Tous les articles par Jacqueline Collard

Nouvel écolabel européen pour des peintures plus respectueuses de l’air intérieur

L’Ecolabel Européen pour peintures et vernis vient d’évoluer afin de promouvoir des produits plus respectueux de l’environnement sur l’ensemble de leur cycle de vie, ainsi que de la santé. Pour l’AFNOR Certification, institution en charge de la certification, « (l’écolabel) garanti aux consommateurs une part réduite de substances toxiques et de composés organiques volatils. Et bien évidemment, le produit écolabellisé ne peut être classé toxique ou dangereux pour l’environnement ».

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Parmi les nouveaux critères pour se voir accorder l’écolabel, deux sont particulièrement emblématiques d’une volonté de proposer des matériaux respectueux de la santé via un moindre impact sur la qualité de l’air intérieur. Il s’agit ainsi de l’apparition d’un critère limitant l’émission de composés semi-volatils (COSV) d’une part, et d’un abaissement général des seuils des polluants déjà réglementés (COV, formaldéhyde, hydrocarbures aromatiques polycycliques,…)

Plus d’informations sur : www.ecolabels.fr

Le 6 juin Consultation mondiale sur le climat lors de débats citoyens

Le 6 juin 2015 aura lieu le débat citoyen planétaire sur le climat et l’énergie. Quatre-vingt trois pays s’associeront à cette initiative ambitieuse. Dans chaque pays, cent citoyens ont participer en Avril à une journée d’information et de délibération leur permettant de se former une opinion éclairée et de donner leur avis sur cinq sujets-clef des négociations de la 21ème Conférence des Parties (COP21), qui aura lieu à Paris en décembre 2015. Les rencontres débuteront dans les îles du Pacifique et se concluront sur la côte Ouest des Amériques.

Un questionnaire et une méthode identiques sera proposé ce 6 juin à un panel d’une centaine de citoyens pour chaque pays ; les résultats seront accessibles instantanément sur Internet et il en résultera la production d’un rapport pour les décideurs négociateurs.COP 21Le World Wide Views permet aux citoyens de se saisir des enjeux des négociations internationales afin d’être partie prenante des décisions publiques, valorisant ainsi la parole citoyenne sur des enjeux complexes. Le même protocole sera strictement appliqué d’un pays à l’autre, afin que les résultats soient consolidés et respectent les mêmes critères de qualité. Ils seront disponibles dès le 7 juin sur Internet.

En France, la méthode a déjà été utilisée lors du débat national sur la transition énergétique en 2013.

Ce projet ambitieux a été co-initié par le Secrétariat de la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), la Commission nationale du débat public, le Danish Board of Technology Foundation et le cabinet Missions Publiques. L’initiative a été labellisée COP21, et le Secrétariat de la CCNUCC l’a reconnu comme faisant partie du processus de négociation.

Les recommandations formulées par les citoyens lors du World Wide Views sur le climat et l’énergie de juin 2015 seront ainsi présentées aux négociateurs lors de l’intersession du 15 juin 2015, et au cours d’un grand évènement à Paris, à J-60 de la COP21.

Le rapport sur la démocratie participative remis à la Ministre

L’idée avait été annoncée par le Président de la République dans le discours d’ouverture de la 37e Conférence environnementale, le 27 novembre 2014 aprés les événements du barrage de Siervens.

Le sénateur Alain Richard avait été chargé pour présider une commission d’ une quarantaine de parlementaires officiellement installée dans le cadre du Conseil national de la transition écologique (CNTE).

Ségolène Royal, Ministre de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, a reçu aujourd’hui  3 juin ce rapport « Démocratie environnementale : débattre et décider », en présence des membres de la commission spécialisée du Conseil national de la transition écologique sur la démocratisation du dialogue environnemental présidée par Alain Richard.

Celui ci confirme la création d’une concertation en amont, ouverte aux petits projets non couverts par un débat public, ainsi pour ouvrir une nouvelle concertation, trois hypothèses ont été retenues, elle doit l’être : par le porteur de projet lui-même, par le préfet, ou sur la base d’une démarche citoyenne, appelée «initiative représentative». Ses conditions sont toutefois très exigeantes puisqu’elle nécessite de réunir 10% des électeurs inscrits dans la zone concernée par le projet, ou des conseils municipaux représentants 25% de la population touchée, ou encore deux associations agréées de protection de l’environnement.

Ce nouveau dispositif implique une nouvelle obligation de déclaration d’annonce initiale, indispensable pour que tout un chacun puisse être informé du projet, avant d’exercer son droit d’initiative. Elle viserait les projets soumis à autorisation administrative, dont le coût excède deux millions d’euros.

Après plus d’un an d’auditions et de débats, la commission recommande aussi d’élargir la concertation en amont aux plans et aux programmes soumis par le Code de l’environnement à une évaluation environnementale et aux grands projets déjà soumis au débat public. A noter que les procédures de concertation déjà applicables aux schémas de cohérence territoriaux (Scot) et aux plans locaux d’urbanisme (PLU) sont maintenues en l’état.

Pour chacune de ces concertations en amont, il est proposé un garant: la CNDP pour la procédure visant les plans et les programmes, et, pour les autres, le porteur de projet ou l’autorité en charge de statuer sur le dossier ou d’instruire le droit d’initiative.

Ségolène Royal a salué le caractère à la fois innovant et équilibré de ces recommandations, à même de renforcer l’association des citoyens aux décisions qui les concernent et de sécuriser la conduite des projets.

Les conclusions de la commission seront présentées au Conseil national de la transition écologique le 16 juin 2015. Le Gouvernement formulera ensuite des propositions de mesures de nature à améliorer rapidement la qualité du dialogue environnemental.

Télécharger le rapport (PDF – 1134 Ko)

Télécharger le communiqué de presse (PDF – 103 Ko)

Résistance aux antibiotiques : les herbicides en cause…

Une nouvelle étude, publiée dans le journal de microbiologie mBio, illustre le rôle joué par 3 herbicides « actuellement utilisés à une telle échelle qu’on peut dire d’eux qu’ils sont quasiment omniprésents », dans le danger sanitaire majeur de notre époque que représente la résistance aux antibiotiques. Sur le banc des accusés : le 2-4 D, le Dicamba, et le fameux glyphosate.

L’équipe de J. Heinemann, professeur de génétique à l’Université de Canterbury en Nouvelle Zélande, a choisi de tester les produits chimiques en les préparant sous leur forme commerciale, dans le respect des indications de dosage présentées sur l’emballage, plutôt que d’étudier l’agent actif pur. Les niveaux testés sont donc ceux habituellement utilisés pour tuer les « mauvaises » herbes, ils représentent bien l’exposition réelle des travailleurs agricoles et personnes résidant en milieu rural.

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Les molécules étudiées n’étant pas « supertoxiques » pour les bactéries étudiées (E. Coli et Salmonella), elles ne les ont pas directement tuées. En revanche, pour lutter contre les toxines apportées par les produits, les bactéries ont activé une protéine d’expulsion, mécanisme de défense modifiant ainsi leur mode de réponse à un certain nombre d’antibiotiques. J. Heinemann, rappelle que les scientifiques savent que l’utilisation abusive d’antibiotiques chez les humains peut réduire leur efficacité, « De la même façon, l’exposition (aux pesticides) rend les agents pathogènes plus robustes ».

Les antibiotiques testés, notamment l’ampicilline, la ciprofloxacine et la tétracycline, correspondent aux « grandes classes » de médicaments dont nous dépendons pour lutter contre des infections parfois mortelles chez l’homme. Pour Heineman, il est possible que « la combinaison antibiotiques et herbicides puissent compromettre l’efficacité de ces antibiotiques » et mettre en danger la santé humaine d’une part, ainsi que celle des abeilles puisque de nombreuses ruches sont traitées par antibiothérapie.

Plus d’informations sur :

Sublethal Exposure to Commercial Formulations of the Herbicides Dicamba, 2,4-Dichlorophenoxyacetic Acid, and Glyphosate Cause Changes in Antibiotic Susceptibility inEscherichia coli and Salmonella enterica serovar Typhimurium

Nouveau retard sur la prise en compte des perturbateurs endocriniens

Michèle Rivasi, députée européenne Vice-présidente du groupe des Verts/ALE au parlement européen, animait une session consacrée aux impacts sur l’industrie et les consommateurs de la stratégie européenne sur les perturbateurs endocriniens ».

La Commission européenne organisait aujourd’hui 1er juin 2015 une série de tables-rondes sur le thème des perturbateurs endocriniens (voir le programme http://ec.europa.eu/…/endocrine_…/docs/ev_20150601_ag_en.pdf).

Réaction de l’eurodéputée : « Lors de la révision de la législation pesticides en 2009, le législateur européen (Conseil + Parlement) avait donné jusqu’à fin 2013 à la Commission européenne pour définir des critères permettant l’identification des produis chimiques perturbateurs endocriniens. Sous la pression de l’industrie chimique globalisée, la Commission a failli à ses obligations et reporté la définition des critères sine die. En réaction à cela, la Suède a attaqué la Commission en carence devant la Cour européenne de justice. Elle a été soutenue ensuite par d’autres Etats membres et le Parlement européen. Nous attendons le verdict.logo_Commission européenne

La réunion d’aujourd’hui est une pâle redite des débats qui ont déjà eu lieu en 2012 et ranime des pseudo-débats qui sont pourtant déjà clos. Et de surcroit, tout ce blabla ne sert à rien d’autre qu’à meubler en attendant le verdict de la Cour: la Commission peut se targuer de jouer la transparence et la démocratie en réunissant les acteurs concernés. Pendant ce temps, les négociations du traité transatlantique vont bon train, les partenaires commerciaux de l’UE considèrent notre stratégie européenne sur les perturbateurs endocriniens comme une barrière non tarifaire au commerce. Plus nous tardons à encadrer les produits chimiques perturbateurs endocriniens, plus nous risquons que tout tentative future soit attaquée devant l’OMC. Tout cela, au détriment de la santé et de l’environnement en Europe et dans le monde. »