Nous relayons l’article du quotidien du médecin de ce jour concernant certains points que nous sommes satisfaits qu’ils fassent l’objet de partie santé environnement de la loi santé actuellement débattue à l’Assemblée Nationale.
Tous les articles par Jacqueline Collard
Le protoxyde d’azote( GES) majoritairement produit par l’agriculture
Depuis fin mars, des chercheurs de l’Institut national de la recherche agronomique (Inra)d’Eure et Loire ont pisté l’origine du protoxyde d’azote. En collaboration avec des chercheurs allemands de l’institut de météorologie et de recherche sur le climat atmosphérique et l’environnement (KIT) de Garmisch-Partenkirchen (Bavière), les chercheurs de l’Inra (unité Sols d’Orléans, unité Ecosys du centre Inra Versailles-Grignon) recourent pour cela à trois techniques différentes.
En France,l’agriculture contribuerait à hauteur de 76 % aux émissions de N2O provenant essentiellement de la transformation des produits azotés (engrais, fumier, lisier, résidus de récolte) répandus sur les terres agricoles. Sa production dans les sols et dans l’air à partir des sols est fortement augmentée par la fertilisation azotée.
D’origine bactérienne, les émissions agricoles de N2O constituent un phénomène naturel: elles surviennent lorsque les bactéries du sol, soumises à un manque d’oxygène, passent en respiration anaérobie, utilisant les nitrates pour leur métabolisme. Il s’agit donc d’un mécanisme d’adaptation, amplifié en présence des engrais azotés.
Le protoxyde d’azote (N2O) est un gaz à effet de serre. Son potentiel de réchauffement global à 100 ans est de 298 fois celui du CO2 (sur une base massique), selon le GIEC ce qui est donc un fort contributeur du réchauffement climatique, d’où le fort intérêt de ces recherches.
Bilan Eurostat sur la gestion des déchets en Europe
La production de déchets par habitant poursuit sa baisse en Europe, selon le bilan publié ce 26 mars par Eurostat. Au total, un Européen a généré 481 kilogrammes de déchets municipaux, en moyenne, en 2013.
Le système Rapex nous alerte
RAPEX ou (Système d’Alerte Rapide de l’Union européenne sur les produits non alimentaires non conformes à la réglementation en vigueur) ? Et bien, ce sont des phtalates interdits , mais aussi des cosmétiques mal étiquetés, qui sont ciblés.
Phtalates interdits dans des poupées
- Pologne : une première poupée fabriquée en Chinecontient 28,7% de DEHP. Le DEHP, un assouplissant du plastique classé toxique pour la reproduction dans l’UE – fait partie des 3 phtalates, avec le DBP et le BBP totalement interdits dans tous les jouets.
- Hongrie : une autre poupée, contaminée par 2 phtalates le DEHP (7,5%) et du DBP (0,12%).
- République tchèque : toujours une poupée, qui contient cette fois 13,1% de DEHP.
D’autres jouets sont signalés, mais pour des cas de risques mécaniques (trop petites pièces, manque de solidité, etc.) tout aussi importants que les risques chimiques.
Methylisothiazolinone & co pas étiquetés dans des lingettes
En Suède cette fois, ce sont des lingettes nettoyantes qui sont épinglées : elles contiennent un mélange de méthylisothiazolinone (MI) et méthylchloroisothiazolinone (MCI), des ingrédients que vous retrouvez notamment dans la liste des indésirables des guides que nous vous proposons. Ce sont des agents sensibilisants qui peuvent causer allergies et réactions cutanées. Les lingettes en question ne sont pas indiquées sur la liste des ingrédients : c’est une violation du règlement cosmétiques, qui oblige un étiquetage des ingrédients (dans le ses décroissant de leur concentration) des produits cosmétiques.
Cosmétiques et jouets : 2 catégories de produits suivies de près par… le projet Nesting
Cosmétiques, jouets, textiles sont parmi les catégories de produits prioritairement ciblées par les contrôles, d’une part parce qu’ils sont en contact direct avec la peau mais aussi parce qu’ils sont destinés aux enfants, une catégorie de « consommateurs » plus vulnérable. En 2015, notre partenaire WECF travaillera notamment sur les cosmétiques et les jouets : deux catégories de produits au cœur de la question des perturbateurs endocriniens, visées spécifiquement par le 3ème Plan National Santé Environnement qui entre en vigueur cette année 2015.
La toxicité du glyphosate reconnu toxique depuis 2002
Le glyphosate est le produit « dit actif » de nombreuses formulations de pesticides, dont la plus connue est le Roundup de la marque Monsanto: cette molécule a été reconnue cancérigène probable par le CIRC depuis le 17 mars après parution dans le Lancet [1], par ailleurs rappelons que cette molécule est passée dans le domaine public depuis 2000.
Or en 2002 des études de centres de recherches français (CNRS-UPMC de Roscoff) avaient mis l’accent sur son aspect toxique voire avec une incidence tumorale, des publications en avaient découlées suggérant un risque en santé humaine du fait du modèle expérimental utilisé (i.e. la division cellulaire) [2]. L’intérêt majeur des études était d’utiliser les connaissances de la biologie cellulaire sur les mécanismes initiateurs des cancers dans les cellules.
Elles ont porté sur les effets du pesticide sur des millions de cellules se divisant de façon synchrone après la fécondation obtenues à partir des gamètes de l’oursin. Comme la division des cellules est le mécanisme biologique le plus conservé pour expliquer l’émergence de la vie et son évolution, ils avaient très judicieusement utilisé ce modèle expérimental ne posant pas de problèmes techniques particuliers ni de difficultés d’analyses statistiques comme les études sur des mammifères utilisant des effectifs très réduits.
Le directeur de ses recherches s’exprime après cette annonce de cette nouvelle publication: »Si l’on considère les premiers résultats mon équipe en 2002 établissant la toxicité cellulaire du glyphosate et du Roundup, il est très regrettable que 13 années aient été perdues dans la mise en œuvre de mesures de prévention, ne serait-ce que d’information, pour le pesticide dont l’IARC souligne qu’il est le plus répandu sur la terre ».Notre article de revue en français de 2007 [3] avait fait le point sur les mécanismes connus des scientifiques à l’origine de la cancérisation. Nous avons montré comment nos propres expériences permettaient alors de proposer que le glyphosate en formulation pouvait être considéré comme potentiellement cancérigène [4] .
[1] Guyton, K.Z., et al., Carcinogenicity of tetrachlorvinphos, parathion, malathion, diazinon, and glyphosate. Lancet Oncol, 2015.
[2] Marc, J., et al., Pesticide Roundup provokes cell division dysfunction at the level of CDK1/cyclin B activation. Chem Res Toxicol, 2002. 15(3): p. 326-31.
[3] Belle, R., et al., L’embryon d’oursin, le point de surveillance de l’ADN endommagé de la division cellulaire et les mécanismes à l’origine de la cancérisation. [Sea urchin embryo, DNA-damaged cell cycle checkpoint and the mechanisms initiating cancer development]. J Soc Biol, 2007. 201(3): p. 317-27.
[4] Belle, R., et al., Letter to the editor: toxicity of Roundup and glyphosate. J Toxicol Environ Health B Crit Rev, 2012. 15(4): p. 233-5; author reply 236-7.