien meilleurs résultats. Pour mesurer cela, l’Ineris a tenu compte des données climatiques et des émissions de polluants atmosphériques associées aux scénarios au fil de l’eau et de réduction des émissions de GES de l’AIE. Le modèle incorpore en particulier des données relatives à la hausse des températures, qui impacte directement la formation d’ozone, à la modification des courants atmosphériques, qui permettent le transport des polluants sur longue distance, ainsi qu’à l’ozone (qui est aussi un GES) et au carbone suie.

La directive européenne NEC (National Emissions Ceilings) concerne quatre polluants atmosphériques : l’oxyde d’azote (NOx),le  dioxyde de soufre (SO2), les composés organiques volatils (COV) et l’ammoniac (NH3).

Potentiel cancérogène de 5 pesticides étudié par la CIRC

Le CIRC ( Centre international contre le cancer) ou IARC  vient d’évaluer le caractère cancérogène de 5 pesticides qui vient d’être publié dans la revue médicale Lancet Oncology (lien en anglais) ;  travail réalisé par 17 chercheurs de 11 pays .

Le glyphosate, le malathion et le diazinon ont été classés 2 A comme « probablement cancérogènes pour l’homme » : la catégorie 2A regroupe les composés pour lesquels les preuves d’effet cancérogène sur l’homme sont limitées mais où les preuves de cancérogénicité sur l’animal sont suffisantes : on parle alors de cancérogènes probables.

tandis que le tétrachlorvinphos et le parathion ont été eux classés « cancérigènes possibles 2 B  pour l’homme ». La catégorie 2B regroupe les cancérigènes dits « possibles » pour lesquels les preuves d’effet cancérogène sur l’animal sont moins fortes.

 Le glyphosate est le principe actif du fameux Round up commercialisé par la firme Monsanto : ce pesticide est le plus utilisé dans le monde ces  ventes ont explosé depuis l’introduction de cultures génétiquement modifiées pour résister au glyphosate, ce qui permet aux agriculteurs de tuer les mauvaises herbes en arrosant un champ en une seule fois. Outre l’agriculture, où son usage a fortement augmenté, il est également utilisé dans les forêts et par les particuliers dans leurs jardins.

Du glyphosate a été retrouvé dans l’air, dans l’eau et dans la nourriture, selon l’Iarc qui précise que la population générale est notamment exposée lorsqu’elle habite à côté de zones traitées. Les niveaux d’exposition observés sont toutefois « généralement bas », mais ne sont pas à négliger surtout lors de la présence d’enfants .

Le Roundup est largement présent dans l’organisme humain. L’association les Amis de la Terre avait collecté, en 2013, des échantillons d’urine auprès des citoyens européens pour y déceler la présence de glyphosate. Près de 44% des personnes testées s’étaient  révélées positives, dont 30% pour les Français.

Le professeur français, Gilles-Eric Séralini, avait annoncé en juin 2014 une nouvelle publication de son étude controversée sur les effets toxiques sur les rats d’un maïs OGM et de l’herbicide Roundup. Il pointe « la toxicité du Roundup et ses impacts sur les organes de détoxification du corps, le foie et les reins ainsi que sa capacité à perturber le système hormonal à très faible dose », souligne l’association Criigen, dont est membre le Pr Séralini, biologiste moléculaire. Le classement du glyphosate comme « cancérigène probable pour l’homme » signifie donc que les formulations en contenant présentent sans doute un risque cancérogène bien plus important encore que celui de la seule matière active.

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Nouvel épisode de pollution touchant surtout Nord et Est de la France

Une grande partie de la France est touchée par un important épisode de pollution aux particules depuis le 15 mars. Des concentrations en particules élevées à très élevées ont été observées ces quatre derniers jours en France. Les conditions météorologiques stables sont propices à la formation et stagnation des polluants. Toutes les sources de polluants en France sont responsables de cet épisode notamment le trafic routier, l’agriculture, le chauffage et l’industrie. Par ailleurs, les flux de masse d’air de secteur Est à Nord Est durant ces derniers jours ont entrainé sur la France des masses d’air d’origine continentale pouvant être chargées en polluants gazeux et particulaires contribuant à augmenter les concentrations en particules sur la France.

 La région Rhône-Alpes vit actuellement son premier épisode de pollution printanier de forte intensité. Le niveau d’alerte est déclenché sur toute la région, en raison de forts taux de particules fines.Les concentrations de nitrate et sulfate d’ammonium mesurées dans les particules sont en augmentation.
Les sources majoritaires de ces composés sont le trafic routier, les activités agricoles et certaines activités industrielles.
Cet épisode concerne une grande partie de la France, le Nord-Est de l’Europe et le Nord de l’Italie.En Rhône-Alpes, une amélioration générale pourrait survenir ce dimanche. En attendant la fin de cet épisode de pollution, il convient de respecter scrupuleusement les recommandations sanitaires et comportementales en vigueur.  Assez stables ces derniers jours, oscillant entre 30 et 60 µg/m3, les taux de particules ont rapidement progressé jeudi 19 mars, pour atteindre ou approcher le seuil d’alerte (80 µg/m3) dans certaines zones. La hausse touche quasiment toute la région, à l’exception des vallées alpines les plus encaissées. 

Les particules sont désormais en grande partie « secondaires », c’est-à-dire résultant de réactions entre différents polluants atmosphériques gazeux, du fait de conditions météorologiques propices à ces phénomènes (fraîcheur et humidité matinale, douceur en journée). Il s’agit principalement de nitrate et de sulfate d’ammonium. Le nitrate d’ammonium est formé à partir d’oxydes d’azote (le trafic routier en est l’émetteur majoritaire) et d’ammoniac (principalement d’origine agricole). Les sulfates proviennent plutôt d’activités industrielles. Entre le 18 mars et le 19 mars, les concentrations de nitrates et d’ammonium mesurées sont 5 à 10 fois supérieures à celles de la veille.Cet épisode promet encore de persister quelques jours si la météorologie ne se modifie pas .

10ème semaine des alternatives aux pesticides

Du 20 au 30 mars 2015  :

10è édition de la Semaine pour les alternatives aux pesticides. !
Financée dans le cadre du plan Ecophyto, la Semaine pour les alternatives aux Pesticides est une opération nationale et internationale annuelle ouverte à tous visant à promouvoir les alternatives aux pesticides.

Pendant les 10 premiers jours du printemps (du 20 au 30 mars), période de reprise des épandages de pesticides, le public est invité à mieux s’informer sur les enjeux tant sanitaires qu’environnementaux des pesticides et sur les alternatives au travers de centaines de manifestations partout en France et dans 27 autres pays.
Les dangers et les risques des pesticides pour la santé sont sous-évalués. L’effet des perturbateurs endocriniens est mal pris en compte. Ces risques concernent à la fois les agriculteurs et les voisins des champs traités.

et pour rappel quelques études parues sur ce sujet en pleine actualité:

Avis de l’Anses : La détermination de valeurs sanitaires maximales (VMAX) de pesticides ou métabolites de pesticides dans les eaux destinées à la consommation humaine 

 Expertise collective de l’Inserm 13 juin 2013  : Pesticides : Effets sur la santé  : les connaissances relatives aux effets des pesticides sur la santé ; l’ensemble des données concernant les expositions professionnelles et les expositions précoces (fœtus et jeunes enfants) ont été analysées.

 

Tous les acteurs, que ce soit les agriculteurs, les élus, les jardiniers amateurs, les consommateurs, les commerçants, les parents d’élèves etc. sont conviés à indiquer leur zone sans pesticides sur le site  www.zones-sans-pesticides.fr. Il est également possible d’ajouter une photo de la zone. Pour plus de cohérence, il est conseillé d’utiliser le visuel dédié.

Tout le monde est invité à participer… que ce soit les agriculteurs, les élus, les jardiniers amateurs, les consommateurs, les commerçants, les parents d’élèves, etc.

Cette action de géo-mobilisation a vocation à durer dans le temps et à mobiliser un maximum de personnes afin de constituer une carte de France participative et citoyenne des zones sans pesticides.

Ce site de géomobilisation doit permettre de montrer aux décideurs l’importance des attentes citoyennes ainsi que la possibilité et la nécessité de mettre en place des mesures concrètes et ambitieuses pour lutter contre les pesticides.

contact@semaine-sans-pesticides.fr – Tel : +33 (0)9 70 46 09 94 / (0)1 45 79 07 59 –

Campagne de protection des captages d’eau potable

Dimanche 22 mars, c’est la journée mondiale de l’eau.

Cet évènement dont la première édition remonte à 1993, a pour objet de sensibiliser à l’inégale répartition de cette ressource vitale sur Terre. Une dizaine d’évènements sont organisés en France.
Cette journée est également l’occasion pour le GRAIE, le Groupe de Recherche Rhône-Alpes publie une nouvelle campagne dédiée cette fois à la protection des bassins versants : les zones qui alimentent les points de captage d’eau potable en France. Et comme de coutume, on retrouve avec plaisir un nouvel épisode de la web-série avec Jacques Chambon et Frank Pitiot de la série Kaamelott.

Tous les détails de la campagne sont à retrouver sur le site Melimelo. En voici quelques points essentiels :

1) L’eau potable provient pour les 2/3 des eaux souterraines. Le reste provient des eau superficielles, c’est à dire des rivières, des barrages, ou, dans une moindre mesure, de lacs et d’étangs. La quantité d’eau provenant de la récupération d’eau de pluie ou du dessalement d’eau de mer est marginale. Il faut toutefois que cette ressource soit suffisamment pure pour que l’on puisse puiser dans ces sources à des fins d’alimentation humaine.

2) Mais comment ces nappes souterraines sont-elles alimentées en eau ? Grâce à ce que l’on appelle l’aire d’alimentation du captage (AAC) ou Bassin d’alimentation de captage (BAC). C’est à dire une zone dans laquelle toutes les eaux de pluie convergent vers le point de captage. Et ces eaux qui ruissellent au sol ou à travers celui-ci entraînent avec elles tous les produits polluants que l’on peut trouver dans la zone (engrais, hydrocarbures, métaux lourds, plastifiants, pesticides, résidus de médicaments…).

3) Tous les cours d’eau sont plus ou moins pollués par des pesticides et des nitrates, d’origine notamment agricole. Les rivières sont plus touchées que les plans d’eau (barrages, lacs…) ou les eaux souterraines. En effet, ces dernières sont atteintes plus tardivement par la pollution car les couches supérieurs du sol font office de filtre. Mais, revers de la médaille, elles sont également plus longues à dépolluer. En France, la principale cause d’abandon de points de captage est liée à la dégradation de la qualité de la ressource.

4) En 2009, suite au Grenelle de l’Environnement, les ministères en charge du Développement durable, de la Santé et de l’Agriculture ont publié une liste de 500 captages, dits « captages Grenelle » à traiter de façon prioritaire (carte interactive des points ici). Depuis, leur nombre ne cesse de grimper et devrait en compter un millier d’ici 2021. Et autour de ces zones différents périmètres de protection ont été mis en place, avec pour chacun, des exigences propres. Mais pour une meilleure efficacité des actions, chaque bassin versant devrait-être traité au cas par cas, afin de mettre en oeuvre les actions les plus appropriées.

5) Il faut limiter les quantités de produits chimiques épandus sur le sol sur la totalité de la surface des aires d’alimentation des captages et supprimer si possible toutes les sources de pollution ponctuelles. En effet, le sol n’est pas une protection sans faille contre les risques de contamination.