Tous les articles par Jacqueline Collard

Dans le projet de la loi santé la santé environnement

Nous relayons l’article du quotidien du médecin de ce jour concernant certains points que nous sommes satisfaits qu’ils fassent l’objet de partie santé environnement de la loi santé actuellement débattue à l’Assemblée Nationale.

Projet de loi santé : les députés soignent la santé-environnement
08.04.2015 sur le Quotidien du Médecin
L’Assemblée nationale a adopté mardi 8 avril dans la soirée l’article 10 du projet de loi de santé, qui prévoit d’informer le public lorsque les normes de qualité de l’air (et les niveaux de concentration de polluants) ne sont pas (ou risquent de n’être pas) respectées. Cette information doit être délivrée par l’autorité administrative compétente, ou des organismes agréés (comme Airparif, en Ile-de-France).
Les députés ont maintenu les amendements votés en commission des affaires sociales introduisant un objectif pluriannuel de diminution de la moyenne annuelle des concentrations journalières des particules atmosphériques (fixé par arrêté après avis de l’Agence nationale chargée de la sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – ANSES).
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pollution trafic urbain
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Surveillance des pollens et des ions
Ils ont voté un nouvel amendement du député socialiste Gérard Bapt, qui intégre la surveillance des pollens et des moisissures de l’air dans le dispositif (pour anticiper la prise de médicaments), et l’amendement de Jean-Patrick Gille qui ajoute aux études épidémiologiques et environnementales sur la pollution atmosphérique, des études portant sur les rayonnements ionisants (réalisées par l’institut de radioprotection et de sûreté nucléaire et l’Institut de veille sanitaire).
Les députés ont adopté l’amendement de Dominique Orliac introduisant dans le code de l’environnement des valeurs guides pour l’air intérieur (définies par décret en Conseil d’État après avis de l’ANSES), et des niveaux de référence pour le radon (définies après avis de l’Autorité de sûreté nucléaire). Les deux devront être conformes aux règles édictées par l’Union européenne et l’Organisation mondiale de la santé.
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Carte radon MEDDE
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Lutte contre le plomb, l’amiante, le bisphénol A
Les députés ont adopté l’article 11 sur la lutte contre la présence de plomb et d’amiante, en renforçant les actions d’information, à destination des femmes enceintes notamment. Ils ont adopté un amendement visant à publier sur Internet la liste des installations de stockage des déchets dangereux.
L’Assemblée nationale a adopté plusieurs amendements créant des articles additionnels après l’article 11 sur la protection de l’environnement (confiant toute l’évaluation de l’impact des biocides sur la faune et la flore à l’ANSES), sur la qualité des eaux destinées à la consommation humaine et à la baignade (les ARS et l’État pourront imposer des sanctions financières en cas de non-conformité aux règles européennes) et sur les installations collectives de brumisation d’eau dans l’espace public (qui pourront être réglementées par décret, pour lutter contre les risques de légionellose). Ils ont validé l’introduction dans le code de santé d’un chapitre consacré à la lutte contre les espèces végétales et animales dont la prolifération est nuisible pour la santé humaine (ambroisie, papillon de cendre).
Les députés ont maintenu l’amendement voté en commission des affaires sociales de l’écologiste Jean-Louis Roumégas interdisant les jouets ou amusettes comportant du bisphénol A.
Ils ont aussi gardé les mesures sur la prévention des risques liés au bruit adoptées en commission.
Coline Garré

Le protoxyde d’azote( GES) majoritairement produit par l’agriculture

Depuis fin mars, des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra)d’Eure et Loire ont pisté l’origine du protoxyde d’azote. En collaboration avec des chercheurs allemands de l’institut de météorologie et de recherche sur le climat atmosphérique et l’environnement (KIT) de Garmisch-Partenkirchen (Bavière), les chercheurs de l’Inra (unité Sols d’Orléans, unité Ecosys du centre Inra Versailles-Grignon) recourent pour cela à trois techniques différentes.

En France,l’agriculture contribuerait à hauteur de 76 % aux émissions de N2O provenant essentiellement de la transformation des produits azotés (engrais, fumier, lisier, résidus de récolte) répandus sur les terres agricoles. Sa production dans les sols et dans l’air à partir des sols est fortement augmentée par la fertilisation azotée. épandages-de-pesticides

 D’origine bactérienne, les émissions agricoles de N2O constituent un phénomène naturel: elles surviennent lorsque les bactéries du sol, soumises à un manque d’oxygène, passent en respiration anaérobie, utilisant les nitrates pour leur métabolisme. Il s’agit donc d’un mécanisme d’adaptation, amplifié en présence des engrais azotés.

Le protoxyde d’azote (N2O) est un gaz à effet de serre. Son potentiel de réchauffement global à 100 ans est de 298 fois celui du CO2 (sur une base massique), selon le GIEC ce qui est donc un fort contributeur du réchauffement climatique, d’où le fort intérêt de ces recherches.

 

Bilan Eurostat sur la gestion des déchets en Europe

La production de déchets par habitant poursuit sa baisse en Europe, selon le bilan publié ce 26 mars par Eurostat. Au total, un Européen a généré 481 kilogrammes de déchets municipaux, en moyenne, en 2013.

Dans l’Union européenne(UE), la quantité de déchets municipaux
produits par personne s’est élevée à 481kg en 2013, en baisse de 8,7% par rapport au pic de 527kg par personne atteint en 2002. Depuis 2007, la production de déchets municipaux par personne a constamment diminué dans l’UE pour s’établir  désormais  en-deçà de son niveau du milieu des années 1990.
Sur les 481kg de déchets municipaux produits par personne dans l’  UE
en 2013,    470kg ont été traités, selon différentes méthodes: 31% des déchets traités ont été mis en décharge, 28% ont été recyclés, 26% incinérés et15% compostés.
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 Pour les Français la quantité de déchets produite est largement supérieure puisque elle atteint 530 kg/habitant et par an avec un fort taux de traitement réparti de la façon suivante: recyclés 21%,  17% compostés, 34% incinérés et 28% mis en décharge. On peut constater que la France a encore beaucoup à faire pour limiter l’incinération et favoriser le recyclage.

Le système Rapex nous alerte

RAPEX ou (Système d’Alerte Rapide de l’Union européenne sur les produits non alimentaires non conformes à la réglementation en vigueur) ? Et bien, ce sont des phtalates interdits , mais aussi des cosmétiques mal étiquetés, qui sont ciblés.

Phtalates interdits dans des poupées

  • Pologne : une première poupée fabriquée en Chinecontient 28,7% de DEHP. Le DEHP, un assouplissant du plastique classé toxique pour la reproduction dans l’UE – fait partie des 3 phtalates, avec le DBP et le BBP totalement interdits dans tous les jouets.
  • Hongrie : une autre poupée, contaminée par 2 phtalates le DEHP (7,5%) et du DBP (0,12%).
  • République tchèque : toujours une poupée, qui contient cette fois 13,1% de DEHP.
    D’autres jouets sont signalés, mais pour des cas de risques mécaniques (trop petites pièces, manque de solidité, etc.) tout aussi importants que les risques chimiques.

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Methylisothiazolinone & co pas étiquetés dans des lingettes
En Suède cette fois, ce sont des lingettes nettoyantes qui sont épinglées : elles contiennent un mélange de méthylisothiazolinone (MI) et méthylchloroisothiazolinone (MCI), des ingrédients que vous retrouvez notamment dans la liste des indésirables des guides que nous vous proposons. Ce sont des agents sensibilisants qui peuvent causer allergies et réactions cutanées. Les lingettes en question ne sont pas indiquées sur la liste des ingrédients : c’est une violation du règlement cosmétiques, qui oblige un étiquetage des ingrédients (dans le ses décroissant de leur concentration) des produits cosmétiques.

Cosmétiques et jouets : 2 catégories de produits suivies de près par… le projet Nesting
Cosmétiques, jouets, textiles sont parmi les catégories de produits prioritairement ciblées par les contrôles, d’une part parce qu’ils sont en contact direct avec la peau mais aussi parce qu’ils sont destinés aux enfants, une catégorie de « consommateurs » plus vulnérable. En 2015, notre partenaire WECF travaillera notamment sur les cosmétiques et les jouets : deux catégories de produits au cœur de la question des perturbateurs endocriniens, visées spécifiquement par le 3ème Plan National Santé Environnement qui entre en vigueur cette année 2015.

La toxicité du glyphosate reconnu toxique depuis 2002

 Le glyphosate est le produit « dit actif » de nombreuses formulations de pesticides, dont la plus connue est le Roundup de la marque Monsanto: cette molécule a été reconnue cancérigène probable par le CIRC depuis le 17 mars après parution dans le Lancet [1], par ailleurs rappelons que cette molécule est passée dans le domaine public depuis 2000.

Or en 2002 des  études de centres de recherches français (CNRS-UPMC de Roscoff) avaient mis l’accent sur son aspect toxique voire  avec une incidence tumorale, des publications en avaient découlées suggérant un risque en santé humaine du fait du modèle expérimental utilisé (i.e. la division cellulaire) [2]. L’intérêt majeur des études était d’utiliser les connaissances de la biologie cellulaire sur les mécanismes initiateurs des cancers dans les cellules.

Elles ont porté sur les effets du pesticide sur des millions de cellules se divisant de façon synchrone après la fécondation obtenues à partir des gamètes de l’oursin.  Comme la division des cellules est le mécanisme biologique le plus conservé pour expliquer l’émergence de la vie et son évolution, ils avaient très judicieusement utilisé ce modèle expérimental ne posant pas de problèmes techniques particuliers ni de difficultés d’analyses statistiques comme les études sur des mammifères utilisant des effectifs très réduits.

Le directeur de ses recherches s’exprime après cette annonce de cette nouvelle publication: »Si l’on considère les premiers résultats mon équipe en 2002 établissant la toxicité cellulaire du glyphosate et du Roundup, il est très regrettable que 13 années aient été perdues dans la mise en œuvre de mesures de prévention, ne serait-ce que d’information, pour le pesticide dont l’IARC souligne qu’il est le plus répandu sur la terre ».Notre article de revue en français de 2007 [3] avait  fait le point sur les mécanismes connus des scientifiques à l’origine de la cancérisation. Nous avons montré comment nos propres expériences permettaient alors de proposer que le glyphosate en formulation pouvait être considéré comme potentiellement cancérigène [4] .

[1] Guyton, K.Z., et al., Carcinogenicity of tetrachlorvinphos, parathion, malathion, diazinon, and glyphosate. Lancet Oncol, 2015.

[2] Marc, J., et al., Pesticide Roundup provokes cell division dysfunction at the level of CDK1/cyclin B activation. Chem Res Toxicol, 2002. 15(3): p. 326-31.

[3] Belle, R., et al., L’embryon d’oursin, le point de surveillance de l’ADN endommagé de la division cellulaire et les mécanismes à l’origine de la cancérisation. [Sea urchin embryo, DNA-damaged cell cycle checkpoint and the mechanisms initiating cancer development]. J Soc Biol, 2007. 201(3): p. 317-27.

[4] Belle, R., et al., Letter to the editor: toxicity of Roundup and glyphosate. J Toxicol Environ Health B Crit Rev, 2012. 15(4): p. 233-5; author reply 236-7.